Leverage des banques systémiques mondiales, 3° trimestre 2012

La liste des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (les SIFIs pour Systemically Important Financial Institutions) comprend maintenant Standard Chartered et BBVA Bilbao en remplacement de Lloyds Banking Group et de Commerzbank. Elles ont toutes publié leur bilan arrêté au dernier trimestre.

5 des 8 banques américaines respectent encore et toujours correctement les règles prudentielles d’endettement édictées par ce bon vieux Greenspan et la BRI dites de Bâle III, à savoir un multiple, mon µ, le leverage, inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 réel supérieur à 10 %, deux respectent Bâle II, Goldman Sachs restant la seule banque en dehors des règles,

Document 1 :

RankBanks 2012 Q3LiabilitiesEquityLeverageTier 1
1Wells Fargo1 232,32142,3968,6511,56
2Bk New York Mellon304,76235,1828,6611,54
3Bank of America1 946,32219,8388,911,3
4State Street184,26120,2619,111
5Citigroup1 744,88186,4659,410,7
6JP Morgan Chase2 130,65190,63511,28,9
7Morgan Stanley704,69460,29111,78,6
8Goldman Sachs880,66368,33712,97,8
9Standard Chartered581,49742,93413,57,4
10Unicredit Group906,59562,55714,56,9
11BBVA Bilbao603,95741,4914,66,9
12HSBC2 549,43171,6314,96,7
13Bank of China11 951,98791,70315,16,6
14Santander1 226,0674,56916,46,1
15Mitsubishi UFJ FG208 464,2610 176,9220,54,9
16Royal Bank of Scotland1 317,2059,69922,14,5
17ING Bank1 195,2252,87722,64,4
18Banque Populaire CdE1 141,2449,695234,4
19BNP Paribas1 916,1977,40324,84
20Nordea683,55527,43424,94
21UBS1 316,6352,44925,14
22Sumitomo Mitsui FG134 0955 371254
23Credit Suisse987,6135,68227,73,6
24Barclays1 544,8454,29528,53,5
25Société Générale1 238,6042,928,93,5
26Mizuho FG160 6234 97732,33,1
27Deutsche Bank2 128,8356,81537,52,7
28Crédit Agricole SA1 875,7043,143,52,3

Sommes en milliards de monnaie nationale.

Par rapport au classement du trimestre précédent, la situation s’améliore un peu dans l’ensemble,

Document 2 :

(cliquer sur les graphiques pour les agrandir)
En bleu, les big banks des Etats-Unis, en rouge les Gos banques françaises, en orange leurs consœurs helvètes, en vert clair les banques relevant de Bank Of England, en vert foncé les autres banques européennes, en jaune les banques… asiatiques.

Le multiple d’endettement (mon µ, leverage) montre que les banques européennes sont dans une situation qui n’inquiète que les gens bien informés, et cocorico : les péquenots du Crédit Agricole retrouvent largement la dernière place !

Document 3 :

Le leverage des banques non américaines s’est amélioré en passant d’une moyenne de 25,3 à 23,8 sauf pour nos Gos banques franchouillardes pour lequel il s’est aggravé en passant de 28,5 à 29,0. Nos 4 Gos banques se classent toutes dans le dernier gros tiers de la liste.

Tout est simple.

Cliquer ici pour voir le classement du trimestre précédent des SIMIs.

11 réflexions sur “Leverage des banques systémiques mondiales, 3° trimestre 2012”

  1. Ministre pme innovation : innovation connais pas…………veux copier silicon valey partout en france……copie tout ce qu’elle voit…………..asiatique évidemment……pov entreprises……….
    Dexia : les cons croyaient investir…………..c’est à fond perdu………….
    Les cons dirigent………….cachez vous.

  2. Bonjour,

    Le Crédit Agricole a une structure capitalistique très particulière dans la mesure où la SA détient une part significative des caisses régionales.
    Je me demande du coup si l’analyse du leverage de la SA est pertinent ou bien s’il faudrait le pondérer en tenant compte des ratios de fonds propres des caisses régionales.

  3. Mercredi 21 novembre 2012 :

    Dettes de la banque franco-belge Dexia :

    386,5 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 605 milliards sous forme de contrats de produits financiers dits dérivés, soit un total de 991,5 milliards d’euros.

    Ces 991,5 milliards d’euros font peser sur le système financier européen un risque systémique.

    Dexia alerte ses actionnaires sur les « conséquences systémiques très graves » d’une dissolution.

    http://trends.levif.be/economie/actualite/banque-et-finance/dexia-alerte-ses-actionnaires-sur-les-consequences-tres-graves-d-une-dissolution/article-4000211241897.htm

  4. Les. Produits dérivés n’étant pas comptabilises dans le bilan des banques votr classement est il pertinent , avons nous réellement une idée des bilans bancaires? La situation pourrait être bien plus grave cf Dexia

  5. Vendredi 30 novembre 2012 :

    Espagne, Portugal, Grèce, Italie : ces quatre Etats foncent vers le défaut de paiement. Pour la Grèce, ce sera le deuxième défaut de paiement en seulement quelques mois.

    Lisez cet article :

    Que se passe-t-il quand un pays insolvable s’endette encore ?

    La solvabilité budgétaire de l’Espagne, du Portugal, de la Grèce et même de l’Italie n’est pas assurée aujourd’hui : il faudrait un excédent budgétaire primaire énorme, compte tenu des niveaux de taux d’intérêt et de taux de croissance prévus pour 2013 et 2014, pour stabiliser le taux d’endettement public. Cependant, le déficit extérieur disparaît, mais la demande des épargnants domestiques pour la dette publique est insuffisante, d’où le niveau élevé des taux d’intérêt.

