Société Générale : des circonstances ou évènements pourraient mettre en cause la continuité d’exploitation !

Telle est LA phrase essentielle de la conclusion du rapport des commissaires aux comptes de Société Générale pour l’exercice 2023… ce qui signifie que cette banque peut (une fois de plus) ne pas ouvrir demain matin, comme en 2011-2012 !

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Ernst and Young (EY) et Deloitte sont les deux sociétés d’audit majeures qui ont certifié les comptes de Société Générale pour l’exercice 2023,

Document 1 :

Donc tout va bien pour cette big bank française dont le total des actifs était de… 1 554 milliards d’euros fin 2023, c’est-à-dire un peu plus de la moitié du PIB annuel courant de la France qui était de 2 850 milliards d’euros au quatrième trimestre 2024 !

Oui mais, le rapport d’audit de Ernst and Young et Deloitte, comme ceux des deux autres big four, prend des précautions étonnantes en n’excluant pas explicitement le risque de fraude…

Document 2 :

Le rapport d’audit de Ernst and Young et Deloitte précise même en conclusion que des circonstances ou évènements ultérieurs pourraient mettre en cause la continuité d’exploitation… ce qui signifie en clair que cette banque pourrait elle aussi faire faillite à tout moment… car il y a des cadavres dans les placards !

Document 3 :

Il est stupéfiant de constater que les termes utilisés dans le rapport d’audit de Ernst and Young et Deloitte pour Société Générale sont exactement les mêmes, mot pour mot, que ceux qui sont utilisés par PriceWaterhouseCoopers et KPMG pour BNP-Paribas !!!

Est-ce une facétie des quatre auditeurs majeurs unanimes pour confirmer s’il en était besoin ce que tout le monde (de la planète financière) sait, à savoir que les big banks européennes sont miraculeusement en équilibre très instable au bord du gouffre ?

Les audits de grandes banques sont toujours des opérations très techniques réalisés par des spécialistes en la matière, donc des gens (sérieux) qui ne sont pas portés aux plaisanteries ni même aux moindres écarts par rapport aux normes.

Le fait qu’ils aient pu se coordonner au point de reprendre tous les quatre exactement les mêmes formulations dans les conclusions de leurs rapports sur les deux grandes banques françaises confirme une fois de plus ce que toute personne sensée sait à leur sujet, à savoir qu’elles sont sur le point de faire faillite, ce qui aura des conséquences particulièrement graves…

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Une simple lecture du rapport financier de Société Générale pour 2023 fait apparaitre certaines informations particulièrement inquiétantes…

Ainsi par exemple, le rapport financier de Société Générale pour 2023 précise dans son hors bilan que cette banque s’est engagée à payer… 546 milliards d’euros pour ses clients dans diverses opérations en ne prenant pour garantie que… 131,7 milliards d’euros, ce qui est susceptible de générer une perte de… 414,4 milliards d’euros !!!

Document 4 :

Certes, il est fort possible que rien dans les règles IFRS en vigueur dans l’Union Européenne n’oblige les banques à garantir largement leurs engagements alors qu’une telle obligation existe dans une disposition parmi les dizaines de milliers de pages de réglementations IFRS en vigueur aux États-Unis.

Rien que sur ce seul hors bilan, la démesure des engagements de Société Générale apparait clairement et… dangereusement.

Ainsi, la faillite, ou du moins la cessation d’activité de Société Générale est bien envisageable comme cela est écrit dans le rapport d’audit de EY et Deloitte !

Par ailleurs, les engagements notionnels sur les produits dérivés de Société Générale sont dangereusement considérables : 16 307 milliards d’euros à fin 2023 !

Document 5 :

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Une fois de plus se pose le problème de la crédibilité et de la fiabilité des rapports d’audits en particulier des big four qui sont coincées entre les pressions exercées d’une part ici par les banksters et d’autre part par les investisseurs qui sont prêts à poursuivre les auditeurs qui auraient caché au public la situation catastrophique de ces bad banks.

Arthur Andersen a disparu dans la honte après la publication de rapports fallacieux au sujet des comptes d’Enron.

Le Financial Times a rapporté le 10 avril 2024 que l’entité KPMG des Pays Bas a été condamnée à une amende de 25 millions de dollars par les autorités des États-Unis pour avoir publié des rapports trompeurs,

Document 6 :

KPMG a déjà été condamné précédemment pour les mêmes raisons par les autorités américaines ainsi que… EY et Deloitte !

Document 7 :

Pour l’instant, tout va bien… pour les banksters français : pas de condamnation en vue malgré les comptes à dormir debout de BNP-Paribas et Société Générale, rien que sur la base des hors bilans et des produits dérivés… qui financent une grande partie de leurs actifs !

Les investisseurs sont bien conscients de ces problèmes comme le montre le fait que le cours de Société Générale est tombé de 60 euros en moyenne au début des années 2000 pour fluctuer aux alentours de 20 à 25 euros après avoir plongé à 10,77 euros au 27 septembre 2020,

Document 8 :

Pour information, copie d’écran de la fin du rapport d’audit de EY et Deloitte sur Société Générale,

Document 9 :

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Cliquer ici pour lire le rapport financier de Société Générale pour l’exercice 2023.

Cliquer ici pour lire l’article du Financial Times du 10 avril 2024 relatant les condamnations d’auditeurs.

© Chevallier.biz

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