Monétarisme : tout est simple ! (monnaie, or, dettes, crédits…)

Le monétarisme : c’est simple, tout est simple, tout ce qu’il faut savoir tient sur une page !
Milton Friedman ne comprenait pas pourquoi le monétarisme n’était pas mieux compris et il en est toujours de même actuellement.

Tout est simple, oui, à condition de réfléchir correctement aux problèmes abordés, en particulier à ceux qui concernent la monnaie, et là, rien ne va plus : les hommes s’obstinent à faire des erreurs monumentales depuis des décennies et même des siècles…

Ainsi en est-il par exemple justement de la monnaie et de sa contrepartie.
Pendant des siècles, et encore maintenant, les hommes, des hommes ont été et sont encore persuadés que l’or est la contrepartie de la monnaie.

L’or (et le système de l’étalon-or) a subjugué pendant des siècles les populations et les professionnels concernés (les banquiers, les économistes et les dirigeants des banques centrales).
Erreur monumentale !

Interrogé un jour par des journaleux vindicatifs sur la hausse de l’or en dollars (et donc d’une éventuelle perte de la valeur intrinsèque du dollar), le Bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, leur a répondu, tristement comme toujours, que pour une banque centrale, l’or n’est qu’un actif… dont il ne faut pas abuser, historiquement présent (à tort) dans les comptes des banques centrales.
Il avait même précisé que l’or n’était pas la contrepartie d’une monnaie.
Dans son jeune temps, B-2 avait d’ailleurs étudié les causes de la Grande Dépression, la crise des années 30, qu’il avait attribuées aux achats massifs d’or par les… Français.

En effet, pour reprendre notre exemple du paysan de Böhm-Bawerk, si, après avoir vendu ses pommes de terre sur le marché, il avait acheté de l’or il n’aurait pas pu acheter ce qui lui est nécessaire pour vivre et pour continuer à produire, et il n’aurait pas pu épargner ce qui serait resté de ses 1 000 euros.
Il n’aurait donc pas pu investir
.

Son argent gagné, converti en or, aurait été conservé sous son matelas ou dans une lessiveuse.
Il n’aurait pas été utilisé pour acheter de nouvelles semences ni de nouveau matériel. Il n’aurait donc pas été investi.
Il aurait été stérilisé. Il n’aurait plus pu créer de richesse supplémentaire. Il n’aurait pas circulé.
Notre paysan se serait appauvri en achetant de l’or, ce que font les Chinois et les Indiens…
En généralisant cet exemple simple, les conclusions des travaux de B-2 sont justifiées.

La contrepartie de la monnaie est la richesse créée, ou autre formulation : le paysan de Böhm-Bawerk produit des pommes de terre grâce à son travail et à son capital, donc des richesses qui sont achetées par d’autres personnes qui ont fait de même et qui ont payé ces patates au prix du marché.
De l’argent sain a été normalement créé et gagné, et il circule. C’est simple. Tout est simple.
La contrepartie de la monnaie, ce sont ici des pommes de terre et non pas de l’or !

Au niveau global d’une nation, la masse monétaire a pour contrepartie la somme des valeurs ajoutées, à savoir le PIB nominal, ce qui a été plus ou moins bien compris par les économistes qui ont développé la théorie quantitative de la monnaie qui s’intéresse à sa circulation avec la formule :

M x V = P x Q

Dans laquelle M représente la masse monétaire, V sa vitesse de circulation, P les prix et Q les quantités produites, c’est-à-dire le PIB nominal.

Cependant, cette présentation est peu pertinente. Il est préférable de raisonner, non pas sur la vitesse de circulation de la monnaie, V = PIB / M mais sur le rapport inverse : M / PIB en pourcentage.

En effet, le problème essentiel qui se pose (en cas de création monétaire) est celui d’une hypertrophie de la masse monétaire, et plus particulièrement d’un agrégat.

Dans l’Histoire monétaire récente, deux exemples montrent clairement que l’hypertrophie d’un agrégat monétaire, en M3-M2, a des effets négatifs considérables : au Japon, les autorités ne l’ont pas fait éclater, ce qui condamne ce pays à une crise larvée durable, et pour les Etats-Unis en 2008, l’éclatement de cette bulle par B-2 s’est accompagné de dommages collatéraux importants.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, dixit Arthur, Laffer, c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir de dysfonctionnements dans le processus de création monétaire par rapport à la création de richesse, donc il ne doit pas y avoir d’hypertrophie dans un agrégat monétaire.

