Il est possible de mettre en évidence les rapports entre les variations de la masse monétaire libre et celles du PIB pendant la Grande Dépression grâce aux données d’une étude publiée par la Fed de Saint Louis rapportée par notre ami Paul Vreymans de Work For All…
La chute du PNB réel annuel a été considérable (29 %) après 1929,
Document 1 :
Chiffres en milliards de dollars de 1929.
Ce n’est qu’en 1939 que le PNB réel dépassera enfin celui de 1929 !
De 1920 à 1931, les Américains ont considérablement augmenté leur épargne (M2-M1) qui est passée de 12 % du PNB à 25 % sur cette période pour faire un mouvement exactement inverse jusqu’en 1941,
Document 2 :
Le concept le plus important à prendre en considération est la variation d’une année sur l’autre de la masse monétaire libre et celle du PNB. La masse monétaire libre est la différence entre la variation (d’une année sur l’autre en pourcentage) de M2-M1 et du PNB.
Le principe est le suivant : quand l’augmentation de la masse monétaire libre baisse (1), la croissance du PIB augmente (2), et inversement,
Document 3 :
Cette loi est parfaitement vérifiée sur cette période à l’exception des années 1932 et 1933 car la chute considérable du PNB a créé des perturbations exceptionnellement fortes atypiques (les variations auraient dû se produire comme l’indiquent les flèches bleues).
L’explication de ces mouvements est simple : les Américains ont augmenté leur épargne de précaution dans les années 20, ce qui a fait baisser relativement la demande donc l’offre à tel point que le PNB réel a plongé considérablement, et inversement dans les années 30.
Les variations de la masse monétaire libre jouent donc le rôle moteur de la croissance du PNB réel.
En effet, si la masse monétaire augmente plus rapidement que le PNB réel, la masse monétaire circule moins bien, ce qui diminue la croissance du PNB réel, et inversement.
Le comportement de la population (behaviorisme) joue donc un rôle fondamental dans la croissance. Les Américains ont certainement perçu le danger que représentait l’augmentation des réserves en or provoquée par les achats de la Banque de France (ce qui a eu un effet profondément déflationniste comme l’a relevé Ben Bernanke) à partir du ralentissement de certaines activités.
Tout est simple.
Cliquer ici pour lire l’étude publiée par la Fed de Saint Louis sur la grande dépression d’où sont tirées ces données.
Cliquer ici pour accéder au site de Work For All.
Bonjour,
dans votre article du 5 juillet (agrégats monétaires de la zone €, pour le mois de mai), vous indiquez que M1 = 50% du PIB de la zone €.
Là, vous expliquez que M2-M1 à hauteur de 25% du PNB a provoqué ce que l’on sait dans les années 30.
Je ne sais même pas comment formuler ma question tellement les chiffres sont vertigineux… donc, si je comprends bien, tous les fondamentaux sont réunis pour (re)vivre…. 1929 !???
Pour comparer ce qui est comparable, M2-M1 de la zone €, ça donne quoi aujourd’hui ? 30% du PIB ? (4.000 milliards d’€ ?)
Non, du moins pas encore !
Les années 20-30, c’était une autre époque.
Ce qui est important pour les US dans ces années là est l’augmentation de M2-M1, intrinséquement et par rapport au PIB.
Je suis vos analyses avec le plus grand intéret chaque jours.
Je reprends même actuellement les 180 pages de votres de votre ancien site web pour me forger une culture monetariste et vérifier l’ensemble de vos previsions.
Je suis tout de même assez sceptique sur cette explication de la grande depression de 29..
1) »L’explication de ces mouvements est simple : les Américains ont augmenté leur épargne de précaution dans les années 20, ce qui a fait baisser relativement la demande donc l’offre à tel point que le PNB réel a plongé considérablement, et inversement dans les années 30. » le schema ne semble pas vraiment indiquer une reelle augmentation de m2-m1? Ou du moins pas si intense pour faire plonger a ce point le PIB..
2) »Les Américains ont certainement perçu le danger que représentait l’augmentation des réserves en or provoquée par les achats de la Banque de France (ce qui a eu un effet profondément déflationniste comme l’a relevé Ben Bernanke) »
Je crois qu’1 americain sur 3 ne sait pas placer l’italie sur une carte, alors qu’une majorité puisse percevoir les dangers de l’augmentation des reserves d’or de la banque de france et de l’effet deflationniste de tout ça… Surtout a cette epoque ou les NTIC n’existait pas.. Diifficile d’y croire pour moi..
Merci pour vos travaux que je trouve tout de même passionnants.
A priori, le seul regard des statistiques monétaires ne servent pas à expliquer le caractère « massif » de cette épargne des Américains, qui comme vous le dites, ont une vision relativement étriquée du monde qui les entoure (qui plus est dans les années 30, avec une information qui circulait beaucoup moins vite).
