Richesse des nations et position extérieure nette

Il est difficile d’évaluer la richesse des nations et de leurs habitants.
En effet, le PIB par tête n’est pas un indicateur fiable de cette richesse des nations car il faut tenir compte de leur position extérieure nette, un concept peu médiatisé mais très important car un taux de croissance élevé peut être obtenu par un endettement global important et ces dettes devront être remboursées à leur terme, ce qui entretient une illusion de richesse pendant un certain temps !

Le FMI a défini ce concept de position extérieure nette dans le cadre du système monétaire mondial qui permet de savoir quelles sont les nations qui s’enrichissent et celles qui s’appauvrissent.
La position extérieure nette de chaque nation est calculée partir des données de la balance des paiements, en mettant en balance d’une part les actifs de l’ensemble des résidents d’une nation et d’autre part les dettes globales vis-à-vis de l’étranger (c’est-à-dire du reste du monde).

Quand ces actifs d’une nation sont supérieurs aux dettes, cette nation s’enrichit (sa position extérieure nette est alors positive)… au détriment des nations qui ont une position extérieure nette inverse, donc négative.
Le système mondial est ainsi (en principe !) équilibré.
Une fois de plus, tout est simple.

Si ce concept de position extérieure nette est peu médiatisé, c’est parce que les Zautorités nationales n’aiment pas que le bon peuple soit conscient de l’existence d’un appauvrissement réel quand les chiffres de la croissance du PIB et de l’emploi sont bons.
Inversement, quand la nation s’enrichit, tous les habitants constatent généralement que tout va bien et personne n’a l’idée d’approfondir tous les aspects de cet enrichissement.
Par ailleurs, ce concept n’est pas toujours facile à comprendre, surtout quand il est expliqué par les nuls de la Banque de France…

Une petite revue de l’évolution de la position extérieure nette d’un certain nombre de nations est particulièrement instructive…

Pour ce qui concerne la France, nous avons déjà constaté précédemment que la position extérieure nette se dégrade sur une tendance lourde et longue depuis 2005, en concordance avec l’augmentation des déficits de la balance commerciale,

Document 1 :

Cette dette de la France représente 15 % du PIB annuel, ce qui n’est pas dramatique mais quand même très inquiétant car la tendance longue est mauvaise et rien ne prédit qu’elle s’arrêtera dans un avenir prévisible.

Contre-exemple de la France : la position extérieure nette de l’Allemagne est largement positive !

Document 2 :

Ainsi, il se constate une fois de plus que l’Allemagne tire sa prospérité de l’exploitation de ces cochons de pays du Club Med, dont la France.
Les dirigeants allemands ont bien tiré les leçons de l’annexion de l’ex Allemagne de l’Est : ils ont alors conservé dans les deux parties la monnaie unique de l’Ouest pour le plus grand profit des Allemands de l’Ouest au détriment de ceux de l’Est.

Il est donc compréhensible que ces dirigeants allemands insistent tant pour que l’Europe se renforce, en utilisant les idiots nuisibles des pays du Club Med qui défendent contre les intérêts de leur nation cette monnaie unique contre nature qu’est l’euro.
Les Allemands auront réussi à restaurer l’€mpire germanique en dominant l’Europe non pas par leur armée, mais par l’arme monétariste, ce qui est beaucoup plus efficace et durable.

La position extérieure nette de l’Espagne est évidemment pire que celle de la France avec une dette fluctuant aux alentours de 1 000 milliards d’euros, soit plus de 80 % du PIB !

Document 3 :

… ce qui signifie que, un jour (à terme), les Espagnols devront consacrer 80 % de leurs revenus annuels pour rembourser leurs dettes !

Les électeurs du Royaume plus ou moins Uni ont voté majoritairement pour le Brexit contre la propagande de la nomenklatura pro-européenne.
Le résultat n’a pas été la catastrophe annoncée mais au contraire un grand bond
!

Document 4 :

Le Brexit est une excellente démonstration des avantages d’une sortie de l’Union Européenne et les bénéfices tirés d’une sortie de l’euro-système seraient encore bien plus importants pour les pays qui en prendraient l’initiative.

Les petits Suisses qui n’ont jamais voulu se faire dévorer par les 300 millions de barbares ignares qui les cernent, tirent le plus grand avantage de l’€-crise avec une position extérieure nette de 731 milliards de francs… suisses,

Document 5 :

Avec un PIB trimestriel de 163 milliards de francs (652,44 milliards annuel), on se demande pourquoi les petits Suisses continuent à travailler alors qu’il leur suffit de profiter des centaines de milliards d’euros que les malheureux Euro-zonards leur confient en attendant l’€ffondrement.

Les Japonais sont encore plus performants que les helvètes : leurs entreprises industrielles les plus efficientes du monde leur ont permis d’avoir une position extérieure nette positive record,

Document 6 :

Il en est presque de même pour la Chine qui enregistre elle-aussi une position extérieure nette positive importante

Document 7 :

… qui semble toutefois avoir atteint un certain palier depuis 2011,

Document 8 :

Quid des Etats-Unis ?
Tout va bien aux Etats-Unis, sauf pour ce qui concerne leur position extérieure nette qui est abominablement négative alors qu’elle était positive dans les années 80 et après l’intervention des Reaganomics,

Document 9 :

Tout s’est dégradé à partir de 1997 et surtout depuis les grandes turbulences financières.
Cette situation n’a pas échappé aux dirigeants américains qui ont cherché un Président capable de redresser l’Amérique par une réaction énergique : ils l’ont trouvé en la personne du Donald qui se bat avec beaucoup d’énergie contre le socialisme internationaliste qui était sur le point de mener l’Amérique dans le gouffre.