Or, l’hypertrophie de l’agrégat M1 dans la zone euro est considérable : M1 se monte à 6 716 milliards d’euros pour un PIB annuel de 10 754 milliards, soit 62,5 % de ce PIB contre 3 171 milliards de dollars aux Etats-Unis pour un PIB de 18 265 milliards soit 18 % du PIB, dont la moitié de ces dollars en billets se trouve hors du territoire des Etats-Unis.

Cette hypertrophie de M1 provient de l’argent non gagné distribué en masse à des personnes qui ne produisent pas de richesses en contrepartie, c’est donc de la pure création monétaire, cf. mes articles à ce sujet, dont une partie se retrouve par exemple dans le hors bilan de l’Etat publié par la Cour des Comptes.

Il est quand même étonnant que je sois le seul, à ma connaissance, à prendre en considération cette immense bulle de l’ordre de 5 000 milliards d’euros !
Là se trouve la cause essentielle de la crise larvée qui couve dans la vieille Europe continentale, qui perdure par ignorance du monétarisme et qui va s’aggraver à l’avenir.

Et encore un rappel : les crédits octroyés par les banques sont de toute façon financés par leurs capitaux propres et leurs dettes, l’équilibre (actif = passif) étant réalisé obligatoirement chaque soir.
Ils ne sont donc pas générateurs de création monétaire car ils ne font que faire circuler de l’argent, a priori gagné.
Je mets au défi toutes les personnes qui contestent cette analyse de mettre en évidence (dans des séries statistiques) une hypertrophie d’un agrégat monétaire créé par la distribution de crédits !

Les crédits octroyés permettent d’augmenter le capital (productif), donc la productivité et la Richesse des nations et de leurs habitants et ils s’accompagnent corrélativement de l’augmentation de dettes.
Ainsi par exemple, le paysan de Böhm-Bawerk a intérêt à emprunter aujourd’hui pour financer l’achat d’un tracteur plutôt que d’épargner pendant 5 ou 10 ans pour avoir suffisamment d’argent pour l’acheter. En s’endettant, il s’enrichit ! … et plus il s’enrichit, plus il peut s’endetter !

Evidemment, tous les idiots inutiles répètent à propos des dettes et des crédits les mêmes erreurs qu’à propos de l’or, à savoir que les crédits sont à la base de la création monétaire, et en particulier les gens de la Banque de France et son gouverneur qui ont pourtant été jugés nuls par la Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.

50 réflexions sur “Monétarisme : tout est simple ! (monnaie, or, dettes, crédits…)”

  1. Il y a 25 ans je faisait des publicités ……poor man……endettez vous……..rich man……endettez vous encore plus.
    Achetez à crédit est moins cher que payer comptant.
    Sur l’emprunt les intérêts se decumulent , sur le placement les intérêts se cumulent , il faut donc investir à crédit et placer son argent.
    Bonne soirée Mr Chevallier et n’écoutez pas les impolis qui ne vous disent pas merci.
    Merci.

  2. Je pense que beaucoup de personnes confondent création monétaire avec création de richesse. En tout cas merci à vous pour toutes vos explications.

  3. Oui, un grand merci? Monsieur Chevallier.

    Pour moi, c’est parfaitement clair, et j’en ai profité pour relire vos autres articles, plus anciens, accompagnés de mes notes prises au fil de ces articles. De complètement ignare au début, je m’améliore de lectures en lectures.

    J’ai beaucoup appris sur ce site, dont j’apprécie aussi certains des intervenants qui éclairent également ma lanterne.

    Merci !

    Bien à vous,

  4. Bravo ; c’est clair. Mais le problème vient de certains journalistes qui nous parlent de planche à billet ou de photocopieuse pour parler de création monétaire ex nihilo. Et qui vendent leurs bouquins dans toute la France ; tout en se targuant de connaître le site de Chevallier.biz. A quand une conférence de JP Chevallier dans Paris (rue de l’Apparent par ex), cela nous changerait des conférences du cercle Aristote (qui se souvient de celle organisée avec Fekete et son bouquin sur l’or que je n’ai pas lu n’ayant rien compris à la conf ?), et autre livre sur la loi de janvier 1973 que je n’ai pas lu non plus. Au fait que pensez vous de cette fameuse loi de janvier 1973 ? Merci.

    1. Moi j’ai lu son bouquin et il n’y a pas d’argument logique, c’est de l’incantation, en désindexant la monnaie de l’or, on a été appauvri, en le réindexant, on redeviendra riche, c’est à peu près tout

    1. 5000 euros sur le livret A permet à la banque de preter 10 fois plus (au mieux)

      normalement aux entreprises et particuliers

      mais chez les ignards on prête qu’aux collectivités et autres organismes HLM ou étatiques donc pas à l’investissement direct

      5000 euros en or sont stérilisés en effet

      5000 euros sont en or car personne n’a confiance en non banques sous capitalisées surtout !!!

