Monétarisme actuel et théorie quantitative de la monnaie

La théorie quantitative de la monnaie est l’une des pires élucubrations qui ait été pondues par les économistes depuis plusieurs siècles…

Pour l’essentiel, elle se traduit par cette équation : M x V = P x Q dans laquelle M représente la masse monétaire (ou un agrégat), V la vitesse de circulation de la monnaie, P les prix et Q les quantités produites.
En fait, P x Q correspond au PIB nominal.

La vitesse de circulation de la monnaie est donc le résultat du rapport entre le PIB et (sur) la masse monétaire : V = PIB / M.

Le problème est que ce concept ne signifie absolument rien d’utile à la compréhension des problèmes monétaires.
En effet, c’est son inverse, le rapport : M / PIB (exprimé en pourcentage) qui est significatif.

Ainsi par exemple, l’agrégat monétaire M1 de la zone euro représente 57,9 % du PIB contre 16 % aux Etats-Unis,

Document 1 :

Une conclusion s’impose : une gigantesque bulle monétaire de plus de 4 000 milliards d’euros s’est constituée et continue à se développer dans la zone euro !

Document 2 :

C’est tellement gros que personne (sauf moi, à ma connaissance) ne la voit !
C’est bien entendu de l’argent non gagné qui se trouve sous la forme de bons gros billets et sur les comptes courants des particuliers dans la zone euro. C’est de la pure création monétaire, en particulier le résultat des politiques démagogiques des gouvernements qui ont distribué et qui continuent de distribuer de l’argent sans contrepartie de production, surtout dans ces cochons de pays du Club Med.

L’argent sain est le premier pilier des Reaganomics, or l’argent n’est plus sain dans la zone euro qui est ainsi plombée pour une très longue période.

En effet, une hypertrophie de la masse monétaire se traduit toujours par une longue période déflationniste (avec une croissance quasiment nulle voire négative), tant qu’elle n’est pas résorbée.
Le Japon, avec une bulle monétaire en M3-M2 en est victime depuis des décennies.

Certaines bulles monétaires peuvent éclater en faisant des dommages collatéraux.
Ainsi, en a t-il été de la bulle en M3-M2 que le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke, a fait éclater en 2008.

Il est impossible d’avoir des données sur M3 aux Etats-Unis car B-2 a pris la précaution, dès sa nomination à la tête de la Fed, de ne plus publier les chiffres de M3 de façon à ce que les personnes en dehors de la Fed ne puissent pas disposer de ces informations essentielles.
Cependant, il est possible d’avoir un ordre de grandeur de la bulle aux Etats-Unis qui a atteint son paroxysme en 2008 par analogie avec le même agrégat dans la zone euro, dans la mesure où les économies américaines et européennes sont très fortement liées : elle a certainement été de l’ordre de 1 000 milliards de dollars,

Document 3 :

Avant l’éclatement de la bulle américaine symbolisée par la faillite de la banque des frères Lehman, il aurait été possible de mettre fin à la cause de cette bulle euro-zonarde en mettant fin à cette zone monétaire contre nature car les écarts des rendements des bons des Trésors à 10 ans (qui font office d’ersatz de monnaies nationales) par rapport à ceux du Bund étaient inférieurs à 10 %,

Document 4 :

Maintenant, tout éclatement de la zone ne peut que se faire dans les plus grandes douleurs.

Le maintien de la zone euro ne peut qu’aggraver la situation des malheureux Euro-zonards avec une croissance durablement nulle voire négative.

Cette hypertrophie de la masse monétaire dans la zone euro ralentit l’activité mondiale, ce qui signifie que la croissance sera partout inférieure à son potentiel optimal, sans inflation, aux Etats-Unis du moins, avec des taux anormalement bas.
C’est le début d’un nouveau paradigme.

Rares sont les personnes qui en analysent correctement les causes de ces dysfonctionnements monétaires car plus personne n’actualise le monétarisme qui est resté sur ce qu’il était après le décès de Milton Friedman.
Seules certaines personnes au sein de la Fed actualisent et appliquent ce monétarisme, avec brio, mais ces connaissances ne sortent pas de la Fed.

Ainsi, la vieille Europe socialisante s’est sabordée en voulant être plus forte que l’Amérique libérale tant honnie, à cause de son ignorance du monétarisme.

Le job de Joe le plombier, ce sont les tuyaux, celui des autorités monétaires (en particulier françaises), ce sont les problèmes monétaires. Le problème est que la nomenklatura française est par définition ignare et qu’elle s’acharne contre ceux qui dénoncent ses erreurs.
Ainsi, la Banque de France et l’AMF me poursuivent et me sanctionnent…

Cet article confirme une fois de plus les analyses que je fais à ce sujet depuis un certain nombre d’années…

Tout est simple.

