Balance des paiements (août) : crise et déficits, suite…

La Banque de France a publié les chiffres de la balance des paiements du mois d’août 2013. Tout le monde devrait en parler car c’est très important …

La balance des transactions courantes qui synthétise le résultat de l’ensemble des activités courantes d’une nation vis-à-vis du reste du monde montre une dégradation étonnamment régulière depuis que la Banque de France publie ces chiffres, c’est-à-dire depuis le début de l’euro-système, quelle que soit la couleur du gouvernement avec un déficit de 3,2 milliards d’euros pour ce dernier mois…

Document 1 :

… soit 229 milliards d’euros de déficits cumulés depuis 2005, nouveau record !

Document 2 :

Ces déficits sont causés essentiellement par ceux de la balance commerciale : 4,957 milliards d’euros pour ce dernier mois contre des excédents de 15,6 milliards pour l’Allemagne !

Document 3 :

Le déficit est de l’ordre de 60 à 65 milliards d’euros en moyenne sur les 12 derniers mois,

Document 4 :

Depuis juin 2004, le cumul des déficits des biens seuls atteint un nouveau record historique de 444 milliards d’euros, nouveau record !

Document 5 :

Les déficits de la balance commerciale s’expliquent en grande partie par l’euro fort.
Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger et que la crise s’accentue en France et dans ces autres cochons de pays du Club Med, les entreprises étrangères n’investissent presque plus en France et les entreprises françaises n’investissent presque plus à l’étranger, la tendance du déficit des IDE (Investissements Directs Etrangers) se poursuivant depuis l’adoption de l’euro,

Document 6 :

Les déficits cumulés des Investissements Directs Etrangers sont de l’ordre de 600 milliards d’euros depuis l’adoption de l’euro,

Document 7 :

Au total, ce sont donc plus de 1 000 milliards d’euros de déficits qui se sont accumulés depuis ces dernières années.
Les conséquences en sont occultées par l’existence de la zone euro et par les achats massifs de mauvais bons du Trésor français par des investisseurs à l’étranger, imprudents, ignares et crédules (dont la BNS !) qui commencent à se méfier quand même de ce cochon de pays du Club Med.
Fin juin, le total de la dette négociable de l’Etat était de 1 459 milliards d’euros,
Comme 62 % de la dette de l’Etat est souscrite par des étrangers (principalement anglo-saxons, ou arabes des monarchies pétrolières via Londres), ces déficits sont comblés par ces 900 milliards d’euros imprudemment investis en mauvais bons du Trésor français.
Avant, du temps du système de Bretton Woods, tout le monde, de la ménagère au président de la République, savait que les déficits de la balance commerciale allaient entrainer une dévaluation, ce que s’est empressé de faire Pompidou juste après son élection (une dévaluation de 12,5 % le 8 août 1969), ce qui a permis de prolonger la croissance jusqu’à la fin des 30 Glorieuses.
Maintenant, plus, personne ne comprend ces problèmes économiques simples.
C’est avancer les yeux fermés au bord du gouffre
.

Pour terminer joyeusement : notons que les grosses têtes de la Banque de France ont 14 milliards d’euros en trop dans leurs comptes !

Document 8 :

Cliquer ici pour voir la page des données de la Banque de France sur la balance des paiements.

Cliquer ici pour voir la page des données de l’Agence France Trésor.

19 réflexions sur “Balance des paiements (août) : crise et déficits, suite…”

  1. La « dévaluation » prendra, semble-t-il, la forme de la spoliation des comptes d’épargne !, déjà pour tenter de remettre les compteurs dettes à 0. Si le Fmi y pense et en parle, c’est que c’est déjà acquis dans ses schémas de « solutions ». Autant mettre un cataplasme sur une gangrène galopante, mais bon, c’est eux les « sachants » !!!!.

