€-crise, l’UE, la BCE et la Grèce

La BCE aurait décidé jeudi dernier 26 juillet de prêter 4 milliards d’euros supplémentaires à l’Etat Grec pour qu’il ne tombe pas en faillite tout de suite car il n’y a plus d’argent dans les caisses publiques d’après des informations publiées par Die Welt.

Des dépêches publiées dans la presse avant les dernières élections législatives grecques avaient précisé que l’Etat grec serait en défaut de paiement aux alentours du 20 juillet. Une quinzaine de jours auraient donc été gagnés avant cette échéance fatale.

Notre ami le docteur Bernard Trémeau a eu parfaitement raison de relever que l’euro-système fonctionne comme celui de Bretton Woods. Ainsi par exemple, les gouvernements français annonçaient toujours que tout allait bien en cherchant à camoufler tant bien que mal les données critiques et qu’il n’y aurait pas de dévaluation avant de… dévaluer peu de temps plus tard.
La nomenklatura €-zonarde se comporte exactement comme les autorités des pays à monnaies faibles dans le système de Bretton Woods : certaines informations importantes ne sont pas publiées et les règlements sont interprétés d’une façon contestable.

Ainsi, l’article 17 de la 7° partie du protocole 4 du chapitre III du traité de l’UE précise que la BCE peut parfaitement bien prêter à des organismes publics et privés (à condition de prendre des titres en garantie) et intervenir sur les marchés (en achetant et vendant des titres),

Document 1 :

(Cliquer sur les documents pour les agrandir)
Le problème est que la BCE accepte en contrepartie des mauvais bons du Trésor grec qui ne valent rien, ou plus précisément qui ne vaudront plus rien quand elle aura fait faillite.

Le plus drôle est que l’article 10-2 du même protocole précise que les décisions de la BCE sont prises à la majorité des 2/3 de ses membres votants et surtout que 4 seulement des 5 plus grands pays doivent avoir chacun un droit de vote !

Document 2 :

Cette dernière disposition n’est manifestement pas respectée et curieusement personne n’en parle !

Dans ces conditions, il est bien évident que le patron de la Buba ne peut qu’être mis en minorité.

Bien entendu, la BCE n’a pas le droit d’accorder des découverts à qui que ce soit (car ce serait alors de la pure création monétaire) ce qui est précisé dans l’article 123 de la 3° partie du titre VIII du chapitre 1 du traité,

Document 3 :

La nomenklatura de l’€URSS est prête à tout pour jouer la montre et retarder les échéances fatales, exactement comme le fit celle de l’URSS.

Cliquer ici pour lire le traité de l’UE. Je remercie Bruno Arfeuille qui a donné ce lien très utile.
Cliquer ici pour lire un article de Die Welt à ce sujet.

4 réflexions sur “€-crise, l’UE, la BCE et la Grèce”

  1. ALORS LA? BRAVO !, au Dr Trémeau ( que je lis chaque semaine ) et à vous JP, pour ce décryptage des €-textes.
    Ainsi l’on sait maintenant comment ces marioles gagnent du temps, tout en paradant….
    S’ils ont écrit de tels dispositions, c’est qu’ils savaient où leurs fantasmes risquaient de les conduire.
    C’est……. du « poker maison » !.
    Maintenant on a une idée de quelles peuvent-être les « Anonymes Administrations » que l’on retrouve dans les bilans de la BCE.
    A cette lumière, celà explique le culot du mariole au regard des cris de la Buba.
    L’€-zone est en guerre contre elle-même.
    Attendons la suite ! ….

  2. Les gouvernements se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait. Les grandes compagnies d’assurance se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait. Les grandes banques se préparent à la dislocation de la zone euro : ça, on le savait.

    Nous venons d’apprendre que les compagnies aériennes se préparent à la dislocation de la zone euro, elles-aussi.

    Et nous venons d’apprendre que les compagnies pétrolières se préparent à la dislocation de la zone euro, elles-aussi.

    Conclusion : en zone euro, les acteurs politiques et les acteurs économiques se préparent tous à la dislocation de la zone euro.

    IAG prête à une sortie de l’Espagne.

    Le groupe International Airlines Group (IAG), qui réunit la compagnie aérienne britannique British Airways et l’espagnole Iberia, a reconnu se préparer à l’éventualité d’une sortie de l’Espagne de la zone euro.

    « Vu notre présence dans ce pays, et notre exposition en zone euro de façon générale, nous avons réfléchi à la manière de réagir en cas de dislocation de la zone euro », a expliqué le directeur exécutif du groupe, Willie Walsh, vendredi lors de la présentation des résultats d’IAG, cité par The Telegraph.

    Un groupe de travail « Sortie de l’Espagne de la zone euro » a été mis en place il y a quelques temps avec l’aide de conseillers extérieurs.

    Ses travaux ont « très bien avancé », a précisé Willie Walsh.

    Résultat, le groupe IAG a réduit son exposition aux établissements financiers espagnols de 27% à 3% en six mois.

    Il serait « surprenant » que les autres grandes compagnies qui opèrent en Europe n’aient pas des plans d’urgence similaires, a estimé Willie Walsh.

    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/2012/08/04/97002-20120804FILWWW00357-iag-prete-a-une-sortie-de-l-espagne.php

    Le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell préfère retirer des fonds des banques européennes à cause des risques associés à la crise de la dette en zone euro, a indiqué l’un de ses dirigeants.

    « Nous n’avons plus la même volonté de prendre des risques de crédit en Europe », a expliqué le directeur financier Simon Henry au journal The Times paru lundi.

    Shell préfère ainsi déposer ses 15 milliards de dollars de liquidités sur des comptes américains ou les transformer en bons du Trésor américains, poursuit le responsable, selon des propos rapportés par le quotidien britannique.

    Le groupe basé à La Haye est certes contraint de garder des liquidités en Europe pour y financer ses opérations mais préfère ainsi en laisser l’essentiel ailleurs pour éviter les risques associés à la crise en zone euro.

    « Nous faisons une différence entre les différents risques de crédit » en Europe, a toutefois précisé M. Henry, alors qu’on lui demandait s’il considérait de la même manière l’Allemagne et les pays les plus fragiles du sud du continent.

    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00458922-shell-retire-des-fonds-des-banques-europeennes-a-cause-de-la-crise-350797.php

  3. M. Chevallier,
    Fort de cet article très intéressant et la hausse des marchés en témoigne, ne pensez-vous pas que la monétisation de la dette de l’europe est une cause déjà entendue dans les “milieux autorisés”, et quelle sera le coeur du dispositif de sauvetage de l’Europe.
    Bref que tout cela n’est qu’un jeu de dupes?

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