Certaines personnes qui lisent mes articles ont manifestement des difficultés à les assimiler globalement, c’est-à-dire, à en faire une synthèse et à en tirer des conclusions justes, ce qui est l’objet de cette présente mise au point…
Après une première partie classique replaçant l’€-crise dans un cadre historique et théorique, j’aborderai les aspects plus techniques, monétaristes et financiers, qui sont moins bien connus.
[Cette synthèse étant finalement assez longue, je mets en ligne ici la seule première partie]
1° partie : €-crash et théories économiques
1.1.1. Au point de départ des grands problèmes actuels se trouve cette idée née dans la tête de dirigeants européens de constituer les Etats-Unis d’Europe, c’est-à-dire une nation pouvant rivaliser avec les Etats-Unis d’Amérique et pour atteindre cet objectif, ils ont considéré que la meilleure solution consistait d’abord à adopter une monnaie unique dans les pays européens.
1.1.2. Il s’agissait là d’une erreur monumentale, d’abord au niveau politique, car l’Europe n’est pas une nation mais un continent constitué de nations, c’est-à-dire de territoires sur lesquels vivent des peuples, c’est-à-dire des personnes qui ont la volonté de vivre ensemble parce qu’elles partagent une même culture (au sens large, anglo-saxon) issue en grande partie d’un long passé commun.
1.1.3. Ensuite, il s’agissait là d’une erreur monumentale au niveau économique, car ces nations, indépendantes et souveraines avaient des niveaux et des gains de productivité différents (les uns des autres), donc logiquement des monnaies qui leur étaient propres, dont les parités variaient en fonction de la comparaison de leurs performances globales, ce qui leur permettait d’atteindre leur potentiel optimal de croissance.
L’adoption d’une monnaie unique dans une telle zone ne peut qu’être létale à terme pour tout monétariste normalement constitué.
Ce sont là deux points bien connus.
1.2.1. Face à ce projet de constituer les Etats-Unis d’Europe, les Américains, c’est-à-dire les dirigeants économiques et politiques qui défendent les intérêts des Etats-Unis, auraient dû réagir logiquement en tentant de le saborder de façon à conserver leur leadership sur le monde libre.
Or il n’en a rien été.
Au contraire même : ils ont encouragé les Européens dans cette voie !
Ainsi par exemple, Alan Greenspan se félicitait de la possibilité d’avoir à l’avenir un marché de bons du Trésor de la zone euro (de grande ampleur) pouvant faire une concurrence saine à ceux des Treasuries.
Ces réactions paradoxales des Américains auraient dû susciter la méfiance des Européens.
En effet, ces dirigeants américains savaient parfaitement qu’en cas d’adoption d’une monnaie unique concernant un grand nombre de pays européens, une création monétaire létale à terme coulerait ces adversaires performants que sont beaucoup d’entreprises européennes.
Ils ont donc gentiment poussé à la faute les idiots utiles qu’auront été les dirigeants de la future zone euro.
1.2.2. Moins bien connue encore a été l’expérience allemande en grandeur nature qu’aura été l’adoption d’une monnaie unique dans deux entités économiques dont les niveaux et les gains de productivité étaient très différents, à savoir l’Anschluß de l’Allemagne de l’Est par l’Allemagne de l’Ouest.
En effet, Helmut Kohl a suivi les conseils des dirigeants des entreprises des Länder de l’Ouest (et non ceux de Karl Otto Pöhl) qui avaient bien compris qu’en imposant une monnaie unique dans l’Allemagne réunifiée, ils allaient pouvoir récupérer dans des conditions très avantageuses les rares entreprises rentables de l’Est et surtout une main d’œuvre docile acceptant de très bas salaires, en particulier ceux qui étaient issus des réformes Hartz.
Après cette expérience réussie, les dirigeants allemands l’ont transposée au niveau supérieur de façon à créer l’€mpire germanique là aussi pour récupérer dans des conditions très avantageuses les entreprises rentables de ces cochons de pays du Club Med et surtout une main d’œuvre docile acceptant de très bas salaires pour les entreprises situées en Allemagne.
Cerise sur le gâteau : les entreprises allemandes bénéficient en outre d’une monnaie sous-évaluée grâce à ces idiots vraiment très utiles qu’auront été les dirigeants de ces cochons de pays du Club Med.
1.3.1. Par ailleurs, Benoît l’éCœuré a donné récemment un argument économique a priori logique à la constitution d’une nation européenne en rappelant que la croissance n’est jamais uniforme dans un pays.
En effet, généralement, certaines régions sont en expansion pendant un certain temps, puis en récession, et inversement, du fait de l’évolution des techniques et du système productif.
Ainsi par exemple, le Michigan industriel qui était prospère au XIX° et encore au début du XX° siècle périclite depuis des décennies alors que d’autres Etats fédérés sont en expansion comme la Californie par exemple.
Dès lors, les partisans de cette nation européenne considèrent qu’il est normal que les Grecs quittent leur Etat pour vivre et travailler dans un autre Etat en expansion, en Allemagne en l’occurrence.