  5. Bonsoir Monsieur CHEVALIER, je ne comprend pas au il est le problème de posséder de l’or , je vais prendre un exemple: monsieur A possède 5000 EUR sur son livret qui va les laisser dormir , monsieur B possède de l’or pour 5000 EUR qui laisse aussi dormir, dans les deux cas il y pas de circulation monétaire puis un jour monsieur A décide de se faire un petit plaisir et diminue son livret de 1000 EUR pareil pour monsieur B vend 3 petite pièce d’or et les convertie en 1000 EUR pour se faire plaisir aussi, dans les deux ca devient de la circulation monétaire , l’or peut circuler aussi bien que de la monnaie alors vous me direz quel est l’intérêt de posséder de l’or et je vous répondrai la sécurité un autre exemple celui du Venezuela au à l’heure actuelle subit une inflation est de 700 pc dans ses condition monsieur A est ruiné alors que monsieur B à le sourire et je rappelle aussi os d’or valais 100 EUR en 2001 et aujourd’hui ca rapporte 1250 EUR quel belle plus valus ce 12 fois et demi

  6. Encore une belle démonstration qui révèle la technique des meilleurs investisseurs : Ils ne font que des emprunts et s’enrichissent !!

    Concernant l’achat d’OR par la Chine, l’Inde et sans oublier les Russes, il peut aussi s’agir d’une assurance tout simplement. Car si le système s’effondre et tous les paramètres sont réunis, il ne restera qu’une seule monnaie d’échange…le métal jaune physique et éventuellement l’AG pour les petits achats courants.
    Dans ce cas, il vaudra mieux être copains avec les pays cités…

  7. oui,mais vous oubliez que les crédits pourris des banques sont rachetés plein pot par la bce et mis sous le tapis comme s’ils n’existaient pas,ce qui fausse tout les chiffres

  8. Merci Mr Chevalier,

    je pense que je comprends l’essentiel de la démonstration, mais il y a toujours une zone d’ombre.

    « il ne doit pas y avoir de dysfonctionnements dans le processus de création monétaire par rapport à la création de richesse »
    Ca je le comprends. S’il y a dysfonctionnement, il a création d’argent non gagné.

    mais quel est le mécanisme de création monétaire dont vous parlez ?
    ce qui revient à dire (je suppose) « d’où sortent en tout premier lieu les 1000€ gagnés par le paysan de Böhm-Bawerk »

    Sans comprendre d’ou sort l’argent, j’ai l’impression qu’il me manque la pièce maîtrise du puzzle. Si je comprends ce qu’est la création saine d’argent, il me sera facile d’identifier les formes malsaines.
    Mais nulle part vous ne le dites.

    Et je soupçonne que je suis loin d’être le seul à me poser ces question.

    Personne (même ceux qui prétendent avoir tout compris à vos propos) n’a réussi a répondre à ma question et ses corollaires (qu’est-ce qui assure que l’argent sain est bien distribué au bon endroit ? s’il y a création monétaire, est-ce qu’il y a destruction, et si oui dans quelles conditions).

    Donc, je suis toujours pas en mesure de comprendre par moi même si le QE est de la création ou de la circulation monétaire, si les banques privée créent de la monnaie avec leurs crédit (apparemment non mais dans ce cas QUI la crée ???)

    Qui crée la monnaie, sous quelle forme, de quelle manière ?
    est-ce que monnaie = billet de banque uniquement pour vous ?

    Je ne suis pas économiste, ou comptable, ou banquier, juste quelqu’un qui essaye de comprendre.

    Est-ce que pour créer de la monnaie c’est une écriture comptable ? de la banque centrale ? d’une banque privée ? est-ce que monnaie = M1 pour vous ?
    bref, je ne sais pas.

    En plus vous mélangez micro-économie et macro-économie. Vous êtes alaise pour cette gymnastique, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

    Moi j’aimerais bien avoir l’histoire du paysan de Böhm-Bawerk au complet, sans faire appel à de la macro-économie, pour savoir d’où ses 1000€ sortent, et surtout, sous quelle forme ? on parle de billets ? de chèque ? de carte de crédit ? de pièce d’or ?