Compléments :

M2-M1 devrait normalement fluctuer autour de 40 % du PIB, ce qui est le cas maintenant dans la zone euro.
Par contre, les Américains (des Etats-Unis) épargnent trop depuis les fortes turbulences de 2007-2008. Ils devraient, soit dépenser davantage, soit investir leur épargne dans des projets créateurs de richesses : soit leur propre entreprise, soit sous forme d’actions.

La Fed a racheté des bons du Trésor (pour 2 450 milliards de dollars) et des titres hypothécaires (pour 1 670 milliards)…

Document 5 :

en les payant avec l’argent qui a été déposé par les banques (pour 2 800 milliards) et des… billets (pour 1 200 milliards), ce qui est normal pour une banque centrale,

Document 6 :

Il n’y a donc pas eu de création monétaire dans cette politique dite accommodante mais circulation d’argent initiée par la Fed, ce qui est parfaitement en conformité avec le monétarisme comme l’a rappelé Milton Friedman lors d’une de ses dernières déclarations.

23 réflexions sur “Monétarisme actuel et théorie quantitative de la monnaie”

  1. Monsieur Chevalier, Je crois comprendre vos conclusions? Les minutes de la FED au moi de Septembre! La reprise du marche hier soir (fou). Merci pour vos explications, Mais comment faire pour être sur que La Fed comprend bien et donc ne pas avoir peur? Faut-il s’attendre a une bulle des marche actions globalement?

  2. Une question à la cantonnade:

    Comme il n’est pas possible d’harmoniser les politiques économiques et fiscales dans la zone euro, comment introduire des changes flottants entre les pays, tout en maintenant une monnaie commune appelée Euro?

  3. Bonjour,

    un change flottant reviendrai a rétablir des barrières douanières entre les différents pays de la zone euro…
    Ce serai une fin non avoué de l’euro.

    A mon humble avis

    1. @Blanc euh oui.. les changes flottants signifient la fin de euro.

      Pourquoi voudriez vous retablir des barrieres douanieres ? Il y a des barrieres douanieres dans l’UE entre les pays hors zone euro et ceux de la zone? Pourquoi ne pourrait on pas commercer librement entre nations battant leur propres monnaies?

  4. Bonjour Monsieur Chevallier

    Puisqu’il y a trop d’argent (non gagné) sur les comptes courants des particuliers, pourquoi cela n’entraine t il pas de l’inflation ? au lieu de la déflation que vous décrivez.
    d’où vient cet argent non gagné ? étant moi même un particulier, il n’y a que mon salaire (durement gagné) qui alimente mon compte; la BCE ne m’a jamais fait de chèque.

    Cordialement.

    jpierre

    1. Pierre
      Argent non gagner en economie = Payements de la secu, fonctionnariat, revenu de locations immobilières, l’argent pour lequel vous n’avez pas travaille, l’argent qui ne provient pas d’une production ou d’un service.
      Ainsi JPChevalier nous fait voir que la bulle monétaire est monstrueuse. Ce qui veut dire que soit elle explose d’un coup ou les prix vont baiser pendant 30 ans du type le Japon.

    2. L’inflation officielle ne tient pas compte des prix de l’immobilier qui ont subit une forte hausse ces derniers temps. La quantité/qualité de logement ne pouvant pas suivre les émissions monétaires et les prêts favorisés par les taux bas, les prix sont montés malgré la crise, surtout en France où la législation limite fortement l’adaptation du marché. L’immobilier injecte beaucoup d’argent dans l’économie uniquement basé sur la hausse des prix. Idem sur les matières premières qui ne sont pas tombés à leur niveau avant bulle. Idem pour le marché de l’art qui se porte très bien. Le prix des biens de consommation courante, sous pression importante et avec une demande finalement peu élastique non eux que peu bougé. Je rappelle de plus que les dépenses de santé augmentent en moyenne de 4% par an en France.

  5. en particulier le résultat des politiques démagogiques des gouvernements qui ont distribué et qui continuent de distribuer de l’argent sans contrepartie de production.

    Que voulez vous faire ? On a plus de prix Nobel de littérature que de prix Nobel d’économie (2, Allais et Debreu ce dernier étant + américain que français).

  6. ouille aïe-aîe…

    Causes ou con-séquences…?

    La monnaie € est un fait politique, point.

    Fait par des escrocs, point.

    Si une monnaie dessert les échanges, c’est qu’elle sert d’autres objectifs…

    Une zone Euro sans compensations est vouée à l’échec. point.

    Continuons dans la bêtise, cela coûte de plus en plus cher..point.

    La sortie est follement amusante… Mais pas pour tout le monde!

    C’est beau l’union pour une monnaie.

    C’est comme un mariage d’intérêt, tant qu’il n’y a pas le divorce.

    wait and see. Carnage en vu, après le meilleur c’est souvent le pire. Crime passionnel ,excusable par tous les tribunaux de France est de Navarre…

  7. Qui va acheter la dette Francaise l’annee prochaine? refinancement de 190 Milliards sur moyen long terme plus le deficit du budget peut etre fera monter les besoins de financement a 300Milliards qui va acheter?

