Leverage des banques systémiques mondiales, 2° trimestre 2012

27 des 28 banques présentant un risque systémique dans le monde (les SIFIs pour Systemically Important Financial Institutions) ont publié leur bilan arrêté au 30 juin 2012 à l’exception notable de nos péquenots du Crédit Agricole car ses dirigeants ont décidé de ne pas respecter les règles, en toute impunité. En France, les dirigeants des Gos banques peuvent faire ce qu’ils veulent en toute liberté. De toute façon, personne, ou presque, ne s’intéresse aux bilans des banques. Les Français ont un confiance aveugle dans leurs banques. C’est encore une exception française !

7 des 8 banques américaines respectent encore et toujours correctement les règles prudentielles d’endettement de ce bon vieux Greenspan et de la BRI dites de Bâle III, à savoir un multiple, mon µ, le leverage, inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 réel supérieur à 10 % à l’exception de Goldman Sachs !

Document 1 :

RankBanks 2012 Q1LiabilitiesEquityLeverageTier 1
1New York Mellon296,2534,0338,711,5
2Wells Fargo1 199,66136,5478,811,4
3Bank of America1 943,64217,2138,911,2
4State Street181,3819,3979,410,7
5Citigroup1 732,85183,5999,410,6
6Morgan Stanley692,42461,33311,38,9
7JP Morgan Chase2 106,37183,77211,58,7
8Goldman Sachs880,99568,005137,7
9Unicredit Group893,91961,03114,66,8
10HSBC2 486,49165,845156,3
11Bank of China12 069,40756,195166,3
12Santander1 219,0473,63716,66
13Mitsubishi UFJ FG212 122,0010 123,00214,8
14Banque Populaire CdE1 010,6046,721,74,6
15Royal Bank of Scotland1 354,1761,01622,24,5
16Lloyds Banking Group920,33441,03722,44,5
17UBS1 357,3354,71624,84
18BNP Paribas1 895,1574,88725,34
19Nordea682,13726,68725,63,9
20Sumitomo Mitsui FG133 0065 114263,8
21Commerzbank648,1423,9627,13,7
22Société Générale1 205,0041,728,93,5
23Credit Suisse1 008,2034,8293,5
24Barclays1 577,0654,20529,13,4
25ING Bank1 200,4440,28829,83,4
26Mizuho FG160 2454 81333,33
27Crédit Agricole1 678,5044,737,62,7
28Deutsche Bank2 185,4355,74539,22,6

Sommes en milliards de monnaie nationale.

Par rapport au précédent classement, Unicredit reste leader après les banques américaines et Lloyds gagne des places mais dans l’ensemble la situation se dégrade un peu par rapport au trimestre précédent avec un leverage moyen de 25,3 pour les banques non-américaines,

Document 2 :

(cliquer sur les graphiques pour les agrandir)
En bleu, les big banks des Etats-Unis, en rouge les Gos banques françaises, en orange leurs consœurs helvètes, en vert les autres banques européennes, en jaune les banques… asiatiques.

Le multiple d’endettement (mon µ, leverage) montre que les banques européennes sont dans une situation qui n’inquiète que les gens bien informés, et miracle : les péquenots du Crédit Agricole sont susceptibles de ne pas rester à la dernière place !

Document 3 :

Tout est simple.

Cliquer ici pour voir ma précédente actualisation au trimestre précédent.

17 réflexions sur “Leverage des banques systémiques mondiales, 2° trimestre 2012”

  1. le divin bankster

    Merci pour l’actalisaton commentée des leviers systémico-failliteux des banksters

    je comprends pas comment BPCE a réussi à faire disparaitre 100 milliards de dettes depuis le dernier bilan… Vous pourriez nous en indiquer davantge, MChevallier?

    Par exemple si on avait un résultat global sur BPCE incluant ses filiales poubelles que sont natixis et autres crédit foncier de faillite comme vous le faites avec Taunus corp et son propriétaire allemand (deutsche ou commerz, je sais plus lequel)

    Parce que là c’est du grand art en terme de mystification cette banque…

    ils ont créé une organisation qui camoufle les risques insensés en plaçant en hors bilan les futures subprimes immobilières (bpce est actionnaire du crédit foncier de france) et les dettes du casino boursier de nordine naam et ses autres confréres génies obligataires car bpce est propriétaire des dettes de natixis

    tout en adossant ces risques immenses à l’épargne populaire de bien des pauvres gens qui n’ont pas la moindre idée que les trucs supposés être des « actifs » de BPCE et dans lesquels on les incite fallacieusement à placer les misérables deniers qu’ils se saignent à épargner sont en fait des boites qui vont ramasser des tombeaux de dettes non remboursées

  2. Bonjour,

    pour le Crédit Agricole, les caisses régionales vont plutôt bien leur boulot, puisqu’elles ont des ratios de fonds propres qui oscillent entre 8 et 13%. Le fameux bon sens paysan qu’ils n’ont pas su transmettre à la caisse centrale, qui, de son côté, a complétement pété les plombs !
    Les dirigeants des caisses locales ont donné leur blanc-seing à une élite boiteuse qui peut (va) nous coûter cher quand ça va péter…. sauf scénario à la Grèce où les caisses locales font sécession et laissent la coquille vide de la caisse centrale à la dérive avec ses centaines de milliards de bilan (le Crédit Mutuel a bien du mal à contenir sa caisse locale Arkea par exemple).