    cordialement,

    1. Bonsoir YOANANDA je vais essayer de répondre à ta question au début avant la création de la monnaie les personnes faisait du troc ses à dire je te donne deux kilo de riz et toi en contre partie tu me donne un kilo de farine mais tu imagine porté trente kilo de farine toute la journée sur son dos pour aller faire tes course quel effort physique ca demande puis un jour quelque à eu une idée géniale de donner une valeur à la farine par rapport au riz sous forme de monnaie et ce que la terre fessait pousser étais monétiser et plus besoin de transporté des charge pour faire sont commerce et la facilité à donner naissance à la toute première monnaie

  9. Merci pour vos explications détaillées et illustrées par des exemples. Je suis inquiet, j’ai l’impression d’avoir compris 😉

    @polo : vous avez tort. L’or qui est sous le matelas de votre épargnant n’est pas déposé dans une banque qui ne peut pas l’utiliser pour prêter cette somme à quelqu’un d’autre qui fabriquera de la richesse à sont tour.

  10. bonjour YANN, tu pense sincèrement que les banquiers ses des gens honnêtes , prenant l’exemple de monsieur MARIO DRAGHI patron de la BCE et que fait-il ce monsieur il met les taux en négatif , résultat les fonds des pensions , les assurances vie ne sont plus indexés puisque les taux sont négatif et le jour au arrivera notre pension en sera spoiler et tu veut que je mette mon argent dans sa banque et que je lui face confiance pour faire tourner l’ économie d’ailleurs les allemands et notamment monsieur SCHAUBEL sont très hostile à ce que fait la BCE

  11. Tout à fait en accord avec vous et B2 sur le fait que l’or « n’est qu’un actif » et donc « pas une contrepartie » (sauf nuance personnelle au bas de ce post…).

    Sur les causes de la Grande Dépression, Maurice ALLAIS et JK GALBRAITH avancent d’autres éléments…

    Mais ce n’est pas sur ce sujet où je suis en désaccord avec vous et je rejoins alors polo sur le fait que le raisonnement autour du « paysan de Böhm-Bawerk » est quelque peu spécieux. En effet, il s’agit de montrer la limite d’un système en ne se concentrant que sur un seul individu sur son seul temps. Si on considère que le système comporte plus qu’un individu ayant des âges différentes et donc des flux distincts quant à leur or (si on considère que cet actif est thésaurisé puis injecté), alors les flux sont là. Il est néanmoins très probable que la vitesse de la monnaie sera moindre que celle actuelle avec la monnaie fiduciaire/scripturale (qui d’ailleurs va être supprimée en faveur de celle exclusivement scripturale…) et donc une moindre création de richesses (…source d’une distribution équitable ? je n’emploie pas le terme « idiot » (comme qui dirait…) d’égalitaire).

    A titre personnel, je détiens une quote-part de mon patrimoine financier sous forme de métaux précieux donc comme actif de diversification mais aussi comme, si je peux me permettre la formule, « une contrepartie de la rémunération de mon travail que je détiens de manière ferme », à l’inverse de cette monnaie scripturale qui, et là je vous rejoins, va pour partie mal finir avec les hair-cuts et bail-in à venir. Monnaie scripturale qui au demeurant n’est plus votre propriété, mais celle de la banque sur laquelle vous détenez une créance.

    Toujours est-il que je me rends compte d’un fossé (qui continue à se creuser…) entre « mes pensées » et celles encourageant le crédit à outrance (cf. « poor man, endettez-vous, rich man endettez-vous encore plus »).
    Non pas que les unes soient justes et les autres fausses (bien malheureux celui qui prétend détenir « seul » la Vérité), mais disons que les « approches » sont différentes.

    Je continue néanmoins à lire votre blog de par les efforts de recherche réalisés, la volonté que vous déployez pour exprimer votre pensée avec force d’arguments, et afin de lire des analyses discordantes par rapport aux miennes (pas utile de ne lire ou de ne parler strictement qu’avec ceux qui sont en accord avec vous).

  12. @Polo : il me semble que l’on parle ici de la théorie qui s’inscrit donc dans le cadre d’une saine gestion.
    Le fait que des banques jouent aux apprentis sorciers avec un pétard dans de l’essence relève d’un problème que Jean-Pierre CHEVALLIER ne manque pas de soulever sur ce blog.

  13. Ce que j’ai compris :

    Anna fait un dépot de 100 euros à sa banque.
    La banque pourra prêter une partie de ces 100 euros et devra garder le reste au cas où Anna veuille retirer une partie de son avoir.
    Si le ratio autorisé est de 10, la banque va prêter 90 euros à Bob.
    Bob va les déposer à sa banque.
    Et ainsi de suite.
    Au final, jusqu’à 900 euros de prêts pourront être accordés.

