Agrégats monétaires pour les nuls de la zone euro (mars 2017)

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics disait Arthur, Laffer, car la Richesse des nations (et de leurs habitants) dépend pour l’essentiel de l’évolution et de la structure des agrégats monétaires qui permettent de mettre en évidence la présence d’une création monétaire létale à terme…

C’est tellement important (et évident pour tout monétariste normalement constitué) que le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait supprimer (dès avant sa prise de fonction à la tête de la Fed) la publication des chiffres de M3 pour que les personnes en dehors de la Fed ne puissent plus disposer de cet instrument d’analyse, ce qui lui a permis (et à ses acolytes) de restaurer (relativement tranquillement) ces fondamentaux mais en créant la plus grande crise après la Grande Dépression et en flinguant au passage pour l’exemple la banque des frères Lehman.

Ces analyses monétaristes sont tellement importantes qu’elles sont même maintenant confinées dans le cercle restreint des gens de la Fed pour leur seul usage (elles ne sont plus développées par des universitaires ni publiées comme du temps de Milton Friedman).
Elles sont donc plus ou moins confidentielles mais il est quand même possible de comprendre les décisions du FOMC à partir des chiffres disponibles des agrégats M2 et M1…

En Europe, et en particulier en France, la culture monétariste est totalement absente à tel point que les Marioles de la BCE osent publier des chiffres des agrégats qui ne correspondent pas à la réalité, cf. mes analyses antérieures.

Donc, quid de la zone euro ?

D’après les derniers chiffres disponibles, la masse monétaire M3 de la zone continue à augmenter si bien que la création monétaire est globalement de l’ordre de 3 000 milliards d’euros,

Document 1 :

Ce chiffrage de création monétaire globale résulte d’une hypertrophie de l’agrégat monétaire M1 de l’ordre de 3 000 milliards d’euros,

Document 2 :

En effet, M1 devrait ne représenter que 13 % du PIB comme aux Etats-Unis (compte tenu du fait qu’une part importante des billets en dollars se trouve à l’étranger, ce qui n’est pas le cas des euros).
M1 se montait à la fin du mois sous revue à 4 531 milliards d’euros alors que cet agrégat aurait dû se monter à 1 419 milliards correspondant à 13 % du PIB annuel (10 915 milliards, en admettant que la croissance du PIB nominal en ce 1° trimestre soit du même ordre que celle du 4° trimestre 2016 par rapport au trimestre précédent), ce qui conduit à chiffrer l’argent non gagné en M1 à 3 112 milliards.

Cependant, si les malheureux Euro-zonards ont de l’argent non gagné sur leurs comptes courants, ils n’ont pas assez d’épargne, toujours par référence aux Américains.
En effet, M2-M1 devrait se monter à 40 % du PIB, soit 4 366 milliards d’euros alors que cette épargne n’est que de 2 903 milliards, ce qui fait un manque (par rapport à la norme) de 1 463 milliards,

Document 3 :

Cette insuffisance d’épargne est grosso modo compensée par une hypertrophie de l’agrégat M3-M2 qui se monte à 4 148 milliards d’euros alors qu’il devrait se monter, toujours par référence aux Etats-Unis où l’argent y est sain, à 25 % du PIB soit 2 730 milliards, ce qui conduit à chiffrer une création monétaire de 1 418 milliards,

Document 4 :

Donc, globalement, à la création monétaire en M1 de l’ordre de 3 000 milliards d’euros, il faut ajouter celle en M3-M2 qui est compensée par un trou en M2-M1.
Ce sont là des ordres de grandeur fiables qui donnent une image la plus fidèle possible de la réalité.

L’abandon des monnaies nationales a supprimé les mécanismes régulateurs qui existaient dans chaque nation, ce qui a donc conduit à une création monétaire qui s’accentue et qui est bien visible sur tous les graphiques,

Document 5 :

L’évolution de ces agrégats dans la zone euro est assez déconcertante, ce qui correspond bien au foutoir qui y règne, pour reprendre l’expression du Donald,

Document 6 :

Après avoir cassé leur tirelire en sortant 124 milliards d’euros de leurs caisses d’épargne fin décembre 2016, les malheureux Euro-zonards ont à peine reconstitué leur épargne sans pouvoir l’augmenter,

Document 7 :

En sortant 124 milliards d’euros de leurs caisses d’épargne fin décembre 2016, les malheureux Euro-zonards n’ont augmenté que de 70 milliards supplémentaires leurs comptes courants, mais ils continuent à augmenter ces dépôts d’une trentaine de milliards par mois, alimentant ainsi la continuation d’une création monétaire létale,

Document 8 :

L’augmentation de M1 est de l’ordre de 8 à 10 % d’une année sur l’autre depuis l’adoption de l’euro

Document 9 :

alors que la croissance du PIB nominal n’est que de 2,64 %, ce qui montre bien l’importance de cette création monétaire en M1 que rien n’arrête,

Document 10 :

Il s’agit manifestement d’argent non gagné donné sans contrepartie d’un travail réel, c’est-à-dire pour l’essentiel des aides dites sociales (et non pas à une généralisation de Pénélopes…)

Cette création monétaire ne profite même pas finalement aux malheureux Euro-zonards puisqu’ils sont obligés de désépargner pour survivre, alors que le gros problème aux Etats-Unis est que les ménages épargnaient trop par crainte de l’avenir Obabamesque et Illarien,

Document 11 :

***

En retenant le chiffre de 300 millions d’euro-zonards, M1 se monte à environ 15 000 euros par personne (principalement sous la forme de dépôts bancaires), ce qui est anormalement élevé, surtout par rapport à leur épargne qui est inférieure à 10 000 euros par personne !

Il s’agit là, soit d’une erreur dans les données des Marioles de la BCE qui comptabilisent mal les dépôts des euro-zonards sur leurs comptes courants, soit le résultat de transferts d’argent venant de gentils membres du Club Med qui ont placé une part importante de leur capital (ou de leur épargne) dans des banques de pays dignes de confiance, comme l’Allemagne de façon à recevoir des deutsche marks lors de l’€clatement à la place des monnaies de singes qui y seront distribuées

***

Les Américains ont donc bien joué, c’est-à-dire bien défendu leur leadership sur le Monde libre en incitant les Européens à adopter cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro.
Seuls les Anglais ne sont pas tombés dans le piège, en sortant même de l’U.E. !

Mieux encore : les petits Suisses ont toujours refusé énergiquement de faire partie de l’UE malgré toutes les pressions dont ils sont l’objet, et ils s’en portent très bien ! … ce qui est là un bon argument contre l’euro qui n’est pas exploité, en particulier en France pendant ces Pestilentielles.

Le manque de culture économique et surtout monétariste des Européens du continent est quand même étonnant et il a des conséquences considérables.
Evidemment, cette ignorance des fondamentaux économiques et financiers est particulièrement importante en France.

Normalement, ce sont les gens de la banque centrale qui doivent maitriser et gérer ces problèmes mais comme je l’ai déjà écrit, la Banque de France et son gouverneur ont la réputation d’être particulièrement nuls dans leur domaine de compétence, déjà jugés nuls (par rapport à mes analyses) par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris, nuls et archi nuls en monétarisme

Tout est simple finalement.

Cliquer ici pour accéder aux chiffres des agrégats monétaires publiés par la BCE.
Cliquer ici pour lire mon article précédent sur les agrégats monétaires de la BCE.
Cliquer ici pour lire mon article confirmant que la Banque de France et son gouverneur ont été jugés nuls par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.

1 réflexion sur “Agrégats monétaires pour les nuls de la zone euro (mars 2017)”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.