BCE = grosse cavalerie de la bad bank des banksters et création monétaire

Les Marioles de la BCE financent leurs actifs par une grosse cavalerie, donc avec de l’argent non gagné, c’est-à-dire de la création monétaire à haute dose comme je l’ai déjà montré lors du lancement de la quatrième série de prêts à long terme sur quatre ans (TLTRO II) fin mars dernier.
Cependant, cette création monétaire est pire encore, mieux camouflée, plus difficilement décelable, démonstration ci-dessous…

Les actifs des Marioles de la BCE sont passés de 680 milliards d’euros lors du lancement de l’euro à… 4 472 milliards au dernier bilan arrêté au vendredi 15 décembre !

Document 1 :

Au pays des Bisounours, aucun journaleux ni aucun bonimenteur (dans le genre expert financier, analyste, stratégiste…) n’a demandé aux Marioles comment ils finançaient leurs actifs !
Ça n’intéresse personne, sauf de rares énergumènes…

Pour l’essentiel, ces actifs sont constitués de prêts à… des banques qui ne peuvent pas survivre sans ces prêts (rubriques 5 et 6 de l’actif) à hauteur de 820 milliards d’euros, et de titres (rubrique 7 de l’actif) pour 2 656 milliards,

Document 2 :

Le rôle d’une banque centrale n’est pas de financer les banques de son ressort mais de les surveiller pour qu’elles puissent se financer elles-mêmes en respectant les règles prudentielles d’endettement.

Comme après la première €-crise de 2011-2013 les Marioles de la BCE avaient abusé de ces prêts, ce qui ne fait pas sérieux, ils ont changé de politique par la suite en finançant ces banques en manque de liquidités en leur rachetant petit à petit des titres, au fil des semaines, dans le cadre de leur politique monétaire dite du QE2 (Quantitative Easing).

Comme les Marioles de la BCE ont peu de capitaux propres, ils ont financé ces actifs d’abord par un peu de planche à billets (Banknotes), puis par des dépôts (ici Liabilities) en retour de la part des banques !
Là se trouve en fait la grosse cavalerie : en fait, les Marioles prêtent de l’argent aux banques à condition qu’elles déposent en retour cet argent à la BCE… en jouant sur les dates de valeur !
Il s’agit là d’une pure création monétaire
qui porte finalement sur des montants considérables.

Elle se voit mal sur les bilans hebdomadaires car les variations d’une semaine sur l’autre sont très variables.
En effet, lorsque le bilan est difficile à équilibrer, les Marioles font appel à de mystérieuses administrations publiques anonymes (General Government) déjà surendettées qui leur prêtent 300 à 400 milliards d’euros !

Document 3 :

Le résultat de ces acrobaties comptables hautement condamnables mais pas condamnées est que ces actifs sont ainsi à peu près financés de semaine en semaine,

Document 4 :

Cependant, la différence (l’écart, Spread) entre les moyens de financement (billets, dépôts et administrations) et (moins) les besoins de financement (prêts et titres), fait apparaitre clairement que la situation nette se dégrade à chaque exacerbation de crise : après la chute de la banque des frères Lehman, après la première €-crise 2011-2013 et… maintenant au point d’atteindre des valeurs négatives au bilan publié hier 19 décembre !

Document 5 :

En effet, beaucoup de banques de la zone euro vont avoir des difficultés à passer d’une année sur l’autre, et les Marioles ont de ce fait beaucoup de difficultés à boucler leur bilan le vendredi soir.

Ainsi, le 12 milliards de titres acquis dans la semaine finissant le 15 décembre…

Document 6 :

… ont été difficilement couverts car des banques qui ont retiré 44 milliards d’euros dans la semaine pour pouvoir survivre,

Document 7 :

Les Marioles de la BCE ont donc été obligés de demander 34 milliards à des administrations publiques et 21 milliards à d’autres non-résidents tout aussi mystérieux et anonymes pour boucler leur bilan vendredi dernier !

Les acrobaties comptables et financières à grande échelle, ça marche un temps mais pas tout le temps !

