Deutschexit / Angela.

Angela va déclencher le… Deutschexit !

Et donc faire enfin éclater l’€-système, telle est la solution qui a la plus forte probabilité de se produire après la baisse surprise, totalement hors normes et a priori énigmatique des rendements du Schatz cette semaine dernière…

En effet, les rendements du Schatz ont anormalement et énormément plongé cette semaine passée, sans que ce soit lié à un évènement politique, économique ou financier identifié dans les médias…

Document 1 :

en rupture totale avec sa tendance baissière lente, lourde et régulière depuis 2014

Document 2 :

… s’inscrivant dans une longue tendance baissière des rendements des bons des Trésors européens de toutes les échéances depuis 2008,

Document 3 :

Cette forte baisse du Schatz cette semaine dernière est un conundrum majeur qu’il est impératif d’élucider…

Que s’est-il donc passé avant ce lundi 20 février ?

Une dépêche de Reuters (datée de… samedi 18 février) rapporte qu’Angela Merkel a admis samedi que la valeur de l’euro était trop basse ce qui pose un « problème » à l’Allemagne mais elle a souligné que Berlin n’avait pas les moyens de le résoudre, la politique monétaire étant définie par la Banque centrale européenne (BCE).
« Nous avons en ce moment dans la zone euro bien sûr un problème avec la valeur de l’euro ».

Angela a fait cette déclaration lors d’une rencontre avec Mike Pence, vice-président des Etats-Unis venu curieusement en Allemagne sous le prétexte de participer à une conférence sur la sécurité.
Angela a ainsi publiquement reconnu pour la première fois ce que tout le monde sait, à savoir que l’Allemagne bénéficie d’une monnaie sous-évaluée, l’euro, parce qu’elle est plombée par ces cochons de pays du Club Med, ce qui lui permet de doper ses exportations, et incidemment de pénaliser anormalement les entreprises américaines, ce qu’a dénoncé vigoureusement le Donald.

Mike Pence n’a manifestement pas fait un aller-retour USA-Allemagne pour discuter uniquement de sécurité en Europe avec Angela, mais du moyen de mettre fin à ces excédents anormaux de la balance commerciale allemande afin de soulager les entreprises américaines, selon les volontés du Donald.

Par ailleurs, une autre dépêche de Reuters datée du jeudi 23 février rappelle que Martin Schulz, candidat du Parti social-démocrate (SPD) à la chancellerie, a déjà pris position à plusieurs reprises dans le passé en faveur de la mutualisation de la dette des Etats membres de la zone euro via l’émission d’euro-obligations, ce qui est totalement inadmissible pour les Allemands qui défendent leurs intérêts fondamentaux, c’est-à-dire pour les dirigeants conservateurs de la CDU-CSU, des grandes entreprises industrielles et de la Buba.
C’est aussi inacceptable pour les Allemands qui sont choqués et décontenancés par les rendements nuls de leur épargne et qui sont majoritairement nostalgiques de feu leur Deutsche Mark fort.

La politique que voudrait mener Martin Schulz est d’autant plus dangereuse qu’il est maintenant en tête des sondages, battant Angela qui risque ainsi de perdre son siège de Chancelière.

De par ces considérations, une solution s’impose à Angela : déclencher le Deutschexit !

Le coup est risqué, gros, inattendu mais jouable.
C’est un total revirement par rapport à la politique menée par l’Allemagne depuis des décennies en faveur de l’euro-système mais c’est aussi une bonne solution pour sortir du foutoir qu’il est devenu pour reprendre l’expression utilisée par le Donald.

C’est là la raison logique qui explique cette baisse anormale des rendements du Schatz pendant la semaine dernière.
En effet, les investisseurs avisés que sont les bons spéculateurs ont bien compris les intentions d’Angela : ils ont augmenté cette semaine passée d’une façon très importante le placement de leurs disponibilités surtout dans le Schatz qui sont des créances sur l’Etat allemand qui seront payées à leur échéance en monnaie de ce pays c’est-à-dire en Deutsche Mark et non pas en euros, tout en restant (actuellement) dans l’euro-système.

