Mur budgétaire, behaviorisme et monétarisme (suite)

Dans la semaine finissant le… 31 décembre (derniers chiffres publiés par la Fed hier soir) les Américains ont augmenté leur épargne de précaution de 94,9 milliards de dollars, ce qui est la 2° plus forte hausse de tous les temps, la hausse record datant de 2 semaines étant largement battue,

Document 1 :

Leur épargne se monte à un sommet historique de 8 063 milliards de dollars, en augmentation de 6,8 % en rythme annuel depuis le 1° août 2011,

Document 2 :

D’une année sur l’autre, l’augmentation de M2-M1 dépasse même ponctuellement la barre de 7 %,

Document 3 :

Avant le mois d’août 2011, ils avaient augmenté considérablement leur épargne car ils redoutaient les conséquences de l’augmentation de la dette publique et la dégradation de la note souveraine des Etats-Unis. Actuellement, ils craignent l’épouvantail du fameux mur budgétaire agité par tous les idiots inutiles.

En effet, le comportement des consommateurs américains a des effets beaucoup plus dévastateurs sur la croissance que les décisions des hommes politiques : en augmentant leur épargne, les Américains achètent moins qu’auparavant, ce qui fait diminuer la demande donc l’offre et la croissance du PIB qui est ainsi modérée, proche de son potentiel optimal sans inflation, ce qui est exactement ce que désire le bombardier furtif B-2, Ben Bernanke.

En conséquence, la croissance du PIB devrait ralentir en ce 4° trimestre à 2,1 % d’une année sur l’autre et par rapport au trimestre précédent en taux annualisé (contre respectivement 2,6 % et 3,1 % lors du trimestre précédent),

Document 4 :

En fait, ces problèmes a priori spécifiquement américains en août 2011 ont précédé une aggravation de la crise dans la zone euro. Il est fort possible qu’il en soit de même actuellement.

Il faut toujours se méfier des bombardiers furtifs, ou autre formulation : les Américains sentent confusément que la situation va s’aggraver dans la vieille Europe en crise.

De toute façon, le ralentissement de la locomotive américaine va prolonger la récession dans la zone euro, donc accentuer ses difficultés.

14 réflexions sur “Mur budgétaire, behaviorisme et monétarisme (suite)”

  1. Fait -il en déduire que les taux des bons du trésor européens vont rester très bas ?

    Comment sentez-vous super Mario, est il digne d’un bombardier furtif ?

    (au début vous étiez très critique envers B2 quand ce à quoi il jouait n’était pas très lisible)

  2. Moi je pense que le mur budgetaire aura plus de conséquence néfastes sur l’Europe qui est « finalement » sortie de la crise, qu’aux US. Moi je n’y vois rien de négatif sur le mur budgétaire, où est le mal de couper drastiquement dans les dépenses publiques.
    J’ai même envie que les republicains et les démocrates ne s’entendent pas au 1°mars, comme ça ça fera un beau krach boursier à Wall Street avec des conséquences sur la zone Euro.
    Si je me rappelle bien, Bernanke avait dit fin d’année 2012 que si il n’y avait pas d’accord sur le fiscal cliff, la Fed ne pourrait plus rien faire pour la relance économique ( sous-entendu l’arrêt des QE ). Il a fait un petit test la semaine passée avec l’annonce (minutes de la Fed) de l’arrêt, peut-être, du QE 3 avant la fin d’année 2013.
    Résultat: le dollar est tout de suite monté par rapport à l’euro. Contrairement à Charles Gave et tous ces financiers qui fuient le dollar, moi je pense que le dollar est la clé du problème et que quand les Ricains voudront tout faire pèter, ils le feront, en faisant monter leur monnaie et en explosant l’euro car comme dit Mr Chevallier, l’argent y est sain chez eux. Les gens qui ont des capitaux fuieront l’euro pour se réfugier dans le dollar.
    C’est là que nos vrais problèmes vont commencer.

    1.  » (…) Faut-il ajouter qu’à 1,3250 pour un dollar, l’euro est contre toute attente plus fort que jamais. Peut-être trop d’ailleurs, pour notre commerce extérieur. Le fait que, de l’autre côté de l’Atlantique, quelques bons esprits conseillent à Obama d’émettre de la fausse monnaie pour contourner le mur du plafond de la dette y est-il pour quelque chose. On ne peut pas ne pas relever en tout cas que pendant que l’Europe lance sa nouvelle série de billets Europa, aux Etats-Unis, on pense plus ou moins sérieusement à faire émettre par le Trésor une pièce de 1000 milliards de dollars en platine pour financer la dépense publique. Et de se dire qu’il y a quand même quelque chose d’injuste dans les malheurs de la vieille Europe. Mais bon, l’euro n’est pas, pas encore tout à fait le dollar, n’est-il pas ? La preuve, c’est qu’il n’existe pas encore et qu’il n’est hélas toujours pas prévu d’émettre un billet de… 1 euro ».

      http://www.latribune.fr/opinions/editos/20130110trib000741836/un-euro-signe-mario.html

    2. L’Europe sortie de la crise ? C’est assez drole ce que vous dites ! En effet, la crise est peut être contenue a force d’acheter du temps, mais elle est bien loin d’être terminée. Il est à craindre que la France soit le futur epicentre de la future crise, à cause de la politique économique stupide de Zayrollande. Sur ce, bonne journée tout de même !

