Agrégats monétaires français (janvier 2015)

Les gens de la Banque de France ne publiaient pas les données des agrégats monétaires (sans donner d’explications) contrairement à ce que faisaient la plupart des pays de la zone euro (ce qui montre leur ignorance totale en matière de monétarisme). Curieusement, ils le font depuis un certain temps et ils les mettent à jour presque normalement maintenant mais les derniers chiffres sont encore publiés avec un mois de retard par rapport à ceux de la BCE !

Les données les plus pertinentes sont les agrégats M1, M2-M1 et M3-M2 par rapport au PIB (en %).

Elles font apparaitre clairement une augmentation totalement anormale de M1 par rapport au PIB à partir de 1998,

Document 1

Ainsi, avant la convergence des monnaies préludant à l’adoption de cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro, la structure des agrégats était satisfaisante avec M1 qui représentait, comme aux Etats-Unis, 20 à 22 % du PIB.

Cependant, par la suite, M1 est tombé à 16 % (par rapport au PIB) aux Etats-Unis, ce qui montre qu’il n’y a pas eu de création monétaire pendant cette période dans ce pays, mais ce rapport a augmenté en France pour se situer à plus de 40 % maintenant, ce qui est le résultat d’une création monétaire létale.

L’adoption de l’euro a laissé se développer sans sanction possible (ou sans frein naturel) une hypertrophie en M1. L’augmentation de M1 s’est accélérée même : 40 milliards d’euros supplémentaires au cours des mois de novembre et de décembre ! C’était au pied du Sapin du Père Noël !
De l’argent non gagné a été distribué en masse depuis des années : près de 550 milliards d’euros se trouvent ainsi indûment dans les poches et sur les comptes courants des Français, ce qui est considérable (un quart du PIB annuel de la France !)…

Document 2 :

alors qu’ils auraient dû se trouver dans les trésoreries des entreprises, c’est à dire en M3-M2,

Document 3 :

Il aurait fallu que cette situation évolue comme aux Etats-Unis, avec une baisse relative de M1 (qui aurait dû tendre vers 16 %) et une augmentation relative de M3-M2 (qui aurait dû dépasser les 30 %),

Document 4 :

M3-M2 ne représente plus que 10 % du PIB alors que cet agrégat aurait dû en représenter le triple si on se réfère à la situation passée et à celle qui prévaut aux Etats-Unis,

Document 5 :

Dans ce document 5, les lignes en pointillés représentent l’évolution qui aurait dû être celle de M1 et de M3-M2 (par rapport au PIB), à l’image de ce qui en a été aux Etats-Unis qui sont la référence.

En fait, les salariés, les fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques se sont accaparé globalement près de 550 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.
Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois.
Tout est simple.

M2-M1 n’augmente pas d’une année sur l’autre, ce qui aurait dû se manifester par un bond prodigieux de la croissance car cela aurait signifié que les Français diminuaient leur épargne pour augmenter leurs achats, ce qui aurait dû stimuler la croissance, or il n’en est rien : cette stagnation de M2-M1 signifie que les malheureux Français sont obligés de puiser dans leur épargne pour vivre,

Document 6 :

La situation en France et dans la zone euro est donc maintenant totalement incontrôlable, irrécupérable à cause de l’hypertrophie en M1, respectivement de près de 550 milliards d’euros et de 4 500 milliards.
C’est tellement gros que personne ne la voit, à part une exception qui s’exprime…

***

La bulle en M3-M2 liée aux sup-prime aux Etats-Unis, transmise en Europe, est bien visible sur les documents 3 et 4.
C’est le seul moyen de la faire apparaitre car le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, avait décidé de ne plus publier les chiffres de M3 (avant sa prise de fonction à la tête de la Fed) pour que le vil peuple ne puisse pas la détecter, ce qui s’est produit !

Par ailleurs, la série de M3 utilisée ici est légèrement différente de celle que j’ai utilisée précédemment. Elle devrait donner ainsi une image plus fidèle de la réalité.

6 réflexions sur “Agrégats monétaires français (janvier 2015)”

  1. @ Bertrand.
    c’est effectivement la question que je me pose.
    Va t on vers une remontée ou une baisse de l’euro avec le grexident ? un tsunami bancaire fera t il monter la valeur de mes euros ou bien une forte dévaluation arrivera ? un retour au franc lui ne devrait il pas dévaluer mon pouvoir d’achat ? beaucoup de scénarios et de questions en suspend….ou alors ne penser à rien du tout…

    1. Le programme est simple : pas de crash boursier ou monétaire ni de sortie de l’euro, mais un pilotage fin et patient (non exempt de volatilité et d’arbitrage parfois douloureux) en vue de remettre au travail des millions de fěneants incultes confondant monde réel et vie rêvée des beaufs …

  2. Le système monetaire euro est entre en agonie du jour où les obligations d’état ne rapportent plus , plus personne pour en acheter , une relève des taux étant insupportable par les états ,l’agonie est engagée , espérons que la Grèce sera le 1′ tuyau débranché et que la mort sera rapide.
    La monstrueuse facture sera enfin envoyée aux propriétaires de la dette.

  3. bonjour,
    Argent gratuit pour les banques:

    Les prêts TLTRO sont très bon marché: leur taux, initialement fixé à 0,15%, a été ramené en janvier à 0,05% pour accroitre leur attractivité. Ce qui revient à dire que les banques peuvent désormais s’endetter quasiment gratuitement via ce mécanisme.

    En augmentant par ce biais le crédit au secteur privé, les banquiers centraux espèrent relancer la machine de l’investissement et par ricochet, l’activité économique.

    Les banques qui ne pourront pas prouver qu’elles ont délié les cordons de leur bourse devront rembourser plus tôt l’argent emprunté au TLTRO, à savoir dès l’automne 2016, au lieu de septembre 2018.

    Aucune autre sanction n’est toutefois prévue, pas plus qu’un contrôle de l’usage réel de ces fonds.

    la dernière phrase laisse songeur…

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