Je reprends ici un article que j’ai publié le 16 octobre 2007 sur mon ancien blog dans lequel je montrai qu’EDF ne respectait pas les règles comptables en précisant qu’il s’agissait là d’une bombe à retardement qui éclatera à l’avenir.
Nous y sommes, enfin ! … ce qui n’empêche pas John Chambers, le responsable de la notation des Etats de S&P, de considérer que la France est digne d’un Ah ! Ah ! Ah !
eDF : au moins 25 ans de prison !
L’iFRAP a publié le 23 octobre 2006 mon analyse arrêtée au 12 juillet 2005 sur eDF. Le rapport de gestion de l’exercice 2004 ne mentionnait pas le montant des engagements de retraite que j’estimais, en extrapolant les comptes de GDF, à 60 milliards d’euro, ce que confirment très exactement les comptes officiels de 2005 !
En effet, la note 2,10 page 22 du rapport de gestion 2005 précise que les engagements de retraite au 31 décembre 2004 se montaient à 60,677 milliards d’euros (mes évaluations étaient donc légèrement inférieures à la réalité !), mais la loi du… 9 août ! 2004 a fort opportunément transféré une très grosse partie de cette charge sur le budget de l’Etat (c’est à dire sur les contribuables) : eDF, devenue société anonyme cotée, ne comptabilise officiellement en engagements de retraite que 13,620 milliards d’euros au 31 décembre 2004.
Document 1 :
Ces 60 milliards d’euro de retraite auraient dû être comptabilisés en charges au fur et à mesure des exercices qui ont donné naissance à ces créances. Pour que les comptes d’eDF donnent une image fidèle de la réalité selon les règles comptables maintenant en vigueur (les IFRS), il aurait fallu faire venir ces 60 milliards en diminution des capitaux propres qui se montent à 20 milliards d’euro au 31 décembre 2005.
Document 2 :
Dans ce cas, eDF aurait dû être déclarée en faillite avec des capitaux propres négatifs à hauteur de 40 milliards !
Les commissaires aux comptes d’eDF, respectant les lois, certifient à juste titre les comptes 2005. Il ne leur appartient pas de donner leur avis sur l’opportunité d’une loi, mais les citoyens sont censés comprendre les conséquences des lois et la signification des comptes des entreprises. Ils se sont laissé berner par les dirigeants de tous les partis politiques, des syndicats et des organisations censées défendre leurs intérêts !
Les dettes des clients d’eDF représentent 40 % du chiffre d’affaires ! En fait, eDF comptabilise dans ce chiffre d’affaires, non pas les produits facturés, mais la production d’électricité qui sera ensuite facturée comme le confirme encore le rapport de gestion 2005 (note 4,8 page 31) : Les quantités d’énergie livrée non relevée non facturée sont déterminées à partir de statistiques de consommations et d’estimations de prix de vente ! ce qui est contraire aux règles comptables IFRS.
Document 3 :
Ce sont des fraudes comptables de ce type qui ont conduit Enron à la faillite et ses dirigeants en prison : 24 ans pour le PDG survivant !
Dans ces conditions, la rentabilité nette (résultat net sur chiffre d’affaires) d’eDF donne l’illusion d’être dans la norme avec 6,56 %.
eDF est sur-endettée avec un gearing (dettes à long terme de 111 milliards d’euros sur capitaux propres) de 550 % qui devrait être inférieur à… 50 % alors que les immobilisations ont une faible valeur réelle compte tenu des provisions diverses.
Les électriciens d’eDF sont surpayés avec un salaire brut moyen de 3 920 euros par mois auquel s’ajoutent des avantages en nature de 10 %. Avec un revenu moyen inférieur à 2 000 euros par mois, les contribuables vont donc se serrer la ceinture pour financer les retraites des salariés d’eDF surpayés…
Les comptes d’eDF sont certifiés pour 2005 par Deloitte mais Ernst & Young a laissé prudemment sa place à KPMG ! Andersen n’a pas survécu au scandale d’Enron…
Ces 60 milliards d’euros de charges de retraite correspondent à des créances non provisionnées qui augmentent la masse monétaire en circulation (les salaires d’eDF auraient dû être moins élevés pour pouvoir financer ces 60 milliards d’euros qui correspondent à de l’argent non gagné).
Il en est de même pour les autres entreprises dites publiques (pour plus de 200 milliards d’euros) et pour toutes les entreprises françaises. Le problème devient alors vraiment très grave.
Il s’agit là d’une bombe à retardement qui éclatera à l’avenir.
Les économistes de Work for all évaluent les engagements de retraite non provisionnés à 330 % du PIB en France ! chiffre corroboré par ceux de la banque ABN Amro.
Cliquer ici pour voir le site de Workforall.net et plus particulièrement un article : Le modèle social européen : le conte de fées et les faits, cliquer ici pour le lire.
Cliquer ici pour lire le rapport financier d’EDF pour 2005.
Cliquer ici pour lire cet article publié le 16 octobre 2007 sur mon ancien blog.
Qu’attendez-vous pour porter plainte et faire emprisonner les coupables ?
En France, ce sont les dirigeants des banques et des grandes entreprise qui font les lois, les réglements et qui les font appliquer à leur convenance. Il est totalement inutile d’negager des procédures contre eux car elles sont a priori vouées à l’échec. Les seules condamnations qui ont été prononcées l’ont été aux US : cf. le Crédit Lyonnais, en attendant celle de DSK…