Il s’agit là une fois de plus d’une erreur monumentale sur le plan économique, politique et humain car les Grecs sont des Grecs vivant en Grèce et non pas des Européens apatrides déplaçables comme des pions.
Il est étonnant que les petits Suisses soient les seuls en Europe continentale à continuer de réagir correctement et sainement face à ce projet contre nature de constitution des Etats-Unis d’Europe.
1.3.2. Ce projet de constitution des Etats-Unis d’Europe n’est pas le résultat de l’application inéluctable et indispensable du capitalisme libéral mondialiste (comme veut le faire croire la propagande de ses partisans) mais d’un socialisme internationaliste qui est encouragé et subventionné par des multimilliardaires qui prônent dans leur seul intérêt l’ouverture des marchés et des frontières.
Le capitalisme libéral n’est pas le système du laisser-faire laisser-passer sans limites, au détriment d’une partie importante de la population comme l’a fort bien compris le Donald.
Le but du capitalisme libéral est d’assurer la Richesse des Nations, c’est-à-dire de leurs habitants, dans leurs nations respectives, en laissant faire la main invisible du marché, mais en l’orientant et en la contenant par des lois et des règlements qui doivent être respectés impérativement.
1.4. Conclusion : l’euro système est de toute façon condamné à éclater.
La question qui se pose alors est la suivante : quand ?
La réponse est donnée par les marchés, c’est-à-dire par quelques indicateurs monétaires et financiers.
[Dans une seconde partie à venir prochainement…]
Bonsoir Mr Chevallier,
Faisant partie de ces lecteurs de votre blog ayant quelques difficultés à tout mettre en place et à comprendre quelles seront les conséquences de l’€-crash, je vous adresse un grand merci pour cette analyse et attends avec impatience la suite !
Bien cordialement
Jeff.
la fed a réduit son bilan à 22% du PIB env, alors que la BCE ne cesse d’augmenter son bilan qui dépasse les 40% du PIB de la zone euro, et tant que l’explosion de la zone euro sera perçu comme possible , pas d’inflation, BCE condamné à faire de la planche à billet….. LE serpent se mord la queue, la bouffe, et la digèrera jamais …. Il est con le serpent européen, il a cru que parce que le serpent US se faisait une petite saignée, il mangerait mieux en bouffant sa queue.. Le boeuf c’est cru trop fort 😉 maintenant les ours vont lui expliquer le sens de la vie à l’euro. retour 1,07 sur biseau de rétrécissement ascendant en hebdo, c’est possible si on casse le biseau….
Et hate de lire la suite !!! vous me laissez sur ma faim ou ma fin 😀 Ai je bien fait de mettre 10% de mon capital en suisse ? 😀 pas la peine de réponse 😉
Pour le 1.1.1 je vois les choses autrement :
L’idée de l’union européenne a germé dans l’esprit des américains pour transformer leur victoire à l’issue de la seconde guerre mondiale, maintenir leur influence sur les pays de le bloc de l’ouest et combattre le bloc de l’est sous influence soviétique. Les US ont aussi remporté la guerre froide, le résultat étant que l’union européenne a aujourd’hui intégré l’europe de l’est.
L’union européenne n’est qu’un outil pour étendre la domination américaine au continent européenne. Le dernier pays tombé sous l’influence occidentale est l’ukraine.
Pour ceux qui doutent de cette vision des choses, je vous invite à lire le Grand Echiquier de Zbigniew Brzeziński, stratège américain, qui décrit la stratégie de domination de l’empire américain sur le monde.
Une fois qu’on a pris conscience de cela, on fait une différente lecture du rôle des institutions européennes à commencer par la BCE sachant que son président actuel est un ancien dirigeant de Goldman Sachs. En fait, on se rend compte que les dirigeants des institutions européennes sont tous convertis à la politique étrangère de Washington.
L’union européenne et la monnaie unique ne sont pas des erreurs ou des projets manqués dès lors qu’on les perçoit comme des outils de domination et d’asservissement des nations européennes à l’empire américain.
L’erreur de l’empire c’est peut-être d’avoir pensé que l’euro serait viable mais vue la manière dont il est conçu, on peut se demander si l’euro crash n’était pas aussi programmé pour terminer le travail…
L’avenir nous le dira bientôt.
Ceci dit M. Chevallier, vos analyses sont la meilleure grille de lecture que j’ai pu trouver pour anticiper la prochaine crise et le désordre à venir en Europe.
Merci à vous.
Je soutiens cette vision des choses
François Asselineau démontre sans ambiguïté cette stratégie de domination US sur le continent européen.
Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde.
@ G & S… Oui François Asse, c’est foudroyant !!! Le mal viens forcément de l’extérieur… Et coup de la paille et la poutre… Avec votre « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde », vous me provoquer… Je transfert donc ici l’analyse que je viens de faire… au bon soin du sieur Chevallier…
Titre : La passion du Christ selon un fou
Heu.. ne pas oublier la fin : La passion du Christ selon un foudroyé 42 ans après !
