Stanley Fischer, vice-président de la Fed, a déclaré récemment que les petites banques sont finalement peut-être les plus vulnérables et que ce sont elles qui risquent de provoquer de grandes turbulences dans l’avenir envisageable par un effet dominos, et non les big banks too big to fail, surtout américaines qui respectent maintenant plus ou moins correctement les règles prudentielles d’endettement.
Ainsi en est-il par exemple d’Espirito Santo Financial Group (ESFG) dont le dernier bilan publié montre une détérioration très nette de sa situation en 2013 avec un leverage réel de… 67,8 (sans pondérer les actifs !) correspondant à un ratio Core Tier 1 de 1,5 % très loin des exigences de ce bon vieux Greenspan (10) !
Document 1 :
ESFG | 2011 Q4 | 2012 Q2 | 2012 Q4 | 2013 Q4 |
---|---|---|---|---|
1 Assets | 84 019,50 | 89 467,70 | 87 574,06 | 84 859,65 |
2 Equity | 1 266,80 | 2 128,47 | 2 199,74 | 1 284,14 |
3 Preferred st | 72,428 | 60,378 | 55,978 | 51,367 |
4 Goodwill | - | - | - | - |
5 Tangible eq | 1 194,37 | 2 068,09 | 2 143,76 | 1 232,77 |
6 Liabilities | 82 825,13 | 87 399,61 | 85 430,30 | 83 626,88 |
7 Leverage (µ) | 69,3 | 42,3 | 39,9 | 67,8 |
8 Tier 1 (%) | 1,4 | 2,4 | 2,5 | 1,5 |
Sommes en millions d’euros.
Il faudrait augmenter les capitaux propres d’Espirito Santo Financial Group (ESFG) de 6,5 milliards d’euros pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan.
Document 2 :
Espirito Santo Financial Group (ESFG) est une usine à gaz (holding bancaire) qui est en particulier l’actionnaire principal de Banco Espirito Santo (BES, entité cotée) pour 20 %, nos péquenots du Crédit Agricole (qui ne ratent pas une occasion pour être dans la plupart des mauvaises affaires de ces cochons de pays du Club Med), en étant actionnaires pour 15 % !
Banco Espirito Santo (BES), banque cotée sur Euronext réussit l’exploit de ne pas avoir publié à ce jour de rapport financier pour la fin 2013, ce qui est condamnable mais pas condamné évidemment.
Sur la base des derniers bilans publiés, à la fin du 3° trimestre 2013, la banque présentait un leverage a priori normal mais qui ne correspondait manifestement pas à la réalité,
Document 3 :
BES | 2011 Q4 | 2012 Q4 | 2013 Q3 |
---|---|---|---|
1 Assets | 80 237,37 | 83 690,83 | 79 854,92 |
2 Equity | 5 644,03 | 7 063,30 | 7 078,55 |
3 Preferred st | 211,913 | 193,289 | 166,342 |
4 Goodwill | - | - | - |
5 Tangible eq | 5 432,12 | 6 870,01 | 6 912,20 |
6 Liabilities | 74 805,26 | 76 820,82 | 72 942,72 |
7 Leverage (µ) | 13,8 | 11,2 | 10,6 |
8 Core Tier 1 (%) | 7,3 | 8,9 | 9,5 |
Sommes en millions d’euros.
Document 4 :
Les spéculateurs avisés, c’est à dire les actionnaires qui voient juste et loin, ont quitté le navire en perdition en faisant tomber son cours de 6 € en 2007 à 0,40 € environ,
Document 5 :
L’Agence Française de Propagande a repris à plusieurs reprises l’analyse particulièrement pertinente de Nordine Naam, stratégiste chez Natixis : « La Banque du Portugal, qui a annoncé que la BES avait les moyens de faire face aux difficultés de son groupe, a rassuré le marché et calmé le jeu« .
C’est rassurant !
Le groupe Espirito Santo Financial Group (ESFG) ne survit miraculeusement que grâce au Saint Esprit !
Cliquer ici pour lire mon analyse d’Espirito Santo Financial Group (ESFG) du 28 février 2013.
Cliquer ici pour accéder au site d’Espirito Santo Financial Group (ESFG).
Cliquer ici pour accéder au site de Banco Espirito Santo (BES).
Ces banques en difficulté ne faisaient-elles pas de juteux bénéfices il y a quelques années ?
Il y en a qui étaient en pourparlers avec le Qatar pour une augmentation de capital de 2 Mds € l’année où elles distribuaient des dividendes pour un montant équivalent (l’année de la mise en place du MES ?). Il ne manquerait plus qu’elles aient massivement prêté et investi en Italie à l’époque où ça a eû payé, et les clients seront enfin mis à contribution. Il était temps ! Ces misérables conseillers clientèle ne savaient plus où trouver un rendement suffisant pour servir des intérêts usuraires à cette clientèle insatiable !
Donc la faute revient aux clients de la banque et pas aux gestionnaires, brillant marlin !
Par contre oui ils seront mis à contribution.
@marlin : une intoxication au PCF peut-être ? 🙂