Le graphique le plus drôle de 2014 est incontestablement, pour l’instant, celui qui montre le montant de la dévaluation du franc français par rapport au deutsche mark,
Document 1 :
Un petit rappel pour comprendre la signification de ce graphique : l’euro a fait disparaitre les monnaies nationales de sa zone mais les bons des Trésors nationaux à 10 ans (qui sont les titres les plus liquides) jouent le rôle d’ersatz de monnaies nationales (à leur place) auprès des investisseurs avisés qui anticipent un retour à une situation normale, c’est-à-dire au rétablissement de ces monnaies nationales.
Jusqu’en 2007, c’est-à-dire avant les grandes turbulences financières, les écarts entre les rendements des bons français et ceux du Bund étaient faibles : inférieurs à 5 %.
Ils ont augmenté après la chute de la banque des frères Lehman, puis après le krach éclair des premiers jours du mois de mai 2010 et ils ont bondi à l’été 2011 pour atteindre des sommets à plus de 100 % fin 2111 et en 2012.
Ce graphique s’interprète globalement de la façon suivante : dans un système de changes libres, l’équilibre serait réalisé (l’optimum économique) avec une dévaluation du franc français par rapport au deutsche mark de l’ordre de 40 à 80 %, ce qui est en concordance avec l’évolution historique de ces deux monnaies et la dévaluation du peso argentin en 2001.
La nomenklatura bancaire franchouillarde est intervenue vigoureusement en 2013 pour faire baisser cet écart qu’elle ne peut pas admettre : les banksters des Gos banques ont racheté en masse des mauvais bons du Trésor français, ce qui a fait monter les prix des contrats et baisser les rendements, en empruntant des centaines de milliards d’euros à la BCE et à la Banque de France (par les Titres de créances négociables), ces dettes n’étant pas miraculeusement comptabilisées officiellement en tant que telles dans les ratios de solvabilité (leverage et ratios Tier) grâce aux interventions des hommes politiques qui participent eux-aussi à cette manip.
Cependant, au mois de janvier, les bons investisseurs qui voient juste et loin (c’est-à-dire les bons spéculateurs), se sont désengagés en masse de ces mauvais bons, ce qui a fait monter leurs rendements.
La nomenklatura bancaire franchouillarde paniquant le vendredi 31 janvier est intervenue énergiquement après la séance européenne pour faire baisser cet écart honni en fin de séance américaine, mais en vain, car dès la séance suivante, les marchés ont repris le dessus : l’écart entre les rendements des mauvais bons français et ceux du Bund est remonté aux alentours de 35 % pour y stagner.
Ainsi s’expliquent les variations anormales de la courbe en janvier et février.
Zoom sur cette période,
Document 2 :
Les données utilisées ici sont celles du Wall Street Journal,
Document 3 :
Pour l’instant, l’euro n’a pas éclaté. Tout va bien, mais le risque de son éclatement et celui d’un tsunami bancaire engendre une situation qui bride les excès possibles de la croissance aux Etats-Unis où les fondamentaux sont redevenus sains : les rendements des Notes à 10 ans qui menaçaient de dépasser la barre critique des 3 % sont redescendus,
Document 4 :
L’écart entre les rendements des Notes à 10ans et à 2 ans est redescendu lui aussi sous la barre critique des 250 points de base,
Document 5 :
Les gens de la Fed auront donc réussi à casser le cycle infernal qu’ils provoquaient auparavant par leur politique monétaire,
Document 6 :
Le désordre dans la zone euro peut perdurer, voire s’accentuer car l’Amérique gardera son leadership sur le monde, la vieille Europe s’étant sabordée elle-même.
Tout est simple.
Fondamentaux sains aux États-Unis ?! Comment des taux à 0 et des QE pendant autant d’années peuvent-ils laisser des fondamentaux sains ?
Naïvement peut-être, je crois que des fondamentaux sains, c’est une économie dirigée par les consommateurs, sans manipulation de prix par les pouvoirs publics, sans renflouement de qui que ce soit. Bref, c’est laisser faire la destruction créatrice. Tout le contraire de ce qui se passe aux États-Unis…
On ne sait plus trop si les banques françaises continuent à acheter en masse la dette souveraine française car l’Agence France Trésor sort cette statistique de façon très erratique … C’est fort pratique !
http://www.aft.gouv.fr/rubriques/qui-detient-la-dette-de-l-etat-_163.html