Les mécanos de la Générale n’ont pas réussi l’exploit de conserver pour ce dernier trimestre la dernière place de la liste des grandes banques à risques systémiques dans le monde (Global list of Systemically Important Banks, G-SIBs) car ils sont surclassés par Deutsche Bank !
En effet, d’après le décryptage de leurs chiffres publiés, le véritable multiple d’endettement, le leverage réel était de… 34,0 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 était de… 2,94 % en cette fin de dernier trimestre, en détérioration par rapport aux trimestres précédents,
Document 1 :
Société Générale | 2015 Q1 | 2015 Q2 | 2015 Q3 | 2015 Q4 | 2016 Q1 |
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1 Assets | 1 428,80 | 1 359,50 | 1 351,80 | 1 334,40 | 1 367,90 |
2 Equity | 57,2 | 56,1 | 57,9 | 59 | 59 |
3 Deductions | 15,6 | 14,3 | 16 | 13,1 | 15,4 |
4 Goodwill | 4,4 | 4,4 | 4,4 | 7 | 4,5 |
5 Tangible eq | 37,2 | 37,4 | 37,5 | 38,9 | 39,1 |
6 Liabilities | 1 391,60 | 1 322,10 | 1 314,30 | 1 295,50 | 1 328,80 |
7 Leverage (µ) | 37,4 | 35,4 | 35 | 33,3 | 34 |
8 Core Tier 1 (%) | 2,67 | 2,83 | 2,85 | 3 | 2,94 |
Sommes en milliards d’euros. [Noter le petit délire passager au 1° trimestre 2015 !]
Euh… Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32…
Les mécanos de la Générale avouent même que leur ratio de levier est, dans le cadre de la CRR/CRD IV (Capital Requirements Directive) de… 4,0 % ce qui est très proche de mes résultats (et qui les confirme) compte tenu des différences dans la façon de calculer cette donnée !
Document 2 :
En fait, il s’agit a priori d’un ratio proche du ratio Core Tier 1 d’origine (c’est-à-dire du rapport des capitaux propres sur le total des dettes en pourcentage) qui correspond à son inverse, à savoir un leverage de 25 qui signifie que le total des dettes représente 25 fois le montant des véritables capitaux propres contre un multiple de 33,3 pour ma part.
Les mécanos de la Générale publient (en annexe) un tableau détaillé qui permet de calculer le montant des véritables capitaux propres (comme je l’ai toujours écrit contrairement à eux) qui est obtenu en retranchant du montant des capitaux propres publiés (sans les minoritaires) les sommes correspondant aux titres dits hybrides (TSS, TSDI, coupons et dividende), les écarts d’acquisitions (goodwill) et les dividendes à distribuer,
Et un autre petit rappel : d’après les règles dites de Bâle I, les banques devaient avoir un leverage inférieur à 12,5 ou un ratio Core Tier 1, son inverse, supérieur à 8 %.
A la suite des turbulences financières de ces dernières années, ce bon vieux Greenspan a relevé ces exigences à un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %, sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et la CRR/CRD IV.
Document 4 :
Pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, il faudrait augmenter les capitaux propres de… 85,2 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de 940 milliards (par cessions d’actifs) !
Comme je l’ai déjà écrit, Les mécanos de la Générale confirment donc que mes calculs de l’été 2011 donnaient parfaitement bien une image fidèle de la réalité quand j’ai publié un ratio Core Tier 1 dans les 2 % alors qu’ils prétendaient à tort qu’il était de 9 % !
Comme je l’ai écrit précédemment, L’AMF m’a donc sanctionné totalement à tort alors que les mécanos de la Générale continuent à me donner finalement totalement raison !
En fait, ils commencent à essayer de comprendre les règles de gestion prudentielles d’endettement telles qu’elles vont être appliquées par l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui calcule, comme je l’ai toujours fait à juste titre, les montants des véritables capitaux propres sans les titres dits hybrides, ces Titres Super Subordonnés (TSS) et Titres Subordonnés à Durée Indéterminée (TSDI) que seuls les banksters franchouillards de nos Gos banques ont fait passer officiellement pour des capitaux propres alors que tout le monde partout dans le monde les considère comme des dettes, comme je l’ai toujours écrit.
