Un petit retour dans le passé est nécessaire pour comprendre ce qui se passe dans la zone euro et ce qui va se passer…
Dans son bulletin de juin 2010, la BCE a écrit (pages 38 et suivantes) que la probabilité pour que deux banques au moins de la zone présentant un risque systémique soient sur le point d’être en défaut de paiement a considérablement augmenté le jeudi 6 mai…
Document 1 :
Cliquer sur les documents pour les agrandir.
… ce qui a provoqué (avec d’autres dysfonctionnements) la chute des grands indices d’actions à New York de près de 10 % pendant un temps très court,
Document 2 :
Au cours du week-end suivant, un plan d’aide gigantesque de… 750 milliards d’euros ! a été mis en place en toute urgence ainsi que des accords de swaps entre les grandes banques centrales pour éviter le défaut de paiement en devises de banques présentant un risque systémique,
Document 3 :
Le pire ne s’est pas produit pour l’instant mais les tensions montent : tous les indicateurs pertinents montrent que la situation est pire en 2011 qu’elle ne l’était l’an dernier.
Les hommes, et les femmes, politiques de la zone euro sont pour la plupart partisans d’une façon ou d’une autre, d’un abandon de créances de la part de la Grèce, ce que ne peuvent évidemment pas admettre les gens de la BCE qui menacent de mettre fin au nantissement des banques présentant des bons du Trésor de Grèce, ce qui provoquerait l’effondrement de ce pays ainsi que du Portugal et de l’Irlande comme l’écrit Geoffrey T. Smith dans le Wall Street Journal,
Document 4 :
Ce lundi 23 mai, l’euro plonge ainsi que les cours des actions, les problèmes sont de plus en plus graves dans la zone euro et ils se propagent dans le monde entier alors qu’il aurait été plus simple et moins dommageable pour tout le monde de laisser faire les marchés…
L’euro est une monnaie contre nature car une monnaie ne peut pas être commune à des pays dont les niveaux et les gains de productivité sont très différents. Les pays du Club Med (dont la France) auraient dû sortir de l’euro système, ainsi que l’Irlande pénalisée par ses banques.
Cliquer ici pour lire mon article du 10 mai 2010 sur ces problèmes et cliquer ici pour lire celui concernant le bulletin de juin 2010 de la BCE.
Cliquer ici pour lire l’article du Wall Street Journal du 20 mai 2011.
Jean-Pierre CHEVALLIER
Business économiste monétariste, béhavioriste - Analyste financier indépendant, contrarian
Lundi 23 mai 2011 :
Grèce : taux des obligations à 10 ans : 17,030 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB10YR:IND
Grèce : taux des obligarions à 2 ans : 26,253 %.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB2YR:IND
Les taux longs grecs sont passés au-dessus de 17 % lundi en séance, atteignant un nouveau record, la dégradation de la note du pays par Fitch et les désaccords entre les instances européennes sur les solutions à apporter au pays inquiétant de plus en plus le marché.
« La cacophonie entre la Banque centrale européenne et les dirigeants de la zone euro sur une éventuelle restructuration de la dette hellénique continue à peser lourdement sur le marché », a souligné Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.
La Banque centrale européenne (BCE) s’oppose fermement à cette idée, qui n’est désormais plus écartée par certains dirigeants comme le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker.
Lors d’un entretien accordé à un journal dominical grec, M. Papandreou a catégoriquement écarté l’idée d’une restructuration.
Le contexte est déjà très défavorable pour Athènes, alors que Fitch a abaissé vendredi de trois crans la note de la dette à long terme du pays vu « l’étendue du défi » qui attend la Grèce pour mettre en oeuvre le programme de réformes fiscales et structurelles nécessaire pour réduire sa dette et son déficit.
Le gouvernement grec a peaufiné lundi un nouveau plan de redressement économique, combinant accélération des privatisations et sursaut de rigueur, dans l’espoir de satisfaire les bailleurs de fonds du pays.
L’ensemble des pays jugés fragiles de la zone euro ont été pénalisés par une aversion au risque, les investisseurs s’inquiétant aussi de l’état de santé de l’économie mondiale alors que même la Chine montre des signes de faiblesses: la croissance de l’activité manufacturière chinoise a ralenti en mai à un plus bas depuis 10 mois.
Les taux espagnols par exemple sont montés à 5,513 %, contre 5,471 % vendredi à la clôture, avoisinant leur plus haut historique.
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND
La quatrième économie de la zone euro a été traversée ce week-end par un mouvement de contestation inédit contre le chômage et la crise économique, alors que se tenaient dimanche des élections locales qui ont vu perdre les socialistes au pouvoir. Cette nette défaite pourrait rendre plus difficile la mise en place de réformes pour lutter contre un emballement de la dette, ont fait valoir plusieurs experts.
http://www.romandie.com/news/n/BONDS_EUROPELes_taux_longs_grecs_pres_des_17_un_nouveau_record230520111805.asp
Oui, on se rapproche de l’issue fatale, létale même…