Fed : banques / monétarisme + BCE

Lorsque le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait baisser le taux de base de la Fed au plancher à 0 % le 16 décembre 2008, il était évident que cette décision historique allait faire repartir la croissance du PIB sur un rythme élevé, cf. ce que j’en ai écrit à ce sujet à ce moment-là.

Malheureusement, la reprise aura été plus lente que ce que l’on pouvait espérer : de 2 à 3 % seulement (d’une année sur l’autre), ce qui peut être quand même considéré comme normal alors que du temps de ce bon vieux Greenspan, en de pareilles circonstances, la croissance américaine repartait sur un rythme de croissance très élevé, trop élevé, ce qui entretenait les cycles initiés par la Fed, ce qu’a voulu éviter B-2.

Il aura fallu attendre 2011 pour que le PIB réel soit supérieur à ce qu’il a été avant le grand plongeon de 2009 qu’il faut quand même relativiser : le PIB américain n’aura reculé que de 4,26 % au plus fort de cette crise, ce qui est loin de la chute de 25 % lors de la Grande Dépression.

En fait, cette baisse des taux de la Fed et des autres banques centrales n’a pas eu que des effets positifs

En effet, avec des taux de base à zéro, les banques (ordinaires) ont beaucoup de difficultés à dégager des bénéfices car les taux qu’elles accordent à leurs clients sont nécessairement bas. Elles ont donc tendance à ne pas chercher à augmenter leur offre de crédits. Comme la demande est faible, les réserves des banques augmentent : 2 400 milliards de dollars sont ainsi (mal) placés auprès de la Fed.

Cette masse aurait pu ainsi rester stérilisée, ce qui aurait repoussé la reprise. B-2 a donc bien eu raison de faire circuler cet argent en l’investissant dans des titres publics, ce qui a fait accélérer la circulation monétaire, sans création monétaire.

La poursuite de la reprise aux Etats-Unis va permettre le retour d’un fonctionnement normal des marchés financiers comme l’a bien relevé Charles Plosser.

Il n’en est pas de même dans la zone euro car le marché bancaire y est encore et toujours bloqué.

De ce fait, les banques de la zone sont triplement pénalisées : à cause de l’hypertrophie monétaire, de leur leverage trop élevé et des taux trop bas.

La conséquence en est que la croissance du PIB est nulle, voire négative depuis 2008, surtout dans ces cochons de pays du Club Med dont la France, cf. mon article précédent.

Tout est simple.

P.S. : mon site ne fonctionne pas normalement depuis quelque temps pour des raisons que je ne connais pas…
P.S. 2 : ce serait dû à un dysfonctionnement d’un serveur helvète… Pourquoi des gens imaginent-ils qqch d’autre ? Tout va bien…

6 réflexions sur “Fed : banques / monétarisme + BCE”

  1. et en effet l’accélération des paiements interentreprises permettrait un accroissement des profits , si le FH etait -nul il imposerait des délais de paiement réduits.
    Heureusement que vous êtes en Suisse , ailleurs vous seriez inaccessible , ils vous ont serré les feins.

  2. « P.S. : mon site ne fonctionne pas normalement depuis quelque temps pour des raisons que je ne connais pas… »

    Les nouvelles lois sont rentrées en vigueur, le minitel 2.0 fonctionne à merveille, demandez le 36 à Asnières et vous rentrez en communication directe avec la sécurité extranationale. Dites bonjour, ils ne vous répondent jamais… La question qui se pose est: FAUT-IL CLÔTURER SON ABONEMENT INTERNET ?

    Car il n’y a hélas plus d’espoir pour que cela s’arrange. Ils sont devenus déraisonnables à plein temps, comme avec vos banqsters…

    Apparament vous êtes hébergés en Suisse, ce qui donne encore quelques sueurs froides aux espions D’HOlandouille.

    En attendant, nous coulons de plus en plus vite…Mais je finis par croire que c’est certainement un mal nécessaire aux vues de ces fraudes institutionnalisées.

  3. Ayant différé sa venue à Athènes pour ne pas la télescoper avec le démarrage de la présidence grecque tournante de l’Union européenne, la mission s’est rendue à Dublin, où elle a eu confirmation que le gouvernement avait du céder aux pressions de la BCE (du temps de Jean-Claude Trichet) afin de ne pas procéder à un bail-in des banques au détriment de leurs actionnaires et de leurs créanciers (les banques européennes), mais à un bail-out dont les contribuables font durement les frais. En se demandant à juste titre si une telle intervention s’inscrivait bien dans les missions de la banque centrale.
    Cà vous plait les gars ??????? Vous ne souhaitez pas réveiller les morts pour leur taper dessus comme à Madagascar ?

