Crédit Agricole S.A. 2° trimestre 2012

Les péquenots du Crédit Agricole S.A. (entité cotée) ont enfin publié leurs comptes du 2° trimestre mais ils n’ont rien compris aux problèmes qui se posent : le total des dettes augmente alors que le montant des capitaux propres stagne à la fin de ce dernier trimestre (par rapport au précédent) !

Résultat : le multiple d’endettement, mon µ, le leverage, est pire qu’auparavant à 39,14 ce qui correspond à un ratio Tier 1 réel de 2,6 % !

Document 1 :

Cdt Ag SA20102011 Q22011 Q42012 Q12012 Q2
Liabilities1 547,901 546,701 680,801 678,501 757,44
Equity45,747,142,844,744,905
Leverage (µ)33,932,839,337,639,14
Tier 1 (%)332,52,72,6

Un petit rappel : la banque des frères Lehman a fait faillite avec un leverage de 32 !

Cocorico ! Le Crédit Agricole réussit à éviter de justesse la dernière place de la liste des banques systémiques mondiales (SIMIs) car seule Deutsche Bank fait pire encore !

Le seul aspect positif est que les péquenots sont relativement honnêtes en enregistrant les titres subordonnés dans les dettes et non pas dans les capitaux propres, contrairement à ce que font d’autres Gos banques françaises,

Document 2 :

Les caisses régionales, mieux capitalisées, rattrapent un peu la situation.
L’épée d’un certain Damoclès peut s’abattre à tout moment…
A priori, ce sont les clients et les salariés du Crédit Agricole qui vont renflouer la banque, en espérant que ce ne soit pas les contribuables.

Tout le reste est mauvaise littérature pour idiots inutiles voire nuisibles qui font confiance à leurs Gos banques.

Cliquer ici pour lire le rapport financier du Crédit Agricole S.A. d’où sont tirées ces informations.

4 réflexions sur “Crédit Agricole S.A. 2° trimestre 2012”

  1. Bonne question.
    En fait le leverage ne fait que mesurer le rapport entre les capitaux propres d’une banque et le total de ses engagements; cela permet en principe de limiter le risque.
    Mais cette mesure ne tient pas compte de la qualité des engagements.
    Dans le cas de Lehmann ils étaient catastrohiques en raison des subprimes et on perdu la totalité de leur valeur en quelques heures;
    Dans le cas du CA on peut penser que certains engagements notamment en Grèce sont très mauvais mais que beaucoup d’autres envers les fonctionnaires français le sont moins.
    Il faut cependant rester très prudent; l’exemple des banques espagnoles qui ont trop attendu pour provisionner leur créances douteuses est à cet égard très intéressant

    1. Oui, tout à fait, notamment à cause d’une obscure manipulation comptable appelée « provisions dynamiques », technique absolument pas approuvée par la BRI et la BCE et utilisée allégrement par les banques espagnoles sans que personne n’y trouve à redire.
      Un peu comme en France avec les bricolages en tout genre.

      « Les provisions dynamiques » qui revenaient à sous évaluer des profits actuels pour les réinjecter afin d’enterrer des pertes futures, le tout dans une volonté évidente de masquer la volatilité des résultats de l’établissement en question. L’euphémisme des « provisions dynamiques » était tout bonnement une escroquerie intellectuelle visant à lisser les mauvaises décisions et les risques inconsidérés pris par les banques espagnoles ! »

      http://www.gestionsuisse.com/2012/la-pretendue-exemplarite-du-systeme-bancaire-espagnol/