Ceci dit, il serait très judicieux de mettre en parallèle les chiffres (augmentation de l’épargne des Américains) avec la politique commerciale des banques à cette époque et l’état d’esprit général après la « Grande Guerre » 14-18 (17-18 pour les Américains d’ailleurs).
« L’Américain moyen » a peut-être décidé d’accumuler pour se mettre à l’abri, et comme l’industrie et le commerce se développait à vitesse grand V (seule industrie d’un pays développé encore debout au sortir de la Guerre), il a « gagné » beaucoup d’argent (indice Dow Jones : +468% entre août 21 et septembre 29).
On consommait, on épargnait, et on « sur-épargnait » à cause du souvenir des années de guerre et parce que ça rapportait ! Peut-être que l’on a trop épargné et pas assez consommé….
M Draghi a laissé entendre que le poids des pertes des banques espagnoles allait etre partagé aussi
par les epargnants ; donc un « write of » sur la masse des livrets conduirait à une augmentation du PIB !
Je ne pense que pas prendre littéralement l’argent de la poche des épargnants soit l’un des critères d’évolution « saine et naturelle » de la masse monétaire ! Les conclusions monétaristes développées et explicitées ici-même montrent que l’argent circule et non qu’il est confisqué…
Jeudi 26 juillet 2012 :
La banque espagnole Santander, numéro un en zone euro par la capitalisation, a sacrifié son bénéfice net au deuxième trimestre, qui s’effondre de 92,8% sur un an à 100 millions d’euros, en réalisant d’importantes provisions sous pression des autorités.
Ce chiffre est très inférieur aux attentes du marché, le consensus de six analystes interrogés par Dow Jones Newswires tablant sur un bénéfice de 1,404 milliard.
Le produit net bancaire est lui en hausse de 6,3% à 7,678 milliard d’euros.
Sur l’ensemble du semestre, le bénéfice chute de 51% à 1,704 milliard, pour un produit net bancaire de 15,499 milliards (+8,4%).
Mais sans compter les provisions, le bénéfice aurait été de 12,503 milliards d’euros et aurait donc progressé de 6%, assure Santander dans un communiqué.
La banque explique avoir mis de côté 6,504 milliards d’euros pour faire face à des risques d’insolvabilité et 2,780 milliards pour couvrir « le risque immobilier en Espagne ».
Les autorités espagnoles ont imposé aux banques du pays de nettoyer une fois pour toutes leur bilan face aux actifs immobiliers risqués, ce qui doit les conduire à réaliser plus de 80 milliards d’euros de nouvelles provisions en 2012.
Les banques espagnoles sont en effet fragilisées depuis l’éclatement en 2008 de la bulle immobilière, à laquelle elles étaient très exposées, ce qui a poussé l’Eurogroupe à se mettre d’accord sur une aide financière qui sera accordée dans les prochains mois et pourrait atteindre jusqu’à 100 milliards d’euros.
Santander a toutefois assuré qu’elle n’aurait pas besoin de cette aide européenne.
http://www.romandie.com/news/n/Santander_sacrifie_son_benefice_au_T2_avec_de_fortes_provisions30260720120907.asp
ça, c’est la version de la propagande de la nomenklatura, la bonne version est en préparation…
Jeudi 26 juillet 2012 :
La probabilité d’une sortie de la Grèce de la zone euro sous 12 à 18 mois est désormais de 90%, estime Citi dans une étude publiée jeudi qui estime que cette éventualité risque surtout de se matérialiser dans les deux à trois prochains trimestres.
La banque américaine dit aussi s’attendre à ce que l’Italie et l’Espagne demandent formellement une aide financière à l’Union européenne et au FMI, venant compléter dans le cas de l’Espagne le plan d’aide à la recapitalisation des banques déjà consenti par l’UE.
Les économistes de Citi avaient auparavant évalué la probabilité d’une sortie de la Grèce de l’euro entre 50% et 75%.
« Nous restons pessimistes sur la crise de l’euro », écrivent-ils.
« Au cours des prochaines années, l’issue pour la zone euro passera vraisemblablement par la combinaison d’une sortie de l’Union économique et monétaire (Grèce), d’une importante restructuration de dettes souveraines et bancaires (Portugal, Irlande et éventuellement, peut-être l’Italie, l’Espagne et Chypre), avec un degré limité d’intégration budgétaire », écrivent-ils.
Citi s’attend à ce que la sortie de la Grèce et la faiblesse des économies de la périphérie de la zone euro entraînent de nouvelles dégradations des notes souveraines de pays du bloc dans les deux à trois prochains trimestres.
Citi anticipe une dégradation d’au moins un cran par au moins une des principales agences de notation pour l’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal et l’Espagne.
http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/reuters-00457174-athenes-quasi-condamnee-a-sortir-de-l-euro-sous-18-mois-citi-347761.php
Les Américains (qui sont au bord du gouffre) ne comprennent rien à l’Europe !