Réalisme et délires

L’Amérique est au bord du gouffre, c’est l’Hindenburg, les dettes sont abyssales, etc. etc. Les commentaires de ce type sont innombrables.

Un défaut de paiement de la Grèce est presque certain et pourrait contribuer à conduire l’économie américaine en récession dixit ce bon vieux Greenspan.

Les avis sont très divergents ! Soyons réalistes : qu’en est-il de l’avenir prévisible ?

Pour cela, il faut se référer évidemment aux fondamentaux et non pas aux dernières déclarations des uns et des autres ni aux derniers chiffres publiés.

Le premier pilier des Reaganomics, c’est l’argent est sain, ce qui est le cas aux Etats-Unis alors que la masse monétaire est hypertrophiée dans la zone euro (M1 se monte à 50 % du PIB) qui est une zone monétaire qui regroupe des nations aux caractéristiques très différentes, en particulier pour ce qui concerne les niveaux et les gains de productivité globale, ce qui est contraire à tous les principes économiques et financiers les plus élémentaires.

Mauvais début pour la zone euro qui est en outre lourdement handicapée par des big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement édictées par ce bon vieux Greenspan, ce qui est particulièrement grave car le secteur bancaire n’est plus ce qu’il a été pendant la cinquantaine d’années d’après guerre : digne de confiance.

Dans ces conditions, un défaut de paiement de la Grèce est presque certain, ce qui entrainera la chute d’un certain nombre de dominos, surtout en Europe, jusqu’aux Etats-Unis, ce qui ne fera pas tomber l’économie américaine en récession, mais maintiendra les taux bas pendant une période prolongée, ce qui est exactement l’objectif du bombardier furtif B-2, Ben Bernanke.

L’argent est sain et abondant, en particulier aux Etats-Unis grâce à la richesse accumulée par les gains de productivité, ce qui permet de répondre à la demande d’emprunts, émanant en particulier de la vieille Europe.

Tant que la crise de la zone euro n’aura pas atteint son apogée, les marchés sont et seront bloqués, en attente, avec des cours fortement sous-valorisés, ce qui est en concordance avec des taux bas et une inflation confinée dans sa bande optimale de fluctuation, ce qui est une configuration idéale pour les Américains.

La guerre mondiale de ce XXI° siècle est monétariste.

Simple, tout est simple.

6 réflexions sur “Réalisme et délires”

  1. Il y a environ un an, le jeudi 4 mars 2010, la Grèce lançait un emprunt à 10 ans. La Grèce avait dû payer un taux d’intérêt de 6,39 %.

    Ce taux d’intérêt était exorbitant : c’était 3,26 % de plus que ce que l’Allemagne payait (quand l’Allemagne lançait un emprunt à 10 ans, elle ne devait payer que 3,13 % d’intérêt).

    http://www.obliginfos.fr/2010/03/04/lemprunt-grec-a-10-ans-emis-a-63/

    L’Union Européenne et le FMI ont alors décidé d’intervenir pour sauver la Grèce. Deux mois plus tard, début mai 2010, l’Union Européenne et le FMI ont mis sur la table 750 milliards d’euros pour rassurer les investisseurs internationaux. Ils ont décidé de prêter 110 milliards d’euros à la Grèce.

    Ils ont déclaré que, grâce à ces mesures, la Grèce pourrait recommencer à emprunter sur les marchés en 2012.

    Aujourd’hui, nous pouvons faire le bilan : un désastre.

    – Les investisseurs internationaux n’ont pas du tout été rassurés.

    – Le 4 mars 2010, pour un emprunt à 10 ans, la Grèce avait dû payer un taux d’intérêt de 6,39 %. Vendredi 17 juin 2011, le taux des obligations grecques à 10 ans est de … 16,939 % !

    – La Grèce ne pourra pas revenir emprunter sur les marchés en 2012.

    – Comme la Grèce est écrasée sous des montagnes de dettes, l’Union Européenne et le FMI ont donc décidé … de lui prêter 100 milliards d’euros supplémentaires !

    – Les dettes publiques ne peuvent pas monter jusqu’au ciel : il arrive toujours un moment où tout s’effondre. Ce moment, ça s’appelle un défaut de paiement.

  2. Samedi 18 juin 2011 :

    Crise : Jean-Claude Juncker met en garde contre une contagion en Belgique et Italie.

    Le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a mis en garde contre une contamination de la crise de l’euro à la Belgique et l’Italie, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru samedi.

    « La faillite peut contaminer le Portugal et l’Irlande et en raison de leur endettement élevé la Belgique et l’Italie, même avant l’Espagne », a-t-il dit au journal.

    Selon lui, en faisant participer les créanciers privés au sauvetage de la Grèce, il peut arriver dans le pire des cas que les agences de notation rangent Athènes dans la catégorie « insolvable », ce qui aurait des conséquences catastrophiques pour la monnaie unique.

    « Nous jouons avec le feu, a-t-il dit. Et si la Grèce était rangée dans cette catégorie, cela pourrait avoir des conséquences dramatiques sur d’autres pays de la zone euro, dont le Portugal et l’Irlande, puis la Belgique et l’Italie. »

    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5iYe1eM81gWlVYlf-KTkNzhtM3wjQ?docId=CNG.f8ba3b2d5a1e05aa19c26a1b13cef38b.711

  3. Oui, certes, mais la dette publique belge est gigantesque par rapport au PIB de la Belgique.

    Parmi les 17 Etats membres de la zone euro, quels sont les Etats les plus endettés ?

    1- Grèce : la dette publique est de 328 milliards d’euros, soit 142,8 % du PIB.

    2- Italie : la dette publique est de 1843 milliards d’euros, soit 119 % du PIB.

    3- Belgique : la dette publique est de 341 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB.

    1. Ce ne sont pas les dettes des Etats qui sont les + inquiétantes, mais les dettes des nations vis-à-vis de l’étranger. Le meilleur indicateur synthétique est le rendement des bons des Trésors à 10 ans qui a l’avantage d’être liquide, c’est LA référence.

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