Petits Suisses, grandes erreurs

Les petits Suisses sont en train de faire de très grandes erreurs…

Depuis mars 2010, en un an et demi, ils viennent de perdre plus de 70 milliards de francs : 10 000 francs par tête, y compris les enfants, presque 1 000 francs par mois par personne qui travaille ! à cause des erreurs monumentales des dirigeants de leur banque centrale.

Une fois de plus, je n’aurai jamais compris pourquoi les Européens auront fait de telles erreurs !
Pourtant, tout est simple, disait Milton Friedman.

Le niveau et les gains de productivité globale de l’Helvétie sont largement supérieurs à ceux des pays de l’€URSS. Il est donc normal que le franc suisse prenne de la valeur par rapport à l’euro.

Dans ces conditions, les entreprises helvètes qui sont soumises à la concurrence internationale et qui ont des niveaux de productivité faible sont nécessairement condamnées à disparaitre comme par exemple l’industrie commune (textile, sidérurgie ordinaire, chimie de base, etc.).

Inversement, les entreprises les plus compétitives le restent et elles se développent grâce aux compétences de la main d’œuvre et à un environnement favorable (économique, juridique). Ce sont en particulier les établissements financiers (banques, assureurs, intermédiaires financiers divers dans le commerce international en particulier dans les produits de base, etc.).

C’est une fois de plus l’application de la destruction créatrice de ce bon vieux Schumpeter qui fait progresser le niveau de vie de l’ensemble de la population.

Comme toujours, une certaine partie de cette population a du mal à s’adapter à ce nouveau paradigme. Une certaine dose de résilience est cependant nécessaire afin de continuer à augmenter la productivité et donc la richesse de la nation.

Malheureusement, les dirigeants de la banque centrale n’ont pas voulu admettre la réalité ni inciter leurs concitoyens à évoluer. Ils ont voulu protéger certaines industries et donc des emplois directement menacés.
Erreur fatale.

Le pire est à venir car ils refusent de reconnaitre leurs erreurs et de changer de politique.

Le même type de problèmes se pose aux Etats-Unis. Les dirigeants ont heureusement choisi de respecter les fondamentaux : les Américains qui ne s’adaptent pas au nouveau paradigme se retrouvent sans travail. C’est à eux de réagir positivement pour trouver une solution à leurs problèmes et non pas aux autorités de le faire.
La grande force des Américains est d’avoir des dirigeants qui ont une excellente culture monétariste, celle des Reaganomics.

Il est quand même surprenant que les petits Suisses qui ont une bonne culture économique libérale de base n’aient pas ce plus (+) monétariste.

Les 70 milliards de francs qui ont déjà été perdus ne seront jamais récupérés. C’est une perte sèche.
Les avantages à long terme de cette politique de la BNS sont inexistants.
Il est encore possible de vendre une partie des 42 milliards de francs d’or détenu par la BNS avant de faire appel aux contribuables pour renflouer ses caisses.

6 réflexions sur “Petits Suisses, grandes erreurs”

  1. Mr Jordan n’a pas l’intention de faire renflouer la BNS par les contribuables, mais simplement d’imprimer des billets si cela est nécessaire, tout en reconnaissant que cela peut avoir des conséquences sur l’inflation.
    Le problème semble-t-il est lorsqu’une monnaie s’apprécie de manière beaucoup trop rapide, cela ne permet pas à l’économie de s’adapter car cette adaptation ne peut se faire du jour au lendemain sans créer de graves déséquilibres, il faut leur laisser le temps aux suisses…
    Par contre bien d’accord sur le principe que de vouloir tout verrouiller finit par asphyxier l’animal économique : le yuan contre $, les différentes monnaies européennes, les taux d’intérêt maintenus artificiellement bas par la FED , tout cela est bien la cause de la non récupération de l’économie, car tous des mécanismes économiques naturels normalement auraient dû nous entraîner dans une dynamique de correction saine et adaptée.
    Finalement l’économie doit fonctionner un peu comme l’écologie, mais pour l’instant ce n’est pas à la mode chez nos décideurs

  2. Jeudi 29 septembre 2011 :

    L’Italie lève 7,85 milliards d’euros avec des taux en forte hausse.

    L’Italie faisait appel au marché des capitaux ce jeudi via des emprunts à 3, 4, 10 et 11 ans. Le Trésor italien a ainsi émis pour 7,85 milliards d’obligations.

    La demande était au rendez-vous (11,5 milliards d’euros) alors que le Trésor prévoyait de lever entre 5,5 et 9 milliards.

    Signe de la méfiance des investisseurs selon la Banque d’Italie, une forte hausse des taux d’intérêt a été constatée.

    Pour exemple, les taux à 3 ans ont grimpé à 4,68 %, contre 3,87 % lors de la précédente émission de même échéance.

    Même constat pour l’emprunt à 11 ans (5,86 %, contre 5,22 % lors de la précédente émission), et 5,63 % (contre 4,58 %) pour les titres de maturité 2015.

    Malgré le plan de rigueur et d’économie adopté il y a peu par le Parlement italien, les marchés ne semblent donc pour le moment pas rassurés par la situation actuelle du pays.

    http://www.oblis.be/fr/l%E2%80%99italie-leve-785-milliards-d%E2%80%99euros-avec-des-taux-en-forte-hausse-13374

    Plus les jours passent, plus l’Italie emprunte à des taux en forte hausse.

    Plus les jours passent, plus l’Italie se rapproche du défaut de paiement.

    Et les soi-disant « plans de sauvetage » européens ne rassurent pas du tout les investisseurs internationaux.

  3. Ce qui a fait la force de la Suisse enviée par beaucoup de pays c’est avant tout ses choix basé d’abord sur le citoyen et pour le citoyen avant l’argent. La force d’un pays se mesure au plus faible de celui-ci.

