Ce jeudi 10 novembre, à 9 heures 15 environ, l’écart entre le rendement de l’OAT française à 10 ans (3,337 %) et celui du Bund (1,727 %) a été de 161 points de base soit 93,2 % (pour les nuls en calculs financiers), record historique encore battu en attendant le suivant,
Pour la première fois, d’une part, ces écarts ont été confirmés en fin de séance américaine hier soir, ce qui signifie que les investisseurs américains commencent enfin à comprendre que la France est au bord de la Méditerranée et d’autre part, la CDU commence à envisager sérieusement un plan de sortie de l’euro-système.
Tout va très vite quand un ersatz de monnaie décroche par rapport au deutschemark.
Complément : d’après l’AFP, l’écart est monté à 164 points de base un quart d’heure plus tard, soit 95 % !
« European debt crisis spiralling out of control
Reports that Germany and France have begun talks to break up the eurozone amid fears that Italy will be too big to rescue »
http://m.guardian.co.uk/business/2011/nov/09/european-debt-crisis-eurozone-breakup?cat=business&type=article
Jeudi 10 novembre 2011 :
Italie : bond des taux à un niveau record lors d’une émission à un an.
Les taux d’intérêt à un an payés par le Trésor italien ont atteint jeudi le niveau record de 6,087 % lors d’une émission obligataire test, alors que l’Italie est menacée à son tour d’être emportée par la crise de la dette, a annoncé la Banque d’Italie.
Ils ont donc presque doublé par rapport à la dernière opération similaire datant du 11 octobre, où ils s’étaient inscrits à 3,57 %.
Ce niveau de taux est insoutenable sur la durée, étant donné la taille colossale de la dette italienne (1.900 milliards d’euros, environ 120 % du PIB).
Le Trésor a en revanche atteint son objectif en réussissant à lever 5 milliards d’euros lors de cette émission, qui était le premier test sur les marchés pour le pays après l’annonce mardi soir du départ prochain du chef du gouvernement Silvio Berlusconi.
La demande a été très soutenue, atteignant 9,95 milliards d’euros.
Les craintes de voir l’Italie emportée à son tour par la crise de la dette avaient propulsé mercredi les taux à dix ans, qui servent de référence, largement au-dessus de la barre des 7 %.
http://www.romandie.com/news/n/_Italie_bond_des_taux_a_un_niveau_record_lors_d_une_emission_test101120111111.asp
« Et si l’union monétaire européenne n’était pas une si bonne idée? »
http://www.liberation.fr/politiques/01012368802-et-si-l-union-monetaire-europeenne-n-etait-pas-une-si-bonne-idee
Je me demande si l’on ne commencerait pas à entendre beaucoup plus un autre son de cloche que la doxa officielle…
Pensez-vous M. Chevallier, qu’il faille changer ses économies (liquidités disponibles) dans une autre monnaie que l’euro si cette dernière vient à disparaitre? Si oui quelle devise préconisez-vous?
Cordialement.
Traditionnellement, on recommande les monnaies norvégienne, suédoise, singapourienne, australienne et néo-zélandaise (le franc suisse aussi, mais cela dépend de l’étendue du goût qu’a la BNS pour le poker).
9,95 Mds demandés pour 5 Mds alloués, quelle victoire !
En revanche, 5 Mds placés pour un stock de dette de 1900 Mds, ne font pas un scoop !
Tiens oui, et les taux anglais ?
« En quête de sécurité, les investisseurs achètent des obligations britanniques : les taux se détendent Outre-Manche, pour atteindre des niveaux historiquement bas. Article de David Oakley, Alice Ross et Chris Giles du FT. »du 11 nov
France planning breakaway « union within a union. » Despite denials of discussions for a smaller eurozone, The Daily Telegraph reports that France is formulating plans for a « union within a union » – a breakaway organization of « avant-garde » eurozone countries with their own treaty, parliament and headquarters. Jean-Claude Piris, the « eminence grise » of EU legal texts, has even come out of retirement to help with the blueprint for the new bloc, which would significantly undermine the existing EU.
Mercredi 9 novembre 2011 :
Les exportateurs allemands « peuvent vivre sans l’euro », a déclaré mercredi le président de leur fédération, le BGA, Anton Börner, s’inscrivant en faux contre les discours politiques dans le pays qui présentent la monnaie unique comme une nécessité vitale pour son économie.
« Ce qui est important pour nous, c’est le marché libre. Nous n’avons pas nécessairement besoin d’une monnaie commune », a dit M. Börner devant un parterre de journalistes étrangers.
« Y a-t-il une vie pour l’Allemagne après l’euro ? Oui, il y en a une », a-t-il dit aussi.
Le BGA représente les exportateurs de l’Allemagne, nerf de son économie, dont les petites et moyennes entreprises représentent le gros des troupes. Pour ces sociétés, « que nous exportions autant dans les pays de la zone euro ne dépend pas de l’euro lui-même mais du marché libre, de l’absence de droits de douane par exemple », a expliqué M. Börner.
Alors que la crise de la dette s’aggrave de jour en jour, la chancelière Angela Merkel et ses ministres n’ont cesse de rappeler aux Allemands tout ce qu’ils doivent à la monnaie unique. Le cabinet de conseil McKinsey a pour sa part estimé dans une étude récente que les deux tiers de la croissance des dix dernières années étaient imputables à l’introduction de l’euro.
Mais « une Italie qui flanche dans l’euro, c’est tout aussi catastrophique qu’une Italie qui flanche hors de l’euro », a estimé M. Börner.
Anton Börner s’est montré extrêmement sceptique sur la capacité de l’Italie à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour redresser son économie et ses finances publiques, et tout aussi inquiet de la France, qui a « un gros problème de croissance et de productivité ».
Une fin de l’euro poserait certes un problème de compétitivité aux entreprises allemandes, mais « avec une politique monétaire raisonnable, et en s’entendant avec les syndicats », elles seraient en mesure de le surmonter.
« Un bon entrepreneur doit penser au plan B », a encore dit M. Börner, tout en affirmant ne pas souhaiter une fin de la monnaie unique.
Si l’union monétaire devait imploser, l’Allemagne se retrouverait vraisemblablement à former « un bloc » avec d’autres pays du Nord de l’Europe aux structures économiques semblables, comme l’Autriche, la Finlande, les Pays-Bas, mais aussi le Danemark, selon lui.
http://www.romandie.com/news/n/FOCUSLes_exportateurs_allemands_peuvent_vivre_sans_l_euro_federation091120111311.asp