Deutsche Bank 4° trimestre 2016

Les banksters de Deutsche Bank ne publient pas son dernier bilan, ce qui n’empêche pas tous les journaleux et bonimenteurs que sont les analystes financiers patentés de commenter ses résultats.

Cependant, ils publient les montants de ses véritables capitaux propres (Common Equity Tier 1 Capital)…

Document 1 :

… ainsi que le total du bilan…

Document 2 :

… qui montrent que Deutsche Bank est la pire des big banks too big to fail car d’après ces chiffres, le leverage réel est de 36,25 correspondant à un ratio Core Tier 1 réel de 2,76 % en très légère amélioration par rapport aux deux trimestres précédents…

Document 3 :

Deutsche Bank2015 Q42016 Q12016 Q22016 Q32016 Q4
1 Assets1 626,001 740,571 803,291 688,951 591,00
2 Equity60,97661,59261,86561,7760
3 Deductions6,7978,9168,4388,9517,289
4 Goodwill10,0789,9069,9079,956
5 Tangible eq44,10142,7743,5242,86442,711
6 Liabilities1 581,901 697,801 759,771 646,091 548,29
7 Leverage (µ)35,8739,740,4438,436,25
8 Core Tier 1 (%)2,792,522,472,62,76

Sommes en milliards d’euros (les données sont en concordance avec la directive CRD IV).

… ce qui montre une fois de plus la justesse que ce que j’ai écrit depuis plusieurs années, à savoir d’abord que ces big banks européennes sont dans une situation qui risque de créer de très graves problèmes au-delà de leur périmètre, c’est-à-dire que ce sont des banques à véritables risques systémiques, ensuite que les journaleux et autres bonimenteurs que sont les professionnels de l’analyse financière sont de parfaits idiots a priori inutiles voire nuisibles mais qui deviennent miraculeusement utiles pour les investisseurs avisés car aucun d’entre eux n’a jamais repris jusqu’à présent les analyses fondamentales qui s’imposent, basées sur les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Alan Greenspan.

Un rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

Il faudrait augmenter le montant des capitaux propres de… 101,9 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de l’ordre de… 1 000 milliards pour respecter les règles prudentielles préconisées par ce bon vieux Greenspan, à savoir le ratio Core Tier 1 de 10 % sans pondérer les actifs !

La capitalisation boursière de Deutsche Bank reste à un niveau très bas aux alentours de 26 milliards d’euros (en forte hausse grâce à l’élection du Donald !), largement inférieure à ses capitaux propres tangibles (42,7 milliards), ce qui était considéré lors de la grande crise en 2009 comme le plancher objectif de toute banque en danger : sa valeur à la casse.

Comme je l’ai déjà écrit : Plus que jamais, il est donc indispensable de revenir aux fondamentaux, à savoir, comme je le répète toujours, le leverage réel tel que l’a défini ce bon vieux Greenspan avec le ratio réel Core Tier 1 non pondéré des actifs (!) qui devait être supérieur à 8 % dans les années 80 et qui est ici loin de respecter les règles prudentielles d’endettement (qu’Alan Greenspan avait relevées à 10 % au minimum après les turbulences financières de 2008).

Un rappel : le véritable leverage est obtenu en diminuant le montant des capitaux propres (sans les minoritaires) des écarts d’acquisition, c’est-à-dire en évaluant ces capitaux propres à leur juste valeur de marché, dite des capitaux propres tangibles, sans pondérer les actifs comme le préconisent ce bon vieux Greenspan, la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni, la directive européenne (la Capital Requirements Directive IV de la Capital Requirements Regulation CRR/CRD IV de la Commission Européenne) et la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) rapporté au reste du bilan qui n’est constitué par définition que de dettes.
L’€ crise est donc aggravée par la situation catastrophique de ces big banks too big to fail qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement.

Les euro-zonards étaient inconscients des risques de tsunami bancaire… mais ce qui vient de se passer au cours de ces dernières semaines commence à leur faire prendre conscience des risques de tsunamis bancaires, que ce soit dans ces cochons de pays du Club Med ou dans la vertueuse Germanie.
En effet, le Grand Satan, maintenant redevenu sain et solide, a décidé de porter l’estocade contre son grand rival de la vieille Europe continentale, et c’est la déroute
.

Deutsche Bank a été dans le passé récent la pire des banques dans le cadre de la liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (Global list of Systemically Important Banks (G-SIBs) et elle le reste encore !

Cliquer ici pour lire les derniers résultats trimestriels communiqués par Deutsche Bank.

4 réflexions sur “Deutsche Bank 4° trimestre 2016”

  1. « La première rencontre internationale de Trump n’était pas un salut et une résurgence des “special relationships”, comme les Britanniques se sont sans doute un peu trop plus à l’imaginer et comme Theresa May a tenté de la présenter, mais une façon symbolique de saluer le Brexit comme un des outils essentiels de la stratégie trumpiste. Ce fut aussi une façon, également symbolique mais à notre avis extrêmement significative, de déclarer la guerre à l’UE et d’afficher cette intention de tout faire pour parvenir à la destruction de cette infrastructure supranationale, – parce que Trump est un ennemi acharné de cette sorte de structures, comme il l’est de la globalisation dont elles sont les garantes. »
    http://www.dedefensa.org/article/trump-brexit-et-la-guerre-contrelue

  2. Vous avez une idée de combien doit encore le Donald à deutsche bank ?
    Y’a t’il toujours un lien entre deutsche bank et warburg ?
    Merci Mr Chevallier.

  3. US /Loi Dodd-Frank:
     » Les banques présentant un risque systémique devront limiter leur levier à 15 fois les fonds propres. »

    « Les contribuables ne pourront plus être sollicités pour sauver des entreprises financières en difficulté ou payer le coût de leur démantèlement »

    « Les banques seront obligées de filialiser les activités dans les dérivés les plus risquées. »

    http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Articles/Regulation-americaine-La-loi-Dodd-Frank-de-juillet-2010

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