BNS : les petits Suisses et les autres…

Les petits Suisses sont les meilleurs banquiers du monde, mais les autres, les gros, les grands, sont parmi les pires : les dirigeants d’UBS et de Crédit Suisse bien sûr mais aussi ceux de la BNS

En effet, les capitaux propres de la BNS, qui représentaient plus de la moitié du total du bilan avant le début des grandes turbulences financières de 2008, sont tombés à 15 % après un plus bas à 6,5 % en juillet 2011, au plus fort de la récente fuite des capitaux d’€URSS qui était alors au bord du gouffre,

Document 1 :

Le multiple d’endettement, mon µ ou leverage en anglais, est même monté à 14,5 en ce mois de juillet 2011, ce qui signifie que le total des dettes représentait alors 14,5 fois le montant des capitaux propres pour un maximum de 10 fois selon les conseils de ce bon vieux Greenspan et les règles de la BRI pour les banques ordinaires,

Document 2 :

La catastrophe a été miraculeusement évitée de peu. Thomas Jordan, vice président de la BNS, envisageait alors même l’inenvisageable : des capitaux propres négatifs et de faire marcher la fameuse planche à billets pour rétablir la situation comme jadis le fit la république de Weimar !

L’incompétence des dirigeants de la BNS s’accompagnait de la malhonnêteté d’autres, en particulier de son président, Hil de Branquignol qui profitait de ses informations privilégiées pour acheter et vendre des dollars pour son compte propre afin de gagner un peu plus de sous au passage !

Les turbulences financières initiées par le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, auront provoqué un afflux considérable de capitaux sur la place financière helvète qui est traditionnellement le refuge privilégié en pareilles circonstances car les petits Suisses sont les meilleurs banquiers du monde,

Document 3 :

Cet afflux de capitaux a mécaniquement gonflé le total du bilan de la BNS… qui a même été brusquement obligée d’emprunter pour boucler son bilan en émettant des titres de créances au second semestre 2010,

Document 4 :

Les actifs de la BNS sont donc mécaniquement de moins en moins financés par des capitaux propres mais de plus en plus par des dettes provenant de capitaux (doublement) étrangers !

Document 5 :

Ces actifs sont effectivement essentiellement constitués par de brusques apports de devises

Document 6 :

pour 70 à 80 %,

Document 7 :

Le gros problème est que ces devises sont constituées maintenant à 55 % par des euros et à 25 % seulement en dollars (US$),

Document 8 :

La dépendance de la BNS en cette mauvaise monnaie en cours de déliquescence est d’autant plus inquiétante que les dirigeants de la BNS sont incompétents et/ou malhonnêtes comme ils viennent de le montrer récemment.

Il est surprenant de constater que les petits Suisses qui sont les meilleurs banquiers du monde ne réagissent pas positivement face à ces problèmes fondamentaux car les banques centrales sont plus que jamais au cœur de la richesse des nations pour tout bon monétariste (leur prospérité ou leur effondrement dépend de la politique monétaire que mènent leurs dirigeants).

11 réflexions sur “BNS : les petits Suisses et les autres…”

  1. Benoît Cajetan

    Pour info :

    L’ABE veut rendre les banques moins dépendantes de la BCE.

    L’ABE souhaite que les banques se restructurent.

    Elle prône un désendettement progressif.

    Elle publiera son rapport sur les bonus après Pâques.

    Andrea Enria a proposé que le nouveau fonds d’urgence de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES) puisse directement injecter des fonds aux banques en difficulté à compter de sa mise en place en juillet

    Par Huw Jones. Lundi 2 avril 2012 15h25.

    ==> http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRL6E8F248220120402?sp=true

    LONDRES, 2 avril (Reuters) – L’Autorité bancaire européenne (ABE) souhaiterait voir les banques du Vieux Continent se restructurer pour pouvoir se financer directement sur les marchés sans dépendre des liquidités à taux réduit de la Banque centrale européenne (BCE), et le régulateur entend proposer des mesures en ce sens à l’issue de ses réunions de mardi et mercredi.

    La crise de la dette a lourdement pesé sur la capacité de financement des banques européennes, ne leur laissant guère d’autre choix que de recourir massivement ces derniers mois aux deux injections de liquidités à trois ans de la BCE.

    Les banques espagnoles et italiennes figureraient parmi celles qui auraient le plus emprunté lors de ces opérations.

     » L’ABE discute de possibles mesures politiques qui pourraient accompagner ce processus de désendettement et de restructuration pour s’assurer qu’il se déroule de manière ordonnée et mesurée, permettant aux banques de maintenir une provision régulière de crédit pour l’économie réelle « , explique le président de l’ABE, Andrea Enria, dans un dossier présenté aux ministres des Finances de l’Union européenne la semaine dernière.