    Ces 900 euros ne sont pas créés. En fait, lorsqu’Anna dépose 100 euros à la banque, elle ne les possède plus. La banque devient propriétaire des 100 euros et a une dette de 100 euros envers Anna. Et la banque va faire circuler 90 euros en les prêtant à Bob.
    Si tout le monde voulait récuppérer ses dépots sous forme d’espèces, ce ne serait pas possible. Il n’y a que 100 euros d’espèces. Le reste sont des des dettes, des promesses de paiement.

    Les comptes de la banque sont toujours équilibrés. La banque régule la quantité de monnaie en fonction des capacités à rembourser des gens à qui elle prête. Cela dépends entre autre du taux de base de la banque centrale. La masse de crédits augmente ainsi avec les besoins de l’économie.

    D’où viennent les espèces ?
    La banque peut obtenir des espèces auprès de la banque centrale en échange d’un collatéral, le plus souvent des emprunts d’état.

    1. @julien
      sauf qu’en inscrivant 100 euros au crédit d’Anna et en prêtant 90 € à Bob, elle a créé 90 € de monnaie.
      Cette création s’annule au fur et à mesure que Bob rembourse son prêt.

      1. Elle a créé 90 euros de dépôts à vue, c’est-à-dire de créance que la banque a envers ses clients. Il ne s’agit pas de monnaie de la banque centrale. Lorsque Anna et Bob ont 190 euros sur leur compte, la banque possède d’un côté 100 euros ainsi qu’une promesse de remboursement de 90 euros de la part de Bob, et d’un autre côté la banque a une créance de 190 euros envers Anna et Bob.

  14. J’ai compris la même chose que Julien pour ce qui est du fonctionnement des banques commerciales.

    Maintenant il faut réfléchir à la masse monétaire totale (M3 ou M4 selon les pays) et son évolution. Pourquoi elle varie, par quel mécanisme?

    Si ces reconnaissances de dettes sont comptabilisées dans M1, pour l’exemple des 100 €, ils vont être déposés, puis prêtés, puis redéposés, et ainsi de suite.

  15. @Julien
    « D’où viennent les espèces ?
    La banque peut obtenir des espèces auprès de la banque centrale en échange d’un collatéral, le plus souvent des emprunts d’état. »

    Admettons. J’avais aussi pensé à ce que vous expliquez, mais ça ne m’a pas satisfait :
    Vous parlez d’espèces. Mr Chevalier parle de monnaie. Quand il parle de création monétaire d’argent non gagné, il parle notamment à certains moments de M1 qui contient les espèces + les dépôts à vue (liquidité immédiate en somme) et non pas de quelques billets en trop créés par la banque centrale.

    Sans définition exacte de Mr Chevalier … en ce qui me concerne, toujours impossible de comprendre avec certitude de quoi il parle. La confusion persiste.
    Le mécanisme de création monétaire n’a pas été défini précisément et exactement.

    On en est réduit à deviner, à projeter nos croyances personnelles en la matière, et à croire qu’on comprends.

    J’essaye de comprendre.
    C’est comme ça que je procède depuis longtemps. Ma première question en économie avait concerné l’époque ou les gens utilisaient des coquillages. Je me suis dit : mais alors ? s’il suffit de ramasser des coquillages, pourquoi travailler ?
    Je n’ai trouvé personne pour répondre à cette simple question. Je l’ai résolue moi même. J’aime comprendre les tenants et les aboutissants.

    Concernant la question de la création/circulation monétaire, j’estime ne pas disposer de tous les éléments puisque nulle part n’est expliqué ce qu’EST la création monétaire (Mr Chevalier nous dit quand elle est saine/non saine, mais pas quel est le processus « de base » indépendamment des déséquilibres qui arrivent après).

    Encore une fois : d’où sortent les 1000€ ? quel est le mécanisme de création ? qui les crée, pourquoi, comment, sous quelle forme ?
    quid de la destruction de richesse : une fois qu’on a mangé les patates (richesse créée donc), est-ce que la monnaie équivalent est détruite ? si oui, par quel mécanisme ?