Ce Deutschexit présente aussi l’avantage d’être plus facilement acceptable qu’un Grexit humiliant suivi d’autres sorties de l’euro-système.
Il est peut-être moins douloureux pour toutes les parties concernées et surtout il laisse libres les autres pays de rester ou pas dans l’euro-système, engageant ainsi leur responsabilité.

Il est plus facilement défendable par Angela dans la mesure où l’Allemagne est critiquée par les dirigeants de ces cochons de pays du Club Med qui lui reprochent de ne pas investir suffisamment dans des dépenses sociales et d’infrastructures.
Angela peut alors leur dire poliment : demm… vous donc sans nous !

Le Deutschexit aura de toute façon des conséquences négatives importantes en Europe et ailleurs dans le monde à court terme du moins.
Ainsi par exemple, les rendements des Notes ne progressent plus depuis la période d’euphorie qui a suivi l’élection du Donald

Document 4 :

… si bien que l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et à 2 ans stagne lui aussi dans cette attente manifestement anticipée par les bons spéculateurs,

Document 5 :

Le Deutschexit aura des conséquences importantes et déstabilisatrices sur le plan politique, surtout dans ces cochons de pays du Club Med, favorisant les partis opposés à l’euro.
Il s’apparente à une réévaluation du Deutsche Mark dans le cadre du système de Bretton Woods, qui, comme une dévaluation, ne peut pas tarder lorsque cette mesure est anticipée par tout le monde.
Les rendements du Schatz ne peuvent pas continuer à plonger longtemps.
Une décision rapide des autorités allemandes s’impose maintenant.

Elle peut remettre en cause le fonctionnement de l’Union Européenne en remettant un peu d’ordre dans ce foutoir, selon les vœux du Donald.
Il peut être l’occasion d’abandonner aussi les accords de Schengen qui sont eux-aussi une aberration, tout en revenant aux sources de la construction de l’Europe de l’après-guerre : un marché commun ouvert entre des nations indépendantes et souveraines disposant de leur propre monnaie nationale, ce qui serait accepté par les sujets du Royaume plus ou moins Uni, en concordance avec un libéralisme bien compris.

Bien entendu, tous les idiots inutiles (qui deviennent finalement utiles !) de tous les médias (auxquels il faut ajouter un R), dont entre autres Nordine Naam de Natixis (dans une dépêche de l’AFP, l’Agence Française de la Propaganda) donnent d’autres explications à cette chute des rendements du Schatz, en particulier celle de la crainte de l’arrivée au pouvoir de la Marine nationale.

La décision de déclencher le Deutschexit est difficile à prendre et elle sera encore plus difficile à mettre en œuvre. Elle s’impose pourtant logiquement.

Cliquer ici pour lire la dépêche de Reuters rapportant qu’Angela reconnait que la valeur de l’euro est un « problème ».
Cliquer ici pour lire la dépêche de Reuters rapportant qu’Angela rappelle qu’elle s’oppose vigoureusement aux euro-obligations défendues par Martin Schulz.

20 réflexions sur “Deutschexit / Angela.”

  1. Certes, mais acheter du Schatz c’est penser que l’Allemagne pourrait rembourser. Est-ce crédible ?
    Si non, en quoi les investisseurs qui en achètent seraient-ils avisés ?