    Les régulateurs européens veulent notamment que les banques remplacent leurs financements à court terme par des financements de maturités plus longues, afin d’éviter d’avoir à faire appel trop fréquemment aux investisseurs.

    Une telle évolution aiderait aussi les banques à se préparer à l’examen minutieux de leurs modèles économiques lors d’une nouvelle série de tests de résistance ( » stress tests « ) prévue l’an prochain.

    L’ABE cherchera aussi cette semaine à s’assurer que les 31 banques affichant, selon ses critères, un besoin total de capitaux frais de 115 milliards d’euros prennent les mesures nécessaires pour combler ce manque d’ici au 30 juin.

    Andrea Enria a estimé la semaine dernière que le plan de recapitalisation était  » sur la bonne voie  » mais que certaines banques se fondaient sur des  » hypothèses excessivement optimistes  » quant à la façon dont elles comptent lever des capitaux.

    BANQUES ESPAGNOLES ET ITALIENNES : ATTENTION, FRAGILE

    De l’avis des analystes, la banque italienne Monte dei Paschi, devrait notamment peiner à atteindre d’ici au 30 juin l’objectif d’un ratio de fonds propres  » durs  » de 9%.

    L’administrateur délégué de la banque, Fabrizio Viola, a dit la semaine dernière que MontePaschi comblerait près d’un tiers de ses besoins de fonds propres – qui s’élèvent à 3,3 milliards d’euros – en convertissant des titres hybrides en actions. Les médias italiens rapportaient par ailleurs dimanche que la banque envisageait de tailler largement dans son portefeuille de dette souveraine et de fermer 150 agences.

    Certaines banques italiennes souhaiteraient voir l’ABE faire marche arrière sur ses exigences en matière de fonds d’urgence face à la crise, invoquant l’apaisement des tensions sur les marchés des dettes souveraines depuis les deux opérations de refinancement à trois ans de la BCE.

    Le gouverneur de la Banque d’Italie, Ignazio Visco, a ainsi déclaré samedi que l’ABE pourrait assouplir ses exigences en matière de fonds propres. Mais il a précisé qu’il s’agissait d’une perspective à moyen terme et que l’ABE ne devrait pas prendre de décision sur ce point lors de sa prochaine réunion.

    Les banques espagnoles sont également en ligne de mire, nombre d’entre elles pâtissant de l’éclatement de la bulle immobilière et de la détérioration de l’économie du pays.

    Au cas où certains établissements ne pourraient atteindre leurs objectifs de fonds propres d’ici à la date butoir de juin, Andrea Enria a proposé que le nouveau fonds d’urgence de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES) puisse directement injecter des fonds aux banques en difficulté à compter de sa mise en place en juillet.

    A ce stade, le MES n’est conçu que pour venir en aide aux Etats.

    Le conseil de l’ABE examinera par ailleurs les progrès réalisés par les banques dans la limitation des bonus, décidée en janvier 2011.

    Le rapport de l’ABE est attendu après Pâques.

    Avec John O’Donnell à Copenhague, Natalie Huet pour le service français, édité par Marc Angrand

  2. Benoît Cajetan

    Pour info :

    SocGen fusionne ses équipes de marchés primaires actions et de M&A.

    La Société générale a annoncé lundi avoir regroupé ses équipes dédiées aux activités de marchés de capitaux primaires actions et de conseil en fusions et acquisitions dans le cadre de la réorganisation de sa banque de financement et d’investissement.

    Lundi 2 avril 2012 15h32

    ==> http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRWEA712920120402

    PARIS, 2 avril (Reuters) – La banque française explique dans un communiqué que ces équipes seront scindées en deux départements : le premier spécialisé dans le financement des entreprises et le second dans les institutions financières.

    La SocGen indique dans le même temps avoir élargi le comité exécutif de sa BFI en nommant quatre nouveaux membres.

     » Ces changements visent à renforcer les synergies entre les différentes lignes métiers et accroître les capacités de distribution « , explique la banque.

    Contrainte comme de nombreuses banques européennes de renforcer sa solidité financière pour faire face à la crise de la zone euro et au nouvel environnement réglementaire, la SocGen a engagé fin 2011 un vaste plan de restructuration de sa banque de financement et d’investissement (BFI), activités les plus touchées par la crise.

    Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot

    1. Suite de la dépêche :
      Comme d’autres grandes banques européennes, la SocGen a engagé fin 2011 un vaste plan de restructuration de sa BFI, segment le plus touché par les retombées de la crise et des nouvelles dispositions réglementaires.
      Outre la suppression de plus de 1.500 postes et un remaniement en profondeur de l’état-major de sa BFI, la banque a prévu d’arrêter ou de réduire significativement un certain nombre d’activités comme le financement de l’immobilier, l’aéronautique et le commerce maritime, ainsi que le trading physique d’énergie en Amérique du Nord.
      Elle espère ainsi réduire la taille de son bilan, en abaissant d’ici 2013 de 50 à 60 milliards d’euros ses besoins de financement et de 30 à 40 milliards ses actifs pondérés des risques
      ça alors, c’est une surprise !!!

      1. Trois années à réfléchir avant de se décider à faire de vrais changement face à la crise.
        Ça c’est du management éclairés qui mérite ses bonus en millions d’euros !

  3. Excellent article sur la BNS. Merci M.Chevallier. (d’ailleurs Olivier Crottaz aussi en a parlé y’a pas longtemps)

    Effectivement à la BNS ça va mal.
    Et ceux qui vous suivent le savaient depuis septembre 2011 car vous nous aviez reporté une des déclaration (« je vais planchabillétiser ») de celui qui a été nommé à la tête de la BNS à Noel dernier.

    Comme le disait Franklin Delano Roosevelt. Rien n’arrive en politique qui n’ait été planifié en coulisses…
    C’est donc vrai aussi pour les Banques centrales…

    Et comme d’hab le nautil-US traversera la tsunami inflationniste qui va arriver en EURSS.
    Et les idiots d’euro-zonards qui préfèrent regarder les débilités à la télé au lieu de s’intéresser aux choses importantes (comme le fait Homer Simpson….) comprendront rien à ce qui va se passer ni pourquoi cela va arriver.

  4. « Inflation ?!? Va y avoir de l’INFLATION ?? … D’OOOOOOH ! » (*)

    (*) : « d’oh », expression de frustration fréquemment utilisée par Homer Simpson après la prise de conscience que les choses (v)ont mal tourné(r) ou de façon imprévue, ou que l’on a fait ou dit quelque chose de stupide.

  5. « car les banques centrales sont plus que jamais au cœur de la richesse des nations pour tout bon monétariste  »
    En effet, elles font résistance à la situation en cours (freinent ou activent). Mais est-ce que Bernanke à vraiment compris cela, qu’il faut aussi être vraiment contrariant (si un universitaire fait cela, il se trouve grillé par ses pairs qui font la pluie et le beau temps, perversité de cette filière de formation conformiste, nullement individuellement résistante ) ?
    Tous ces hommes au sommet, nés avec une cuillère en argent dans la bouche, n’ont pas perçu la valeur réalisatrice de la résistance. Il est vrai que lorsqu’on résiste, va à contre-courant, sur le coup ce n’est pas payant, le résultat est en décalage (et bien souvent pour les politiques pour les élus suivants…).

    Pour cette mise en valeur de la résistance, passer comme comme clé [[résistance universelle site:science-univers.qc.ca]] sur google (présentation rebutante, résistance effective !).

  6. Réponse à la question qui m’avait été posée par Tenshi: d’après un conseiller financier helvète, la BNS n’ achète pas d’ actions pour soutenir le cours de marchés boursiers, ou du moins il n’en a jamais entendu parler.

  7. Réponse d’un suisse à J.L. Mélenchon
    via http://www.facebook.com/groups/216573361708760/380328155333279/
    Mélenchon!!!!qui n’a plus vu un seul ouvrier depuis 30 ans,profitant de la générosité indécente de la république avec ses divers revenus…Il faut que ce soit un Suisse qui le remette à sa place!!!!
    Mélenchon : « Je plains les Suisses de tout mon coeur ! »

    Réponse d’un suisse à J.L. Mélenchon
    Fathi Derder, Parlementaire suisse, membre du parti libéral radical et journaliste
    Cher Jean-Luc,
    Je vous ai entendu lundi sur Europe 1: vous plaignez les Suisses
    Vous nous plaignez d’avoir refusé deux semaines de vacances supplémentaires.
    Ainsi, nous aurions été intimidés par nos méchants patrons.
    Vous précisez même:

    « Je comprends parfaitement que le patronat suisse utilise tous les arguments, dont la peur et l’insulte, contre les travailleurs ».
    Je ne doute pas que vous le compreniez: la peur et l’insulte, c’est votre truc.

