Agrégats monétaires de la zone euro pour les nuls (décembre 2017)

Je reprends ici en l’actualisant un article que j’ai mis en ligne début décembre.

Cet article étant un peu long, j’en mets d’abord l’essentiel, un abstract disent les Américains…

Les Marioles de la BCE publient les chiffres des agrégats monétaires qui n’ont aucun rapport avec la réalité parce qu’ils n’ont aucune culture monétariste et de toute façon, ils sont totalement incapables d’en comprendre la signification ce qui est grave car une énorme bulle monétaire continue à se développer dans la zone.
La création monétaire porte sur plus de 3 200 milliards d’euros qui sont sur les comptes courants des malheureux Euro-zonards, sur 460 milliards partis se réfugier en Suisse et sur des centaines de milliards en bons de Trésors dont les rendements sont négatifs car les gestionnaires des trésoreries des entreprises préfèrent payer un peu pour y placer leurs disponibilités plutôt que de risquer de récupérer de la monnaie de singe après un tsunami bancaire ayant fait sauter l’euro-système.
Cette hypertrophie monétaire est comparable à celle qui s’est développée dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et elle aura des conséquences aussi graves.

***

Quelques petits rappels sont nécessaires avant d’examiner les derniers chiffres des agrégats monétaires de la zone euro publiés par la BCE pour que les nuls qui ne les comprenaient pas auparavant puissent combler leurs lacunes…

Beaucoup d’Euro-zonards perçoivent bien que quelque chose ne va pas quelque part dans la zone euro mais ils ne savent pas bien précisément ce qui ne va pas et surtout quelles en sont les causes.
Généralement, c’est la financiarisation du système qui est accusée de tous les maux sans que les malheureux Euro-zonards soient capables d’identifier clairement ses modalités, ses causes ni ceux qui en ont provoqué ses dysfonctionnements.
Certains sont plus pertinents en dénonçant une création monétaire, ce qui est juste, mais ils accusent la fameuse planche à billets sans en donner les justifications chiffrées, ce qui ne correspond pas à la réalité.

Pourtant tout est simple, comme le disait et le répétait Milton Friedman, le (grand) père fondateur du monétarisme !

En effet, j’ai montré (et même démontré) en reprenant l’exemple du paysan de Böhm-Bawerk que la circulation monétaire conditionne l’activité économique, ce qui se traduit à notre époque par le fait que la croissance du PIB réel est inversement proportionnelle à la variation de la masse monétaire libre, ce qui signifie en d’autres termes et plus simplement que, si la masse monétaire augmente trop vite, la croissance baisse, le chômage augmente inexorablement et plus rien ne va plus.

Les Américains publient les séries statistiques des agrégats monétaires depuis l’après-guerre, ce qui permet d’établir des normes de bonne gestion en la matière : lorsque la masse monétaire dépasse une certaine limite, des dysfonctionnements graves se produisent toujours.
C’est la raison pour laquelle l’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer.

Pour faire simple, une création monétaire indue se développe lorsque la masse monétaire, dite M3, dépasse 78 % du PIB courant, ce qui est le cas globalement dans les pays de la zone euro depuis le mois de septembre 2004, date à laquelle l’adoption de cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro a commencé à produire ses effets négatifs,

Document 1 :

Il apparait clairement sur ce premier graphique qu’avant l’adoption de l’euro, les pays de la zone disposaient d’une monnaie saine, sans création monétaire, car la part de la masse monétaire M3 était alors globalement inférieure à 70 % du PIB courant, ces données ayant été rétropédalées a priori d’une façon fiable.
C’est depuis l’adoption de l’euro en 2000 que la masse monétaire M3 augmente nettement par rapport au PIB courant, avec un pic lors de la crise dite des sub-prime qui a précédé la Grande Récession américaine.