  4. Vous dites : …..dans la zone euro car le marché bancaire y est encore et toujours bloqué. De ce fait, les banques de la zone sont triplement pénalisées : à cause de l’hypertrophie monétaire, de leur leverage trop élevé et des taux trop bas.
    Hypertrophy ? M1 in the Euro aea is about 57 % of GDP, as you say. But it is about 90 % in Switerland, 77 % in the UK (using Trading Economics’ tables). At the other end of the spectrum, it is only 10 % in Canada, and in many of the other sizeable economies around 20 – 25 %. A high share of M1 does not, per se, signal extreme danger, and, in fact, it is not a simple matter to draw big and dramatic concluions by looking at the way the money stock is broken down.
    You are, of course, quite right that QE as practised by the Fed and the Bank of England is not « printing money »., see this remark from the BofE here « This policy of asset purchases is often known as ‘Quantitative Easing’. It does not involve printing more banknotes. Furthermore, the asset purchase programme is not about giving money to banks. Rather, the policy is designed to circumvent the banking system. » http://www.bankofengland.co.uk/publications/Documents/news/2012/nr073.pdf
    Also, I suspect it is not so much the ignorant who like to say QE is money creation but those who like to exaggerate. But, as Plossner says, the Fed has now got to prevent those huge excess bank reserves on the liabilities side of the Fed’s balance sheet from escaping back into the economy by winding down its QE programme.
    The ECB, through no fauilt of its own, is not permitted to do QE in the way the Fed does it, so it does not have the same problem as the Fed and cannot quite circumvent the bankking system. But it has done something similar to Fed policy, but the assets at the ECB are of much shorter maturity (see BIS annual report here for a nice pictorial illustration of the differences between the Fed and the ECB). http://www.bis.org/publ/arpdf/ar2013e6.htm
    Does that make the ECB’s job more difficult ? Perhaps, but not so much because of the shortness of the maturities, but because the ECB can only do QE against collaeral from the banks, and the collateral is near to exhaustion.
    Added to which, as you say, the inter-bank markets are blocked, the leverage of the big European banks is too high, and/or equity ratios too low.
    And then, of coure, the cack-handed way in which the banking union is being prepared (see Bruegel blog here http://www.bruegel.org/nc/blog/detail/article/1228-european-bank-resolution-dont-try-this-at-home/) is another reason for pessimism, while at Voxeu here (http://www.voxeu.org/article/what-asset-quality-review-likely-find-independent-evidence) the French banks look all right for equity and leverage ratio under normal conditions, but when exposed to various stress tests they would lead the European finance industry to perdition.

  5. Les prêts des banques européennes au secteur privé sont en bleu :

    http://www.zerohedge.com/sites/default/files/images/user5/imageroot/2014/01/November%20Eurozone%20Loan%20Creation.jpg

    Ce graphique montre que le LTRO (1019 milliards d’euros) est un échec total : les banques européennes prêtent de moins en moins au secteur privé.

    En Europe, les prêts au secteur privé s’effondrent.

    L’économie réelle n’a pas du tout profité des 1019 milliards d’euros du LTRO.

    En réalité, que font les banques européennes des 1019 milliards d’euros que leur a prêtés la BCE en décembre 2011 et en février 2012 ?

    Réponse : plutôt que de prêter au secteur privé, chaque banque préfère prêter à son Etat.

    Conséquence : pour plusieurs Etats européens, la dette publique a commencé à baisser.

    Mais en revanche, pour d’autres Etats, la dette publique continue à augmenter.

    Mercredi 22 janvier 2014 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du troisième trimestre 2013.

    1- Médaille d’or : Grèce. Dette publique de 317,310 milliards d’euros, soit 171,8 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    2- Médaille d’argent : Italie. Dette publique de 2068,722 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    3- Médaille de bronze : Portugal. Dette publique de 210,965 milliards d’euros, soit 128,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    4- Irlande : dette publique de 204,696 milliards d’euros (en hausse), soit 124,8 % du PIB (en baisse).

    5- Chypre : dette publique de 18,403 milliards d’euros, soit 109,6 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    6- Belgique : dette publique de 393,603 milliards d’euros, soit 103,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    7- Espagne : dette publique de 954,863 milliards d’euros, soit 93,4 % du PIB. Ces deux chiffres sont en hausse.

    8- France : dette publique de 1900,848 milliards d’euros, soit 92,7 % du PIB. Ces deux chiffres sont en baisse.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1431,399 milliards de livres sterling (en hausse), soit 89,1 % du PIB (en baisse).

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/2-22012014-AP/FR/2-22012014-AP-FR.PDF

  6. Le spread US 2Y/10Y s’est détendu ces derniers jours, en repassant sous les 2,50%, autour de 2,45%, grace au maintiens du taux 2Y assez haut autour de 0,40%. Cela augure t il d’une nouvelle baisse du montant des rachats d’actifs à la prochaine réunion du FOMC?

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