La BCE et les banques : corrigé de l’interro

D’après une étude internationale récente, 60 % de Français sont incapables de répondre à la 1° question ! Dans l’ensemble, les réponses ont été plutôt bonnes bien que parfois un peu floues.

A priori, les banques qui ont emprunté 1 163 milliards d’euros à 1 % et qui ont pu en grande partie reporter cet argent chaque soir à la BCE ont perdu évidemment 11,63 milliards sur une année pleine dans cette opération et ce sera 10,26 milliards lorsqu’elles auront remboursé 137 milliards prochainement, toutes choses égales par ailleurs (1 163 – 137 = 1 026).

Conclusion des Marioles de la BCE : tout va bien ! L’euro est une monnaie forte, l’Amérique est au bord du gouffre !

Non ! Nuls les Marioles !

Il manquait 218 milliards d’euros pour que les banques aient une position globalement neutre vis-à-vis de la BCE le 18 janvier (1 163 – 945 = 218). Des banques auraient donc en être déclarées en faillite sans l’intervention de la BCE qui les maintient en survie pour éviter un tsunami bancaire dans sa zone.

Les fondamentaux bancaires ne sont donc pas bons, ce qui n’est pas une surprise : par ces opérations de prêts gigantesques portant sur plus de 1 000 milliard d’euros, la BCE se substitue au marché interbancaire qui ne fonctionne plus depuis un certain temps, cf. mes articles à ce sujet.

Le problème est alors le suivant : comment la BCE peut-elle boucler son bilan (celui de sa zone plus précisément) ?

Personne n’a soulevé ce problème.

Il a été résolu pendant quelques semaines par les Marioles de la BCE en demandant à certains établissements publics d’emprunter auprès d’investisseurs, dont certains sont étrangers, cf. là aussi mes analyses sur les mystérieuses administrations publiques si généreuses.

Angela a dû se fâcher : cette pompe à phynances a été stoppée.

Les Marioles ont donc été obligés d’emprunter des sous auprès de non-résidents pour combler les trous : 186 milliards d’euros comptabilisés dans la rubrique 6 du passif,


Tout est pourtant simple…

9 réflexions sur “La BCE et les banques : corrigé de l’interro”

  1. Banques : Berenberg fuit BNP, SocGen et Crédit Agricole 29/01/2013 10:02

    Manifestement, Berenberg n’apprécie guère les banques françaises. Dans une étude publiée ce matin, le bureau d’études entame le suivi des 3 principaux établissements hexagonaux à la vente, avec des objectifs de cours très faibles Les analystes en charge du secteur restent sceptiques sur les banques européennes dans leur ensemble, estimant qu’elles vont connaître une longue traversée du désert. Ils estiment également qu’il sera compliqué pour les régulateurs, les hommes politiques ou les dirigeants de changer quoi que ce soit à la situation actuelle, quoique cela ne soit pas impossible si des décisions sont prises suffisamment tôt sur l’orientation de l’activité.

    La théorie de base de Berenberg est que la rentabilité des banques va redevenir faible pour un moment. Hormis le boom des années 2000, que l’analyste ne voit pas se répéter, le rendement des capitaux propres des établissements européens sur les 40 dernières années ressortent en moyenne à 7% seulement. Compte tenu des pressions internes et externes, ce rendement devrait rester à bas niveau. Pour le bureau d’études, les banques qui tireront leur épingle du jeu seront celles qui auront su adapter leur modèle, alors que la plupart d’entre elles ne se sont pas encore engagées dans cette voie. Il cite Handelsbanken, HSBC, ING, KBC, Swedbank et UBS comme étant les gagnants potentiels de long terme, et les banques françaises et du sud de l’Europe comme étant les grandes perdantes.

    Pas étonnant, donc, que Berenberg entame le suivi de BNP Paribas avec une recommandation à la vente et une valorisation à 25 euros. L’analyste titre sur « une foi d’un autre temps dans les conglomérats et la croissance ». Il se dit à la fois préoccupé par la vision obsolète de la banque sur son secteur et par un manque de capitaux potentiel dans la banque de financement et d’investissement. L’État de l’économie française, qui fait face, selon les équipes de Berenberg, à des défis structurels importants, est un facteur négatif supplémentaire. La recommandation est également négative sur le Crédit Agricole , dont la valorisation est estimée à 3 euros par action. Les arguments développés pour BNP Paribas valent également pour la banque verte, selon l’analyste. Quant à la Société Générale , l’initiation de couverture aboutit là encore à une recommandation à la vente, assortie d’un objectif de cours de 16 euros. Berenberg estime que la banque affiche un bilan faible sur la plupart des indicateurs de son échelle destinée à mesurer les facteurs de succès d’un établissement sur le long terme. Le courtier indique que sa théorie sur les trois banques pourrait être invalidée si elles étaient en mesure d’améliorer rapidement leur position capitalistique, ce qui pourrait provenir de résultats meilleurs que prévu ou d’une décision stratégique d’abandonner la croissance de l’activité en réduisant la voilure en banque de financement et d’investissement.

    Les investisseurs accueillent cette analyse très pessimiste avec calme ce matin, même si les trois établissements concernés reculent légèrement sur le marché parisien.

  2. héfaillitos, dieu collé en retenue pour un zéro pointé...

    Merci pour le corrigé… qui synthétise parfaitement les conclusions de vos divers articles.