  8. Vendredi 10 octobre 2014 :

    L’économie mondiale de nouveau tourmentée par la zone euro.

    Les tourments de la zone euro ont de nouveau focalisé l’attention des grands argentiers du globe, réunis jeudi à Washington dans un climat déjà plombé par les craintes de propagation de l’épidémie d’Ebola.

    « Nous ne suggérons pas que la zone euro se dirige vers une récession, mais nous disons qu’il existe de sérieux risques que cela arrive si rien n’est fait », a déclaré la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

    Six ans après la crise financière, l’économie mondiale n’est pas au bord d’une nouvelle récession généralisée mais un coup de mou européen serait une très mauvaise nouvelle pour les ministres des Finances et banquiers centraux des pays du G20, réunis jusqu’à vendredi dans la capitale américaine.

    Après avoir fait trembler la planète en 2011 avec la crise de la dette, la zone euro suscite cette fois des craintes en raison de sa croissance atone et de sa faible inflation.

    Première économie de la région, l’Allemagne elle-même commence à montrer des signes d’essoufflement que son ministre de l’Economie Wolfgang Schäuble a tenté de relativiser à Washington.

    « Nous n’avons pas de récession en Allemagne, nous avons un affaiblissement de la croissance », a-t-il déclaré, affirmant que son pays restait le moteur de la croissance en zone euro.

    Le président de l’Eurogroupe a, lui, plus globalement rejeté l’idée que le Vieux Continent serait la source des tourments économiques sur le globe.

    « Cette affirmation est bien trop pessimiste, a tonné Jeroen Dijsselbloem, à Washington. L’agenda des réformes structurelles a été poussé très loin dans une majorité de pays et la croissance économique est en train de rebondir et sera plus forte l’année prochaine », a-t-il ajouté, tout en assurant que la France et l’Italie devaient faire plus.

    Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, lui a emboité le pas en prédisant un redémarrage du crédit aux entreprises en 2015, signe d’un retour de l’activité.

    Ces assurances n’ont pas semblé convaincre les marchés. L’euro est reparti à la baisse face au dollar jeudi, tandis que les Bourses mondiales finissaient dans le rouge.

    http://www.romandie.com/news/Leconomie-mondiale-de-nouveau-tourmentee-par-la-zone-euro_RP/525826.rom

  9. Je retrouve ça, dans mes archives !

    Note de juillet 2013
    Dette de la France à fin mai : 1.443 Mds€
    Détenue à 62% par les étrangers.
    Tendance au désengagement.

    La dernière remarque prête à sourire… la propagande comedab

  10. bonsoir,

    6 millions de prélèvements bancaires automatiques ont été réalisées 2 fois au lieu d’une sur des comptes bancaires de clients français.Cette « erreur » informatique a été réalisée par bnp paribas,les régularisations devraient se faire la semaine prochaine.Aucune info ni mail d’explications pour les personnes touchées qui se retrouvent avec des comptes débiteurs ! ce n’est pas la première fois que cela arrive.

    je n’ose imaginer le panique en cas de véritable tsunami bancaire !!

  11. @Didier : vous devriez vous documenter sur la différence entre une monnaie unique (l’euro d’aujourd’hui) et une monnaie commune (l’euro que nous pourions avoir demain et qui nous aurait éviter tous ces problèmes tout en nous donnant des avantages face à l’hyper spéculation).

  12. Au contraire V=QP/M nous en dit beaucoup sur la raison pour laquelle il n’y a pas eu de forte inflation aux US jusqu’à présent, la Fed a pu mettre en place son QE tout en sachant comment réduire V et cela est décrit dès 2006 dans une de ces publications. (oui parce que 2008 c’était prévu et anticipé et la réaction par un QE aussi)

    Rien de plus normal que M1 soit élevé en Europe suffit de comparer le taux d’épargne ici (13/15%) avec celui des US (4 à 5 %).

    la bulle actuelle est surtout sur les dettes souveraines et les dérivés de crédit.

    Et je comprends pas bien, mais pour moi tous mes billets ainsi que mon épargne c’est de l’argent durement gagné par mon travail ! Contrairement à celui qui se trouve à la banque centrale.

    Vous pensez vraiment que les gens de la Fed ne savent pas ce qu’ils font, vraiment ?

  13. la monnaie disait on est comme une solution aux echanges conditionnelles,ce que de plus caracterise une economie monetaire de production.on s’est rendu compte que la monnaie est egalement cause de l’inflation.la monnaie unie les pays,creatrice de lien.elle fait l’objet de critique dans l’economie pourquoi ne pas choisir autre moyen d’echange que de rester a s’interroger ?quelle modele economique pour resoudre le probleme d’une economie stationnaire?

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