Il est rébarbatif d’analyser les fondamentaux monétaristes pour la Chine car il n’y a pas de séries statistiques fiables téléchargeables sur la longue période.
D’après les derniers chiffres publiés par la banque centrale, l’agrégat monétaire M1 est hypertrophié : il représente 52,3 % du PIB annuel contre 62 % dans la zone euro mais… 17 % aux Etats-Unis !
Ce sont manifestement les dépôts sur les comptes courants qui sont anormalement élevés car les billets en circulation ne représentent que 5,9 % du PIB, comme aux Etats-Unis !
Les Chinois qui placent beaucoup trop d’argent dans les caisses d’épargne (M2-M1 représente 143,5 % du PIB contre 50 % aux Etats-Unis) se sont rapidement adaptés au monde moderne dans beaucoup de domaines mais ils continuent à garder traditionnellement une trop grande partie de leurs revenus non dépensés en réserve pour leur retraite et pour faire face à des dépenses de santé.
Les autorités chinoises n’ont toujours pas mis en place de systèmes d’assurance santé ni de retraite à la hauteur du niveau du développement industriel, ce qui permettrait de faire fondre ces bulles.
Des réformes sont en cours, mais elles sont encore insuffisantes.
Il est relativement facile de développer la production industrielle dans un pays comme la Chine (qui était comme on disait jadis, sous-développé) mais la culture économique, financière et monétaire est ce qui est le plus difficile à acquérir.
Les investissements récents de Chinois dans la bourse ne sont pas une réussite.
Cliquer ici pour accéder au site de The People’s Bank of China (PBC) d’où sont tirés ces informations.
Attention aux « s » dans le titre 🙂
Quant à la transformation de la société chinoise, il faut qu’elle glisse vers une société de « services », avec effectivement des outils de santé et de retraite en adéquation avec leurs ressources.
Mais je pense que Goldman Sachs veille au grain pour leur faire adopter des mécanismes qui exploseront dans 20 ou 30 ans histoire de recréer un peu de chaos 🙂