Le Donald veut imposer au reste du monde, c’est-à-dire à tous les pays exportant des biens et des services aux États-Unis, des droits de douane dits réciproques.
Qu’en est-il de ces droits de douane dits réciproques ?
Avant la prise de fonction de Donald Trump en tant que président des États-Unis, la situation était la suivante au sujet des droits de douane…
Prenons pour exemple (pour simplifier) des voitures vendues (par leurs constructeurs respectifs) 100 000 EUR ou USD fabriquées en France ou aux États-Unis, avec une parité USD/EUR de 1…
Ainsi, un client final en France paie 120 000 EUR TTC une telle voiture, qu’elle soit made in USA (vendue hors taxes 100 000 USD) par un constructeur américain ou qu’elle soit made in France vendue par un constructeur français au prix de 100 000 EUR.
Une TVA de 20 % est appliquée à tous les produits qui sont vendus en France, qu’ils soient made in USA ou made in France.
La TVA est une taxe sur la consommation et non pas un droit de douane.
Il en est de même aux États-Unis à la seule différence que la taxe sur la consommation finale est payée par les clients aux États fédérés et non pas à l’État fédéral. Elle varie selon les États fédérés et elle est de l’ordre de 5 % en général.
Donc ces voitures vendues 100 000 USD (hors taxes) aux États-Unis par leurs constructeurs respectifs sont payées par les acheteurs finals 105 000 USD, qu’elles soient made in USA ou made in France, les 5 000 USD étant la taxe versée à l’État fédéré concerné.
Donc, avant la prise de fonction de Donald Trump en tant que président des États-Unis, aucun droit de douane n’était perçu lors d’achats transnationaux entre la France et les États-Unis, ce qui était conforme à la logique du capitalisme libéral basé sur la liberté du commerce international qui permet d’optimiser la création richesse dans chaque pays.
Or le Donald casse la baraque, c’est l’éléphant dans le magasin de porcelaine : il impose des droits de douane dits réciproques en prétendant que les produits made in USA sont injustement imposés à hauteur de 20 % en France alors que les produits made in France entrent aux États-Unis sans droits de douane !
En conséquence, il oblige les produits made in France entrant aux États-Unis à payer des droits de douane punitifs d’un pourcentage supérieur au taux de la TVA, ce qui n’est ni équitable ni logique !
Pour l’instant, au 8 juillet, le Donald n’a pas fixé le montant de ces droits de douane punitifs pour les pays européens mais il a déjà sévi pour certains pays en leur imposant des pourcentages de 25 à 40 % à partir du premier août.
Si ces droits de douane punitifs ne sont pas logiques mathématiquement, à quelle logique répondent-ils, car toute action gouvernementale répond à une certaine logique ?
Ces droits de douane dits réciproques sont donc en réalité des sanctions imposées par ceux qui veulent maintenir la suprématie des États-Unis sur le reste du monde et ces sanctions sont plus agressives contre les pays qui voudraient se libérer de leur dépendance vis-à-vis des États-Unis.
En conséquence, le Donald ne fait que continuer la politique américaine menée par ceux qui la dirigent en réalité depuis des décennies.
Son élection n’est pas une rupture par rapport à la politique menée par ses adversaires démocrates (et républicains). C’est la même politique coercitive qui cherche à sanctionner tout pays qui voudrait remettre en cause la suprématie du dollar qui est ainsi militarisé.
Ces droits de douane dits réciproques sont donc un aspect de la guerre économique menée par ceux que les dirigeants des États-Unis considèrent comme étant des concurrents, des adversaires ou des ennemis, tout pays contestataire pouvant passer d’un de ces stades à un autre.
Les partisans de cette politique douanière sont nombreux dans le marais de Washington D.C.
Ce sont entre autres les dirigeants des grandes entreprises américaines, dans les secteurs dominants, comme par exemple le secteur financier, le secteur militaire, des groupes de pression divers, parfois alliés ou rivaux, et bien entendu l’AIPAC et sa mouvance.
Ces sanctions pénalisent d’abord et surtout les pays les plus engagés dans le cadre des BRICS mais aussi des pays qui sont pourtant des alliés de l’Amérique depuis des décennies comme par exemple les pays européens, le Japon et la Corée du Sud.
Une fois de plus, les dirigeants américains jouent finalement contre leurs intérêts en ne respectant plus personne.
Ils ont irrémédiablement perdu la confiance de leurs partenaires les plus fidèles à cause de ces mesures injustes… ce qui ne fera qu’aggraver les problèmes économiques, financiers, bancaires et autres des États-Unis.
Ceux qui dirigent les États-Unis auraient dû élaborer une stratégie adaptée au monde tel qu’il est présentement comme le font les leaders des BRICS, et plus particulièrement ceux de la Chine.
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