Les banksters de Société Générale n’avaient plus capitaux propres tangibles fin juin 2023 d’après les comptes publiés dans ses rapports financiers et il y a pire encore !!!
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La Société Générale aurait donc dû être déclarée en faillite… depuis longtemps !
Bravo les artistes ! Et sans Kerviel, ni cette histoire de coronavirus, ni la guerre en Ukraine !
Le problème, le gros problème est que personne n’en parle sauf une très rare exception…
Il s’agit là pourtant du résultat d’une simple analyse des documents qui se trouvent dans les rapports financiers publiés dans le cadre des règles en vigueur pour les sociétés cotées en bourse…
Slawomir Krupa, le nouveau patron de la Générale arrivera-t-il à redresser la banque avant qu’il ne soit trop tard ?
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Premier problème : les engagements notionnels sur les produits dérivés de la Générale étaient de… 17 482,5 milliards d’euros fin juin 2023…
Document 1 :
… ce qui place la Générale au sixième rang mondial des banques les plus exposées à ces produits dérivés qui peuvent avoir des conséquences létales lorsqu’ils sont mal gérés (en tenant compte de BNP-Paribas) !
Document 2 :
Pour des actifs qui se montaient à 1 578,4 milliards d’euros seulement fin juin dernier, il urge donc de réduire drastiquement et rapidement ces engagements notionnels de… 17 482,5 milliards d’euros qui risquent de faire disparaitre ces big banks lorsque les turbulences financières s’accentueront dans un avenir proche…
Deuxième gros problème : celui du hors bilan,
Le montant des engagements de financement du hors bilan se montaient à… 215,629 milliards d’euros pour des engagements de garanties de… 81,195 milliards seulement soit une perte potentielle de… 134,434 milliards d’euros (entourés en rouge) !
Document 3 :
Pour donner une image fidèle de la réalité de la situation nette de la Générale, il faut ajouter aux pertes sur le hors bilan les pertes potentielles sur les prêts accordés mais non provisionnés…
Pour rappel, les prêts qui sont classés en étapes (stages en anglais) 2 et 3 (encours dégradés et encours douteux) doivent être provisionnés en totalité d’après la règle IFRS 9.
Or cette règle n’est pas respectée puisque seuls 2,047 milliards d’euros le sont pour les encours dégradés et 7,711 milliards pour les encours douteux des actifs financiers au coût amorti (entouré en bleu).
En conséquence, le total des pertes potentielles sur les prêts dits non performants (Non Performing Loans, NPL) se monte à… 48,874 milliards d’euros (cf. le détail des calculs à la fin de cet article, document 6).
Pour couvrir ses pertes potentielles, la Générale n’a que… 49,513 milliards d’euros seulement de capitaux propres (actifs nets) tangibles,
Document 4 :
Comme le montant des actifs nets tangibles n’est que de 49,513 milliards d’euros, pour des pertes potentielles sur les prêts dits non performants (NPL) de… 48,874 milliards d’euros les capitaux propres réels de la Générale sont donc de 649 millions d’euros seulement, c’est-à-dire quasiment zéro !
Comme pour BNP-Paribas, je ne suis pas le seul à décrypter ainsi les comptes de BNP-Paribas et à en tirer ces conclusions.
Tout le monde sait que la banque Société Générale est au bord de la faillite, du moins dans les milieux financiers professionnels.
C’est la raison pour laquelle les investisseurs délaissent ce titre dont le cours continue à fluctuer aux alentours de 20 euros contre… 60 euros au début des années 2000 !
En une vingtaine d’années le cours de la Générale a donc perdu les deux tiers de sa valeur (en euros courants, c’est-à-dire que c’est encore pire en réalité !) alors que le cours de JPMorgan a presque quadruplé depuis 2012 en passant de 40 à 150 dollars !
Document 5 :
Les anciens dirigeants de la Générale avaient pourtant bien cherché à attirer les actionnaires en leur procurant un taux de distribution de 7,2 % contre 2,8 % seulement pour ceux de JPMorgan.
Pour rappel, le taux de distribution est le rapport des dividendes sur le cours de l’action, en pourcentage.
Slawomir Krupa aura donc beaucoup de difficultés pour pouvoir maintenir à flot cette banque.
A juste titre, il veut augmenter le montant des capitaux propres et diminuer les coûts, ce qui est évidemment ce qu’il faudrait faire mais ce sera très difficile car la situation est présentement désespérée.
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Tableau établissant le montant des encours non provisionnés sur les prêts, soit un total de 48,874 milliards d’euros, cf. document 3.
Document 6 :
Cliquer ici pour voir le rapport financier de la Générale de ce dernier trimestre.
Cliquer ici pour voir le rapport du gouvernement américain sur les produits dérivés.
Cliquer ici pour voir mon article précédent sur les exploits des mécanos de la Générale.
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