Yield spread 10y-2y, €-crash : observation, analyse, conclusions…

Des compléments s’imposent manifestement après mes derniers articles sur ce Yield spread 10y-2y qui est tombé quasiment à zéro…

La courbe de ce Yield spread 10y-2y (qui donne une bonne image de l’évolution de la pentification de la courbe des taux) baisse inexorablement depuis début 2011 et elle est maintenant proche de zéro après avoir franchi toutes les lignes de résistance,

Document 1 :

En pareilles circonstances, c’est-à-dire par analogie avec ce qui s’est produit depuis une quarantaine d’années, tous les idiots inutiles disent qu’il n’y a pas le feu au laaaac comme disent les petits Suisses, cf. mon article sur la banque Lombard Odier : une récession est possible mais dans un à deux ans, ya le temps de voir veniiiir.

C’est là une erreur monumentale de leur part car les causes de la baisse actuelle de ce Yield spread 10y-2y sont tout à fait différentes de celles qui ont préludé jadis à des récessions aux Etats-Unis.

En effet, jusqu’à présent, les causes de ces récessions étaient toujours endogènes, c’est-à-dire inhérentes à des dysfonctionnements qui se produisaient aux Etats-Unis même.
En pareilles circonstances, les membres du FOMC relevaient toujours le taux de base de la Fed à des niveaux très hauts pour contrer justement ces dysfonctionnements.
Les bons spéculateurs anticipant ces récessions, portaient alors leurs capitaux sur les Notes à 10 ans, ce qui faisait plafonner (ou baisser) leurs rendements.
L’effet ciseaux créait alors une inversion de la courbe des taux et ces récessions se produisaient un à deux ans plus tard.

Ces récessions américaines se propageaient ensuite dans le reste du monde (et en particulier en Europe) car l’Amérique est la locomotive de l’économie mondiale.

Or, actuellement (en fait depuis 2010), la situation est tout à fait différente, et elle est même inverse : c’est la crise qui se développe dans la zone euro qui va avoir des répercussions aux Etats-Unis qui seront victimes d’une récession anticipée par ce Yield spread 10y-2y quasiment à zéro
Les bons spéculateurs l’ayant bien compris, portent leurs capitaux sur les Notes à 10 ans, ce qui fait que leurs rendements ne peuvent pas dépasser la limite des 3 % alors qu’en pareilles circonstances ils auraient dû être de l’ordre de 4 à 5 % comme en 2006-2007.

Document 2 :

Par ailleurs, les bons fondamentaux de l’économie américaine forcent logiquement les membres du FOMC à relever le taux de base de la Fed pour contrer les risques de résurgence d’inflation.
L’effet ciseaux fait ainsi baisser le Yield spread 10y-2y et une inversion de la courbe des taux se produira ensuite.

La perception de cette €-crise par les bons spéculateurs a priori américains s’est faite en plusieurs étapes…

Le document 1 montre clairement une première chute de la courbe du Yield spread 10y-2y en mai 2010 car un Krach éclair s’est produit début mai, ce qui a mis en évidence la fragilité de certains pays de la zone euro, en particulier de la Grèce.

Cependant, comme le potentiel de croissance de l’économie américaine était très élevé, ce Krach éclair a vite été résorbé et la courbe du Yield spread 10y-2y est revenue dans sa bande de tendance haute.

Par la suite, c’est fin juillet 2011 que l’exacerbation de l’€-crise s’est manifestée par une chute rapide de la courbe du Yield spread 10y-2y due aux problèmes de la Grèce.

La nomenklatura euro-zonarde a fait alors le forcing pour maintenir la Grèce dans sa zone monétaire en dépensant des centaines de milliards d’euros mais les bons spéculateurs américains ont vite repris leur défiance vis-à-vis de cette zone et la courbe du Yield spread 10y-2y a repris sa tendance baissière interrompue par un sauvetage des membres Démocrates du FOMC lors de leur réunion du 28 avril 2015.

Une fois de plus, les bons spéculateurs américains ont vite repris leur défiance vis-à-vis de la zone euro et la courbe du Yield spread 10y-2y a repris sa tendance baissière interrompue, involontairement, par l’élection du Donald qui les a surpris.

Enfin, les bons spéculateurs américains ont vite repris leur défiance vis-à-vis de cette zone euro en perdition et, la gauche du FOMC ayant été évincée, la courbe du Yield spread 10y-2y a repris sa tendance baissière jusqu’à maintenant.

Tout est simple.

Une fois de plus, il faut toujours observer attentivement les variations des indicateurs pertinents, analyser les relations de causes à effets pour en tirer des conclusions justes.

Le Yield spread 10y-2y étant maintenant proche de zéro (après avoir cassé la barre symbolique des 20 points de base), la zone euro n’a plus aucune marge de manœuvre.
Le moindre battement d’aile de papillon peut faire chuter les rendements des Notes à 10 ans et le Yield spread 10y-2y
.

La chute des dominos bancaires de ces cochons de pays du Club Med mettra tout le système bancaire de la zone hors d’état de fonctionner normalement.
Ce sera alors l’€-crash.

Comme je l’ai écrit précédemment, beaucoup d’idiots inutiles font l’erreur monumentale de croire que ce qui se passe actuellement est la reproduction quasiment exacte de ce qui s’est passé au cours de ces dernières décennies sans observer ni analyser les causes de la crise qui couve dans la zone euro depuis qu’elle existe.