En effet, la création monétaire dans l’agrégat monétaire M3-M2 aux Etats-Unis s’est transmise mécaniquement en Europe par l’intermédiaire des marchés.
L’éclatement de cette bulle monétaire aux Etats-Unis a un peu dégonflé celle de la zone euro mais la création monétaire propre à la zone euro a continué sur sa tendance haussière longue en dépassant le pic de la bulle de 2008 pour atteindre 105 % du PIB annuel fin octobre dernier.

La masse monétaire M3 de la zone euro se montait à 11 905 milliards d’euros fin décembre alors qu’elle n’aurait pas dû dépasser 8 833 milliards (correspondant à 78 % du PIB), ce qui signifie que plus de 3 072 milliards d’euros sont en trop dans la zone euro, cette bulle monétaire entrainant une croissance faible voire négative dans certains pays, ce qui pérennise un chômage important surtout dans ces cochons de pays du Club Med,

Document 2 :

Le problème est alors le suivant : dans quel agrégat plus précisément se trouve cette bulle monétaire ?
La réponse à cette question n’est pas évidente car un autre problème se pose alors : les Marioles de la BCE incluent dans l’agrégat M1 les billets en circulation (Currency) et tous les dépôts au jour le jour (Total Overnight Deposits), c’est-à-dire ceux des ménages (Household) et ceux des entreprises alors que M1 ne doit inclure que les billets et les seuls en-cours des ménages sur leurs comptes courants.
Pour déterminer les bons chiffres normalisés (selon les standards internationaux) et significatifs de M1, il faut donc retrancher des chiffres publiés de M1 le total des dépôts au jour le jour (Total Overnight Deposits) et rajouter ceux des seuls ménages (Household Overnight Deposits).

Dès lors, après ces rectifications, toujours d’après les chiffres publiés par les Marioles de la BCE, cette création monétaire se trouverait pour l’essentiel dans l’agrégat M1 car il représente 42 % du PIB annuel alors que ce pourcentage ne devrait pas dépasser 13 % comme c’est le cas aux Etats-Unis,

Document 3 :

Plus précisément, l’essentiel de la création monétaire se trouve sur les comptes courants des Euros-zonards car ils représentent 32 % du PIB alors que ce pourcentage aurait dû rester à 10 % du PIB comme aux Etats-Unis et comme avant l’adoption de l’euro,

Document 4 :

Les billets, issus de la fameuse planche, représentent quasiment 10 % du PIB alors que ce pourcentage aurait dû baisser lui aussi pour tomber sous les 5 % du PIB.

Il résulte de ces normes que la création monétaire indue sur les comptes courants des Euro-zonards est de 2 766 milliards d’euros car ils se montent à 3 673 milliards alors qu’ils ne devraient pas dépasser 906 milliards,

Document 5 :


La création monétaire due à la fameuse planche à billets ne se monte en fait qu’à… 550 milliards d’euros… seulement
(ce qui n’est pas négligeable !) car le total des billets en circulation, 1 110 milliards, devrait être inférieur à 560 milliards.

Donc, les Marioles de la BCE sont incapables de publier les bons chiffres de l’agrégat M1, ceux qui donnent une image fidèle de la réalité, mais ils publient des séries de composantes qui permettent d’obtenir les bons chiffres ainsi que ceux des autres agrégats monétaires !
En effet, à partir des chiffres publiés par les Marioles de la BCE, j’ai pu reconstituer les bons chiffres non seulement de l’agrégat M1 mais aussi ceux de l’agrégat M3-M2 correspondant à la trésorerie des entreprises et par conséquent celui de M2-M1 qui correspond à l’épargne des ménages.

La solution est simple : comme le total des dépôts au jour le jour comprend ceux des ménages et des entreprises, il suffit de retrancher ceux des ménages du total pour obtenir M3-M2 !
Les montants de M2-M1 sont ensuite obtenus en retranchant M1 et M3-M2 de M3,

Document 6 :

La définition des agrégats monétaires ainsi obtenus est en concordance avec celle de la Fed et elle permet de faire des analyses monétaristes fiables.
Les chiffres que j’obtiens sont donc très différents de ceux qui sont publiés par les Marioles de la BCE et les nuls de la Banque de France !