Pour la première fois, 42 ans après avoir été foudroyé par la grâce en 1975, j’ai abordé Pâques avec cette idée que mettre en avant le sacrifice du fils était une imbécilité qui tarissait le renouvelement du monde, cela au profit du statu quo, de l’establisment.
Comment comprendre dans ce cas la passion du Christ ?
Etre foudroyé par l’éclair de Zeus, cela ne pardonnes pas, tout est grillé. Faire état de « grâce » semble donc paradoxal. Oui mais c’est parce que dans le même temps, il y a comme un état de grâce, d’ineffable plénitude lumineuse. Or tout se passe ensuite comme si rien ne poussait, comme si le cerveau touché par cette « grâce » avait été grillé. Vous en connaissez vous des victimes de NDE qui ont ensuite brillé pour quoi que ce soit ?
Essayons de faire exception !
Donc nous avons LE Fils de Dieu, issue d’une Vierge Marie, lequel doit vivre la Passion christique avant de ressusciter.
Le Fils serait né par Immaculée Conception d’une mère ensuite qualifiée d’Immaculée Conception.
Soit le modèle qui consiste à considérer une Unité Primodiale de nature délocalisée, c’est à dire non inscrite dans notre système espace-temps.
Cette Unité, véritable unité est par conséquent inviolable et insécable. On peut l’imaginer représentée par un invisible paquet de cartes encore dans leur boite. C’est à la fois TOUT et RIEN (il n’y a pas de jeu).
Cette Unité accepte alors de se SACRIFIER, libérant un flux Immaculée Conception, flux (dedans la 55ième carte qui n’est pas carte à jouer, seulement carte en trop) dont l’écartement permet un reste qui alors a du jeu, lui-même flux dit jeu de 52 cartes.
Autrement dit l’on est là face à l’iconographie de la Vierge et l’Enfant, tous les deux flux Immaculées conceptions, l’enfant venant après (épi). Ainsi la notion d’Epi de la Vierge ici représenté par un flux de 52 cartes dont la structure fait strictement écho au code phonétique positionnel de Jean Camion : « A l’Origine était la Parole, et la Parole s’est faite chair ».
C’est d’ailleurs la structure de ce code phonétique positionnel qui m’a fait mettre en avant le jeu de 52 cartes.
Nous avons donc le Fils, Fils sur lequel l’Eglise a collé une Passion dites Christique. Quésako ?
Mettre en avant le sacrifice du Fils, c’est mettre en avant un modèle qui ne peut conduire qu’à l’anéantissement d’un pays qui croit à de tels balivernes. Cela ne peut être qu’encouragé par un empire occupant, ainsi l’empire Romain occupant la Gaule.
Avec Abraham, le Fils n’est pas sacrifié, ce geste est transféré sur un mouton. Mettre en avant le sacrifice du Fils apparaît alors comme une régression, Fils ne pouvant plus alors être acteur de l’indispensable renouvellement du monde. Le statu quo de l’occupation romaine de perdurer jusqu’à nos jours, l’EthNArchie ayant été remplacée par l’ENA.
Personnellement, je suis absolument contre cette notion de sacrifice du fils. Père d’un enfant né-décédé, j’ai encore les larmes à son évocation. Père d’enfants dont on m’a interdit toute relation, j’en veux à mort à cette Justice Française d’une administration d’occupation par l’intérieur. Heureusement que Henri Laborit a dit l’éloge de la fuite… J’ai pu m’enfuir de cette France scélérate, fille aînée d’une Eglise qui met en avant le sacrifice du Fils, et me retrouver à nouveau avec des enfants.
Devoir alors comprendre ce qu’est véritablement cette Passion du Christ. Et c’est en cette nuit du 4 avril 2018 que j’ai compris.
Nous avons cette relation trinitaire : Père-Fils & Saint Esprit.
Il faut la comprendre Fils intégrant le Père (Unité Primordiale) ET son Saint Sacrifice, le Fils alors de revivre les affres du sacrifice du Père, sacrifice ayant permis le Fils, le Fils ensuite d’intégrer le Père et son Saint Sacrifice.
Voilà, c’est tout simple à comprendre. Qu’ensuite on parle de sacrifice du Fils… voulu par le Père, Père dans ce cas horrible, cela est une aberration qui ne peut être qu’entretenue par une force d’occupation étrangère à la vie et à son renouvellement. Que le monde porte des mauvais pères adeptes du sacrifice des fils source de véritable renouvellement, c’est une évidence, fatalement l’establishment voulant faire perdurer le statu quo.
Bonne réflexion !
Et à part ça ?
L’eau est bonne ?
Bonjour M. Chevallier,
Charles Dereeper qui lit vos articles (mais ne le dit pas) parle du spread de taux 10y-2y. Qu’est ce que vous pensez de ce qu’il dit sur les taux réels négatifs?
http://www.objectifeco.com/bourse/analyse-fondamentale/approche-valeur/y-a-t-il-deja-eu-des-krachs-boursiers-avec-des-taux-d-interets-reels-negatifs.html