    1. « … l’euro cartonne contre le dollar! »

      Oui. Et c’est bien ce qui tue l’Europe, donc l’euro.
      Ce à quoi on ajoute les chacals de Hedge Funds qui détourne jusqu’à 30% des l’argent des cons qui payent – pardon… des contribuables européens – … Lire :  » 11 janvier 2013, par georges ugeux
      Grèce : le Gouvernement menace la reprise économique au profit des hedge funds. »

  3. « ….les Américains sentent confusément que la situation va s’aggraver dans la vieille Europe en crise ».

    Vous croyez vraiment que l’américain moyen augmente son épargne en réaction à la crise européenne ?
    La précarité, la pauvreté, les food stamps, non ? mais Chypre oui, ça leur fait peur ?
    Navré, je trouve votre explication un peu courte.

    Cordialement,

  4. J’avoue ne pas comprendre le lien entre masse monétaire et les variations du PIB.

    Le PIB inclut les dettes étatiques, n’est-il pas?

    Donc, l’état peut faire de la dette pour masquer dans le PIB, l’effondrement de l’activité économique.

    Je souscris parfaitement au lien entre l’activité économique et l’épargne, mais quel indicateur d’activité économique prendre?

    Cdt.

  5. oula,

    Je ne suis pas tout à fait d’accord.
    Ok le dollard bénéficie de son atout majeur de monnaie internationale d’échange de premier niveau.
    Toutefois, une hausse du dollard et une baisse de l’euro aurait tendance a être favorable à l’Europe.
    Le problème actuel est que toutes les grandes monnaies sont dans la même position. Chercher à s’affaiblir pour exporter plus et ainsi équilibrer sa balance commerciale.
    Dans tous les cas exploser l’euro est ce que cela serait si catastrophique que ça mise à part une situation d’hyperinflation sur les importations qui en découlerait naturellement.
    Mr Chevalier pourrait certainement nous en dire plus.

    1. Le dollar n’est plus une monnaie de réserve. Plus personne n’en veut; même les chinois ne se présentent plus aux adjudications, il n’y a plus que la FED qui achète les T bonds.

      1. @surya

        Vous faites erreur, pour le moment.
        Je vous invite à lire attentivement les tableaux présents dans cette analyse.
        Évitez de vous baser sur ce que raconte les économistes qui èrent sur les plateaux télé.
        La réalité est parfois bien différente du blabla des uns et des autres. Le phénomène de l’auto-réalisation des pessimistes est possible et les choses évoluent, certes vers un rachat de plus en plus important de la dette US par la fed, mais les investisseurs étrangers restent plus qu’actif dans ce secteur là, et représentent le pilier de l’économie américaine. L’action de la Fed permet de réguler et éviter, pour le moment des dérapages.
        La perte de confiance vient plutôt des ménages américains envers leur propre dette, car il vivent une situation difficile les rendant méfiant. Les jeux de passe passe politique et les élections n’ont fait que détérioré leur vision, et entraîner des positions attentistes et méfiantes.
        Fiez vous aux chiffres plutôt qu’aux « on dit que »….
        Le combat est pas forcément là ou on le croit. L’action de la Fed n’a pas été majoritairement sur les T bonds, ou la dette (même si elle est intervenue fortement). Je vous rappel que la crise qui a eu lieu est entr’autre une bulle du crédit qui a explosé, sur l’immobilier. C’est du côté de Fannie et Mac q’un combat a eu lieu.
        Le pire a été évité, reste à savoir si cela suffira.
        Ce qui est intéressant c’est de faire le rapprochement entre la volonté américaine de voir rester l’Angleterre dans l’UE et la possession de dette US par les anglais……
        Au regard des détentions de dette, qui a intérêt à ce que les US se cassent la gueule? Personne, surtout pas l’ASIE contrairement à ce que l’on peut croire….
        Toutefois je suis d’accord que l’évolution de la détention de la dette US est un indicateur très intéressant à suivre.

  6. héfaillitos, dieu en solde

    Et si ils attendaient les soldes de janvier pour dépenser leur argent gagné au cours du mois dé décembre ?

    Ok, c’est pas très monétariste comme analyse, mais ça tient quand même la route.

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