  2. Mais imaginons que l’euro éclate en plein vol ou que la France décide de sortir de l’euro. Les contre parties seront alors passées en dettes?
    Que se passera t il au niveau de la balance des paiements ?
    En gros si je suis ce que vous dites, lorsqu’on voyait que la balance commercial commençait à dégringoler, on savait qu’on allait devoir dévaluer, cela signifiait toutefois à l’époque un changement certes, mais en ces temps beaucoup de produits étaient quand même produits en local et donc cela avait pas une répercusion si massive que cela sur le cout de la vie en soit.
    Si cela devait arriver aujourd’hui. En connaissant le gouffre actuel de la balance des paiements, au plus la dévaluation serait importante, au plus trou sera abyssale. D’un autre côté seul la dévaluation permettra de faire remonter la balance des paiements mais…. le délai que cela prendra ne sera pas celui de l’époque. Car les usines ont fermées en masse. Avant on dévaluait et les usines continuaient du coup à tourner à devenir rentable etc… Et on redevenait également exportateur de nos produits qui coutaient donc moins cher…etc… etc on connait le principe. Mais là…. y a plus les industries ou si peu. Alors tout ce qui est importé et que l’on consomme dans une journée… les prix vont grimper….et fortement.
    Il va falloir recréer des usines… cela prendra plusieurs années.Des coups prohibitifs à payer même dans les matériaux de construction… etc.. Ensuite seulement on pourra commencer à réexporter correctement. Je ne suis même pas certain que la phrase dispose encore des usines et des industries nécessaire à modifier la trajectoire de la balance commerciale. Ca ferme à tour de bras. Bref une fois cette période passée, on va commencer à remonter la balance commerciale. Mais la pente sera raide et longue non???? et au plus on attend au pire ce sera … est ce bien cela?

  3. Niel est il un menteur ?

    le créateur de Free a évoqué le système fiscal français. La France, c’est un paradis fiscal », s’est exclamé Xavier Niel, ajoutant que la perception de la fiscalité par les apprentis entrepreneurs lui paraissait « délirante ». « L’environnement fiscal réel est favorable à la création d’entreprises », a insisté Niel. « Depuis le 1er janvier de cette année, la fiscalité des plus-values est de 23 %, elle est inférieure à celle de l’économie américaine. Si vous léguez une entreprise, la fiscalité est de 6 à 7 %. Il y a peu de pays où la fiscalité soit si faible pour la cession d’une entreprise à ses enfants. » Enfonçant le clou, et comme on pouvait s’y attendre, il a précisé qu’il n’était pas favorable au legs d’entreprise.

    « On est dans un pays fantastique, un mélange entre la folie latine et la rigueur anglo-saxonne. Ce n’est pas la peine de prendre l’avion. On peut faire quelque chose en entreprenant, ici, à Paris », s’est-il encore exclamé. Pour Xavier Niel, 10e fortune de France, pas de doute : « L’entrepreneuriat, c’est la vraie chance de faire marcher l’ascenseur social en France. »

    1. Tout d’abord, il prêche pour sa paroisse car il participe au gros incubateur parisien qui a besoin de trouver 1000 start-ups.

      Ensuite, si on arrive à choper de la subvention publique, le contexte est peut être favorable pendant quelques années sachant que les impôts en France sont souvent progressifs et qu’il y a de nombreuses exemptions pour la création d’entreprises nouvelles, l’innovation et la recherche. Par contre, les problèmes commenceront quand une entreprise en croissance quittera ces statuts favorables et subira son premier contrôle fiscal les remettant en cause au bout de 3 ans … de plus, toute entreprise est à la merci des changements brutaux de réglementation. On le voit bien pour la VTC en ce moment …

      1. On est là très loin de la macro-économie évoqué ici … Mais c’est avec ce genre de management à la culotte de l’entreprise privé par l’Etat en France que celles-ci ont du mal à être compétitive et à croître …

  4. @ ratel : article magnifique, merci !

    Donc, résumons… La France est un paradis fiscal qui s’ignore (sauf pour les Saoudiens et la Qataris of course), d’ailleurs, le monde entier fait fausse route, ramenant leurs investissements sur notre territoire à quasiment 0 (merci pour le graph, d’ailleurs, c’est saisissant…).

    Ok.

    Le problème est qu’avant d’arriver à une plus-value et à une cession, il faut déjà un terreau fertile pour qu’une entreprise se développe.

    Pour un Niel qui réussit, combien se sont monstrueusement casser la gueule, asphyxiés par les charges au bout de 5 ans ?

  5. Nous mais c’est comme parler de restaurant entre ami ça.
    -T’as mangé ou hier soir?
    A flunch, et toi?
    – Au fouquet’s y a un super rapport qualité prix, ca vaux le coup tu devrais y aller !
    Non mais ca s’appelle se foutre de la gueule du monde.
    Je devais céder mes parts de sociétés en 2012/2013 j’ai stoppé immédiatement l’opération, et c’est une société que j’ai créé !! en 2008. on me prenait 50% de plu value.

    Mr Niel? Y a t il plusieurs France?

  6. Partir d’un peep show, être condamné pour abus de bien social et « réussir » comme il l’a fait. C’est clair qu’il a l’expérience !! C’est d’ailleurs un discours de suceur……

  7. Les USA pourraient bien être le 1° pays à se rendre compte que la drogue de la dette est mortelle.
    Lorsque vous avez en France des entreprises qui génèrent 70€ par mois par emploi de bénéfices , il faut arréter de travailler et changer de systeme.

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