      1. Je pense surtout qu’acheter du Schatz c’est la moins pire des solutions pour les investisseurs ayant d’énormes position en euros…avant l’€ éclatement. Ils perdront toujours moins avec un placement converti en €-mark…

  2. L’avantage d’une crise rapide en Europe avec le Deutschexit donne également à la Fed l’occasion de ne pas remonter les taux,cet nouvelle crise permettant d’avoir l’avantage de freiner une bulle spéculative sans pénaliser la dette US.
    US First,Deutsche the seconds ands GB the third. All other country far away…

    1. A partir du moment au votre dette dépasse votre richesse nationale le PIB et à défaut de forte croissance vous n’avez pas d’autre choix que de pratiquer des taux proche de zéro pour soutenir votre dette; le jour au les usa ferons 4 pc de croissance il pourront remonté leur taux sans aucun problème et pas la peine de se justifier en cherchant un bouc émissaire que hier c’était la faute à la croissance chinoise aujourd’hui ses la faute à l’Europe

  3. Magnifique démonstration (dont je rêve secrètement, soyez-en sûr).

    Mais une sortie volontaire de l’Allemagne à deux mois des élections ne validerait-elle pas trop clairement le jeu de notre Marine Nationale ?
    Merkel peut-elle poignarder ainsi la France en son nom ?
    Et une ALLEMANDE peut-elle légitimer ainsi le retour des nationalismes Européen devenu alors seul rempart face au mondialisme menaçant ?
    N’est-il pas plus subtil de les pousser à quitter le navire par eux-mêmes?

    (Et Merci pour l’ensemble de vos travaux d’explications)

    1. Les Allemands ne veulent pas être tenus responsables, ils espèrent secrètement que ce soit les Grecs, l’Italie, la France … qui fassent sauter le machin ou alors que Donald les oblige pour mettre fin aux excédents excessifs des pays du Nord, à noter que les Pays-Bas et l’Autriche sont dans la même situation.

  4. Nous y voilà, L’€xit la chute sans fin. Une évidence depuis 2012, une certitude depuis le Brexit 2016 …
    Peugeot qui a compris achète Opel en mode turbo suralimenté et en oubli même d’informer les intéressés !!

    « il laisse libres les autres pays de rester ou pas dans l’euro-système, engageant ainsi leur responsabilité. »

    Alerte, allo-allo, May day, May day… la Marine nationale est demandée a son poste -stop- fédéralisme en formation-stop- : https://www.rt.com/news/378678-lawmakers-federal-union-of-europe/

    « Une décision rapide des autorités allemandes s’impose maintenant. »

    Cela peu aussi venir aussi des Grecs, ils ont déjà la corde au coup et la réponse d’Angela pour une petite rallonge c’est nein. gar nichts, nicht mehr pfennige fûr dich, tschüss, auf wiedersehen.

    Ou l’Italie qui cherche encore un nouveau parlement, ou l’Espagne qui organise des corridas dans les banques, ou tous ensembles, chacun pour soit et dieu pour tous, avec distribution de bisous gratuits, pour une déconstruction positive, comme ils sauront nous la vendre à coup de déconnex.

    Les Banques sont trop petites pour résister à la foudre de l’€xit. le pire est à craindre.

    Encore Bravo, Monsieur Chevallier, pour ce suivit hors normes.

  5. bonsoir. le vote des hollandais pourrait etre un bon prétexte ! par contre je vois mal nous autres latins s entendre sur une monn unique sans l Allemagne.ça va être chacun pour soi et dieu pour tous….

  6. Est-ce que l’ami Schröder aurait pu imaginer/concevoir une telle performance exportatrice lors de ses réformes de 2004 ?
    Dans tous les cas, quand Donald dit « y’a trop de BMW dans les rues de Chicago », il sait se faire entendre le bougre…

  7. Mais ça va être un cyclone dévastateur votre histoire…tout le monde en Euroland va se précipiter à son guichet pour reprendre ses billes avant le Chaos !!
    Vous croyez pas que vous faites du sensationnel à bon marché ??

  8. 25% des invrstisseurs penchent pour une sortie de l’euro.
    Il faut d’urgence récupérer ses avoirs en banque,sinon seront bloqués,bonjour les bons d’alimentation signés du préfet.
    Et voilà pourquoi Angela va se décider durant le carnaval.

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