BCE et QE pour les nuls

Une actualisation et un retour sur les problèmes posés par les Marioles de la BCE et leur QE est nécessaire après la publication de leur bilan arrêté à la fin de ce troisième trimestre…

Pour rappel, le problème essentiel est le suivant : les banksters de la zone (euro) ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
En effet, le total de leurs dettes dépasse généralement largement 10 fois le montant de leurs véritables capitaux propres (cf. mes analyses), ce qui est pourtant la règle fondamentale préconisée en particulier par ce bon vieux Greenspan et reprise plus ou moins clairement par diverses institutions.
En conséquence, ces banksters ont besoin d’apports pour survivre et seuls les Marioles de la BCE sont susceptibles de les secourir.

Dans un premier temps, les Marioles ont prêté des centaines de milliards d’euros : jusqu’à… 1 447 milliards aux banksters, et quasiment gratuitement !
Cette solution à court terme a permis à ces banksters de survivre mais l’inconvénient de ces prêts est qu’il faut les rembourser à terme, ce qui ne fait que déplacer dans le temps les problèmes sans les résoudre.

Aussi ont-ils trouvé une autre solution : racheter des titres aux banksters, en particulier des bons des Trésors dans le cadre de ce qu’ils ont appelé improprement leur politique monétaire accommodante dite d’assouplissement quantitatif ou Quantitative Easing pour un total actuellement de… 2 869 milliards d’euros !

Document 1 :

Le plus drôle dans cette affaire est que les Marioles de la BCE n’ont jamais eu les moyens de financer ces prêts et encore moins ces rachats de titres, et personne n’a soulevé clairement ce problème !

En fait, ils financent ces apports (aux banksters) par l’émission de billets (grâce à un peu de la fameuse planche idoine) et surtout par le dépôt en retour de ces rachats, ce qui constitue une opération de cavalerie à grande échelle (en jouant sur la date de valeur), qui n’est jamais dénoncée…

Document 2 :

Là se pose alors un autre problème : le total des prêts accordés et des rachats de titres est supérieur aux moyens de financement (théoriques) constitués par l’émission de billets et des dépôts en retour : cet écart (spread) sur ces deux groupes de rubriques est de l’ordre de… 500 milliards d’euros depuis la fin du premier trimestre 2018 !

Document 3 :

Ce spread, c’est-à-dire ce trou dans le bilan de la BCE, fluctue depuis lors à son plus bas historique.
Il est comblé plus ou moins bien par les apports des Etats de la zone (euro) et par ceux de mystérieux et anonymes non-résidents qui sont de l’ordre de… 700 milliards d’euros car il faut aussi boucher d’autres petits trous
!

Document 4 :

Un zoom sur la période plus récente montre que les banksters ont toujours beaucoup de mal à boucler leur bilan en fin de trimestre, ce qui les oblige à récupérer une grande partie des facilités que leur accordent les Marioles de la BCE,

Document 5 :

La dissociation de ces sources de financement montre que les apports des Etats ont atteint un maximum de l’ordre de 400 milliards d’euros et que celui de ces mystérieux et anonymes non-résidents est de l’ordre de 350 milliards,

Document 6 :

Un zoom sur les apports de ces mystérieux et anonymes non-résidents montre que ce sont bien eux qui sauvent les Marioles de la débâcle à chaque fin de trimestre, les apports des Etats ne pouvant pas suffire à les maintenir en vie,

Document 7 :

Ce sauvetage de la zone (euro) par ces mystérieux et anonymes non-résidents n’est pas nouveau puisqu’il s’est déjà produit lors de la faillite de la banque des frères Lehman en 2008,

Document 8 :

Ces mystérieux et anonymes non-résidents toujours prêts à apporter jusqu’à 350 milliards d’euros en cas de besoin ne peuvent être que des titulaires de capitaux provenant de pays producteurs d’hydrocarbures, et plus précisément des dirigeants de pays musulmans qui exigent évidemment d’autres compensations (non financières) en retour, problème qui n’est jamais abordé par ailleurs…

***

Les variations d’une semaine à l’autre des dépôts en retour des banksters auprès de la BCE et les sauvetages des Etats et des dirigeants de pays musulmans confirment que les grandes turbulences financières n’ont pas commencé avec la mise en faillite de la banque des frères Lehman mais un an plus tôt en… août 2007 comme l’a rappelé fort justement récemment Jean-Pierre Roth qui présidait alors la BNS,

Document 9 :

Ces grandes turbulences financières vont même en s’accentuant… jusqu’à l’€-crash à venir.