L’évolution du pourcentage des agrégats monétaires par rapport au PIB donne ainsi une image fidèle de la réalité qui confirme l’hypertrophie de M1, la décroissance absolue et surtout relative de M2-M1, ce qui signifie que les malheureux Euro-zonards ne peuvent plus augmenter leur épargne, et la faiblesse de M3-M2 qu’il faut relativiser car 464 milliards de francs suisses (soit 400 milliards d’euros) provenant de l’€-crise en gestation s’y sont réfugiés comme le montrent les données de la BNS, la banque centrale helvète (données publiées ce jour),

Document 7 :

Les gestionnaires des trésoreries placent autant que possible leurs disponibilités soit en dehors de la zone euro, en profitant des avantages de la zone SEPA (Single Euro Payments Area, Espace Unique de Paiement en Euros), les transferts étant ainsi facilités mais l’argent est ainsi en francs suisses ou en livres sterling, ce qui est un avantage motivant (surtout après le Brexit) en cas d’€ffondrement.
Ils utilisent aussi la possibilité de placer ces disponibilités en bons de Trésors qui bénéficient ainsi d’une forte demande qui fait même plonger les rendements de certains en territoire négatif.
Les montants des disponibilités ainsi placées en bons de Trésors sont difficilement chiffrables. Elles sont certainement de l’ordre de plusieurs centaines de milliards d’euros qui s’ajoutent à l’argent non gagné bien identifié ci-dessus.

La création monétaire actuelle dans la zone euro est bien plus importante que celle que l’on pouvait envisager sur la base des seuls chiffres publiés par la BCE.
Elle empire au fil du temps et elle aura nécessairement des conséquences considérables qu’il est difficile de décrire.
Une seule antériorité seulement est discernable : la période de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres.
En effet, Pierre Jovanovic qui l’a particulièrement bien étudiée, a montré qu’elle a été provoquée par une création monétaire comparable à celle de la zone euro actuelle.
La seule grande différence entre ces deux bulles est que celle de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres s’est manifestée par une hyperinflation due à l’usage immodéré de la planche à billets alors que la bulle monétaire actuelle dans la zone euro grossit plus lentement mais inexorablement, à partir des dépôts des malheureux Euro-zonards sur leurs comptes bancaires d’argent non gagné, ce qui s’accompagne de tendances déflationnistes.
Il est quand même étonnant que les Marioles de la BCE et les nuls de la Banque de France fassent de telles erreurs par manque de culture monétariste élémentaire.
Pour rappel, Ben Bernanke a fait supprimer la publication des chiffres de M3 dès sa prise de fonction à la tête de la Fed de façon à ce que les économistes extérieurs à la Fed ne puissent pas voir le développement de la bulle dans l’agrégat M3-M2 de façon à en maitriser l’éclatement.

Et un autre rappel : les juges de la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris ont eu bien raison de juger nuls la Banque de France et son gouverneur qui m’ont attaqué pour diffamation alors qu’ils ont beaucoup à apprendre de mes analyses monétaristes.

Cliquer ici pour lire mon article précédent à ce sujet.
Cliquer ici pour accéder aux chiffres des agrégats monétaires publiés par la BCE.
Cliquer ici pour voir les données de la Banque de France.
Cliquer ici pour lire mon article sur le jugement de la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris jugeant nuls la Banque de France et son gouverneur.

23 réflexions sur “Agrégats monétaires de la zone euro pour les nuls (décembre 2017)”

  1. Cette création monétaire serait donc de la dette étatique.
    Pour financer des économies à bout de souffle qui n’arrivent plus détruire celle-ci.?
    Quels seraient les remèdes ?

