Monétarisme : les nuls de la Banque de France, les banksters et la BCE

Pour rappel : l’analyse du bilan 2017 publié par la Banque de France montre qu’elle a dans ses actifs pour plus de 550 milliards d’euros de bons du Trésor français qu’elle n’a pas payés en réalité car elle les a acquis grâce à une opération de pure cavalerie.

Des compléments s’imposent encore à mes articles précédents consacrés à ce sujet qui intéresse manifestement un certain nombre de personnes…

Au point de départ se trouvent deux problèmes majeurs bien clairement identifiables.

Premièrement, et comme je l’ai écrit précédemment, la Banque de France détenait dans ses actifs fin 2017 pour plus de 550 milliards d’euros de bons du Trésor français (rubrique A7), soit un tiers de la dette négociable correspondant à un quart du PIB courant annuel, ce qui est considérable.

Or, il est évident pour toute personne sensée que la Banque de France n’a pas et n’a jamais disposé des moyens de financement nécessaires pour acheter et payer au prix du marché ces 550 milliards d’euros de bons du Trésor français acquis sur le marché secondaire, quasi exclusivement aux banques sous sa supervision !

Document 1 :

Deuxièmement, les banksters enregistrés en France sont donc censés avoir reçu pour 550 milliards d’euros de la part de la Banque de France en contrepartie de la vente de ces bons du Trésor… alors que la Banque de France n’a jamais eu réellement ces disponibilités.
Sur ce total, ces banksters ont redéposé (en retour) 500 milliards d’euros (rubriques P2 et P3) à la Banque de France alors qu’elle ne leur a pas versé préalablement cette somme !
De cette façon, les nuls de la Banque de France ont pu boucler leur bilan sans emprunter
!

Cette analyse du bilan de la Banque de France n’est pas contestable. Elle est indubitablement normale (c’est-à-dire dans les normes). Ce n’est là qu’une interprétation pertinente de ses données.
Tout le monde comprend qu’il s’agit d’une situation totalement ubuesque, irréelle.

En effet, les nuls de la Banque de France ont payé pour 550 milliards d’euros de bons du Trésor sans en avoir l’argent au moment où s’est faite la transaction.
Les comptabilisations des règlements de ces transactions ont été réalisées a posteriori (en back-office) à partir du dépôt en retour de leurs montants par des banques à la Banque de France.

Pour les gens qui ne comprendraient pas encore cet imbroglio, imaginons qu’aujourd’hui les banksters et les nuls de la Banque de France décident de le détricoter
Dans un premier temps, la Banque de France transmet la propriété de 550 milliards d’euros de bons du Trésor qui se trouvaient dans ses actifs (rubrique A7) aux banksters qui en (re)deviennent les légitimes propriétaires.
Dans un deuxième temps, ces banksters retirent les 500 milliards qui étaient placés en dépôt à la Banque de France (rubriques P2 et P3) du passif.
Dans un troisième temps, utilisant ces 500 milliards, les banksters versent (en contrepartie de l’achat de ces bons du Trésor) les 550 milliards d’euros aux nuls de la Banque de France qui les comptabilisent dans leurs actifs.

O miracle ! Les nuls de la Banque de France se retrouvent donc alors avec un pactole de… 550 milliards d’euros dans leurs actifs ! … qui ont pour contrepartie le même montant en… bénéfices dans leur passif !

Dès lors, il est évident que ces 550 milliards d’euros (provenant de la vente de leurs bons du Trésor) qui se trouvaient dans les actifs de la Banque de France étaient le résultat d’une pure création monétaire.

Toute personne normalement constituée devrait comprendre à partir de ce cas simple que le mécanisme qui consiste à enregistrer les opérations d’achats-paiements-dépôts dans le désordre au cours d’une même journée et à ne les comptabiliser qu’après la clôture des marchés est indubitablement de la pure cavalerie qui correspond à une gigantesque création monétaire, létale à terme.

Les nuls de la Banque de France n’ont jamais claironné qu’ils avaient acquis pour 550 milliards d’euros de bons du Trésor français car cela aurait peut-être éveillé les soupçons de certains Français.