    Les propositions ultra libérales et d’extrême droite que vous faite à propos de la Suisse démontre que vous ne connaissez absolument pas le coeur du Suisse moyen. Quand la maison brûle, ce n’est pas le moment de sauver l’argent que l’on a mais les gens qui s’y trouve. Cette politique de la BNS n’est pas risquée, elle est tout simplement le choix d’investir quand cela ne va pas. A l’inverse des pays qui nous entoure, nous engrangeons quand cela va bien et investissons quand cela va mal. Cette manière de faire nous permet de garder pratiquement le plein emploi et la confiance des pays qui nous entoure. Nous paierons cher ce choix mais nous l’assumons pleinement à la différence de beaucoup !

    D’autre part, en disant que 70 milliards est une perte sèche, ce n’est pas vrai. On doit injecter des masses monétaires colossales sur le marché des changes et dans les banques pour faire baisser la valeur du francs suisse. Les traders, les banques jouent avec notre monnaie comme dans un casino. Sa valeur ne reflète pas la force réelle de notre économie. Va-t-on travailler encore plus et supprimer nos paysages magnifiques parce qu’il devient trop cher pour les étrangers de venir les admirer ? Vos propos au sujet de y’a qu’à changer de travail est affligeant. Les gens ne sont pas du papier kleenex. Quand on en a plus besoin on jette. C’est cela qui crée, la peur, l’insécurité et qui coûte très cher. Nous avons investi 70 milliards dans la cohésion du pays et plus encore si besoin…

    Non rien n’est simple. Si c’était le cas, cela ce saurait et tout le monde ferait juste. Les lois monétaires sont simples peut-être mais l’homme est terriblement complexe. Il n’y a qu’une chose d’important : c’est le partage intelligent des richesses et une bonne dose d’amour et de foi. C’est ce qui a fait pendant des siècles de la Suisse une nation pas comme les autres.

    Je ne suis pas un Suisse de gauche mais de droite, je suis contre les dettes et contre l’argent facile, contre l’intervention de l’Etat et comme vous pour que chacun puisse choisir librement ce qu’il voudrait faire. Notre différence se situe dans la largeur du librement. Ma largeur n’a aucune commune mesure avec la vôtre qui ressemble a un chemin d’une étroitesse tel qu’il est impossible pour tout le monde de s’y tenir…

    1. Olivier,
      Je comprends votre colère, mais il est inutile de la décharger sur JPC qui n’est nullement responsable cette situation.
      Vous dites vous même : « on doit injecter des masses monétaires colossales sur le marché des changes et dans les banques pour faire baisser la valeur du Franc Suisse. Sa valeur ne reflète pas la force réelle de notre économie ».
      Et bien vous dites la même chose que JPC !. Je vous invite donc à faire part de votre colère au Directeur de la BNS. Si à leur tour les Suisses commencent à tricher avec les livres de comptes, où va-t-on ?!.
      Bien cordialement.

  4. Mr Chevallier, comme vous le faisiez remarquer, en réponse à un internaute, dans une chronique précédente  » le plus difficile est de savoir lire ».
    Notre ami Olivier n’a pas pris le temps de lire, en début de votre 4ème paragraphe : « dans ces conditions .. ».
    De même qu’il n’a pas pris le temps de lire le premier paragraphe de la réponse de BD : »…mais simplement imprimer des billets si cela est nécessaire… ».
    De même qu’il n’a pas pris le temps de lire la publication de la BNS que vous avez mis à notre disposition pour info dans le courant de cette semaine écoulée.
    C’est bien dommage.

  5. Effectivement BFA une certaine colère transparaît dans mes propos. C’est le ton employé par monsieur Chevallier qui m’agace.

    &4, Non je n’accepte pas le « comdamné à disparaître ». Rendez-vous compte que parce que des personnes ont joué avec notre monnaie, la population suisse doive se recycler en quelques semaines ? Demain, on abandonne le franc et on va jouer avec une autre monnaie et hop on recrée à nouveaux les emplois ? Non c’est ridicule. Cela fait maintenant plus d’une année que le franc s’apprécie à la fois comme valeur refuge et à la fois par la spéculation. Cette monnaie c’est la joie de quelques audacieux et le malheur de beaucoup. Nous n’allons pas démanteler toute notre industrie d’exportation et du tourisme, qui est absolument énorme pour notre pays, juste comme cela avec un claquement de doigt. C’est en cela où j’invite monsieur Chevallier à prendre connaissance de ce pays et à ne pas lancer des théories livresques. Je le redis et c’est important : »la BNS n’a pas comme but de s’enrichir mais de garantir les fondamentaux de ce pays. Si pour cela elle doit vider ses caisses, elle le fera ! Ce qui fait la force d’un pays, ce n’est pas sa réserve d’argent mais sa population.

    Concernant le fait d’imprimer des billets et l’inflation, je suis d’accord c’est un risque. Il a été débattu pendant des mois avant de prendre cette décision. La quantité de masse monétaire crée par la BNS est absolument phénoménale. Dans les années 70 la BNS avait fait la même chose et 10 ans après l’inflation était au rendez-vous mais n’a jamais dépassé les 10%… après 5 ans de souffrance et d’acharnement, cela a été jugulé. Un certain nombre de protection ont été prise cette fois-ci pour essayer d’éviter une inflation trop forte. On verra dans 10 ans mais cela dépend fortement du contexte mondial. Actuellement les risques d’inflation sont nuls…

    J’ai pris le temps de lire et de réfléchir longuement sur ces questions contrairement à ce qu’on me reproche. J’ai lu aussi entre les lignes ce qu’il faut comprendre ou interpréter parfois d’une autre façon que ce qu’on a l’habitude…

    sans rancune

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