  2. Bonjour,
    Que pensez-vous de ce point relevé par un journaliste de la chronique d’Agora ? Merci pour la pertinence de vos analyses.
    Crédit Agricole SA un bénéfice de 111 millions d’euros ou une perte de 29 millions 18 sept 2012
    Par Valentin Petkantchin pour la chronique d’Agora
    Il est bien connu qu’il faut porter une attention particulière dans un contrat à ce qui est écrit en tout petit, en bas de page. Car souvent c’est là que nous trouvons les pièges et les clauses qui pourraient nous coûter cher. Le diable (ou le bon Dieu) se cache dans les détails, dit le dicton.
    En tant qu’investisseur ou déposant, vous devez rester vigilant quand les banques publient leurs résultats financiers et prêter bien attention à ces « détails » de bas de page. Une fois pris en compte, ils peuvent transformer un bénéfice affiché en perte déguisée, même si les effets d’annonce des communiqués de presse, bien soignés et relayés par les médias, tendent à vous le faire oublier!
    Prenons le cas du Crédit Agricole SA qui, la semaine dernière, a rendu public ses comptes du deuxième trimestre. Le message principal et les données présentées en page de couverture sont présentés avec soin par les chargés de communication, suggérant que la banque résiste bien en dépit de la situation difficile. Après tout, n’a-t-elle pas réalisé un résultat net de 111 millions d’euros, ou 851 millions en excluant divers retraitements, en raison de leur caractère exceptionnel (voir image ci-dessous)?
    Certes, mais vous auriez tort d’ignorer l’astérisque mentionnant en petit une autre dépréciation — celle d’une structure dépendant du Crédit Agricole, la SACAM International (de -67 millions) — ainsi que le coût du plan d’adaptation (-16 millions d’euros).
    Vous risquez aussi de passer à côté de la mention, en apparence anodine, « réévaluation de la dette », derrière laquelle se cache cependant une réalité qui pourrait vous faire davantage douter de la santé financière de la banque.
    Crédit Agricole SA : communiqué de presse des résultats du second trimestre 2012

    Source: Crédit Agricole.
    Cliquez sur l’image pour l’agrandir
    En quoi consiste cette « réévaluation » ? Sans entrer dans les détails, par les miracles de la comptabilité moderne dite « à la juste valeur » — devenue davantage un exercice de science-fiction qu’une constatation et un calcul des pertes et profits réalisés — les banques sont autorisées à comptabiliser des gains sur leur propre endettement quand, paradoxalement, leur signature de crédit se dégrade. Plus les banques inspirent la méfiance sur les marchés financiers, plus ces gains sont importants sur le papier!

    Imaginez que Pierre a prêté 1 000 euros à Paul. Paul est désormais au chômage avec une femme au foyer et trois enfants à charge et ne pourra plus vraisemblablement rembourser Pierre que de la moitié. Pierre ne peut donc plus compter réellement que sur 500 euros en retour. Avoir recours au DVA, c’est autoriser Paul — qui doit pourtant toujours rembourser 1 000 euros — à déclarer en tant que revenu, sans rien faire de plus, les 500 euros que Pierre risque de perdre.
    Il vous est facile de comprendre pourquoi certains spécialistes parlent de dispositions « grotesques » et pourquoi l’agence de notation Fitch précisait récemment qu’elle ne tenait pas compte de ces artifices dans son analyse de la performance des banques et de leurs résultats.
    L’idée derrière une telle opération serait que le prix sur les marchés financiers de la dette baisse quand le risque propre de crédit de l’entreprise augmente. Les investisseurs exigent alors un taux d’intérêt plus élevé pour prêter et la dette déjà émise se déprécie en conséquence (puisque le prix des obligations baisse quand ce taux monte).
    Le Crédit Agricole n’est pas la seule banque à pratiquer une telle réévaluation. Le Financial Times soulignait ainsi que de tels gains fictifs représentaient au troisième trimestre 2011 quelque 10 milliards de livres pour Barclays, HSBC et Royal Bank of Scotland réunies. De même, de tels gains représenteraient les 4/5ème des 16 milliards de dollars de bénéfices nets affichés par Citigroup, Bank of America, J.P. Morgan, Morgan Stanley et Goldman Sachs.
    Or, pour que de telles plus-values aient un fondement, il faut que les banques rachètent — ou au moins aient l’intention de racheter — la totalité de la dette propre concernée, ce qui est peu vraisemblable. Dans le cas contraire, et en dépit de son prix de marché qui fluctue, cette dette reste inchangée et les gains qui en découlent sont complètement illusoires car ils ne seront jamais réalisés.
    Faisons de même. A combien se chiffre alors l’impact de ces gains non-existants qui dopent le résultat net affiché par le Crédit Agricole? La réponse, qui n’est pas en première page, est: 140 millions d’euros.
    Sans ces gains fictifs, la banque française aurait dû en réalité afficher… une perte de 29 millions d’euros (soit 111 millions moins 140 millions d’euros). Une perte? Voilà une information sans doute importante pour les investisseurs, même si elle est moins compatible à l’évidence avec le message rassurant que la banque veut leur faire passer.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.