    Pourtant ces quatre pays continuent à s’endetter, soit sur les marchés financiers (Espagne, Italie), soit en partie sur les marchés financiers et en partie auprès de l’Europe (EFSF, ESM, BCE, UE), soit dans le futur auprès de la BCE (OMT).

    Si leur solvabilité budgétaire n’est pas rétablie (on ne voit pas comment elle le serait même en 2015 en Espagne et en Grèce compte tenu de la taille prévisible de l’écart taux d’intérêt – taux de croissance), cette accumulation de nouvelle dette ne peut que conduire à une situation catastrophique (défaut).

    Conclusion :

    Endetter davantage, soit sur les marchés financiers, soit auprès de prêteurs publics des pays qui n’assurent pas leur solvabilité budgétaire ne peut que conduire à une catastrophe (défaut à un niveau très élevé de dette publique).

    Dans les conditions présentes de taux d’intérêt et de taux de croissance, l’Espagne, l’Italie, la Grèce et le Portugal ne sont pas solvables. Si on fait, pour la période qui commence en 2015, des hypothèses optimistes portant sur le taux d’intérêt apparent sur la dette et sur la croissance de long terme, l’Espagne et la Grèce restent insolvables, ce qui jette bien sûr un doute sur la stratégie d’accumulation de nouvelle dette par ces pays.

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=67248

  6. Et les marchés européens continuent de monter… monter … monter…
    A l’époque du petit chaperon rouge, on disait… c’est pour mieux te manger mon enfant….
    Hé bien là c’est un peu pareil. Les volumes sur market d’échanges réels sont tellement faibles, que les détenteurs de titres sont bien ennuyés pour vendre, sans provoquer de chute massive. Hé oui si on vend et qu’y a personne en face va y avoir un problème, alors on achète 10 actions par jour lol, pour maintenir les cours. Mais c’est un peu comme quand un marché est fermé, si on échange pas, ni ca monte ni ca baisse, mais quand on achète et qu’on est seul sur un marché, bah ca monte obligatoirement !!!
    Passons…..
    Quoi qu’il en soit, les divergences philosophiques et économiques sont telles dans la zone que plus rien ne pourra aller un jour bien. L’Allemagne excédentaire de part sa politique du secteur du travail il y a 10 ans, a su gérer, et maintenant on entend les détracteurs dirent que les Allemands ne sont pas solidaires;. hé bien ils ont raison, car ils sont autant dans la merde que les autres, mais eux en plus ils ont fait des efforts dès le départ !!!
    LA crise va diviser plus que jamais les peuples européens, et favoriser d’autant plus la prise de pouvoir d’une entité indépendant dite en « juge de paix ». La globalisation fédérale se fera ainsi, pendant que de l’autre côté de l’Atlantique, avec deux trains d’avance, on voit les états US, tels que le Texas demander la cessession, il faudrait peut être se poser la question du pourquoi? Tandis que la californie ou plutot une ou deux villes en particuliers, ont demandé à leurs habitants de s’armer et d’enfermer chez eux car ils n’y avait plus de police. A mourir de rire. Tout va bien dans les chiffres, mais la vie réelle est bien différente.
    Certes l’économie « globale US » se porte bien, mais entre l’état et les fédérés, c’est peut être un poil différent. Ce n’est pas rose partout, comme en Europe me dira t on sauf que eux dégagent du PIB leur laissant une marge de manoeuvre, certes, mais à quel prix. Au prix de millions de bonds alimentaires and co.

    Les banques US continuent à faire leur beurre car la politique monétaire le leur permet, est ce un bien? Pour les chiffres oui pour les gens non.
    Finalement Mr Chevalier, à quoi sert le leverage quand on voit que les banques peuvent avoir parfois comme en France ou en Europe des leverages bien plus dégradés que la Lehman à l’époque de sa faillite, sans pour autant faire faillite. Vous aller me répondre, ca donne une idée.. une idée du risque? Mais le risque étant couvert existe il encore réellement?

    1. Magaja,

      la réponse à votre question est dans cet article :

      http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2011/12/21/la-bce-prete-489-milliards-d-euros-aux-banques-europeennes_1620979_1581613.html

      Lehman a été laché par les autorités, certains membres de ces autorités étant liés au concurrent GS voyant une opportunité pour lui donner le leadership (mais sans voir qu’ils déclenchaient une crise qui les a dépassé dans son ampleur) et qui par la suite firent (ce qu’ils avaient refusés) une aide monstrueuse (http://www.wikistrike.com/article-9-000-milliards-de-dollars-disparus-a-la-fed-et-le-silence-des-medias-112816980.html) pour rattraper la situation.

      Mais ne rêvons pas nos banques sont réellement en sursis surtout si les banques centrales coupent leur soutien, l’addition sera pour nous comment souvent lu « le libéralisme pour les citoyens et le socialisme pour la finance …)

  7. Bonsoir,

    J’apprécie toujours autant vos articles.

    Une question, pourquoi les banques américaines n’appliqueront pas Bâle 3 ?

    Selon vos articles, elles ont assaini leurs ratios.

    Je comprends que certains dirigeants de banques françaises ne veulent pas appliquer Bâle 3, mais pour les Us ???

    Autre question :

    Les dirigeants de nos très chères banques européennes ne risquent rien tant au pénal qu’au civil pour ne pas avoir dénoncé les situations surréalistes de leur comptabilité à leur prise de fonction ???

    Faire croire aux gens que tout va bien, ce n’est pas un délit quand les chiffres disent le contraire ?

    L’omerta s’applique tant en Corse que dans les comités de direction de ces établissements financiers. C’est un point commun, il y a peut être du travail pour la brigade financière ?

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