    1. Bonjour Yoananda,

      Pour répondre à vos questions légitimes, voici les liens qui décrivent très longuement l’histoire de la création monétaire depuis les origines. Il y en a pour des heures d’explication ; il s’agit de la célèbre série de vulgarisation appelée « argent-dette » ; il en existe de multiples découpages sur Youtube en 2, 3, voire 7 parties. Si Monsieur Chevallier l’autorise, voici le lien qui débute cette série. Je dis si Monsieur Chevallier l’autorise car la série explique longuement en quoi le crédit est une création de monnaie à l’inverse de l’enseignement de Monsieur Chevallier. Cette série recevra donc sans aucun doute le label « crétinerie ». Elle démontre (faussement pour les uns, et véritablement pour les autres) que le système moderne de création monétaire actuel serait intenable car quoique l’on fasse, l’argent créé par les intérêts de la dette se cumulent au fil du temps et n’aurait aucune justification théorique. Elle se finit par une très longue réflexion sur une alternative au systèmes monétaire actuel, que les concepteurs appellent « crédits auto-émis » (par les entrepreneurs) qui me parait intéressant mais dont je n’ai pas saisi toute les nuances. La partie la plus intéressante de la série traite de l’origine historique des banques en Italie et de la création de la monnaie papier ; le moment le plus intéressant, et malheureusement un peu rapide à mon goût, et qu’il faut bien re-écouter, est le passage au cours duquel il est expliqué comment de façon subtile, le banquier florentin va gager son propre stock d’or (celui qui lui appartient et qui est issu de ses profits réalisés) puis se décider à gager celui déposé par ses clients. Le passage est un peu rapide à cet endroit là, car il n’est pas clairement énoncé dans le texte mais tout devient clair en le re-écoutant.

      Voici le lien pour débuter (à vous de vous y retrouver ensuite pour reconstituer le puzzle des liens sur youtube en suivant argent-dette 2, 3, 4 etc…)

      https://www.youtube.com/watch?v=kgA2-bWXSN4

      Je complète avec un deuxième lien d’une autre vidéo très complète qui explique le fonctionnement des deux systèmes parallèles (celui de la monnaie centrale des banques centrales et celui de la monnaie scripturale des banques privées qui ne reposent dans ce dernier cas que sur des « dettes » ou promesses de remboursement ou plus précisément « échanges de promesses de dette », l’emprunteur promettant de rembourser son prêt par son travail futur et le débiteur (la banque) promettant en échange de lui fournir à volonté de la monnaie en billets (de la monnaie centrale) à proportion de l’engagement de l’emprunteur (son montant emprunté). Malheureusement, je crains une fois encore que cette vidéo, elle aussi, soit dénuée de toute fondement si l’on se base sur la logique de Monsieur Chevallier.

      https://www.youtube.com/watch?v=syAkdb_TDyo

  16. Le problème de la croissance exponentielle du crédit, c’est que lorsqu’il est mal maîtrisé et que de trop nombreux débiteurs ne peuvent plus rembourser, faute d’avoir su créer suffisamment de richesses, ce système s’effondre avec tous les dommages collatéraux à supporter, notamment celui de la planète, dont la mort s’accélère avec l’accélération du crédit (toujours + toujours + vite) – alors ce débat sur la création monétaire me semble désuet, le résultat final sera que tout le monde aura tort … le développement durable sans l’usure serait seul capable de nous sauver, la petite espèce humaine qui disparaîtra à force d’avoir voulu manger le monde (s’enrichir ? ça veut dire quoi en fait ?)

  17. Si votre démonstration peut paraitre limpide, le problème actuel paraît insoluble tant que les différentes politiques n’auront pas absorbé , digéré et assimilé votre leçon! en effet, la déclinaison que vous faites sur l’or peut être mis en parallèle à l’immobilier. J’ai personnellement fait plusieurs opérations sur la résidence principale. J’ai donc à chaque fois immobilisé mon capital. Je considère avoir été gagnant pour avoir réalisé des plus values conséquentes, avec zéro impôt! suite à la crise bancaire de 2008, en sachant ce que vous vous acharnez à décrypter, à savoir les comptes de nos banques qui sont alarmants, je me suis débancarisé en réitérant cette opération. Ce ne sont pas les dernières lois Européennes mise en place dès le début de cette année qui vont me faire changer d’avis.On a pu en mesurer l’impact la semaine passé en Autriche où les comptes des épargnants ont été ponctionnés pour renflouer une banque en faillite !!!

    Bref, je suis donc un mauvais élève mais pour aller dans votre sens, que j’approuve, il me faut attribuer plus de confiance aux ignares décideurs qui nous gouvernent: ce ne sont certainement pas la mise en place des taux négatifs, de hélicoptère monétaire(boj la semaine prochaine), la politique d’assistanat à la française etc. qui me feront décider de faire circuler mon patrimoine.Faudra-t-il pour cela m’exiler, comme 10000 français de droit privé le font, chaque année, vers le Portugal, ou ces jeunes entrepreneurs vers l’ile Maurice etc.?
    A travers cette leçon, vous nous donnez la solution mais…..personne n’en veut!
    Me trompe je?