  3. 2.49% de ratios de fonds propres, leverage de 40.

    Extraordinaire ! Ils reprennent HAUT LA MAIN la dernière place du classement à T2 2012 !

  4. Bonjour,

    Pour Mr Chevalier:

    Votre blog est très intéressant. Toutefois tenir un blog demande parfois également de procéder à un minimum de « formation » des lecteurs afin que nous puissions appréhender l’économie dont vous faites état.

    Toutefois j’ai déjà une question:

    Comment pouvez vous appréhender les M1-M2 des US en précisant que si l’épargne diminue c’est pour la consommation. Oui certes c’est de la consommation la diminution de l’épargne.
    Mais, quelle est l’épargne résiduelle? Car sans épargne pas de consommation.

    De plus vous abordez l’économie mais vous ne parlez que rarement de la lecture du bilan de l’emploi US.

    or, je constate que la masse de population active décroit dans le rapport. Etonnant. Les chiffres sont pour moi « touchés ».
    On ne peut pas constater une masse de population active en baisse alors que cette dernière augmente.
    De plus si on prend le nombre de personnes faisant appel aux bons alimentaires cela n’ai pas logique.
    Le taux de chomage peut être estimé pour les US avec les sorties des stats à plus de 10%.

    Au final, au delà des chiffres produits par les US, est ce que ces derniers reflètent la réalité de l’économie du pays. Pour moi c’est non, mais j’aimerai et je pense ne pas être le seul, voir votre interprétation du rapport complet de l’emploi US.

    De plus pourriez vous nous parlez du « risque » de la trappe à liquidité.

    Merci par avance.

    PS: Mr Chevalier, vous êtes assez virulent avec les « idiots » que nosu pouvons être, (hé oui tout le monde n’a pas une formation en économie mais on a aussi le droit d’essayer de comprendre) mais un peu de respect pour vos lecteurs en répondant aux questions importantes et pertinentes serait le bienvenue.

    Cordialement.

    MAGAJA Olivier

  5. Bonjour,

    Si je vous cite: « les règles prudentielles d’endettement de ce bon vieux Greenspan et de la BRI dites de Bâle III, à savoir un multiple, mon µ, le leverage, inférieur à 10 correspondant à un ratio Tier 1 réel supérieur à 10 % »

    Pour le calcul des fonds propres, je n’ai rien à dire et le document fourni par le comité de Bâle me parait assez claire là-dessus. D’ailleurs, il me semble que justement « Bâle III » a pour bute d’unifier la manière de calculer ces fonds propres.

    (ci-joint, le document sur Bâle III qui m’a été fourni par la FINMA, http://www.bis.org/publ/bcbs189_fr.pdf )

    Selon Bâle III, en 2013 les fonds propres T1 devront atteindre 4.5% des actifs pondérés. (et 6% dès 2015).

    Dans vos calculs, vous utilisez non pas les actifs pondérés mais simplement le passif du bilan. Je vous l’accorde totalement, cela permet de simplifier les calculs ! Mais ne faites-vous pas un abus de langage en présentant votre « levrage » comme étant « les règles prudentielles d’endettement dite de Bâle III ?

    J’ai l’impression que ce sont deux manières de calculer distinctes qui ont chacune leurs avantages comme leurs inconvénients certes, mais elles sont différentes… Une remarque à faire ?

    1. Question déjà posée sur ce blog. Pas de remède miracle. Mon conseil : reprendre tout l’historique de ce blog. Les billets publiés depuis l’été 2007 sont sur jpchevallier.com

      1. Qui a parlé de remède miracle??? ou d’apprendre sans travailler?
        Juste un cours ou un livre dans le but de bosser!
        Enfin désolé mais même avec l’historique ça ne le fait pas.

        1. Pas de jugement de valeur dans mon expression qui reprenait une réponse faite par M. Chevallier à une question identique à la vôtre. Honnêtement, la lecture de l’ensemble des billets depuis 2007 permet de bien comprendre pas mal de concepts clé : masse monétaire, courbes de taux, leverage bancaire, … Pour ce qui est des livres, vous pouvez taper monétarisme sur Amazon, mais c’est alors très difficile d’identifier les ouvrages valables. Par contre, je peux vous conseiller quelques ouvrages plus généraux sur l’économie qui m’ont aidé à mieux comprendre ce qui se passe : « Libéral, mais non coupable » et « L’Etat est mort, vive l’état! » de Charles Gave, « Le temps des turbulences » d’Alan Greenspan (conseillé sur ce blog) et plus récemment « Economics in one lesson » d’Henry Hazlitt (conseillé par Charles Gave).
          Cordialement

          1. Merci pour les infos. J’ai lu les deux ouvrages cités de Charles Gave.
            Par contre je n’ai pas encore lu celui de Greenspan.

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