Fed, QE, BCE, ses Marioles et monétarisme

Depuis que le Mariole de la BCE a laissé entendre vendredi dernier que la BCE était sur le point de racheter des junk bonds de ces cochons de pays du Club Med, leur demande a bondi, ce qui fait plonger leurs rendements à des plus bas historiques, ce matin (mercredi 27 août) encore, d’après les chiffres publiés par l’AFP,

Document 1 :

Il s’agit là d’une erreur car les caractéristiques de la BCE et de la zone euro sont totalement différentes de celles de la Fed et des Etats-Unis…

En effet, les entreprises américaines ont des trésoreries considérables provenant des bénéfices qu’elles ont réalisés au cours de ces dernières années après l’assainissement provoqué par le bombardier furtif B-2.
Elles ont donc été obligées de les placer auprès de la Fed qui à son tour a été obligée… d’en faire quelque chose : en fait, elle a racheté de grosses quantité de bons du Trésor et de titres hypothécaires, ce qui a eu pour conséquence de faire circuler cet argent et de contribuer à faire baisser les taux, comme je l’ai expliqué à maintes reprises précédemment.

Dans ce processus, il n’y a donc pas eu de création monétaire mais de la circulation monétaire impulsée par la Fed, ce qui a contribué à faire repartir la croissance du PIB sur des bases saines sans inflation.

Il n’en est pas du tout de même dans la zone euro. En effet, les entreprises sont généralement exsangues, avec une trésorerie réduite au minimum, au bord de la faillite pour un grand nombre d’entre elles, surtout en France.
Dans une telle situation, la BCE ne dispose pas de réserves comme la Fed. Elle ne peut donc pas faire circuler de l’argent gagné, c’est-à-dire mener une politique monétaire sainement proactive.

Coincés sont les Marioles, qui ont déjà répété qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose pour faire repartir la croissance dans leur zone : ce sont les gouvernements qui doivent assainir la situation dans leur propre pays en arrêtant de distribuer de l’argent non gagné.
Politiquement, c’est difficile de mener une politique économique orthodoxe et a priori plus facile d’être laxiste et démagogique.

Comme précédemment, la nomenklatura bancaire franchouillarde fait tout ce qu’il est possible de faire pour contenir l’écart entre les rendements des mauvais bons du Trésor à 10 ans et ceux du Bund,

Document 2 :

Les autres cochons de pays du Club Med sont eux-aussi dans une mauvaise situation, comme l’Italie,

Document 3 :

Tout est simple, à condition d’avoir un minimum de culture monétariste.
Pour l’instant, tout va bien.

8 réflexions sur “Fed, QE, BCE, ses Marioles et monétarisme”

  1. Je me demande s’il ne serait pas assez facile, pour les pays européens, infiniment moins endettés que l’Etat Fédéral aux USA actuellement, de renforcer la trésorerie des entreprises européennes, juste en diminuant drastiquement l’IS ?

  2. Record historique battu.

    Chômage en juillet 2014 : catégories A, B, C, D, E :

    France métropolitaine :

    5 747 300 inscrits à Pôle Emploi.

    France entière (y compris l’outre-mer) :

    6 080 200 inscrits à Pôle Emploi.

    C’est un record historique.

    Variation sur un mois : + 0,5 %.

    Variation sur un an : + 5,2 %.

    http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/PI-Mensuelle-PPBVN18.pdf

    Vous vous rappelez toutes les belles promesses au moment du référendum sur le traité de Maastricht ?

    – « Si le traité de Maastricht était en application, finalement la Communauté européenne connaîtrait une croissance économique plus forte, donc un emploi amélioré. » (Valéry Giscard d’Estaing, 30 juillet 1992, RTL)

    – « L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage. En s’appuyant sur un marché de 340 millions de consommateurs, le plus grand du monde ; sur une monnaie unique, la plus forte du monde ; sur un système de sécurité sociale, le plus protecteur du monde, les entreprises pourront se développer et créer des emplois. » (Michel Sapin, 2 août 1992, Le Journal du Dimanche)

    – « Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, 27 août 1992, Ouest-France)

    – « Les droits sociaux resteront les mêmes – on conservera la Sécurité sociale –, l’Europe va tirer le progrès vers le haut. » (Pierre Bérégovoy, 30 août 1992, Antenne 2)

    – « Pour la France, l’Union Economique et Monétaire, c’est la voie royale pour lutter contre le chômage. » (Michel Sapin, 11 septembre 1992, France Inter)

    – « C’est principalement peut-être sur l’Europe sociale qu’on entend un certain nombre de contrevérités. Et ceux qui ont le plus à gagner de l’Europe sociale, notamment les ouvriers et les employés, sont peut-être les plus inquiets sur ces contrevérités. Comment peut-on dire que l’Europe sera moins sociale demain qu’aujourd’hui ? Alors que ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry, 12 septembre 1992, discours à Béthune)

    – « Si aujourd’hui la banque centrale européenne existait, il est clair que les taux d’intérêt seraient moins élevés en Europe et donc que le chômage y serait moins grave. » (Jean Boissonnat, 15 septembre 1992, La Croix)

  3. En complément du commentaire de BA,on a 2,3 millions de chômeurs supplémentaires toutes catégories depuis le point bas atteint au printemps 2008. Environ 60% sous Sarkozy et 40% sous Hollande.
    Si l’on regarde le PIB, c’est environ 10G€ d’activité privée qui ont été détruits chaque année depuis 2008. Le PIB stagne grâce à la progression continue des dépenses (un peu plus de 52% en 2007, vraisemblablement 58% cette année).

    Bravo à l’UMP, au PS, aux énarques et à tous ceux qui nous gouvernent!

  4. euh… Depuis quand les entreprises américaines ont-elles un compte auprès de la FED ?

    La Fed achète des obligations aux banques (a l’actif du bilan de la Fed) et crédite le compte de ces mêmes banques du même montant par un simple jeu d’écriture (au passif de la banque centrale) -> il y a donc bien création massive de monnaie banque centrale avec laquelle les banques peuvent faire joujou sur les marchés.

    Ce qui est en revanche probablement vrai , c’est que les banques commerciales crées peu de monnaie scripturale circulante via du crédit aux agents non financiers d’ou l’absence d’inflation.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.