  18. En 1950 1 baril de pétrole = 3 dollars =3 grs d or
    En 2016 1 baril de pétrole=43 dollars =1 grs d or

    Aucuns placement n a fait mieux
    Le pouvoir d achat exprimé en or a éte multiplié
    Par 40
    Celui du dollars a baissé sur un multiple de 14
    A titre d exemple 3 dollars placé pendant 20 ans a 3.5% cotera 6 dollars
    Je fait l impasse sur l inflation
    Simple tous est simple

    1. Il manque également le DOW Jones : 1950 : 235, 2016 : 18000. (à noter que les dividendes et les entrées/sorties d’entreprises ne sont pas pris en compte)

    1. @Campistron et … Olivier:

      Je me suis arrêté a 13 minutes… c’est insupportable

      Pourquoi vouloir indexer la masse monétaire sur un tas d’or?
      Si je suis bien le raisonnement, le pays qui a le plus d’or est le plus riche.
      Donc l’Afrique du Sud qui a les plus grande réserves d’or est « potentiellement » le pays le plus riche du monde… en pratique on en est loin 😀

      Que se passe-t-il si l’Afrique du Sud se met a extraire son or comme une malade? L’offre d’or augmente les cours dégringolent… hmmm non, mauvais plan.

      Que se passe-t-il si Apple continue a mettre des produits innovants sur le marché avec de très bonnes marges, que tout le monde s’arrache sur tous les continents?
      L’action Apple augmente….

      L’action Apple serait donc plus adaptée comme référence pour la masse monétaire… et pour la richesse du pays 🙂

      Et en pratique c’est ce qui se passe: la richesse ne résulte pas d’un tas d’or dans un coffre, mais de l’activité du génie humain… Et pas seulement chez Apple. 😀

      Voila pourquoi les USA sont riches… et l’Afrique du Sud a peine en voie d’émerger
      Voila pourquoi j’ai arrêté de visionner votre vidéo a 13 min. Ça n’a aucun sens.

      Stef du Canada
      Je pars au milieu des loups…

  19. @Glude @yoananda
    Précision : la monnaie de la banque centrale correspond à MB (la base monétaire), c’est-à-dire les billets de banque + les avois comptabilisés par la banque centrale.

  20. concernant la création de monnaie par les banques commerciales, voici ce qui se passe en Suisse. Une initiative (c’est à dire une proposition de nouvelle loi dont 100’000 citoyens demandent le vote) dite « monnaie pleine » demande que les banques commericales suisses ne soient plus autorisées à créer de la monnaie et que seule la banque nationale suisse puisse le faire. De son côté, la banque nationale souhaite que cette initiative soit refusée et que les banques commerciales continuent à créer de la monnaie.
    merci de permettre ce commentaire qui montre que les banques commerciales créent effectivement de la monnaie et depuis fort longtemps !
    Liens : vers l’initiative monnaie pleine (http://www.initiative-monnaie-pleine.ch/) et vers une des prises de position de la banque nationale suisse, bas de la page 8 (https://www.snb.ch/fr/mmr/speeches/id/ref_20141123_tjn/source/ref_20141123_tjn.fr.pdf)

  21. Chiffres Eurostat publiés le jeudi 21 avril 2016 :

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 311,452 milliards d’euros, soit 176,9 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2171,671 milliards d’euros, soit 132,7 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 231,345 milliards d’euros, soit 129 % du PIB.

    4- Chypre : dette publique de 18,964 milliards d’euros, soit 108,9 % du PIB.

    5- Belgique : dette publique de 434,186 milliards d’euros, soit 106 % du PIB.

    6- Espagne : dette publique de 1072,183 milliards d’euros, soit 99,2 % du PIB.

    7- France : dette publique de 2097,103 milliards d’euros, soit 95,8 % du PIB.

    8- Irlande : dette publique de 201,266 milliards d’euros, soit 93,8 % du PIB.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1662,984 milliards de livres sterling, soit 89,2 % du PIB.

    Vendredi 22 avril :

    Les « sages » allemands prônent un mécanisme de faillite des Etats.

    Des experts allemands veulent imposer des pertes aux investisseurs sur certaines dettes de la zone euro.

    C’est une proposition qui ravive le funeste souvenir de 2010 quand, à Deauville, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont émis l’idée de faire payer les créanciers des Etats en crise. Funeste, car cette déclaration a fait paniquer les marchés. La proposition du Conseil allemand des experts économiques, une institution respectée outre-Rhin et surnommée « conseil des sages », aura-t-elle le même effet ? Sans doute pas. Depuis la crise grecque, les Européens et la Banque centrale européenne ont mis en place des pare-feu aptes à rassurer en partie les investisseurs.

