BNP, règles et propagande

Comme les gangsters, les dirigeants de BNP n’ont pas respecté les règles sur des opérations frauduleuses (des violations alléguées des sanctions américaines) pour un montant de… 30 milliards de dollars !
Ce sont donc des banksters qui sont normalement et justement sur le point d’être lourdement condamnés… aux Etats-Unis car en France, leurs affidés de la nomenklatura les protègent et les défendent même, et gratuitement en plus ! [les autorités helvètes ont fait payer leur assistance à leurs deux grandes banques]

D’après un article du 30 juin de Reuters, nos banksters auraient évité une amende de 16 milliards de dollars en acceptant en particulier de reconnaitre leur culpabilité. L’amende devrait être finalement de 9 milliards de dollars, soit 6,5 milliards d’euros…seulement, ce qui est loin d’être dramatique au point de menacer l’équilibre du système financier mondial comme l’avait affirmé Christian qui s’est Noyer une fois de plus dans le marigot en défendant maladroitement d’indéfendable.

Cette amende vient a priori en déduction du montant des capitaux propres de BNP qui se montaient en réalité à 67 milliards d’euros (cf. mon analyse à ce sujet).
Le véritable leverage remonterait alors à 30,0 en appliquant le montant de cette amende aux derniers chiffres publiés (colonne de droite, avec l’astérisque), ce qui correspond à un ratio Core Tier 1 réel d’origine de 3,3 %,

Document 1 :

BNP2014 Q12014 Q1*
1 Assets1 882,761 882,76
2 Equity85,51985,519
3 TSSDI6,6146,614
4 Goodwill11,711,7
5 Tangible eq67,20560,705
6 Liabilities1 815,551 822,05
7 Leverage (µ)2730
8 Tier 1 (%)3,73,3

Sommes en milliards d’euros. Le véritable leverage calculé ici est le multiple d’endettement c’est-à-dire le rapport entre le montant du total des dettes et (sur) le total des capitaux propres réels sans pondérer les actifs comme le préconisent Alan Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed et la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni. Le ratio Core Tier 1 réel est son inverse en pourcentage.
Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

Pour pouvoir payer cette amende, un article du 27 juin du Wall Street Journal nous apprend que BNP vendait la semaine dernière pour des milliards d’euros des bons du Trésor.
Cependant, d’après une dépêche de l’Agence Française de la Propagande publié le 26 juin citant Patrick Jacq, stratégiste obligataire chez… BNP Paribas : « Le marché ne bouge presque pas, dans des volumes quasi-inexistants » !

Comme je l’ai déjà relevé, ces ventes massives anormales se voient pourtant très bien sur l’écart entre les rendements des mauvais bons du Trésor français par rapport au Bund en fin de séance européenne et en fin de séance américaine, qui est anormalement élevé depuis le 18 juin,

Document 2 :

Pour l’instant, tout va bien dans le village Potemkine français. La propagande marche très bien.

Cliquer ici pour lire l’article du 30 juin de Reuters sur BNP.
Cliquer ici pour lire l’article du 27 juin du Wall Street Journal sur BNP.

12 réflexions sur “BNP, règles et propagande”

  1. Mr Chevallier, ce que nous révèle (ou confirme) l’affaire BNP Paricibas : lorsque le dollar sera vraiment en péril, sonnera la fin de l’euro. N’est-ce pas ?

    1. moi je dirais plutôt que quand l’euro sera en péril, la seule monnaie à détenir sera le $.
      Mais pour cela faudra que les autres banques mondiales montrent « patte blanche ». A savoir que ces mêmes banquent soient en conformité avec les lois américaines en matière de fraude fiscale, blanchiment, malhonnêteté….
       » le dollar est notre monnaie, votre problème. »

  2. Bonjour,

    Encore entendu ce matin sur BFM Business chez Stéphane Soumier, Caroline Morisseau affirmer que BNP Paribas jouissait d’une solidité sans faille. L’omerta a du bon.

    Bonne journée

    1. Oui, tout le monde (tous les Français) sont surpris par l’acharnement des Américains contre les banques françaises qui sont évidemment toujours les meilleures du monde et les + honnêtes…

      1. Entendu à l’instant sur BFM Business, les autorités suisses réclament un durcissement des ratios de la BNP pour faire face à la situation présente. Les petits suisses savent lire entre les lignes.

        Bonne journée

  3. Après avoir voulu faire la paix dans le monde en provoquant des guerres les U.S veulent faire devenir le monde financier propre en amendant à tout va.Mais qu’ils arrêtent de ce prendre pour les justiciers du monde.

      1. Vous voulez dire que le reste de la nomenklatura française y compris bancaire achète la BNP pour éviter que leurs pairs flanchent et fasse un exemple pouvant fissurer ce beau système ?

  4. Puisqu’il semble que BNP vend ses mauvais bons du trésor français, pour payer l’amende (qu’elle considère comme des fonds propres – que vous avez bien pointés commes de dettes) alors ça ne risque pas d’impacter tant que ça ses vrais fonds propres selon les règles prudentielles de A. Greespan.

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