State Street 1° trimestre 2012

Depuis les turbulences financières de 2008, les dirigeants des grandes banques américaines tendent à respecter les multiples d’endettement édictés par ce bon vieux Greenspan et la BRI et que connait bien la communauté financière américaine.

Ainsi, les big banks qui avaient un multiple d’endettement inférieur à 10 comme State Street ont profité du désengagement de leurs concurrentes trop endettées (elles ont refusé d’accorder davantage de crédits à leurs clients) pour augmenter le total de leurs propres dettes, c’est-à-dire pour accorder des crédits aux clients qui n’avaient pas pu les obtenir chez leur banquier habituel, et maintenant elles reviennent aux fondamentaux en refaisant baisser ce leverage dans la norme,

Document 1 :

State Street2010 Q42011 Q32011 Q42011 Q4
Pref. stocks-0,50,50,5
Liabilities142,718189,644197,404168,297
Equity17,78719,15118,89819,659
Leverage (µ)89,910,48,6
Tier 1 (%)12,510,19,611,7

Cette seule règle prudentielle d’endettement permet d’accentuer la concurrence au profit de banques plus petites et moins endettées, ce qui est parfait, sans réglementation superfétatoire, tout en maintenant ces big banks parfaitement dignes de confiance.

Document 2 :

Tout est simple.

Cliquer ici pour accéder au rapport financier de State Street Corporation pour ce dernier trimestre 2012.

10 réflexions sur “State Street 1° trimestre 2012”

  1. Bonsoir Jean-Pierre,

    C’est peut-être dû au fait que je ne sois pas économiste, mais je ne comprends pas certaines choses quand vous écrivez :

    « …ont profité du désengagement de leurs concurrentes trop endettées (elles ont refusé d’accorder davantage de crédits à leurs clients) pour augmenter le total de leurs propres dettes, c’est-à-dire pour accorder des crédits aux clients qui n’avaient pas pu les obtenir chez leur banquier habituel… »

    Pourriez-vous svp expliquer ceci différemment, car, pour mes yeux de profanes, je ne vois pas ce qui est différent entre les deux passages en gras.

    Merci d’avance et bonne soirée,

    Joel

    1. Ouille, je me relis et je remarque que je me suis mal exprimé, je viens de comprendre que j’avais mal lu. mea maxima culpa. En revanche, je ne comprends pas comment State Street a pu augmenter le total de ses propres dettes en accordant plus de crédits. En principe, c’est l’opération inverse non? Ou alors c’est de nouveau que j’ai tout compris de travers? 🙂

        1. Je ne doute pas un seul instant que ce soit logique…. mais c’est cette logique que j’essaie de comprendre.

          En quoi est-ce que prêter de l’argent à des emprunteurs à qui leur banque habituelle n’aurait pas prêté, permettrait de diminuer les liabilities de la banque, puisque ces liabilities représentent ce que la banque doit? Ne vous embêtez pas à répondre, je réviserai mes bases demain soir….

          Sur ce, bonne nuit, et merci 🙂

          1. @ Joël. C’est en prêtant des sous qu’une banque s’enrichit. En faisant payer les intérêts qui alimentent le capital propre de la banque.
            Mais pour ne pas prendre de risque, elle ne doit pas prêter plus de 10 fois le montant de ses capitaux propres ( Bâle III ). Or State Steet est à 8.6. Donc elle peut encore prêter à concurrence de 1.4 ( 10-8.6 = 1.4 ).
            Par contre les banques concurantes qui ont dépassé 10 et qui ne veulent plus prendre de risque pour respecter Bâle III ne prêteront plus à leurs clients en attendant d’enrichir leurs capitaux propres avec les intérêts payés par les clients qu’elles ont déjà ; en cas d’ardoise laissée par un client, avec le respect de cette règle, elles sont en capacité d’éponger sans se mettre en péril.
            Donc les clients vont aller emprunter chez State Street qui est en dessous de 10 ; ce qui permettra à State Street d’augmenter du même coups ses fonds propres.
            Bien cordialement.

          2. @BFA: Oui merci ceci est clair, donc on est d’accord qu’il n’y a pas de relation entre le fait qu’elle accordent « des crédits aux clients » et qu’elles « reviennent aux fondamentaux en refaisant baisser ce leverage dans la norme« .

            Ainsi j’avais juste mal compris, je me demande depuis hier soir comment on peut passer de l’un à l’autre, puisqu’en fait c’est l’effet contraire qui est produit. Je pensais que le commentaire de Jean-Pierre expliquais comment State Street avait pu passer d’un leverage de 10.4 à 8.6. Mais ce n’est pas le cas 🙂

            Je vais donc passer un excellent week-end, comme je vous le souhaites aussi.

            Bien à vous.

            Joël

  2. D’un côté les banques américaines que tout le monde prétend au bord du gouffre, qui publient en avril 2012 un bilan impeccable, présentant les comptes du 1er trimestre 2012…

    Et de l’autre les banques les plus solides du monde bien franchouillardes qui naviguent à vue en leviétisant tant et plus. Et sinon, le crédit mutuel n’a toujours pas publié son bilan de fin 2011 ? 🙂

  3. Jeudi 26 avril 2012 :

    L’Italie lève 8,5 milliards d’euros à six mois, mais à des taux d’intérêts très élevés.

    latribune.fr (source AFP)

    L’Italie a emprunté comme prévu jeudi 8,5 milliards d’euros de titres de dette à six mois dont les taux d’intérêt ont progressé en raison du récent regain de tensions en zone euro, a annoncé la Banque d’Italie.

    Comme prévu, l’Italie a pu emprunter 8,5 milliards d’euros de titres de dette à six mois. Mais le récent regain de tension en zone euro par rapport aux crises de la dette a fait monter en flèche les taux d’intérêts.

    Les taux de ces obligations se sont inscrits à 1,772%, contre 1,119% lors de la dernière opération similaire le 28 mars, a précisé la Banque d’Italie.

  4. @BA les 2 infos du jour sur les dettes :

    l’allemagne a emprunté à 1 an à 0.04%… un taux quasiment nul et en baisse.
    Va-t-on assister à un retour des taux négatifs pour l’allemagne comme en novembre 2011 ?
    ( c’est à dire les gens payent les allemands pour acheter leur dette)

    le spread france allemagne pour le 10 ans est de 130 points, en hausse. 1.68% contre 2.98%

    http://www.pigbonds.info/

  5. Jeudi 26 avril 2012 :

    L’agence d’évaluation financière américaine Standard and Poor’s (S&P) a annoncé jeudi avoir abaissé de deux crans la note de solvabilité financière de l’Espagne, de A à BBB+.

    Cette décision relègue Madrid dans la catégorie des émetteurs de qualité moyenne en mesure de faire face à leurs obligations de manière adéquate.

    La perspective associée à la nouvelle note de l’Espagne est négative, ce qui signifie que l’agence envisage la possibilité d’un nouvel abaissement.

    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___SP_abaisse_la_note_de_solvabilite_de_l_Espagne_de_deux_crans84260420122319.asp

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.