    Les « sages » considèrent qu’il faut aller plus loin. Ils l’ont déjà dit par le passé, mais leur dernier rapport annuel souligne la nécessité d’instaurer un mécanisme de faillite des Etats dans la zone euro. « La création du Mécanisme de stabilité européen (MES) a servi à limiter les risques de contagion en période de crise », rappellent-ils. Problème : l’existence de tels dispositifs peut avoir des effets anesthésiants et inciter les investisseurs à sous-évaluer les risques. « Un mécanisme de faillite pour les pays pourrait pousser les créanciers à mieux calculer les primes de risque, sur la base de la probabilité de défaut des Etats », écrivent les auteurs. Avec une idée en tête : si les investisseurs évaluent mieux les risques, alors les pays de la zone euro seront obligés de mieux contrôler leur dette. La plupart des « sages » partagent les idées de la Bundesbank, qui milite pour des mécanismes de discipline. « Toutefois, pour les pays qui sont déjà trop endettés, il faudrait qu’ils puissent envisager de se délester d’une partie de leur fardeau à travers un mécanisme de faillite. »

    Comment faire ? Répliquer la méthode FMI : pas d’aide financière du MES sans une analyse de soutenabilité qui, dans les cas où un programme d’ajustement économique ne suffit pas, peut déboucher sur un rééchelonnement de la dette, voire une réduction de la valeur nominale des titres détenus par les investisseurs. Les « sages » concèdent que des négociations devront être menées avec les créanciers avant d’appuyer sur le bouton rouge.

    Favorable à une mutualisation des dettes, Peter Bofinger, le seul keynésien des « sages », a averti dans « The Telegraph » que ce projet était « le moyen le plus rapide de faire exploser la zone euro ».

    http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/021860404550-les-sages-allemands-pronent-un-mecanisme-de-faillite-des-etats-1215558.php

  22. Moi ce qui m’embête c’est que la masse monétaire augmente (je parle de l’agrégat le plus large, ex M3). Je pensais que par définition cela s’appellerait de la création monétaire.
    Mais j’ai l’impression que finalement non, la masse monétaire peut augmenter sans que cela ne doive être nécessairement qualifié de création monétaire. Donc ce qui est bizarre c’est que l’augmentation de la masse monétaire est qualifiée certaines fois de circulation (activités de prêts des banques), et d’autres fois de création monétaire.
    M. Chevallier : oui ou non absolu?

        1. Ce qui est difficile dans le monétarisme, c’est de prendre les bons concepts et de développer leurs interactions…
          La vitesse de circulation de M3 n’est pas un bon concept, il faut analyser l’évolution des agrégats…

          1. C’est là tout le problème des sciences humaines… il n’y a rien d’absolu et elle ne décrivent donc qu’une réalité conceptuelle.

          2. Seul un praticien des sciences humaines peut écrire cela. Ce n’est pasarce qu’un concept est quantifiables qu’il revêt un caractère absolu.

          3. Bof, excuses pour ne pas comprendre. Peu de choses sont absolues, ce n’est pas le caractère déterminant.
            L’important est la réfutabilité.

  23. Merci Olivier, je crois que seuls les chiffres parlent, le métal jaune est la valeur de crise, la preuve par les chiffres, demandez au Vénézuéliens 🙂

  24. Monsieur Chevallier

    Vous n’avez pas pris en considération un facteur important : En vérité 2 monnaies parallèles circulent, pourtant ces 2 monnaies portent le même nom EURO. Nous les utilisons tous ! MAIS le facteur important étant que le VRAI argent c’est à dire celui garanti par la Banque Centrale Française s’appelle de la monnaie centrale ! La monnaie centrale c’est simple, ce sont les billets de banque ! Seuls les billets sont garantis ! L’autre monnaie ne sont que unités de compte produites par la voie de crédit par les banques privées ! Quand les banques se payent entre elles, elles se payent en Monnaie centrale ! D’ailleurs vous remarquerez aussi que la Banque centrale française n’accepte que les billets ! Puisque les billets étant la seule monnaie garantie contrairement aux unités de compte. Quand vous payez une amende auprès de l’Etat, comme un Pv de stationnement de voiture, vous devez payer en espèces, en billets et pièces. DONC, oui l’essentiel de la monnaie est produit par voie de crédit par les banques privées, et si les banques privées ne se font plus confiance entre elles, étant le fait qu’elles n’ont plus assez de billets pour se payer entre elles ! C’est pour cette raison que les banques privées adorent que vous déposez des espèces mais détestent que vous retirez des espèces, car les banques adorent garder précieusement cette monnaie garantie qu’on appelle Billets de banque !

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