***

La structure du bilan de la BCE n’a rien à voir avec celle de la Fed qui ne prête pas d’argent à ses banques qui au contraire regorgent de disponibilités qui sont placées en dernier ressort à la Fed qui a fait circuler cet argent en achetant des titres !

Ces problèmes monétaristes (monétaires et comptables) sont particulièrement mal analysés par ailleurs…
Beaucoup de malheureux Euro-zonards ressentent que quelque chose ne va pas quelque part mais ils ne savent pas très bien ce qui se passe.
Cet aspect de création monétaire est assez difficile à déceler et à comprendre.

Cette création monétaire dans la zone euro atteint actuellement un point critique.
Elle n’a qu’une antériorité (mal) connue, celle de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres (cf. le dernier livre de Pierre Jovanovic)
mais avec une grosse différence : elle ne passe pas pour l’essentiel par la planche à billets mais par des prêts et des dettes qui ne respectent pas les règles de gestion prudentielles.

Cliquer ici pour lire mon article sur la cavalerie des Marioles de la BCE lors de la quatrième série de prêts à long terme sur quatre ans (TLTRO II).

14 réflexions sur “BCE = grosse cavalerie de la bad bank des banksters et création monétaire”

  1. Cavalerie non perçue dans l’economie.
    Beaucoup de banques centrales jouent avec tout cela.
    Inflation rattrapera ? Non la spéculation fera écrouler les marchés.

  2. Vous comparer le montant de la création monétaire pour TOUTE la zone euro au montant de la création monétaire qui a eu lieu pour l’Allemagne de l’entre-de-x-guerres.Même si ces montants sont comparables, il faut les rapporter aux richesses produites par tous les payes de la zone euro qui sont bien plus important que les richesses produites par seulement l’Allemagne.

  3. Bonsoir Monsieur Chevallier,
    La BCE injecte depuis deux ans 80 milliards d’euros par mois dans ‘économie sans contrepartie ( soit le PNB de l’Italie ) et la croissance dans la zone reste immobile.. Si les fondamentaux de l’économie sont mauvais, la création monétaire ne fera qu’aggraver les problèmes. Aujourd’hui on peut dire que la création monétaire n’est pas le bon remède. Les commandes des grandes entreprises sont en baissent, beaucoup de PME ont de sérieuses difficultés de trésorerie..etc. Le bon remède pour combattre la maladie, c’est une une autre relance…mais je ne s’aurais m’avancer d’avantage! bonne soirée à tous.
    Un ancien étudiant de l’Université de Sciences de Nice.

  4. En dehors du fait que les investisseurs n’ont pas tous connaissance de cette situation et ne se comportent pas en conséquences, comment peut-on expliquer que l’euro soit aujourd’hui aussi fort par rapport au dollar ou à la livre sterling, alors même que la Fed et que la BoE relèvent les taux directeurs ?

  5. Bonsoir monsieur Chevalier , j’ai une question très intéressante mais compliquée en même temps , je pense que l’Allemagne se trouve devant un dilemme, l Europe explose et elle se retrouve avec un deutsche marc de 20 pc réévaluer qui serait très négatif pour son économie ou bien elle lâche du lest et contribue à réduire une partie de l’hypertrophie de l’euro avec ses excédents et elle continue à exporter avec un euro faible. tout bon pour son économie

  6. bonjour,
    bonnes Fêtes de Noél ….bonnes vacances à tous,
    dans l’attente de vous lire en 2018,
    merci Monsieur Chevallier pour le travail réalisé en 2017,
    Louis Colonna

  7. Les cryto monnaies n’ont aucun avenir.

    Le seul argument des crypto-monnaies est que la quantité émissible d’une crypto-monaie est limité.

    Mais quelle intérêt dans la mesure où le nombre de crypto monnaie existante est potentiellement illimité?

    C’est juste une création monétaire de plus …mais qui rejoins l’économie réel à très petite dose.

    Par contre,si la création monétaire de la BCE rencontre un jour l’économie réél ….bonjour l’inflation.

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