Ce sont les Marioles de la BCE qui organisent ces manips sous couvert de leur politique monétaire dite de Quantitative Easing (QE) mais les opérations ne se font pas au niveau d’une entité spécifique de la BCE mais en les éparpillant parmi les banques centrales nationales.
En effet, lorsque l’euro-système éclatera, chaque banque centrale (c’est-à-dire la population de chaque pays) devra supporter les frasques de ses propres dirigeants.

Au niveau de l’ensemble de l’euro-système, le total des titres acquis par les banques centrales nationales se monte à… 2 761 milliards d’euros et les prêts à… 812 milliards, soit un total de 3 573 milliards ! derniers chiffres publiés au 27 avril, sans qu’il y ait eu en contrepartie réellement l’argent disponible pour les financer !

Document 2 :

Ainsi s’explique une gigantesque création monétaire de plus de 3 000 milliards d’euros au niveau de la zone euro qui se trouvent sur les comptes courants des malheureux Euro-zonards et dans leurs portefeuilles sous forme de billets, auxquels il faut ajouter les milliards des trésoreries des entreprises placés en bons du Trésor allemand et en Suisse,

Document 3 :

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer.
Cette création monétaire dans la zone euro va se manifester par un €-crash qui aura des conséquences dramatiques.

A titre de comparaison, ce que les Américains appellent la Grande Récession, c’est-à-dire la crise dite des sub-prime, a été le résultat de l’éclatement d’une création monétaire de l’ordre de 2 000 milliards d’euros, cf. mes analyses précédentes à ce sujet et les prochaines.

Tout est simple, mais c’est un peu compliqué de faire simple…

Pour rappel : les personnes qui mettraient en doute mes analyses contre celles des nuls de la Banque de France peuvent consulter l’extrait du jugement de la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris du 29 septembre 2015, dont les attaques des parties civiles poursuivantes, Christian Noyer et Banque de France, contre moi ont été déclarées nulles, cliquer ici pour le lire.

18 réflexions sur “Monétarisme : les nuls de la Banque de France, les banksters et la BCE”

  1. bonsoir,
    De l’autre coté des Alpes, l’Italie, troisième économie de la zone Euro, n’a toujours pas de gouvernement deux mois après les élections législatives. Il semblerait que l’on s’achemine vers un gouvernement sans majorité,
    pour préparer le budget et la réforme des retraites.
    La situation politique est tendue en Italie, mais en France également, avec ce qui se passe à Air France ou à la SNCF.
    Restons optimiste et intelligent ! on verra bien..

  2. @lc, intelligent veut dire pour moi 50€ de graines et un groupe électrogène. Le nouveau missile Russe m’inquiète plus que la mort lente et certaine de la fRance.

  3. « Dans un troisième temps, utilisant ces 500 milliards, les banksters versent (en contrepartie de l’achat de ces bons du Trésor) les 550 milliards d’euros aux nuls de la Banque de France qui les comptabilisent dans leurs actifs. »

    Ah, oui ! La banque de France ne peut pas faire « comme si » elle ne les avait pas achetés. Et du coup, cela paraît beaucoup moins « légal » qu’elle ne les ait pas payés. Donc, OK.

    Mais qu’elle est l’intérêt pour les banques d’avoir un dépôt à la banque de France plutôt que des bons trésors ? Est-ce que ce dépôt ce sont (tout ou partie) des liquidités sur les comptes en banque des particuliers et des entreprises ? Et si oui, ce troisième temps ne se produira jamais… Et dans ce cas, est-ce qu’ils font cela parce qu’ils sont vraiment nuls ou pour une autre raison, comme de laisser les gouvernements se préparaient à l’apocalypse ?

  4. Merci encore pour tous vos efforts pédagogiques.
    Jusqu’à cette dernière publication, je me disais que j’étais vraiment un gros boulet de n’être pas fichu de comprendre précisément vos explications. Ce n’est sûrement pas totalement faux et je vous prie de m’en excuser mais surtout, ce que vous venez d’expliquer me semble tellement incroyable, impensable, honteux … que je comprends désormais mieux pourquoi j’avais tant de mal à l’accepter.
    L’idée que la Banque de France, le gouvernement français, la BCE et les autres gouvernements européens se livrent à des pratiques frauduleuses de cavalerie qui conduirait tout entrepreneur le faisant directement à la case prison était tout bonnement inimaginable, en tous les cas par moi et à un tel niveau.
    Vous avez raison, c’est simple, très simple, mais inimaginable et surtout létal.

