Agrégats monétaires français (novembre 2014)

Les gens de la Banque de France ne publiaient pas les données des agrégats monétaires (sans donner d’explications) contrairement à ce que faisaient la plupart des pays de la zone euro (ce qui montre leur ignorance totale en matière de monétarisme). Curieusement, ils le font depuis un certain temps et ils les mettent à jour presque normalement maintenant : les derniers chiffres ne sont plus publiés avec un mois de retard par rapport à ceux de la BCE !

Les données les plus pertinentes sont les agrégats M1, M2-M1 et M3-M2 par rapport au PIB (en %).

Elles font apparaitre clairement une augmentation totalement anormale de M1 par rapport au PIB à partir de 1998,

Document 1

Ainsi, avant la convergence des monnaies préludant à l’adoption de cette monnaie contre nature qu’est l’euro, la structure des agrégats était satisfaisante avec M1 qui représentait 20 à 22 % du PIB, comme aux Etats-Unis.

Cependant, par la suite, M1 est tombé à 16 % (par rapport au PIB) aux Etats-Unis, ce qui montre qu’il n’y a pas eu de création monétaire pendant cette période dans ce pays, mais ce rapport a augmenté en France pour se situer à 40 %, ce qui est le résultat d’une création monétaire létale.

L’adoption de l’euro a laissé se développer sans sanction possible (ou sans frein naturel) une hypertrophie en M1. De l’argent non gagné a été distribué en masse : plus de 500 milliards d’euros se trouvent ainsi indûment dans les poches et sur les comptes courants des Français…

Document 2 :

… alors qu’ils auraient dû se trouver dans les trésoreries des entreprises (en M3-M2),

Document 3 :

Il aurait fallu que cette situation évolue comme aux Etats-Unis, avec une baisse relative de M1 (qui aurait dû tendre vers 16 %) et une augmentation relative de M3-M2 (qui aurait dû dépasser les 30 %).

M3-M2 ne représente plus que 10 à 11 % du PIB alors que cet agrégat aurait dû en représenter le triple si on se réfère à la situation passée et à celle qui prévaut aux Etats-Unis,

Document 4 :

Dans ce document 5, les lignes en pointillés représentent l’évolution qui aurait dû être celle de M1 et de M3-M2 (par rapport au PIB), à l’image de ce qui en a été aux Etats-Unis qui sont la référence.

En fait, les salariés, les fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques se sont accaparé globalement plus de 500 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises qui sont de ce fait à l’agonie.
Pas de bénéfices, pas d’investissements, donc pas de croissance, c’est-à-dire pas de création de richesse ni de création d’emplois.
Tout est simple.

***

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics. Le problème essentiel à résoudre pour refaire partir la croissance sur des bases saines, c’est-à-dire sur de l’argent sain, serait donc de faire éclater cette hypertrophie en M1 (et d’en supprimer les causes, c’est-à-dire de sortir en douleur de l’euro-système), ce qui permettrait donc de mettre fin à la distribution d’argent non gagné, ce qui est difficile à mettre en œuvre auprès du peuple de gauche qui en est le principal bénéficiaire.

Comment se fait-il que les Français, comme les autres malheureux Euro-zonards, aient pu tomber dans ce piège grossier tendu par les monétaristes américains qui auront ainsi gagné cette première guerre monétariste mondiale en affaiblissant considérablement et durablement leurs concurrents pour garder leur leadership sur le monde libre ?

5 réflexions sur “Agrégats monétaires français (novembre 2014)”

  1. Je pense que parler de « guerre monétariste » et de « piège grossier » est un peu abusif. les européens se sont mis dans la panade de leur propre initiative. Et nos hommes politiques à courte vue ne sont pas les moindres coupables dans cet histoire.

  2. Certes les ménages « se sont accaparé globalement plus de 500 milliards d’euros qui auraient dû rester dans les comptes des entreprises ». Mais la catégorie des ménages ne se limite pas aux « salariés, fonctionnaires et tous les parasites qui profitent des divers organismes étatiques » : il faut y intégrer aussi les rentiers (qui par ailleurs investissent dans des fonds spéculatifs que l’on retrouve en M2-M1, et distinguer les salariés dirigeants des grandes banques et entreprises mondialisées ou autres traders, des salariés dont le fruit du travail est détourné au profit des catégories précédentes.
    Tout cela ne va pas s’arranger avec le QE annoncé par la BCE.

  3. Qe 1000 md€ direct assureurs vie qui ne peuvent survivre avec des engagements à 3%,ensuite vente de la terreur aux français pour qu’ils la ferment lors du versement de leurs assvie a la dette d’état.

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