Il est particulièrement grave de constater qu’une autorité officielle, l’AMF, de connivence avec ces banksters, puisse sanctionner à tort une personne (moi !) qui publie des études financière justes, en conformité avec les règles internationales, et qui dénonce ces irrégularités en France.
Il est particulièrement grave de constater que les gens de la Banque de France qui sont chargés de faire appliquer les règles internationales ne le font pas, sciemment, de connivence avec les banksters.
Il est particulièrement grave de constater que les mécanos de la Générale qui gèrent 1 300 milliards d’euros d’actifs n’ont toujours pas compris le mécanisme de gestion des règles prudentielles d’endettement bancaire.
Il est particulièrement grave de constater que tous les autres professionnels en France puissent être aussi incompétents, en particulier les bonimenteurs tels que les analystes financiers patentés de la Société Française des Analystes Financiers et tous les journaleux de tous les médias.
Par ailleurs, les mécanos de la Générale ne donnent évidemment aucune information explicite sur les 21,3 milliards d’euros qu’ils empruntent à la Banque de France dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN) en mettant en pension des titres comprenant les Certificats de Dépôt Négociables (CDN) en comptabilisant aussi les chiffres de Crédit du Nord qui fait partie du groupe des Mécanos…
Document 5 :
… et les Bons à Moyen Terme Négociables (BMTN),
Document 6 :
Heureusement, je suis le seul, à ma connaissance à faire de telles analyses.
Les règles comptables sont redoutables car, lorsqu’on sait décrypter correctement les comptes des bansters, il est toujours possible de savoir si tout se passe bien ou si quelque chose ne va pas quelque part dans leur banque.
Pour l’instant, tout va bien : pas de tsunami mais le titre a plongé récemment, ce qui montre que des investisseurs ne sont pas dupes !
La capitalisation boursière de la Générale est tombée aux alentours de 26 milliards d’euros, c’est-à-dire nettement moins que le montant des actifs tangibles (39,1 milliards) considérés comme étant la valeur à la casse d’une banque…
Tout est simple, enfin, presque.
Cliquer ici pour voir les résultats de la Générale de ce dernier trimestre.
Double coup de tonnerre !
Le président du Parlement européen Martin Schultz vient de comprendre !
Le président du Conseil européen Donald Tusk vient de comprendre lui-aussi !
Lisez cet article historique :
Union Européenne : l’Europe est une promesse trahie, selon le président du Parlement européen Martin Shultz.
« L’Europe est une promesse, mais une promesse qui n’a pas été tenue », a déclaré M. Shulz lors d’un débat sur l’avenir de l’Europe organisée à Rome en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, du président du Conseil européen Donald Tusk et du président du Conseil italien Matteo Renzi.
L’Europe « était une promesse faite tous les jours pour davantage d’emplois, davantage de services et de croissance », et des générations d’Européens ont consenti des sacrifices dans l’attente de cette promesse, au moins pour leurs enfants, a expliqué M. Shultz.
Or, a-t-il ajouté, les dirigeants européens continuent à demander des sacrifices, moins de services, plus d’impôts, « pour quoi faire ? pour sauver des banques ».
Il y a dès lors « un sentiment d’injustice. Ce n’est pas l’Europe qu’ils voulaient voir », a-t-il ajouté en réponse à une question sur la montée des populismes dans l’Union européenne.
A trop idéaliser l’Europe, à la considérer comme un projet d’Union avec un seul Etat, une seule nation, c’est non seulement « complètement irréaliste », mais aussi dévastateur pour son avenir, a indiqué de son côté M. Tusk.
« Le rêve d’un seul Etat européen, d’une seule nation européenne est une illusion. Nous devons accepter de vivre dans une Europe avec différentes monnaies, avec différentes forces politiques, et la pire chose est de prétendre de ne pas le savoir », a-t-il ajouté.
http://actu.orange.fr/politique/ue-l-europe-est-une-promesse-trahie-selon-le-president-du-parlement-europeen-CNT000000obmAF.html
Une fois de plus, merci pour vos analyses et vos explications