Deutsche Bank vient de publier son bilan pour ce dernier trimestre…
Document 1 :
D’après ces chiffres, le leverage réel serait de 38,2 et le ratio Core Tier 1 réel de 2,6 %,
Document 2 :
Deutsche Bank | 2013 Q1 | 2013 Q2 | 2013 Q3 | 2013 Q4 | 2014 Q1 |
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1 Assets | 2 032,69 | 1 909,88 | 1 787,97 | 1 611,40 | 1 636,57 |
2 Equity | 56,078 | 57,735 | 56,461 | 54,966 | 55,753 |
3 Preferred st | - | - | - | - | - |
4 Goodwill | 14,342 | 14,223 | 14,095 | 13,932 | 13,951 |
5 Tangible eq | 42,473 | 42,592 | 42,72 | 41,034 | 41,802 |
6 Liabilities | 1 990,22 | 1 867,29 | 1 745,25 | 1 570,37 | 1 594,77 |
7 Leverage (µ) | 46,9 | 43,8 | 40,9 | 38,3 | 38,2 |
8 Core Tier 1 (%) | 2,1 | 2,3 | 2,4 | 2,6 | 2,6 |
Sommes en milliards d’euros.
… mais Deutsche Bank publie par ailleurs un tableau faisant apparaitre le montant de ses véritables capitaux propres selon la définition du ratio Tier 1, soit… 35,331 milliards d’euros !
En fait, les dirigeants des grandes banques européennes ont réussi à faire adopter des règles de plus en plus nombreuses, sur des bases différentes des précédentes, ce qui fait qu’il est devenu impossible de suivre les évolutions des ratios significatifs, rendant ainsi impossible toute analyse fiable.
Plus que jamais, il est donc indispensable de revenir aux fondamentaux, à savoir, comme je le répète toujours, le leverage réel tel que l’a défini ce bon vieux Greenspan : le ratio réel Core Tier 1 non pondéré des actifs (!) qui est ici loin de respecter les règles prudentielles d’endettement (il doit être inférieur à 10) alors que cette banque, comme les autres, publie des ratios qui ne donnent pas une image fidèle de la réalité en vue de tromper le public, ce qui est condamnable mais pas condamné, évidemment.
Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des actifs tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed et la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, rapporté au reste du bilan qui est constitué par définition de dettes.
La situation de Deutsche Bank reste largement hors normes (la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !).
L’€ crise est donc aggravée par la situation catastrophique de ces big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.
Les euro-zonards sont inconscients des risques de tsunami bancaire.
Deutsche Bank a été la pire des banques dans le cadre de la liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (SIFIs pour Systemically Important Financial Institutions) mais elle reste maintenant largement battue par Royal Bank of Scotland…
Cliquer ici pour lire les derniers résultats trimestriels communiqués par Deutsche Bank.
cela sera pas suffisant mais c’est un début:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/05/19/augmentation-record-de-capital-pour-deutsche-bank_4421007_3234.html