Structure normale des taux

Après la longue période de désinflation pendant les années 80 et 90 et pendant cette €-crise qui perdure, quelle devrait être la structure normale des taux ?
Une mise au point s’impose sur ce sujet…

Lorsqu’il présidait la Fed, Alan Greenspan considérait que l’inflation devait fluctuer dans une bande de 1,0 % à 1,5 % ce qu’il a réussi à obtenir à partir de 1998,

Document 1 :

En effet, le grand risque était alors un nouveau départ de l’inflation qui devait absolument rester contenue à un niveau très bas, à savoir inférieur à 1,5 %.
Comme les risques de déflation étaient quasiment nuls, le plancher d’inflation était alors de 1,0 %, ce qui était considéré comme le niveau de taux le plus bas envisageable
.

Après la Grande Récession, les comportements des Américains ont changé : même avec un taux de chômage très bas, et donc le plein emploi, voire des pénuries de main d’œuvre, les salaires n’augmentent pas comme pendant les années 60.
De ce fait, les membres du FOMC ont relevé le niveau optimal d’inflation autour de 2,0 % car les risques de déflation sont devenus envisageables.

Ce niveau d’inflation est maintenant atteint,

Document 2 :

Pour évaluer l’inflation, Alan Greenspan se basait sur l’indice hors éléments volatils, le PCE:PILFE mais les Américains subissent l’inflation sur l’ensemble de tous les prix représentée par le PCEPI qui sont donc actuellement de l’ordre de 2 %,

Jay Powell n’est pas rigoriste en ce sens qu’il n’est pas attaché à des interprétations prisonnières d’objectifs déterminés par des modèles.
Il est pragmatique. Pour lui, plusieurs éléments doivent être pris en considération.

Ainsi par exemple, le PCE:PILFE calculé sur les 6 derniers mois donne une inflation inférieure à 2 % en rythme annualisé, ce qui signifie que la hausse des prix ralentit, ce qui signifie que le taux de la Fed peut revenir petit à petit dans la norme,

Document 3 :

Donc, à partir d’une inflation normale aux alentours de 2,0 % le taux de base normal de la Fed correspondant aux taux courts doit être légèrement supérieur à ce taux d’inflation, à savoir à 2,5 %.

Les rendements normaux des Notes à 2 ans qui sont arrimés (pegged) au taux de la Fed avec un écart moyen de 50 points de base devraient être à 3,0 %.

L’écart entre les rendements des Notes à 10 ans et ceux des Notes à 2 ans, le fameux Yield spread 10y-2y devrait fluctuer dans une bande de 1,0 à 1,5 point, les rendements de ces Notes à 10 ans devraient donc fluctuer dans une bande de 4,0 % à 4,5 %.

Cette structure des taux est logique.
En l’absence d’€-crise, cette structure des taux aurait dû évoluer vers ces valeurs après la Grande Récession
,

Document 4 :

Il est bien visible que c’est bien l’€-crise qui a fait plonger les rendements des Notes à partir de juillet 2011.

Cette structure des taux mise en évidence sur ceux des Etats-Unis est une norme qui s’applique logiquement ailleurs dans le monde.

Des rendements de bons de Trésors inférieurs à 2 % correspondent à des situations hors normes révélatrices de dysfonctionnements profonds et dangereux, comme c’est le cas dans la vieille Europe continentale,

Document 5 :

Les membres du FOMC définissent des bandes de fluctuation sur des paliers pour le taux de base de la Fed.

Une innovation intéressante serait de fixer une pente de cette bande de fluctuation correspondant à l’anticipation de l’évolution de leur politique monétaire,

Document 6 :

Des taux négatifs, ça n’existe pas, c’est impensable, inimaginable, inconcevable surtout pour des bons à 10 ans de Trésors de grands pays.
Les marchés suivent ainsi naturellement et spontanément cette tendance avec les rendements du Bill à 3 mois.

Tout est simple.

12 réflexions sur “Structure normale des taux”

  1. « Il est bien visible que c’est bien l’€-crise qui a fait plonger les rendements des Notes à partir de juillet 2011. »

    « Bien visible » n’est pas une relation de cause à effet…

    Par ailleurs, les deux semaines qui viennent pourraient être assez mouvementées…. A partir de quel taux l’Italie ne peut plus financer sa dette ? Le 10 ans italien a repassé les 3%… ce qui est bizarre puisqu’il n’y a que la BCE qui les achètent… A moins que…

  2. @Milton

    Le temps est une invention humaine qui a sert à mesurer la durée de la vie humaine par rapport aux autres choses… C’est ce qui nous permet de croire que nous existons et que nous pourrions êtres éternels. Mais il en résulte que les choses évoluent moins vite que nous :-)… Que nous soyons foutus c’est sûr, mais que l’euro disparaisse avant cela, il y a peu de chance…

  3. @Hervé, méfiez vous des apparences. Je suis du niveau d’évolution des anges 😉
    L’humain n’est qu’un moyen d’exprimer l’âme. Et aujourd’hui les gens prennent le problème à l’envers. Bonifiez votre âme et le corps charnel s’en accommodera !

  4. L »Italie au plus haut dans les taux en cette fin de semaine et ca risque de s’accentué la semaine prochaine…
    Le 2 an US monte aussi inexorablement…

  5. Au niveau quantique je crois que le temps et la place importe peu. Une chance pour nous il existe désormais des ordinateurs quantique !
    On pourra leur confier Bercy, la justice, la politique, les guerres… la monnaie, pour nous consacrer uniquement à devenir des humains bons et généreux. Lol
    Vous sentez l’arnaque venir ? C’est normal.
    J’en viens presque à regretter les curés au pouvoir. Au moins il y avait un semblant de qq chose.
    Je suis curieux de vivre ces 50 prochaines années. Si j’échappe aux soins alléatoires des hopitaux Français.

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