Agrégats monétaires français, €ffondrement (avril)

Les gens de la Banque de France ne publiaient pas les données des agrégats monétaires (sans donner d’explications) contrairement à ce que faisaient la plupart des pays de la zone euro. Curieusement, ils le font depuis un certain temps et ils les mettent à jour presque normalement maintenant…

Sur la base des données publiées à ce jour, il apparait que les entreprises françaises ont de moins en moins de trésorerie (correspondant à l’agrégat M3-M2), surtout depuis le mois de juillet 2012, ce qui signifie qu’elles ont de plus en plus de difficultés pour survivre dans cette zone contre nature.

M3-M2 est tombé à 332 milliards d’euros fin avril, soit une diminution de 243 milliards depuis le pic de 2009 !

Document 1

Leur trésorerie est tombée à un plus bas historique de 15,6 % du PIB alors qu’elle en représentait plus de 12 points de plus avant la convergence des monnaies en vue de la constitution de la zone euro,

Document 2 :

En conséquence la masse monétaire M3 baisse de 3,1 % d’une année sur l’autre, ce qui aurait dû générer une forte croissance du PIB, supérieure à son potentiel optimal, mais ce n’est plus possible à cause de l’importance de la création monétaire qui s’est produite depuis cette convergence létale des monnaies de la vieille Europe…

Document 3 :

La situation n’est plus maitrisable en France, ce qui la condamne durablement à une stagnation relative et à une certaine déflation comme au Japon.

La France est bien l’homme malade de l’Europe : M3 baisse de 3,1 % d’une année sur l’autre alors qu’elle augmente de 0,9 % dans la zone euro, ce qui montre clairement une nette divergence,

Document 4 :

L’évolution des agrégats monétaires de base, M1, M2-M1 et M3-M2 met en évidence le développement d’une bulle sur ces trois agrégats avant la faillite de la banque des frères Lehman, puis un dégonflement considérable de M3-M2 et une hypertrophie qui continue en M1,

Document 5 :

M1 (l’argent qui se trouve dans les portefeuilles et sur les comptes courants dans les banques en France) représente maintenant 28,8 % du PIB contre 16 % aux Etats-Unis alors que ce rapport était identique dans ces deux pays avant l’adoption de l’euro…

Document 6 :

… ce qui signifie que sur ces 614 milliards d’euros, M1 ne devrait se monter qu’à 340 milliards environ seulement,

Document 7 :

270 milliards d’euros d’argent non gagné sont donc en excédent, résultat de la création monétaire imputable à l’existence de cette zone euro contre nature,

En fait, les salariés, les fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques se sont accaparé globalement environ 250 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.

Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois.
Tout est simple.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics. Le problème essentiel à résoudre pour refaire partir la croissance sur des bases saines, c’est-à-dire sur de l’argent sain, serait donc de faire éclater cette hypertrophie en M1 (et d’en supprimer les causes, c’est-à-dire de sortir en douleur de l’euro-système).
Il faudrait donc mettre fin à la distribution d’argent non gagné, ce qui est plus difficile à mettre en œuvre auprès du peuple de gauche qui en est le bénéficiaire.

Comment se fait-il que les Français, comme les autres malheureux Euro-zonards, aient pu tomber dans ce piège grossier tendu par les monétaristes américains qui auront ainsi gagné cette première guerre monétariste mondiale en affaiblissant considérablement et durablement leurs concurrents pour garder leur leadership sur le monde libre ?

Cliquer ici pour accéder aux données fournies par la Banque de France.

11 réflexions sur “Agrégats monétaires français, €ffondrement (avril)”

  1. et chez les fabricants le bénéfice est à 2 % maxi , plus souvent à zero, alors que les importateurs de chine font fois 10.
    Tout concours donc à tuer la bête encore plus.
    Quelle solution ? inventer du bénéfice !
    Avec des emplois français ? IMPOSSIBLE……..start ….Up mon cul……
    Une seule solution fermer les frontières durant plusieurs années , sortir de l’euro trop fort , envoyer les fonctionnaires vendre à l’étranger……et surtout virer ceux au pouvoir.
    Jardin,cochon,vélo………..

  2. « Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois. »
    Il faudrait ajouter, pas de rentrées fiscales (IS = -5 M€ en 2013 et 2014 sera bien pire, comment se fait-il ?), moins de rentrées sociales (Unidic et Urssaf), etc, nous creusons notre tombe.

  3. « En fait, les salariés se sont accaparé globalement environ 250 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie. »

    NON, MR CHEVALIER ! La réalité est pire (et vous le savez) :

    Il fallait écrire :

    > En fait, les TROP NOMBREUX FONCTIONNAIRES se sont accaparé globalement environ 250 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.

    Les entreprises française doivent le dire haut et fort sans honte : mes fonctionnaires m’a tuer !

    1. Oui ! En fait et + précisément : €250 md, c’est l’argent qui se trouve dans M1, i.e. dans les comptes des Français, salariés et fonctionnaires, au lieu de rester en bénéfices dans les entreprises en M3-M2.

  4. Cet argent non gagné se retrouve-t-il dans les prix de l’immobilier ?

    Quel est votre point de vue sur l’immobilier en France Monsieur Chevallier ?

    1. En attendant la réponse de Mr Chevalier, permettez-moi ami lecteur de vous donner mon point de vue sur cette question :
      – Prix surévalués de 30% par rapport aux montants des revenus,
      – MAIS les français ne savent investir que dans l’immo,
      – ET les français sont assis sur un confortable bas de laine de 10 000 milliards d’euros,
      – donc la deflation des prix sera lente, puisque les français ont les moyens de les faire résister,
      – de plus, les encours de crédits immos obligent les banques à aider (en faisant marcher la plqnche à billet via la BDF) sinon les bilans s’ ecrasent,
      – et enfin, si la France tombe (style événements comme la Grèce), c’est la fin de l’euro.
      Moralité : les français vont continuer d’être chouchoutés en depit du bon sens ; ainsi, les prix immos vont se maintenir en zones tendues (pour les zones sans travail, les prix sont deja tombé s et hyper negociables).

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