France agrégats monétaires (octobre 2015)

Le manque de culture monétariste des gens de la Banque de France est tel qu’ils ne disposaient même pas de séries longues sur les agrégats monétaires.
C’est la BCE qui les a obligés à en établir depuis peu de temps, mais dans un certain désordre : les séries commencent en 1970, 1977 et 1980 selon les agrégats !

Document 1 :

L’augmentation de M1 est considérable : 14,3 % d’une année sur l’autre depuis le mois de mai 2014 !

Document 2 :

Comme la croissance du PIB nominal est de l’ordre de 2 %

Document 3 :

l’augmentation de la part de M1 par rapport au PIB annuel est considérable : elle atteint 42,2 % alors qu’elle aurait dû baisser en tendant vers 17 % (du PIB) comme aux Etats-Unis,

Document 4 :

Ainsi, ce sont 600 milliards d’euros qui sont en trop dans les portefeuilles et sur les comptes bancaires des Français alors qu’ils auraient dû se trouver pour leur plus grande partie dans les trésoreries des entreprises, c’est-à-dire dans M3-M2,

Document 5 :

L’agrégat M3-M2, qui correspond globalement aux trésoreries des entreprises, reste au même niveau qu’il avait atteint dans les années 90 avant l’adoption de l’euro…

Document 6 :

… ce qui correspond à une baisse importante de cet agrégat par rapport au PIB,

Document 7 :

Avant l’adoption de l’euro, la structure des agrégats de la France était proche de celle des Etats-Unis mais par la suite les évolutions ont considérablement divergé,

Document 8 :

Une des conséquences déjà visibles de cette mauvaise structure des agrégats est que les Français désépargnent depuis le début de l’année 2015,

Document 9 :

Globalement, la masse monétaire M3 continue à augmenter malgré la divergence de l’évolution des agrégats…

Document 10 :

de l’ordre de 4 % d’une année sur l’autre…

Document 11 :

… si bien que la part de M3 par rapport au PIB annuel atteint des sommets, comme avant les grandes turbulences financières de 2008,

Document 12 :

L’analyse de l’évolution des agrégats monétaires est fondamentale pour tout monétariste.

C’est la raison pour laquelle le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a décidé tout seul, juste avant de prendre ses fonctions en tant que président de la Fed, d’arrêter la publication des chiffres de M3 pour que personne ne puisse déceler le développement de l’hypertrophie monétaire en M3-M2 qui n’est visible que sur les séries d’autres nations comme celles de la zone euro.

Ainsi, les gens de la Fed ont pu piloter en toute quiétude les turbulences financières qui en ont été la conséquence pour restaurer de bons fondamentaux… mais aux Etats-Unis.

Hypertrophie de la masse monétaire, création monétaire, structure totalement hors normes des agrégats, banques qui ne respectent pas les règles prudentielles d’endettement, la zone euro et ses pays membres sont dans une situation qui conduit dans l’inconnu car il n’y a pas d’antériorité à de tels désordres.

8 réflexions sur “France agrégats monétaires (octobre 2015)”

  1. Pour rajouter de l’eau à votre moulin, 25 % des entreprises en faillite en France, le sont pour crise de liquidité même si vos raisonnements semblent pas aussi simples que vous le prétendiez en tout cas pour quelqu’un n’ayant pas de « culture monétariste ».

    Je me pose la question, de que faire de mon épargne.

    Si les « Marioles » de la BCE mettent les taux à 0, faisant gonfler une bulle sur les marchés actions et obligations, il faut être sot pour acheter des actions dans un marché survalorisé et des obligations offrant très peu de rendements d’Etats en quasi faillite.

    Que faire ? Conserver l’argent sur mon compte.

    Résultat, au lieu de voir l’épargne se retrouver dans les entreprises, il reste sur les dépôts (M1), les entreprises n’ayant plus accès aux liquidités, le système financier se grippe et l’argent ne circule plus ?

    Ya bon M. le Professeur ?

    Je comprends qu’étudier le « sang de l’économie » en l’occurrence la monnaie est primordiale, cela dit n’y a-t-il pas d’autres outils d’analyse économique des fondamentaux à prendre en compte ? Ou une prise de sang suffit pour tout diagnostiquer ?

  2. Donc il y a la place pour le reste …

    Je connais un indépendant qui me dit que son principal problème, c’est des milliers d’€ arriérés de paiement de clients en difficulté.

    A vrai dire, si une banque centrale est censée être « prêteuse en dernier ressort », normalement elle achèteraient aux banques qui achèteraient aux agents économiques les arriérés de paiement pour que chacun puisse payer l’autre, c’est d’ailleurs le but des QE de la Fed en rachetant les emprunts immobiliers subprimes, mais cela ne risque pas de trop dégrader les bilans des banques centrales ?

  3. Si je comprends bien les usa pratique le darwinisme économique à une échèle mondiale mais il ne faut jamais oublier que dans un monde ou pas mal de puissance possède aujourd’hui l’armes nucléaires tous ceci peut ce terminer très mal pour tous le monde , bien des empires puissant croyant touché les cieux se sont déjà effondrer mais heureusement à leur l’époque leur technologie étais limiter à épée et plus tard à la poudre de canon

  4. Bonjour,

    Merci Monsieur Chevalier pour toutes vos informations .

    Pourriez-vous regarder de plus près la santé de ING ? ,

    Merci Beaucoup.

    Je vous salue depuis Madrid
    Marian

  5. Finalement, vous êtes un communiste qui s’ignore, Monsieur Chevallier.
    Ces 600 milliards en trop, il suffit de les ponctionner…
    C’est prévu…
    Tout est simple…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.