Les déclarations, hier, de Charles Plosser, président de l’antenne régionale de la banque centrale de Philadelphie, membre votant cette année du Comité de politique monétaire (FOMC), sont très intéressantes car elles montrent comment devrait se faire la sortie de la politique monétaire hors normes menée par les gens de la Fed…
D’abord, il confirme que la situation actuelle extraordinaire (i.e. qui sort de l’ordinaire) provient bien des réserves anormalement élevées des banques qui ont déposé 2 400 milliards de dollars auprès de la Fed qui a ainsi quasiment été obligée de les investir en titres (des bons du Trésor et des titres hypothécaires) comme je l’ai écrit maintes fois contre tous mes détracteurs ignares.
Ensuite, il expose que les banques seront amenées naturellement à prêter ces disponibilités à des investisseurs (entreprises et ménages) à partir du moment où les taux seront de nouveau élevés, ce qui contribuera au maintien d’une croissance forte du PIB.
Le problème des gens de la Fed sera alors de coordonner ces flux : le montant des investissements de la Fed dans ces titres devra diminuer au fur et à mesure que les dépôts des banques auprès de la Fed diminueront.
Ainsi, la Fed aura fait repartir brillamment la croissance en faisant circuler une masse de 2 500 milliards de dollars en rachetant des titres, car, sans son action, cette masse aurait stagné, ce qui aurait empêché la reprise de la croissance.
La Fed aura été le moteur de la circulation monétaire sans provoquer de création monétaire comme le répètent tous les idiots inutiles, ce qui est la condition principale de la croissance du PIB pour tout bon monétariste.
Les gens de la Fed seront alors amenés à reprendre une politique monétaire plus orthodoxe en jouant sur les taux (pour juguler l’inflation) et sur des opérations modérées sur les bons du Trésor.
There are now more than $2.4 trillion of excess reserves in the banking system. These reserves are not inflationary until they are converted to money and flow out into the economy.
Tout est simple, et pourtant je suis le seul, à ma connaissance, à avoir fait les bonnes analyses sur ce thème.
Cliquer ici pour lire le texte du discours de Charles Plosser.
Plosser a déjà proposé la même chose en 2011:
http://www.philadelphiafed.org/publications/speeches/plosser/2011/03-25-11_shadow-open-market-committee.pdf
C’est son avis personnel, et pas celui de la Fed, c’est bien marqué sur les 2 documents, et Plosser a plutôt la réputation d’un dissident dans la Fed.
Si toutefois son plan est accepté, rien ne nous garantit que « la difficulté » de « coordonner ces flux » serait surmontable.
Bonjour Mr Chevalier,
C’est bien joli tout ça et j’ai très bien compris le système de fonctionnement.
Donc l’augmentation du bilan de la Fed est lié aux rachats de ces assets bons et titres hypo.
Comment vont ils s’en débarasser?
Comment la Fed va t elle réduire son bilan si toutefois elle décide de le faire.
Les valorisations et les PER des entreprises ne sont pas en lien avec la réalité. On paye une inconnu.
La fed est allé très loin dans le non conventionnel en terme de durée et de montant.
Car comme le dit aussi Plosser, il n’y a aucun modèle existant qui permette d’évaluer l’action réel des QE, (et sous entendu il est évident que l’effet escompté n’est pas forcément celui atteint. La fed attendait une plus grande répercution sur les ménages et les crédits.(mais les américains étaient déjà très endettés).
Il dit aussi qu’il n’y a aucun modèle qui explique clairement comment fonctionnent les marchés face au QE ou au Taper. On navigue en eaux et terres inconnus à ce jour. Car à situation exceptionnelle et n’ayant jamais préexisté comment prévoir ce qui va se passer.
Face à cette situation le mauvais point que l’on peut donner à la Fed concernant son action est en lien avec le Risk . La fed a fait « disparaitre » le risk. Risk off, qui provoque une surévaluation des actifs. Le marché a toujours anticipé on le sait, mais il a anticipé sur des modèles. Actuellement il prends conscience qu’il n’y a pas de modèle. Il faut suivre , suivre la Fed sous peine de se faire plumer. Les marchés n’anticipent pas une reprise économique ou une croissance superbe, mais le marché anticipe des décisions monétaires.
Des entreprises avec des PER à 18, sans augmentation du chiffre d’affaire, un maintien tant bien que mal des marges en jouant sur les salariés, les salaires et les charges. C’est moyen.
Je n’aime pas l’inconnu. La fed a mis des oeillières aux marchés qui naviguent à vue.
le SP qui prend plus de 20% en 2013 on pourra toujours tenter de me le justifier je n’adhère pas en terme de potentiel à venir pour ces entreprises. (on voit des PER à 20…)…
LE fait que les banques US aient déposé autant d’argent à la Fed démontre également le fait que le marché interbancaire US n’est pas non plus au top de sa forme. vous allez me dire « Non !!! » mais c’est une possibilité à ne pas sous estimer, je ne dis pas que c’est la seule raison, les taux étant bien entendu en lien également avec ces dépôts énormes.