    1. « […] j’étais vraiment un gros boulet […] »… Je me disais la même chose. Et en fait, c’est tellement absurde de faire cela, que je ne peux pas imaginer que ce soit prémédité. Ils ont voulu éviter de laisser couler quelques banques et depuis chacun « éponge » dans son coin et personne, même pas eux, ne comprend plus que nous ce qu’ils font. Il n’y a que quelques personnes, comme JP Chevallier, qui ont les compétences et l’envie, qui le comprennent. Que le chef de la FED le comprenne c’est crédible et que TRUMP le sache aussi. Mais nos gouvernements, je ne sais même pas. Chacun « éponge » dans son coin les dommages collatéraux. C’est ainsi dans les entreprises. C’est rare que ceux qui truandent fuient avant la fin, car ils passent leur temps à éponger dans l’espoir que les petites fuites ça et là ne se voient pas, alors que tout est déjà en train de couler.

  5. A propos de la Russie,
    c’est un géant vulnérable, comme Achille..
    La Russie est un état policier à l’intérieur, qui emprisonne ces ressortissants,
    mais elle n’arrive pas à sortir du marasme économique.Son peuple en a marre des guerres
    en Ukraine et ailleurs.
    bonne soirée.

  6. C’est ce que j’ai dit aux impots. Etant incompétent à calculer ceux ci je ne peux pas être responsable en cochant et remplissant des cases.

  7. bonjour, le peuple grec a compris qu’il fallait garder l’euro ( certes , baisse des salaires ! ), plutot qu’une monnaie locale dévaluée , les allemands pensent à leurs exportations avec une monnaie plus faible , les  » manipulations comptables  » ,sont maitrisées et il y a tres peu d’inflation , la « panique populaire » ( bank run ) peut etre facilement controlée , à part un problème moral lié à  » l’inventivité comptable  » je ne vois pas l’apocalypse arriver : on vend du vent : ça fait avancer les voiliers …

    1. L’homme n’a jamais rien maîtrisé et ne maîtrisera jamais rien. Il y a ceux qui pensent que tout ira toujours bien, et ceux qui tentent d’anticiper. Mais globalement, cela ne change pas grand chose.
      Charles Nenner anticipe le DJ à 5000 points en 2020 car un cycle financier de 250 ans arrive à échéance. Cela ne sert qu’à ceux qui peuvent en faire quelque chose qui veulent éviter de regarder la valorisation de leur portefeuille d’actions baisser. Lorsqu’un journaliste lui demande, mais qu’est-ce que cela va changer ? Il répond, rien… Qu’est-ce que nous pouvons y faire ? Rien… c’est un constat… En fin de cycle, les gens font comme s’il n’y aura plus jamais de crise. Les crises économiques font des dégâts, comme les guerres, mais les gens vivent leur vie. Est-ce qu’il peut se tromper ? Sans doute. Lorsque la météo annonce de la pluie, il peut ne pas pleuvoir. A quoi est-ce que sert la météo, alors ? A faire vendre des parapluies, je ne vois pas d’autre utilité.
      L’homme ne fait que cela, vendre du vent pour faire avancer les voiliers :-).

  8. Ah, Charlemagne, …

    Ah, l’empire de Charlemagne, …

    Les européistes sont nostalgiques de cet empire qui, LUI-AUSSI, avait réalisé l’union de l’Europe.

    Cet empire de Charlemagne s’est effondré lamentablement.

    Toutes les tentatives d’unification de l’Europe se sont effondrées lamentablement.

    Nous savons comment va se terminer l’expérience suicidaire de l’unification de l’Europe.

    L’histoire est un éternel recommencement.

    Macron « l’Européen » récompensé en Allemagne par Merkel.

    Emmanuel Macron retrouve Angela Merkel jeudi à Aix-la-Chapelle (Allemagne), où le président recevra de ses mains le prestigieux prix Charlemagne récompensant « sa vision forte pour une nouvelle Europe », une ambition qui peine à décoller.

    https://www.romandie.com/news/ZOOM-Macron-l-Europeen-recompense-en-Allemagne-par-Merkel/915755.rom

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