Pour rappel, encore, elles sont causées surtout par le fait que les banksters ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Pour aggraver la situation, les Marioles de la BCE font pire encore avec un total de leurs actifs de… 4 620 milliards d’euros pour seulement… 91 milliards de capitaux propres !

Document 10 :

Par ailleurs, les super nuls de la BCE se sont improprement (et illégalement) appropriés l’or des Etats membres de la zone !
Ce bien mal acquis ne leur profite pas car la BCE a enregistré 17 milliards d’euros de pertes sur l’or au cours de ce dernier trimestre

Document 11 :

… bien visibles sur la première rubrique de l’actif,

Document 12 :

Les comptes de réévaluation (rubrique 11) comptabilisent improprement et irrégulièrement les plus-values (et les moins-values) sur l’or qui auraient dû être incorporées au résultat exceptionnel et qui devraient être intégrées dans les capitaux propres, ce que j’ai fait pour le document 10,

Document 13 :

Evidemment, les Américains qui défendent les intérêts de l’Amérique, avec à leur tête le Donald, connaissent parfaitement l’état de déliquescence de la zone euro tel qu’il apparait dans cette présente analyse de l’évolution du bilan de la BCE.
Il est quand même étonnant que je sois le seul, à ma connaissance du moins, à décrypter ainsi correctement cette gigantesque arnaque que constitue cet euro-système contre nature

Cliquer ici pour lire mon article précédent sur ce thème.

27 réflexions sur “BCE et QE pour les nuls”

  1. « Les producteurs d’hydrocarbures »
    Tu vas avoir des soucis…
    Actionnaires de la DB : QATAR, etc…

    « Le refus des États, des banques centrales et des autorités de régulation financière nationale et internationale d’organiser et de contrôler directement les marchés financiers interdit toute définition efficiente des fonds propres bancaires. La crise présente montre que cela permet de reporter le coût des pertes de crédit des États et des banques sur les gens qui paient des impôts et sont dépendants des services publics. »

  2. Oui apparemment vous êtes le seul à analyser… dans les détails les comptes européens, ce qui est absolument hallucinant. Parfois (pour ce que je connais) nous avons des explications de Sannat qui est un économiste talentueux, on a C. Gave. mais personne en dehors des escrocs patentés économistes n’examine avec talent les comptes concernés. Nous avons les éconoclastes mais ils dénoncent d’une manière générale sans explication ou preuves à l’appui, comme les explications incomplètes sur la Directive BRRD. Car un bilan si tenté qu’il soit de la BCE parle.
    On se demande d’ailleurs au niveau des dettes comment tout cela peut tenir encore… avec ces artifices de « truanderie » pour ne pas dire de cavalerie… tant que la confiance tient, tout tient! Une hésitation un caillou dans le mécanisme comme l’Italien, et tout tombe par terre. Il suffit d’ailleurs par ex. qu’une banque espagnole comme la Bbva ferme ses guichets pour que les espagnols viennent se ruer dans les banques françaises en passant la frontière.. Et tout commencera….mal
    Cela va faire des millions de malheureux.
    … et en plus vous faites les explications « en couleur ».
    Après le crash, si vous survivez à cette apocalypse financière, je ne parle pas d’apocalypse classique car il y aurait matière, gardez vous pour le Renouveau, la France aura besoin de vous !!! Mais un petit conseil, quitter Paris.

  3. Jean-Pierre,

    Désolé pour rabâcher la même chose mais pourriez vous me répondre par oui ou non a ce résonnement :

    la masse monétaire augmente, inflation augmente. les taux ( cout du crédit ) augmente, – de masse monétaire donc – d’inflation ?

    merci encore…

      1. Les bilans de la BCE font apparaitre une augmentation significative de la masse monétaire, pourtant l’inflation est raisonnable. Preuve que le premier n’entraîne pas forcément le second.
        Il pourrait y avoir des millions de milliards d’euro en plus dans les bilans, ça ne changerait rien à l’inflation ce ne sont que des chiffres sur un bout de papier.

        On ne peut pas faire une déduction monétaire à partir d’un postulat mathématique.

        Pour que l’inflation augmente significativement, il faudrait déverser ce surplus de masse monétaire sur l’économie active. C’est ça qui ferait déprécier la valeur de la monnaie et ferait grimper les prix à court terme. Ensuite soit les salaires augmentent en conséquence pour pallier cette augmentation artificielle des prix, soit la spirale de l’hyperinflation prend le relais. Le scénario dépendra d’un facteur ni monétaire ni mathématique mais humain. La confiance collective en l’économie du pays.