L’inconnu n’a jamais été bien toléré par les marchés. Seul le discours de la Fed et sa politique « exceptionnel » permettent aux marchés de ne pas « avoir peur ». Plus de peur, plus de risque, plus de risque, bulle.
Si jamais vous découvrez le moment ou la bulle des assets va péter (2015? plus tard? avant?) faites moi signe ça m’intéressera 😉 Personnellement j’attends pour 2014 une chute des indices au moins provisoire d’environ 23,6 à 38,2% sur le plus haut qui sera fait et sur le départ de mouvement haussier de septembre 2013.
Quand le cac sera à 4450/4500 et le dax à 9900/10000 environ, je commencerai à mettre en place une stratégie short swing MT avec une recherche de 23% de baisse environ.
Bien à vous.
La Fed va attendre que les bons arrivent à échéance,
Le marché US n’est pas surévalué, les bénéfices sont réels et en hausse…
Bonsoir Monsieur,
Il semble qu’il n’y ait pas que le « cash » qui soit en hausse :
http://www.zerohedge.com/news/2014-01-16/corporations-have-record-cash-they-also-have-record-er-debt-net-leverage-soars-15-hi
et Monsieur Fischer ?!
http://www.dallasfed.org/news/speeches/fisher/2014/fs140114.cfm
Aujourd’hui, en Europe, il n’y a plus aucune locomotive.
Aujourd’hui, même la soi-disant « locomotive » allemande est en train de s’arrêter.
Mercredi 15 janvier 2014 :
Allemagne : tirée par la consommation, la croissance a été de 0,4 % en 2013.
Selon les premières estimations de Destatis, le PIB allemand a cru de 0,4 % l’an dernier. Son plus faible niveau depuis 2009.
L’Allemagne a connu l’an dernier une croissance très faible de 0,4 %. C’est ce qu’a annoncé ce matin Destatis, l’office fédéral des statistiques, qui communiquait ce mercredi matin ses premières estimations pour le PIB 2013. Si l’on exclut la forte récession de 2009 (-5,9 %), c’est le plus faible taux de croissance du pays depuis 2003. En 2012, la croissance allemande avait atteint 0,7 %.
http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140115trib000809600/allemagne-tiree-par-la-consommation-la-croissance-a-ete-de-04-en-2013.html
Evolution du PIB de l’Allemagne :
2009 : le PIB baisse de 5,9 %.
2010 : le PIB augmente de 4,2 %.
2011 : le PIB augmente de 3 %.
2012 : le PIB augmente de 0,7 %.
2013 : le PIB augmente de 0,4 %.
» qui a ainsi quasiment été obligée de les investir en titres (des bons du Trésor et des titres hypothécaires) comme je l’ai écrit maintes fois contre tous mes détracteurs ignares. »
A ceci prêt que vous répétez ad nauseam que la situation est normale et saine aux US alors qu’un situation semblable en Europe vous amènerait à répéter avec la même constance que l’Europe est un village Potemkine attendant le Tusnami rempli d’abrutis qui ne comprennent rien au monétarisme.
Votre blog est intéressant mais votre parti pris commence à se voir.
Vous pouvez maintenant m’ajouter à la liate de vos « détracteurs ignares ».
Vous pouvez maintenant m’ajouter à la liste de vos « détracteurs ignares » : Oui ! car vous n’avez rien compris à mes explications…
JK ne comprend pas la différence entre US & EU ? C’est pourtant simple 😉
> US corporate place ses surplus de liquidités à la banque qui place sur surplus de liquidités à la Fed,
> EU « corporates » n’a que des dettes à placer à la banque, la banque n’a que des dettes, Mario crée des lignes comptables ex nihilo (en s’appuyant sur les fesses des citoyens prêteurs en dernier ressort).
En bref, ce sont 2 situations opposées.