Ils raisonnent à l’envers comme les autres idiots qui veulent supprimer les pompiers sous prétexte qu’il y a toujours un feu quand ils sortent de leurs casernes pour l’éteindre !
Heureusement, les idiots inutiles sont utiles pour les bons spéculateurs.

14 réflexions sur “Yield spread 10y-2y, €-crash : observation, analyse, conclusions…”

  1. Bonsoir Monsieur jpc, vous écrivez que les rendements à 10 ans en 2006-2007 était de l’ordre de 4 à 5 pc mais ce que vous oublier de mentionner ces qu’à l’époque la ratio dette pib au usa était de seulement de 62,5 pc , aujourd’hui la dette des usa culmine à plus de 105 pc ( ex:: le japon ca fait 30 ans qui sont bloqués à des taux nul que voulez-vous qui fasse avec une ratio dette pib de 250 pc ) en résumé les intérêts à payer sont proportionnel à votre dette , je pense que les usa ont deux freins pour augmenté leur taux, l’Europe et leur propre dette

    1. Bof. Qui détient la dette du Japon ? Si c’est les grosses entreprises Japonaises, ils peuvent être endettés de 2,5 fois leur PIB, ça n’est pas disqualifiant. La nature de la détention de la dette est souvent omise et à tord car elle est plus importante que la valeur de la dette. Le problème du Japon ne vient pas de là.

      A petite échelle et donc toute proportion gardée, si vous gagnais 20 000€ par an et que vous en devait 50 000€ à vos parents, peut-on dire que vous êtes « en faillite » ? Maintenant empruntez 1 000€ au voyou du coin, qui vous réclamera votre dette en premier ? Qui vous mettra en danger si vous ne respectez pas vos échéances ?

  2. Il y a des pays en Europe qui n’ont pas l’Euro. Par exemple la Suède. En ce moment et bien malgré une économie en équilibre la couronne baisse par rapport à l’€.

    C’est le fameux canari que je regarde de prêt. Car contrairement aux USA c’est chez nous. Du fait de la taille du pays et de la rigoureuse gestion de sa monnaie j’y vois une magnifique opportunité pour vous sir JPC. Si jamais vous aviez le temps d’y faire un tour sur les courbes (magnifiques) ça serait sympa.

    😉

  3. L’euro résiste et a d’ailleurs rebondit fortement récemment sur les 1,13 je crois. C’est aussi un indicateur de suivi de la crise. Quand l’euro chutera on sera vraiment dans le dur !!! …dans quelques mois

    1. Le cours de l’euro ne reflète pas la réalité puisque la véritable masse monétaire est occultée. L’euro ne résiste pas, quelle que soit la valeur publique publiée. L’euro est binaire, soit il est debout, soit il est KO, pour le moment il est debout. Tout ce qui gravite autour c’est de la gesticulation de marabout.

  4. Ces récessions américaines se propageaient ensuite dans le reste du monde (et en particulier en Europe) car l’Amérique est la locomotive de l’économie mondiale.

    la grece a été le moteur de l’Europe il y a 2000 ans, puis ce fut le cas de rome qui fut le moteur il y a 1500 ans , puis ce fut le cas de la Belgique avec charlemagne il y a 1000 ans , puis ce fut le cas de la France il y a 500 et c’est actuelleemnt le cas des anglais et leur fin sera toujours de 516 a 528 ans car le cycle d’energie est ainsi.
    don on reprend en l’an 800 les germains gouvernaient, puis en l’an 1300 la France avec philippe lebel, puis en l’an 1800 les anglais et fin pour eux en 2300. toute fin n’arrive pas brutalement car cycle en 4 temps ou 5 temps selon comme on voit les choses.
    l’Angleterre a pris le controle de la mer en 1750 sous louis 15 car ce roi fut portée à décrépitude de la France. louis 16 n’ayant pas fini que le cycle et sa mort en fut le signe.
    les usa chuteront comme tous les autres et seront remplacés par le peuple capable de controler les ondes et ce peuple est la russie.
    il reste aux usa 130 a 150 ans ou durant cette periode leur domination s’affaibliera pour chuter vers l’an 2200 comme a chuter les autres civilisations.
    il existe une phase d’apogée ou un peuple est rassasié de sang et profite de sa grndeur pour controler le monde en etant moins present sur le terrain militaire en tant que conquerrant mais qui devra etre présent pour defendre ses positions, positions lointaines de son cœur qu’il perdra progressivement .
    l’intensité d’une guerre est liée aux effets qu’a ce peuple dominant sur le peuple destiné a prendre le controle du monde. Les américains ecrsent facilement les musulmans, les noirs mais n’ont jamais lancer la moindre balle direct en russie pour le moment. Mais les russes n’ont pas oubliés ce qu’ont fait les anglais durant 1939 essayant de les faires disparaître par conquerant indirect en jetant l’allemagne a corps des russes. les anglais ont reproduit la meme chose avec la syrie mais les choses sont différentes, ce peuple russe a l’energie pour contrecarré les plans et s’en tire tres bien.
    apprenez le russes car 100 ans c’est rien , vos enfants ou petits enfants iront en russie. notre ami obelix a beaucoup anticipé la chose, mais il a montré la voie a suivre

    1. @abb, vous nous faites des prévisions hasardeuses. Les arabes pourraient bien commencer à trop énerver de monde. Même les princes saoudiens font le ménage.
      Pour les russes, ils ont des gros missiles, des super hackers…et alors ?
      On est pas encore complètement dans Matrix. L’humain (enfin certains…) peuvent évoluer positivement. Il faut les chercher un peu. Voilà.

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