Banques : des milliers de milliards de $ et la Fed !

La communauté libertarienne, des blogs et du web en général s’affole des conclusions d’un rapport du GAO (Government Accountability Office) sur les prêts consentis par la Fed aux banques de décembre 2007 à juillet 2010 qui portent sur un total de… 16 000 milliards de dollars !

La somme est considérable, difficilement imaginable (le PIB annuel des Etats-Unis est de 15 000 milliards de dollars) mais en fait, ce sont là des opérations normales…

Les grandes banques sont obligées de jongler au jour le jour avec des milliards de dollars (et d’euros) car certaines en ont trop alors que d’autres en manquent, sachant qu’elles doivent toutes avoir à tout moment une position nette créditrice vis-à-vis de la banque centrale, a priori minimale.

Au cours de cette période de fortes turbulences, les prêts interbancaires étaient réduits à zéro car les banques n’avaient plus confiance entre elles : effectivement, certaines ont disparu comme celle des frères Lehman, mais il y en a eu d’autres. Le risque était donc bien réel.

Pour éviter une paralysie du système bancaire, voire un risque systémique, c’est-à-dire une chute des dominos bancaires américains, la Fed a été obligée de remplacer les marchés en réceptionnant les prêts des banques créditrices et en prêtant de l’argent aux banques qui avaient besoin de liquidités.

Chaque jour, les sommes en jeu sont énormes. Dans ces conditions, il est normal (c’est-à-dire dans les normes, en respectant les règles) que la Fed ait reçu et prêté au total 16 000 milliards de dollars au cours de cette période.

Les PDCF (Primary Dealer Credit Facility) constituent plus de la moitié de ce total. Il s’agit de prêts à très court terme, a priori d’un jour à l’autre, renouvelables, accordés en contrepartie de dépôts de titres (des prises en pension), ce que fait aussi ordinairement la BCE.

Toutes ces informations sont connues car la Fed les publie chaque semaine dans ses Releases H.4.1.
Des banques européennes ont bénéficié de ces actions de la Fed, a priori pour leurs interventions aux Etats-Unis.

Ce qui est inquiétant dans cette histoire des 16 000 milliards de la Fed, c’est le manque de culture économique et financière des Américains et non des moindres, comme cet idiot nuisible de libertarien Ron Paul qui ne comprend rien à rien.

L’argent sain est abondant, surtout aux Etats-Unis. Il doit donc être prêté par les uns pour être investi par d’autres pour qu’il puisse circuler de façon à ce que les activités humaines se déroulent normalement.

Une fois de plus, il ne faut pas confondre circulation et création monétaire.

Il y a création monétaire massive dans la zone euro car de l’argent non gagné a été distribué et circule (3 500 milliards d’euros), ce qui n’est pas le cas aux Etats-Unis.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, les gens de la Fed y veillent soigneusement…

Cliquer ici pour lire le blog américain affolé.
Cliquer ici pour lire le rapport du GAO, en particulier page 131 d’où est tiré le document ci-dessus.
Cliquer ici pour lire les explications de la Fed sur les PDCF.
Cliquer ici pour lire les Releases H.4.1. de la Fed

7 réflexions sur “Banques : des milliers de milliards de $ et la Fed !”

  1. pour une fois je suis d’accord avec vous…

    Ron Paul occupe une place centrale dans la dynamique centrale américaine, et la dynamique enclenchée peut amener des décisions… amusantes ( si si…)…

    Se pose maintenant LA question qui clive:Quel est le principal facteur du mouvement idéologique Tea party?

    tututu… j’ai un avis, je ne pense pas que nous le partagions….

  2. le seul problème critiquable est l’aléa moral :
     »
    Les opérations de sauvetage opérées par les banques centrales en cas de crises financières, peuvent, si elles sont ciblées directement sur les établissements défaillants plutôt que sur la liquidité du système bancaire et financier en général, amener les banques à se sentir protégées contre leurs propres imprudences et à prendre dans le futur plus de risques lors de l’octroi de crédit ou de l’exécution d’opérations de marché. C’est ce que certains résument par la formule privatisation des profits, nationalisations des pertes.
    Certaines banques ou organisations financières sont si grosses, si utiles à la communauté et si interconnectées à l’économie tout entière que les autorités ne peuvent les laisser mourir. C’est le concept du too big to fail.
    Dans la zone euro, on craignait également l’aléa moral, par exemple que la banque centrale soit obligée de renflouer un Etat en difficulté, ce qui pourrait provoquer une crise financière dans toute la zone. L’un des moyens trouvés pour diminuer le risque de l’aléa moral a été de créer le pacte de stabilité. Ces craintes se sont avérées non fondées : la Banque Centrale Européenne a d’abord établi sa crédibilité par un euro fort, ensuite, la discipline de marché ne s’est pas affaiblie : chaque pays a un coût d’emprunt différent selon son coût d’endettement, l’emprunt souverain de chaque État se voit attribué une prime de risque.
    En 2008, la politique de soutien des banques ayant souffert de la crise des subprimes par les banques centrales a été jugée de nature à encourager l’aléa moral dans le système financier par certains analystes13. » source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Al%C3%A9a_moral

  3. par contre c’est étonnant que b2 ne fasse pas assez de communication sur la fed et de démonter les arguments de tout les idiot inutiles . l’économie pourrait se porter mieux s’il y avait plus de transparence et d’explication sur l’économie !

  4. je pense que les etats n’auraient jamais du renflouer les banques mais plutot les racheter pour 1 € symbolique
    ,virer les dirigeant ,tout les responsables sans indemnite , les actionnaires devaient avoir tout perdu puis renflouer et revendre la banque avec une plus valus .
    c’est comme ça que ça aurai du être fait l’aléa moral aurait été respecté .

  5. Bonjour.
    Puisque vous êtes un monétariste , que n’intervenez vous dans la définition d’une nouvelle structure mondiale des monnaies.
    Les états occidentaux ne peuvent continuer avec leurs dettes , il faut les répudier partiellement mais pour tous les pays ensemble.
    Quel est votre avis sur une régulation mondiale , une séparation des politiques et des monnaies.
    Que pensez vous du »pas de restructuration » du tricheur et de son désencadrement de la durée de prêts hypo ?
    Le FMI est incapable d’apporter des solutions viables à tous ces endettés.
    Prenez position face aux dettes d’état.

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