    On voit que la passion ne vous a pas quitté… mais malgré cela, on est toujours pas doués depuis la mort de de Gaulle.

    Effectivement je suis Hors sujet dès la première question… penser à chaque banque au lieu de voir les sommes globales engrangées par la BCE… C’était pourtant si simple.
    Donc le reste ne peut tenir la route… même si j’ai cherché les conséquences sur le marché interbancaire pour qui cela ne s’arrange pas.
    Un divin zéro pointé. Je m’en vais postuler à natixis…

    « D’après une étude internationale récente, 60 % de Français sont incapables de répondre à la 1° question ! » 🙂

    échantillon non représentatif.
    65 millions de français
    1000 au maximum vous lisent, le reste se fiant à la bonne parole des stratèges passant sur BFM
    20 ont tenté de répondre…
    personne n’y est parvenu.

    1. Euh sans trop faire d’auto-satisfaction mes réponses n’étaient pas trop mal me semble t-il…
      Quoi qu’il en soit bravo à M. Chevallier de « pimenter » vos articles en mettant nos méninges à contribution! Très bonne idée.

  3. Mardi 29 janvier 2013 :

    Italie : une banqueroute de Monte dei Paschi menacerait l’Europe.

    On savait que Monte dei Paschi, la grande banque de Sienne, la troisième d’Italie, était en difficultés. Mais ce n’est pas pour participer à un des somptueux diners donnés dans le superbe Palazzo Salimbeni par cette institution que Mario Draghi s’est envolé ce soir pour l’Italie. Mont de Piété créé en 1472 par les magistrats siennois, elle a pour principal actionnaire une fundazione aussi prestigieuse que peu transparente. AXA en est le troisième actionnaire avec plus de 3% du capital.

    C’est au chevet de cette institution systémiquement importante pour l’Europe et le monde bancaires que le Président de la BCE se rend, à en croire le Financial Times. Une réunion au sommet est en effet convoquée à Rome ce mardi. C’est que la faillite de la BMPS serait une catastrophe à plusieurs niveaux.

    Les conséquences d’une faillite pour les banques, pour l’Italie, et l’Europe seraient létales.

    • Elle entrainerait une faiblesse contagieuse des deux autres grandes banques italiennes, Unicredit et Intesa San Paolo, ainsi que du réseau de caisses d’épargne du pays. Ce faisant, elle menacerait l’ensemble du secteur bancaire européen à travers le marché interbancaire et provoquerait une crise de liquidité. Parmi elles, un montant substantiel prêté à 1% à 3 ans au début de 2012 par la Banque Centrale Européenne. Ancien Gouverneur de la Banca d’Italia, Mario Draghi connaît parfaitement les fils qui lient les institutions bancaires de son pays avec l’Europe et le reste du monde.

    • Une panique entrainerait un effondrement des obligations souveraines italiennes qui s’étaient améliorées suite à l’engagement pris par la BCE de soutenir l’Italie et l’Espagne. Cet engagement a rassuré, mais n’a pas encore été exécuté. Face à un risque de 2.000 milliards d’euros de titres du Tesoro italien, la BCE pourrait se trouver elle-même en difficulté, vu son bilan déjà largement surexposé en créances bancaires de l’Europe du Sud.

    • L’affaire ne s’arrêterait pas à l’Italie : la France serait aux premières loges, et en particulier BNP Paribas, qui détient la Banca Nazionale del Lavoro, elle-même la quatrième banque du pays et qui célèbre son centenaire en 2013. Qui plus est, on voit mal comment un effondrement de la dette italienne n’affecterait pas d’autres pays européens, relançant une spéculation contre les obligations souveraines.

    Ce scenario pourra-t-il être évité ?

    La BMPS a perdu 91% de sa capitalisation boursière en cinq ans. Elle est de 3 milliards d’euros pour des fonds propres de 17 milliards, soit moins de 20%. Son nouveau Président, Alessandro Profumo, ancien patron de la banque Unicredito, cherche désespérément un investisseur stratégique. On cite JP Morgan, Deutsche Bank ou Nomura.

    La Banca d’Italia a décidé samedi d’augmenter un prêt obligataire de sauvetage à 3,9 milliards d’euros. Ce prêt fait déjà hurler dans la péninsule. Mais la banque centrale n’a pas le choix.

    Les moyens de cette banque centrale et de la BCE permettront-ils d’endiguer une possible banqueroute ? Il faut le souhaiter. Même si l’on y arrive sans qu’une panique éclate, il ne faudra pas oublier que, malgré quelques mois de répit, l’Europe reste vulnérable à la faillite de l’une quelconque de ses grandes banques, surtout lorsqu’elle est située dans un pays qui a une dette publique de 120% du Produit Intérieur Brut. La combinaison d’une grave faiblesse bancaire dans un pays surendetté peut être létale.

    http://finance.blog.lemonde.fr/2013/01/28/italie-une-banqueroute-de-monte-dei-paschi-menacerait-leurope/

    Dette publique au troisième trimestre 2012 :

    1- Médaille d’or : la Grèce. Dette publique de 301,193 milliards d’euros, soit 152,6 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : l’Italie. Mario Monti laisse derrière lui une dette publique de 1995,143 milliards d’euros, soit 127,3 % du PIB. Mario Monti a fait la preuve de sa nullité. Mario Monti a fait la preuve de son incompétence.

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