Monétarisme : le conundrum de l’inflation et la Fed

Tous les membres (présents et potentiels) du FOMC de la Fed sont d’accord : dans une situation de croissance durable et de plein emploi (ce qui est le cas actuellement), les Américains ont toujours revendiqué et obtenu des hausses de salaires ce qui alimente l’inflation et pour contrer le risque que cette inflation ne soit plus maitrisable, le FOMC doit augmenter son taux de base préventivement.

Or, si les perspectives de croissances sont bonnes avec un plein emploi depuis un certain nombre de mois, la hausse du niveau général des prix… baisse,

Document 1 :

Zoom sur une période plus récente,

Document 2 :

Pire encore, la hausse du PCE:PILFE sur les 6 derniers mois est de 0,9 % en taux annualisé !

Comme je l’ai déjà écrit, soit les membres du FOMC n’ont pas d’explication à ce conundrum, soit ils en connaissent la cause et donc les solutions possibles mais ils ne veulent pas les rendre publiques.

Les marchés réagissent logiquement : d’une part, les rendements des Notes à 2 ans montent en concordance avec la hausse annoncée du taux de base de la Fed

Document 3 :

et d’autre part les rendements des Notes à 10 ans stagnent à cause des risques de l’€-crise et de la hausse des taux de la Fed, qui, dans une situation non inflationniste, provoquera de toute façon un arrêt de la croissance américaine,

Document 4 :

En conséquence, l’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et ceux des Notes à 2 ans baisse

Document 5 :

ce qui bloque la remontée du cycle haussier qui aurait dû s’enclencher plus tôt déjà,

Document 6 :

Ce blocage du cycle de croissance des Etats-Unis est dû évidemment à l’€-crise qui devrait être encore plus importante et plus grave qu’en 2011-2012 car l’hypertrophie monétaire dans la zone euro n’est pas éternellement soutenable, cf. toutes mes analyses depuis… un certain nombre d’années (!).
Manifestement les marchés, c’est-à-dire les bons spéculateurs, partagent mes analyses…

En effet, comme je l’ai déjà écrit, des taux négatifs, ça n’existe pas, c’est impensable, inimaginable, inconcevable comme l’a fort justement dit Jean-Claude Le Tricheur, la preuve : ceux du Schatz sont négatifs depuis la mi-août 2014, ceux du 10 ans helvète depuis mi-janvier 2015 !

Document 7 :

Les titulaires de capitaux préfèrent payer actuellement un peu pour avoir des créances sur les Trésors allemands et suisses plutôt que de perdre beaucoup un jour avec de la monnaie de singe issue de l’€ffondrement.

Il s’agit là de l’aboutissement d’un long processus qui a commencé en juillet 2007 et que j’ai bien analysé depuis le début, comme tous les bons monétaristes,

Document 8 :

Les Américains pourront tenir le choc qui aura des conséquences considérables (il n’y a pas d’antériorité à l’éclatement d’une telle bulle monétaire !),

Document 9 :

Tout est simple.

13 réflexions sur “Monétarisme : le conundrum de l’inflation et la Fed”

  1. Bonjour JPC. Merci beaucoup pour cet article.

    J’aurais deux questions importantes à vous poser au sujet de l’inflation US et du dollar:

    1) D’après John Williams de Shadow Stats, si l’on calcule l’inflation avec la méthode utilisée de 1990, l’inflation est en réalité à 6%. D’après FRED, l’inflation de la nourriture est en train de décoller depuis février 2017. Est-il donc possible que la Fed sous-évalue volontairement l’inflation afin de favoriser le financement de la dette US en dépit des citoyens qui voient leur niveau de vie et pouvoir d’achat continuellement baisser?

    Shadow Stats: http://www.shadowstats.com/alternate_data/inflation-charts
    Food inflation: https://fred.stlouisfed.org/series/CPIFABSL
    Purchasing power of the USD: https://fred.stlouisfed.org/series/CUUR0000SA0R

    2) Beaucoup (internautes, économistes, FMI, etc.) parlent de la fin de l’hégémonie du dollar mais je ne comprends pas. Paul Craig Roberts – ex-secrétaire au trésor US de l’administration Reagan – vient même de déclarer qu’un crash boursier pourrait intervenir en cas d’attaque sur le dollar. Comment les chinois (et autres ennemis des US) vont-ils parvenir à se débarrasser et vendre tous leurs dollars pour causer sa « perte »? Cela ne sera-t-il pas contre-productif pour la Chine ? La Chine détient 1.15 trillion de dollars en obligations américaines. Cela représente, en ajoutant la Russie, 20% du montant total des bonds US détenus par des investisseurs étrangers. De plus, 20% des exportations chinoises sont destinées aux US. Une devise internationale doit être celle d’une puissance économique, militaire, diplomatique, technologique, universitaire, etc. La Chine me semble avoir encore un retard immense.

  2. @James,

    1) Chacun voit midi à sa porte, et adapte le calcul suivant une ligne politique pour des objectifs fixés.

    L’inflation, comme le chômage entre autres, a toujours utilisé ces principes et mensonges par omission, comme les enfants qui mentent quand ils ont fait une bêtise. Le flottement du langage, novlangue contre mathématique rationnelle… ce n’est pas nouveau ! Mais cela se voit sur des termes de plus en plus courts ! Et le travail de JP Chevallier est remarquable pour démasquer certains conundrum présents qui n’en sont plus très rapidement.

    2) Les Chînois utilisent un dollar à Honk-Kong indexé sur le dollar US qui peut être transformé du jour au lendemain en Yuan ou autres devises, si jamais un accident, peu souhaitable pour les uns comme pour les autres, devait se produire. Je te tiens, tu me tiens par la barbichette…

    À confirmer avec le oui ou le non de JP Chevallier…
    —————–
    Attention ça va saigner sur le Bitcoin, j’enfonce le bas et je défonce le haut, Goldman et la JPM attendent les autres Banksters à la rescousse. Le $ 7000-8000 en vue et une nouvelle claque qui va avec… Attention les fake-news inondent la toile, pour noyer un poisson ?

  3. Alors, on s’endette à long terme pour bénéficier des taux bas et on garde du cash au chaud pour bénéficier de la hausse prochaine des taux courts?

      1. Je pensais plutôt à ce que devraient faire les éléphants qui sentent les secousses de loin avec leurs grosses pattes, mais je me trompe peut-être. 😀

  4. Banco Popular – Banco Santander

    Les Banques européennes sont saines! La preuve la Banco Popular qui vient d’être sauvée de justesse par un rachat avait passé avec succès les tests de la BCE!

    Le ministre espagnol de Guindos vient de révéler que si la Banco Popular n’avait pas été rachetée par Santander , cela aurait coûté, tenez vous bien 36 milliards d ‘euros ! A qui ?

    https://brunobertez.com/2017/10/19/les-banques-europeennes-sont-saines-ah-bon/

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