  4. J’ai mis un point entre inflation augmente et les taux augmentent, donc dans mon raisonnement :

    1° Plus la masse monétaire augmente, plus l’inflation augmente
    2° Plus les taux augmente, moins de masse monétaire
    3° moins de masse monétaire, moins d’inflation

    A quel étape cela ne va pas ?

    Ce raisonnement se veut simpliste et n’intègre sans doute pas d’autre paramètre, mais bon en gros ?

  5. Tout ceci est plus ou moins connu mais vous detaillez
    Ayant meme travaillé sur des bilans bancaires et dans l’audit je connais evidemment plus que le commundes mortels
    de toute facon la cavalerie financiere ca finit toujours mal, c’est du chateau de cartes. les polticiens cherchent juste a gagner du temps et enfument le peuple, mais c’est pas le peuple qui demande d’etre trompé ?
    et effectivement le qatar rachete tout (manurhin recemment) mais il est interdit d’en parler
    L’UE c’est l’URSS sur la fin, voila la verité et ca va finir de la meme facon,

  6. bonjour,

    Existe t il une base légale permettant de déposer plainte contre la BCE ? Contre les banques qui ne respectent pas les « règles »?

    1. Il me semble qu’il y a une « immunite » contre toutes formes de poursuites de prevu dans les statuts de la bce.Peut etre que je confonds avec le fmi ou bien toutes les banques centrales ont ce type d' »immunite » sous pretexte d' »independance » vis a vis des « politiques ».

  7. Bonjour Monsieur Chevallier,

    Les « mystérieux et anonymes non-résidents est de 350 milliards » pourraient-ils s’expliquer en parti par des transactions entre banques centrales ? par exemple avec la FED ?

    Merci pour vos éclairages !

      1. Bonjour Monsieur Chevalier, merci pour votre réponse.

        Je vous avoue que votre réponse me laisse perplexe.

        Je suis donc allé me renseigner sur le site de la BCE et notamment dans les annexes qui détaillent les postes du bilan. On a malheureusement pas d’informations très détaillées mais le poste 6 du passif « Engagements en euros envers des non résidents de la zone euro » .

        Selon l’annexe, il comprend :
        – comptes courants, dépôts à terme […] : d’autres banques, banques centrales, autres banques et autres déposants
        – mais aussi les soldes des comptes target2 des banques centrales d’États membres dont la monnaie n’est pas l’euro

        Difficile donc d’affirmer que ce sont bien des fonds des pays producteurs de pétrole et dans quelle quantité.

  8. Bonsoir,
    Ce vendredi 5 octobre on note une baisse des bourses Européennes à mesure que le Brexit
    approche.( 31 mars 2019)
    Aux USA le chômage est au plus bas depuis 1969 ! La FED se prépare à relever progressivement ses taux d’intérêts.
    On constate également une chute des valeurs technologiques.Le Nasdaq perd 1.16 %.
    Rien ne va plus…!!
    Bonne soirée.

  9. Mr Chevallier,
    C’est à espérer que vos lecteurs vont en amener d’autres et tous prendre conscience de la simplicité diabolique du schéma de l’euro Ponzi :
    – ya trop de dettes ? Créons en davantage,
    – on crée des milliers de milliards d’euros,
    – à qui on les prête ? Aux zheureux zéros citoyens ?
    – que nenni : aux banksters qui ensuite prêteront ce qu’ils veulent et à leur rythme… Se sucrant copieusement au passage,
    – lendemain s qui déchantent : quoi ? 2 fois plus de dettes qu’en 2008 ? Même pas grave, la répression financière est déjà en place : bailons (bail in bail out) , taxes et commissions augmentons, salaires baissons, allocations supprimons !

    Nb. Ça évoque une récente histoire journalistique satirique de fist F….. tout ça, non ? À quand la reprise de service de Madame Guillotine place de la Concorde ?

    Nb2. Mais soyons mesuré et reconnaissons qu’à défaut d avoir touché le pactole, les sans dents ont quand même régulièrement reçu quelques miettes de brioche… Il y a décidément trop de gens qui se plaignent, hein Manu !

    1. « le petit-fils du Général : “on pouvait parler très librement, la chose que l’on n’avait pas le droit de faire c’est de se plaindre”  »
      Mettre en avant cette expression, relève qu’avec De Gaulle, la France c’était avant l’heure la Chine communiste d’aujourd’hui, ou encore un régime islamique avec son statu quo coranique équivalent au statu quo pastoral.