    Mais bon.
    Restons concentré sur le fond de votre propos.
    Vous dites comprendre les patrons.
    En fait, vous ne comprenez rien du tout, une fois de plus.
    Il est vrai que nous avons refusé ce week-end l’initiative « six semaines de vacances pour tous ».
    Pour le reste, une ou deux précisions s’imposent.
    La première: une partie de la gauche était opposée à l’initiative.
    Quant aux patrons, loin de la peur et de l’insulte, ils ont agi avec responsabilité.
    Une responsabilité citoyenne. Un concept qui vous échappe peut-être.
    Ce que les Suisses ont compris, eux, c’est que plus de vacances, c’est plus d’heures sup.
    Ce que les Suisses ont compris aussi, mon cher Jean-Luc, c’est que le patron est le partenaire de l’employé.
    Nous appelons cela la paix du travail.
    A la grève systématique, nous privilégions le dialogue, le partenariat social.
    De vraies négociations branche par branche, entre gens bien élevés, sans peurs, ni insultes.
    Sans méthodes de voyous.
    Conséquence: notre marché du travail est souple, flexible et redoutablement efficace.
    Sans chômage, ou presque.
    Le choix du peuple suisse correspond à sa maturité politique.
    La démocratie directe implique un grand sens des responsabilités.
    Il ne suffit pas de balancer des slogans en chantant Ferrat. Il faut penser aux conséquences, aussi.

    D’ailleurs, le résultat de ce week-end n’est pas serré: l’initiative pour plus de vacances s’est naufragée dans les urnes, faisant l’unanimité des cantons contre elle.
    En Suisse centrale, l’objet a été littéralement balayé, rejeté par plus de 80% des votants.
    Avouez que ça fait beaucoup de Suisses tétanisés par le patronat ! Et la Suisse romande ne fait pas exception, bien que proche de vous.
    Certains disent même que la proximité de la France a joué contre l’initiative: pour le patron des patrons suisses, « le modèle français a fait figure de repoussoir ».
    Amusant. Comme toute la campagne en cours chez vous.
    J’entendais l’autre jour Philippe Poutou à la radio. Il est marrant, lui. Il parlait de vous (entre autres).
    L’homme du Nouveau parti anticapitaliste y dénonçait notamment les professionnels de la politique qui  » ne connaissent rien au monde du travail » (comme vous).
    S’en est suivi une apologie du candidat salarié (comme lui).
    L’homme du combat contre le capitalisme n’en finissait plus de valoriser le salarié. Sans se rendre compte, visiblement, que le salarié n’existe pas sans « salariant ».
    En français, son patron. Le capitaliste qu’il aime tant détester.
    D’abord je riais, amusé. Puis je me suis rendu compte que j’étais d’accord avec Poutou sur un point: celui qui vous concerne.
    Il y a quelque chose de bizarre à entendre ces pros de la politique qui ne connaissent pas la réalité du monde du travail… mais qui en parlent quand même!
    D’abord ça fait bizarre. Et puis, quand ils se mettent à critiquer des citoyens travailleurs responsables, ça devient carrément surréaliste.
    Je ne sais pas ce que vous en pensez, mon cher Jean-Luc, vous n’en avez pas parlé à Europe 1.
    Vous avez préféré poursuivre sur la voie de l’insulte et de la peur, en qualifiant la Suisse de « coffre-fort de tous les voyous de la terre ».
    Ah !
    Nouvelle erreur, mon cher Jean-Luc: la Suisse n’est pas un coffre-fort, la Suisse est un pays de travailleurs dont vous devriez vous inspirer.
    En commençant par vous mettre au travail vous-même, au lieu de gloser sur les vacances des autres, du haut de votre perchoir de rentier de la politique.
    Non, donc, la Suisse n’est pas un coffre-fort.
    D’une part peut-être cela vous a t il échappé notre pays renonce actuellement au secret bancaire.
    Mais surtout, l’argent qui va bientôt inonder nos coffres ne sera pas celui de voyous, mais d’honnêtes travailleurs français dont l’Etat souhaite confisquer l’intégralité des revenus, ou presque.
    Pour financer, notamment, une partie de la campagne qui vous permet de nous assommer publiquement de contre-vérités.
    C’est à se demander qui est le voyou: le travailleur, ou le politique qui vit de l’argent du travailleur?
    Dans l’attente impatiente de vous réentendre parler de la Suisse, je vous adresse, cher Jean-Luc, mes plus laborieux messages.
    Fathi Derder

    Fathi Derder, né en1970, (41 ans), journaliste de formation, a travaillé pendant près de 12 ans à la radio de service public (Radio Suisse Romande),
    présentateur des matinales, grand reporter, puis rédacteur en chef adjoint.
    A lancé en 2008 une télévision privée régionale dont il était le rédacteur en chef. Elu depuis deux mois au Conseil national (parlement fédéral)
    dans les rangs PLR (équivalent UMP, en un peu plus centre).

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