    Sinon la BCE peut-elle pousser le bouchon tjrs plus loin. Ou faudra t-il à un moment passer par une recapitalisation par les états (par tjrs + de dettes).

    thx

  2. Bonsoir monsieur Chevalier je doute énormément qu’un certain Mario Draghi président de la BCE n’est jamais lu les thèses du monétarisme de Milton Friedman et qui en plus n’aurai rien compris, pour moi les bulles sont voulu ( ses le meilleur moyen de dépouiller l’épargne de la classe moyenne )

    1. Tout à fait d’accord avec vous Polo! On pourrait gratifier Draghi et toute sa bande de tout un tas de qualificatifs que la bienséance m’interdit de développer ici mais certainement pas de celui de « crétin » comme semble vouloir le croire M. Chevallier.
      Est ce donc être parano et/ou complotiste que de percevoir que cette monnaie euro a été conçue dès le départ pour nous amener précisément à la situation actuelle et que la toute prochaine étape sera de faire accepter aux européens récalcitrants (comme cela a été constaté lors de plusieurs référendum laissés sans suite..) un état fédéral européen qui va leur être proposé « spontanément » comme seule solution au chaos général tant bancaire que social qui pourrait éclater dans les semaines à venir? Nos « zélites » ayant besoin d’un prétexte/alibi pour cela, ttant des résultats euro-sceptiques en Italie qu’un refus de la base du SPD à l’accrod de gvt allemand pourraient justement le leur fournir.

    2. Non, ils sont plutôt dans une impasse sans issue… Les compromis sont intenables avec cette monnaie contre nature. Déjà pour le Brexit, sans cet €, c’est un bordel à rallonge, alors pour les zeuros-zonards, c’est la mouise complète.

      Sans prendre la Grèce comme exemple, l’Espagne et l’Italie et même la France ne pourront supporter très longtemps ce suicide collectif. Quelle perte de temps inutile pour tenir l’intenable, sans compter que les statu quo ne tiennent plus, donc la situation ne peut que s’aggraver, voir dégénérer … Jusqu’ou ? That is the question.

      Ce n’est pas en traficotant les chiffres (PIB, inflation, chômage, … ) que la situation s’arrangera. La zone € est et restera une erreur monumentale, structurelle, politique, économique, culturelle. Faire payer les peuples pour ce non-sens idéologique est une hérésie d’autant plus grave que l’histoire a mainte fois démontré cette erreur.

      Et nous avons cent mille autres soucis bien plus préoccupants que de tâtonner avec des histoires sans nom.

  3. Bonjour,
    « Cette hypertrophie monétaire est comparable à celle qui s’est développée dans l’Allemagne de l’entre-deux-guerres et elle aura des conséquences aussi graves. »
    Non, ce sera bien plusse pire, si la comparaison des causes est valable, celle des conséquences n’aura rien à voir, en 1930 personne n’était interconnecté, la carte bleu n’existait pas, bien des foyers n’avait ni l’électricité ni la TSF, l’information c’était le journal papier, 50% dela population vivait à la campagne, le machinisme agricole était encore peu dévelloppé, l’utilisation de la force animale (et humaine) était la régle, les agriculteurs n’étaient pas « monoculture » etc..
    Demain sans réseau, sans CB, sans électricité, vous creverez de faim.
    Quand on voit la panique produite rien qu’avec 2 cm de neige sur les routes, alors un tsunami bancaire …

  4. « La création monétaire due à la fameuse planche à billets ne se monte en fait qu’à… 550 milliards d’euros… seulement (ce qui n’est pas négligeable !) car le total des billets en circulation, 1 110 milliards, devrait être inférieur à 560 milliards. »
    M. Chevallier peut-on penser que les épargnants commencent à sortir leurs épargnes sous forme de numéraire ? une sorte de « run » de précaution ? je suis surpris de constater que des GMS du bricolage se mettent à vendre des coffres forts de + en +, ce sont de bons commerçants, ils suivent aussi la tendance…

  5. Bonjour,
    En fait, c’est une fuite en avant de la part des dirigeants.
    Bien sur, il faut se garder des comparaisons historiques, comme la République de Weimar,
    La situation est inédite. A ce stade il est impossible de prévoir quoique ce soit.
    Bonne soirée, merci.