http://www.zerohedge.com/news/2014-01-15/ecb-eases-european-bank-street-25-lowers-capital-ratio-requirement-8-6
tiens la mer se retire Monsieur Chevallier, la BCE vient de lacher un 9 sur l’échelle de Richter
vite dans les montagnes …
« ECB Eases European Bank Street By 25%, Lowers Capital Ratio Requirement From 8% to 6%
Submitted by Tyler Durden on 01/15/2014 11:42 -0500
European Central BankEuropean UnionStress Test
.First the Volcker Rule was defanged when last night the requirement to offload TruPS CDOs was eliminated, and now here comes Europe where the ECB just lowered the capital requirement for its « stringent » bank stress test (the one where Bankia and Dexia won’t pass with flying colors we assume) by 25%. From the wires:
•ECB SAID TO FAVOR 6% CAPITAL REQUIREMENT IN BANK STRESS TEST
•ECB SAYS DECISION ON CAPITAL REQUIREMENT NOT YET FORMALLY MADE
•MAJORITY OF POLICYMAKERS AND TECHNICALS OFFICIALS HAVE REACHED CONSENSUS ON THE BENCHMARK
The final number may in fact be even lower:
•SMALL NUMBER OF COUNTRIES WANT AN EASIER BENCHMARK AND MAY PRESS FOR COMPROMISE LOWER THAN 6%
Why is this notable? Recall from three short months ago:
The European Central Bank said it will use stricter rules when stress testing banks’ balance sheets next year than it will to study their assets, as it seeks to prove its credentials as the region’s financial supervisor.
While the ECB confirmed that it will require lenders to have a capital ratio of 8 percent, what qualifies as capital will change over the course of the three-part assessment, the central bank said in an e-mailed statement. The capital definition applicable on Jan. 1, 2014 will be used for the asset-quality review and the definition in force “at the end of the horizon” of the stress test will be used in that evaluation, it said.
Ignazio Angeloni, who is head of the ECB’s financial stability directorate, said today in Frankfurt that officials haven’t yet decided on a timeframe or on details for the stress test. The European Union is gradually phasing in global capital standards known as Basel III, a process which is due to be completed by 2019.
“We’ve got a feasible but safe capital cushion of 8 percent,” Angeloni told reporters. “We want the exercise to encompass all the main sources of risk.”
Easing Isn’t Printing Money
http://www.cnbc.com/id/100760150
Published: Thursday, 23 May 2013 | 3:31 AM ET
By: Marshall Gittler, Head of Global FX Strategy | IronFX
Bonjour,
Voilà qui corrobore vos dires:
« Le marché des dérivés a retrouvé en 2013 son niveau d’avant la crise. C’est préoccupant. En effet, le G20 avait identifié deux causes principales de contagion systémique après la chute de Lehman Brothers : d’une part l’insuffisante liquidité de certaines banques, d’autre part leurs positions excessives et opaques en matière de dérivés. Sur ce marché, on ne sait pas qui détient quoi, par conséquent la faillite d’un établissement peut entraîner celle de tous les autres par effet de domino. » (Christophe Nijdam dans http://leblogalupus.com/2014/01/15/les-derives-dubs-credit-suisse-et-dautres-prepareraient-un-fukushima-bancaire/)
Bonne journée
Je venais justement Homer, de lire cet article et je comptais en parler mais vous m’avez devancé.
Et on ne parlera même pas du levier sur certains de ces produits. Levier inconnu, dérivés hors bilan? Quel est le risque réel?
C’est simple, vu qu’on ne peut pas l’évaluer, on ne peut pas l’estimer le chiffrer, et c’est le but. Seul les initiés ont connaissance de ces choses.
Même les actions sont biaisés par le black market et par les leviers utilisés. Une banque peut prendre un levier 100 sur une action tout en injectant très peu d’argent « réel » dans ses prises de position.
Les market maker font la pluie et le beau temps. Il suffit de regarder le courtage des trackers pour comprendre ce qu’il se passe.
Des offres lancées par les market maker des émetteurs (commerzbank sont très forts dans ce domaine) qui viennent couper les positions des gens, c’est simple le carnet d’ordres des trackers est visible par tous c’est pas compliqué. Personne n’en parle car tout cela est avalisé par les autorités boursières. Les banques centrales ont réussis à mettre à terre Elliot, et la théorie des vagues.
Ce qui avant été basé sur un comprtement « humain » des marchés n’existe plus. Le retracements, ? Les corrections? Ca n’existe plus. La règle de l’alternance? Ca n’existe plus , toutes les corrections se font si vite que les moutons se font tondre, les bears traps sont quotidiens. J’ai jamais autant hésité à prendre des positions sur le marché. Dingue.
Fini pour les banques la pseudo interdiction des CDS à nu. Pseudo car c’est du vent, du mensonge.
Il suffit de détenir 1 titre OAT pour prendre 100 CDS sur l’OAT.
D’autant que comme vous le savez certainement l’accès aux CDS est fermé aux particuliers. Seul les initiés professionnels peuvent accéder à ces produits.
Nous ne savons pas , mais eux savent.
Le plus marrant est que d’entrer sur le marché ce n’eest pas compliqué on trouve toujours une contrepartie.
Sortir du marché lors d’un rush baissier est quasiment impossible. Vous n’arriverez jamais à sortir la totalité de votre portefeuille dans les temps.
Tout ces faits sont liés à la politique non conventionnelle. (Que je critique pas sur le principe) Il ne faut pas ignorer les conséquences, juste les prendre en compte.