Les mécanos de la Générale, 2° trimestre 2015

Les mécanos de la Générale ont publié leurs résultats pour ce dernier trimestre et ils avouent que leur ratio de levier est de… 3,8 % dans le cadre de la CRR/CRD IV (Capital Requirements Directive) !

Document 1 :

En fait, il s’agit a priori d’un ratio proche du ratio Core Tier 1 d’origine (c’est-à-dire du rapport des capitaux propres sur le total des dettes en pourcentage) qui correspond à son inverse, à savoir un leverage de 26,3 qui signifie que le total des dettes représente 26,3 fois le montant des véritables capitaux propres,

Les mécanos de la Générale publient (en annexe) un tableau détaillé qui permet de calculer le montant des véritables capitaux propres (comme je l’ai toujours écrit contrairement à eux) qui est obtenu en retranchant du montant des capitaux propres publiés (sans les minoritaires) les sommes correspondant aux titres dits hybrides (TSS, TSDI, coupons et dividende) et les écarts d’acquisitions (goodwill),

Document 2 :

De ce fait, il est maintenant possible de calculer le véritable leverage qui était de… 35,4 et son inverse le véritable ratio Core Tier 1 qui était de… 2,8 % en cette fin de dernier trimestre,

Document 3 :

Société Générale2014 Q22014 Q32014 Q42015 Q12015 Q2
1 Assets1 322,601 291,701 308,171 428,801 359,50
2 Equity53,35555,257,256,1
3 Deductions13,3141515,614,3
4 Goodwill4,34,34,34,44,4
5 Tangible eq35,736,735,837,237,4
6 Liabilities1 286,901 255,001 272,401 391,601 322,10
7 Leverage (µ)3634,235,537,435,4
8 Core Tier 1 (%)2,772,922,812,672,83

Sommes en milliards d’euros. [Noter le petit délire passager au 1° trimestre 2015 !]

Euh… Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32

Et un autre petit rappel : d’après les règles dites de Bâle I, les banques devaient avoir un leverage inférieur à 12,5 ou un ratio Core Tier 1, son inverse, supérieur à 8 %.

A la suite des turbulences financières de ces dernières années, ce bon vieux Greenspan a relevé ces exigences à un leverage inférieur à 10 correspondant à un ratio Core Tier 1 supérieur à 10 %, sans pondérer les actifs, comme le préconisent également la BRI, Axel Weber, la Fed, la Prudential Regulatory Authority du Royaume-Uni et la CRR/CRD IV.

Document 4 :

Pour respecter les règles prudentielles d’endettement préconisées par ce bon vieux Greenspan, il faudrait augmenter les capitaux propres de… 85 milliards d’euros ou diminuer le total des dettes de 950 milliards (par cessions d’actifs) !

Comme je l’ai déjà écrit, Les mécanos de la Générale confirment donc que mes calculs de l’été 2011 donnaient parfaitement bien une image fidèle de la réalité quand j’ai publié un ratio Core Tier 1 dans les 2 % alors qu’ils prétendaient à tort qu’il était de 9 % !
Comme je l’ai écrit précédemment, L’AMF m’a donc sanctionné totalement à tort alors que les mécanos de la Générale continuent à me donner finalement totalement raison !
En fait, ils commencent à essayer de comprendre les règles de gestion prudentielles d’endettement telles qu’elles vont être appliquées par l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) qui calcule, comme je l’ai toujours fait à juste titre, les montants des véritables capitaux propres sans les titres dits hybrides, ces Titres Super Subordonnés (TSS) et Titres Subordonnés à Durée Indéterminée (TSDI) que seuls les banksters franchouillards de nos Gos banques ont fait passer officiellement pour des capitaux propres alors que tout le monde partout dans le monde les considère comme des dettes, comme je l’ai toujours écrit.
Il est particulièrement grave de constater qu’une autorité officielle, l’AMF, de connivence avec ces banksters, puisse sanctionner à tort une personne (moi !) qui publie des études financière justes, en conformité avec les règles internationales, et qui dénonce ces irrégularités en France.
Il est particulièrement grave de constater que les gens de la Banque de France qui sont chargés de faire appliquer les règles internationales ne le font pas, sciemment, de connivence avec les banksters.
Il est particulièrement grave de constater que les mécanos de la Générale qui gèrent 1 300 milliards d’euros d’actifs n’ont toujours pas compris le mécanisme de gestion des règles prudentielles d’endettement bancaire.
Il est particulièrement grave de constater que tous les autres professionnels en France puissent être aussi incompétents, en particulier les bonimenteurs tels que les analystes financiers patentés de la Société Française des Analystes Financiers et tous les journaleux de tous les médias
.

Par ailleurs, les mécanos de la Générale ne donnent évidemment aucune information explicite sur les 33,5 milliards d’euros qu’ils empruntent à la Banque de France dans le cadre des Titres de Créances Négociables (TCN) en mettant en pension des titres comprenant les Certificats de Dépôt Négociables (CDN) en comptabilisant aussi les chiffres de Crédit du Nord qui fait partie du groupe des Mécanos…

Document 5 :

… et les Bons à Moyen Terme Négociables (BMTN),

Document 6 :

Heureusement, je suis le seul, à ma connaissance à faire de telles analyses.
Les règles comptables sont redoutables car, lorsqu’on sait décrypter correctement les comptes des bansters, il est toujours possible de savoir si tout se passe bien ou si quelque chose ne va pas quelque part dans leur banque.

Pour l’instant, tout va bien : pas de tsunami.
Tout est simple, enfin, presque.

Cliquer ici pour voir les résultats de la Générale de ce dernier trimestre.

2 réflexions sur “Les mécanos de la Générale, 2° trimestre 2015”

  1. Dans la mesure où les banques ont un accès open-bar aux fonds de la BCE, pourquoi se préoccuperaient elles de reconstituer leurs fonds propres et donc leur trésorerie ?
    Une entreprise normale serait morte depuis longtemps dans ces conditions. Quel entrepreneur n’a pas connu des difficultés de trésorerie et constaté l’impossibilité d’en obtenir aussi facilement et à si bas coût que ce que la BCE leur octroie ? c’est fou !
    Je vous remercie vraiment pour vos analyses positionnantes et (c’est incompréhensible) uniques et superbement ignorées par les média. Je comprends mieux « la crise de la presse papier » dont on parle tant : ils n’ont pas accès au net 😉
    Pour autant, il existe des économistes qui dénoncent les dérives de l’Euro depuis des lustres, comment se fait il qu’ils ne reprennent pas, quitte à les critiquer, vos analyses ?

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