    1. Non à l'Euro !

      Oui.
      Et N26, allemande et Revolut, anglaise, sont des banques sans frais !
      Et les cryptomonnaies vont profiter du bazar de la zone €…

  6. Bonsoir,
    à propos de la dépense publique, je cite l’article du Parisien, du le 2 mars 2018.
    Les salaires de la haute fonction publique : le député Républicain, Fabien di Filippo, va déposer une proposition de loi.
    En substance que dit ce projet de loi : Il s’agit de plafonner les salaires des hauts fonctionnaires au niveau du Président de la République, soit 150 000 euros net par an. Une petite révolution  » quelques 600 hauts fonctionnaires sont mieux rémunérés que le chef de l’Etat, pourtant dépositaire de la charge la plus lourde dans l’Etat » s’offusque le député Di Filippo. Ce rééquilibrage serait d’autant plus nécessaire que l’on demande beaucoup d’efforts aux Français…..L’article dit encore : Cette proposition a peu de chances d’être votée..!
    Voilà, alors pourquoi ne pas l’avoir fait plus tôt ? Rien ne justifie tous ces privilèges cachés de nombreux fonctionnaires.
    Il y a beaucoup à faire pour le Gouvernement.
    Merci

  7. Entièrement d’accord avec vous.€uro = Monnaie malsaine et amenant de graves dangers économiques et politiques.Comment se fait-il que l’on était capable avent l’euro (2001) capable de maintenir une monnaie saine tout en maintenant un état-providence suffisamment développé?

  8. Bonjour,
    A l’origine de toute cette affaire, c’est la dépense publique. A partir des année 1980,/1990 les dépenses publiques ont augmentées plus vite que la richesse nationale., en France, et dans les pays du sud de l’ Europe.
    Après, ce fut la fuite en avant, avec l’euro.
    Exemple :
    Un café 1.40 € = 9,50 Francs, les gens ne se rendent pas compte des prix !
    l’euro n’a sans doute pas arranger les choses.
    merci, bonne journée

  9. Italie : les partis anti-européens font le plein.

    Le parti anti-européen M5S arrive en tête avec 32 % des suffrages.

    « Tout le monde va devoir venir nous parler », a commenté, dimanche soir, le responsable du M5S, Alessandro Di Battista.

    Le futur allié du M5S se cache peut-être du côté de la coalition de droite, qui subit un revers. Si la formation, qui rassemble les trois partis Forza Italia (Silvio Berlusconi), la Ligue du Nord (Matteo Salvini) et Fratelli d’Italia, est en tête du scrutin avec environ 37 % des votes, elle est, elle aussi, loin de la majorité.

    Surtout, au sein même de cette coalition se joue peut-être le plus gros bouleversement de ce scrutin. Le parti d’extrême droite de Matteo Salvini, la Ligue, dépasse de 5 points (18 %) le parti historique de Silvio Berlusconi, Forza Italia (13 %), selon les premiers résultats.

    Un score qui illustre là encore la montée en puissance des partis anti-européens, vrais gagnants de cette élection.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/03/05/elections-legislatives-en-italie-les-partis-antieuropeens-font-le-plein_5265638_3214.html

  10. Matteo Salvini : l’euro est « une monnaie erronée et un choix erroné ».

    Italie : Salvini (extrême droite) prêt à diriger le futur gouvernement.

    Matteo Salvini, chef populiste de la Ligue du Nord (extrême droite), s’est dit lundi prêt à diriger le futur gouvernement italien, estimant que la coalition de droite/extrême droite arrivée en tête aux législatives avait « le droit et le devoir de gouverner ».

    « C’est une victoire extraordinaire », a-t-il commenté au cours d’une conférence de presse bondée au siège historique de la Ligue, dans un quartier tranquille du nord de Milan.

    « Nous avons le droit et le devoir de gouverner dans les prochaines années », a-t-il ajouté, alors que sa coalition de droite/extrême droite est arrivée dimanche en tête, mais sans majorité, avec 37% de voix selon des résultats portant sur 99% des bureaux de vote.

