BCE : rien ne va plus, suite…

Des banques de la zone euro ont besoin de dollars (US$), d’autres en ont en disponibilités. Auparavant, les marchés interbancaires fonctionnaient normalement : les unes prêtaient aux autres.
Depuis le printemps 2010, les dirigeants des banques ayant des dollars en disponibilités n’ont plus confiance dans les banques concurrentes. Ils ne leur prêtent plus ces dollars.

Des banques risquent donc d’être en défaut de paiement en dollars. Elles sont obligées d’emprunter auprès de la BCE qui est le seul établissement qui ose leur prêter des dollars avec le risque de ne pas pouvoir les récupérer à l’échéance.

Le problème est d’autant plus grave que la BCE n’a plus de réserves en devises, c’est-à-dire en dollars.
Elle est donc obligée de les emprunter à la Fed pour les prêter à ces banques pour éviter un défaut de paiement en dollars de banques présentant un risque systémique comme cela s’est produit début mai 2010, ce qui a provoqué le flash krach du 6 mai 2010.

Pour qu’un tel problème ne se reproduise plus, des accords de swaps ont été conclus entre les grandes banques centrales le 10 mai 2010 dans le cadre des dispositifs temporaires d’échange réciproque de devises que la BCE a mis en place avec le Système fédéral de réserve dixit la BCE.

Ils ont été activés le 18 août dernier pour une banque pour un montant de 500 millions de dollars pour 7 jours et… réactivés le 25 pour 5 millions !

… ce qui signifie que la banque bénéficiaire n’a pas pu rembourser son emprunt à l’échéance.

Le plus inquiétant, c’est le montant dérisoire de ces sommes, ce qui montre que tout le système interbancaire est complètement bloqué (les banquiers savent très bien que ça va très mal) et que la BCE n’a vraiment plus rien en réserves en devises, c’est-à-dire en dollars.

Tout ceci confirme ce que j’en ai écrit à maintes reprises : les excédents en devises de la Buba ne peuvent plus fournir assez de dollars aux autres banques centrales de la zone euro à cause de l’importance des déficits de leurs balances commerciales, cf. en particulier mes articles sur la position nette de la France vis-à-vis de l’étranger.

L’euro système est en mode survie à très court terme avant la chute finale.

Je remercie vivement le lecteur de mon site qui m’a donné cette information (en commentaire).

Cliquer ici pour lire mon article précédent à ce sujet et cliquer ici pour accéder à la page de la BCE donnant cette information qui n’a été reprise par personne, à ma connaissance du moins.

3 réflexions sur “BCE : rien ne va plus, suite…”

  1. « L’euro système est en mode survie à très court terme avant la chute finale. »

    Et dire qu’à La Rochelle certains racontent des histoires à faire réver les petits enfants que nous sommes (mais pas tous !)

    Ca va être rude de faire accepter la réalité après avoir raconté des histoires dignes des contes de fée…

  2. Etes-vous sûr de ce que vous avancez ?

    Pour moi, il s’agit bien d’une opération type accord de swaps entre devises.Par contre, le champs « Min bid account » que vous pointez du doigt correspond non pas au montant total de l’allocation qui est sans limite (voir pdf : US Dollar Collaterised Operations) mais, au montant minimum d’acceptation d’une offre (bid) par la BCE (en l’occurrence, 5 millions USD). Vous ne pouvez donc aucunement déduire le montant total réel du besoin de devises en dollars.
    Difficile d’en déduire une information réellement pertinente… Certaines banques semblent refuser de se prêter des dollars à cause d’un regain de méfiance, cela semble acquis… Les accords de swaps sont de toute façon là pour pallier à ces défauts de fonctionnement du marché interbancaire. Ensuite tout dépendra des niveaux de montants atteints par ces accords qui peuvent aider à déterminer le manque de confiance entre les acteurs du marché interbancaire.

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