      L’interdiction de se plaindre… mais l’innovateur commence d’abord consciemment ou inconsciemment par la critique du statu quo, la reconnaissance de sa médiocrité, ensuite de pondre son innovation.

      Selon Alain Pierrefite, De Gaulle n’avait pas confiance dans les individus et préférait les institutions, lesquelles ne peuvent faire que barrage aux individus innovants, sortant du rang.

      En faites, avec De Gaulle, l’esprit de 1958, c’est sous dictature que nous avons été mis, la croissance des 30 glorieuses masquant le mal. Tout comme la Chine qui reconnait la valeur du monétarisme (sous l’impulsion d’Alan Greenspean), la France avec Rueff soutenue par De Gaulle avait également cette reconnaissance, d’où les 30 glorieuses, reconnaissance que n’a pas notre microbe national en place.

      La France d’hier, c’était comme la Chine communiste d’aujourd’hui, la liberté d’entreprendre dans un cadre étatiquement définie, mais pas de véritable liberté pour les individus. En dehors du cadre, tu ne peux qu’être qu’un homme mort. L’innovation véritable n’est pas permise. Avec De Gaulle, cela a été l’assassinat du génie français… On se console avec un reste, la french touch !

      Rêvez en la restauration des 30 glorieuses, non merci ! On reconnait un arbre à ses fruits, et aujourd’hui, avec le microbe, on recueille les fruits de l’ère De Gaulle, lequel a mis les français en dhimmitude (implacable appareil taxateur), paradoxalement se plaignant ensuite d’avoir affaire à des veaux.

      Commentaire que j’ai posté ici : https://www.dreuz.info/2018/10/05/cette-petite-phrase-demmanuel-macron-risque-de-beaucoup-agacer-les-retraites/comment-page-1/#comment-647809

  10. « le petit-fils du Général : “on pouvait parler très librement, la chose que l’on n’avait pas le droit de faire c’est de se plaindre” »
    Mettre en avant cette expression, relève qu’avec De Gaulle, la France c’était avant l’heure la Chine communiste d’aujourd’hui, ou encore un régime islamique avec son statu quo coranique équivalent au statu quo pastoral.

    L’interdiction de se plaindre… mais l’innovateur commence d’abord consciemment ou inconsciemment par la critique du statu quo, la reconnaissance de sa médiocrité, ensuite de pondre son innovation.

    Selon Alain Pierrefite, De Gaulle n’avait pas confiance dans les individus et préférait les institutions, lesquelles ne peuvent faire que barrage aux individus innovants, sortant du rang.

    En faites, avec De Gaulle, l’esprit de 1958, c’est sous dictature que nous avons été mis, la croissance des 30 glorieuses masquant le mal. Tout comme la Chine qui reconnait la valeur du monétarisme (sous l’impulsion d’Alan Greenspean), la France avec Rueff soutenue par De Gaulle avait également cette reconnaissance, d’où les 30 glorieuses, reconnaissance que n’a pas notre microbe national en place.

    La France d’hier, c’était comme la Chine communiste d’aujourd’hui, la liberté d’entreprendre dans un cadre étatiquement définie, mais pas de véritable liberté pour les individus. En dehors du cadre, tu ne peux qu’être qu’un homme mort. L’innovation véritable n’est pas permise. Avec De Gaulle, cela a été l’assassinat du génie français… On se console avec un reste, la french touch !

    Rêver en la restauration des 30 glorieuses, non merci ! On reconnait un arbre à ses fruits, et aujourd’hui, avec le microbe, on recueille les fruits de l’ère De Gaulle, lequel a mis les français en dhimmitude (implacable appareil taxateur), paradoxalement se plaignant ensuite d’avoir affaire à des veaux.

  11. En tout cas, comme écrit quelques temps en arrière, le shy, l’ief, le znxxxx, le tlt sont à la ramasse….il vaut mieux être comma saint Thomas et, concernant l’investissement, cela est synonyme de savoir lire un graphe!

  12. Certes. Mais en France on a Macron, élu par le peuple français, pour nous protéger. Macron d’Amiens. Amiens et sa sup de co qui forme des cadres bancaires et autres auditeurs. Tout va bien. Les Français sont à l’abri.

    Le Donald a gagné : Kavanaugh désigné à la cour suprême malgré une campagne acharnée des bolchéviques. Champagne.

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