    Avec 17,5% des voix, la Ligue du Nord devance Forza Italia de Silvio Berlusconi (14%).

    Le Mouvement 5 étoiles, premier parti du pays avec plus de 32% des voix, a lui aussi revendiqué lundi de former le gouvernement.

    M. Salvini a précisé qu’il parlerait « dans les prochaines heures » avec ses alliés, en particulier avec Silvio Berlusconi.

    Il s’est dit « attaché à l’accord » prévoyant que le parti arrivé en tête des votes au sein de la coalition prenne les rênes du prochain gouvernement. « Je ne dis pas moi, mais notre équipe est prête! », a-t-il ajouté, avec un large sourire.

    « Les accords entre amis sont clairs et se maintiennent », a-t-il encore commenté, en précisant que techniquement, c’était au président italien Sergio Mattarella de désigner la personne chargée de former le futur gouvernement.

    Inéligible depuis une condamnation pour fraude fiscale, M. Berlusconi avait choisi Antonio Tajani, président du Parlement européen, pour diriger le gouvernement en cas de victoire de la coalition et de pôle position de Forza Italia.

    Un homme aux antipodes des slogans eurosceptiques de Matteo Salvini, qui a par exemple répété lundi que l’euro était « une monnaie erronée et un choix erroné ».

    Il a aussi remercié et taclé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker : « plus Juncker parlera, plus nous prendrons de voix ».

    Selon lui, l’Europe doit avant tout avoir peur « des délinquants et des parasites » plutôt que des mouvements populistes, un terme qu’il revendique « fièrement » pour lui-même.

    L’Italie ne veut plus des « bien-pensants chics », a-t-il insisté en rendant hommage à son amie française Marine Le Pen, présidente du Front national.

    Pour autant, M. Salvini s’est dit très clairement opposé à tout accord avec le M5S : « N, O, N, NON, et soulignez trois fois ! ».

    « Cela ne me plait pas de changer d’équipe lors d’une partie en cours », a-t-il assuré, précisant qu’il ne participerait pas à un gouvernement semblable à une soupe « minestrone » composée de nombreux ingrédients différents.

    Se posant déjà en chef de gouvernement, il s’est toutefois dit prêt à rencontrer tout le monde car « écouter est un devoir, comprendre est un devoir, évaluer la validité des certaines propositions est un devoir ».

    https://www.romandie.com/news/Italie-Salvini-extreme-droite-pret-a-diriger-le-futur-gouvernement/896110.rom

  11. Italie : Berlusconi prêt à aider la Ligue à former un gouvernement.

    L’ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi (Forza Italia) déclare aujourd’hui dans une interview soutenir les efforts du chef de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, pour former le prochain gouvernement.

    « Dans le respect total de nos accords, nous soutiendrons loyalement les efforts de Matteo Salvini pour former un gouvernement », a déclaré Silvio Berlusconi dans une interview au Corriere della Sera.

    « Pour ma part, en tant que chef de FI (Forza Italia), je suis là pour le soutenir, pour garantir la solidité de la coalition, et pour tenir nos engagements auprès des électeurs », ajoute-t-il.

    Si le bloc de droite/extrême droite est arrivé en tête aux législatives de dimanche, avec 37,09%, la surprise est venue du parti de Matteo Salvini. Au sein du bloc, c’est la Ligue qui a fait le meilleur score, avec 18%, devant Forza Italia (14%). Le reste se partage entre Frères d’Italie et le petit parti Noi Con l’Italia (UDC).

    Prié hier de dire s’il était disposé à laisser émerger une candidature plus rassembleuse que la sienne pour la présidence du Conseil, Matteo Salvini a répondu « non ».

    Il avait déjà estimé lundi « avoir le droit de gouverner l’Italie ».

    https://www.lesechos.fr/medias/2018/03/05/2158508_en-se-livrant-aux-populistes-litalie-entre-dans-une-longue-periode-dinstabilite-web-0301379400789.jpg

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