Cependant, le redressement de l’Amérique ne se fera pas facilement, et il se fera nécessairement au détriment des pays dont la position extérieure nette est fortement positive.

Tout est simple, finalement !

Un tableau récapitulatif de la position extérieure nette d’une sélection de pays permet de constater que le maintien dans l’euro-système de la Grèce et du Tigre celtique (flingué par une poignée de banksters) échappe à toute logique élémentaire,

Document 10 :

 NationsPos. Ext. Net.PIBPos. Ext. Net. % PIB
1Japon3 237,324 939,0065,55
2Allemagne1 727,443 242,5853,27
3Chine1 731,9011 200,0015,46
4Suisse730,82652,44112,01
5Pays-Bas482,73730,1666,11
6Royaume-Uni468,542 619,0017,89
7Belgique208,7434,6348,02
8Autriche25,91362,777,14
9Finlande15,31222,556,88
10Luxembourg12,5955,4922,68
11Grèce-239,36176,1-135,92
12Croatie-244,4947,86-510,81
13Italie-250,751 694,11-14,8
14France-350,992 274,47-15,43
15Irlande-492,51286,02-172,19
16Espagne-954,81 149,05-83,09
17USA-8 217,3619 466,00-42,21

Sommes en milliards de la monnaie indiquée dans les graphiques ci-dessus et en euros pour les autres pays.

Cliquer ici pour accéder aux données de la position extérieure nette de la France.
Cliquer ici pour accéder aux données des positions extérieures nettes des pays de l’UE.
Cliquer ici pour accéder aux données de la position extérieure nette de la Suisse.
Cliquer ici pour accéder aux données de la position extérieure nette du Japon.
Cliquer ici pour accéder aux données de la position extérieure nette de la Chine.
Cliquer ici pour accéder aux données de la position extérieure nette des Etats-Unis.
Cliquer ici pour lire mon article confirmant que la Banque de France et son gouverneur ont été jugés nuls par la 17° Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Le graphique 9 est réalisé à partir des données du BEA pour les années postérieures à 2005, et à partir d’une étude de la Fed de New-York pour les années précédentes.
Cliquer ici pour lire cette étude au titre étrange.

19 réflexions sur “Richesse des nations et position extérieure nette”

    1. Mon mulot s’est encore planté en mélangeant les données trimestrielles et annuelles !
      Merci, mais même après correction, les petits Suisses pourraient se la couler douce pendant 1 an !
      Ils ont le record du monde !!!

  1. Bonjour Monsieur Chevalier, quelque chose m’échappe comment expliquer pour le japon avec une position extérieure nettement positive soit en même temps le pays le plus endetté au monde

      1. Je vous expose ma logique, pour moi un pays qui à une position extérieure positive crée de la richesse donc devrait avoir une politique de budget en équilibre sans déficit excessif, a partir du moment au le déficit est maitrisé la dette devrait être au minimum

  2. Bonjour,

    Billet passionnant à lire. Merci.
    « … c’est parce que les Zautorités nationales n’aiment pas que le bon peuple soit conscient de l’existence d’un appauvrissement réel quand les chiffres de la croissance du PIB et de l’emploi sont bons. » Je pense que le « bon peuple » se rend de plus en plus en compte que le pays s’est appauvri et s’appauvrit. On en a un malheureux exemple avec le traitement des conséquences du cyclone Irma où les Zautorités apparaissent plutôt dépassées et pour cause. Il ne faut pas avoir besoin de convoquer une commission parlementaire pour comprendre que nous venons de franchir un cap dangereux: aucune ou si peu d’anticipations, pas de moyens ad-hoc déployables (on touche là l’absence criante d’investissement en matière de matériels militaires et l’aberration des non-choix désastreux dans ce domaine: http://www.athena-vostok.com/cyclone-et-polemique-monsieur-le-premier-ministre-juste-un-mot?trck=notif-12131934-975038-12uWo). On ne peut pas vivre indéfiniment au-dessus de ses moyens et la destruction du capital France a bel et bien commencé. L’abandon de l’euro, aussi pénible soit-il sur le plan politique et au regard d’un certain idéal européen, serait un premier pas vers un possible redressement. Hélas, je ne crois pas que ce soit dans les papiers de l’oligarchie qui préside à nos destinées.

    Bonne journée

    1. Vu les dernières Pestilentielles, le bon peuple a manifestement compris que qqch n’allait pas qq part mais peu de gens ont fait une analyse juste de la position nette de la France…
      A propos des aides après le cyclone, il est assez drôle de constater que ces aides sont parties bien après son passage alors que tout le monde savait plusieurs jours avant son arrivée qu’il… arriverait !!!
      Les Zautorités ont un pouvoir d’anticipation remarquable !

  3. Le Royaume-Uni doit le « rééquilibre » de sa position extérieure nette à cause de sa bulle immobilière qui survalorise ses actifs.

    Quand on regarde sa balance des services, des biens et des revenus, elle est dans le rouge. D’ailleurs le Sterling a bien baissé depuis le Brexit.

      1. Non c’est l’inverse, la dévaluation n’arrive qu’en 2016 :

        http://www.xe.com/fr/currencycharts/?from=GBP&to=EUR&view=5Y

        2013 : 1.15 € pour 1 £
        2014 : 1.21 € pour 1 £
        2015 : 1.28 € en début d’année pour toucher les 1.44€
        2016 : 1.30 € avant le vote Brexit et on retombe en-dessous des 1.10 € pour 1 £

        Pour l’immobilier :

        https://wolfstreet.com/wp-content/uploads/2016/09/Canada-house-price-changes-v-US-UK-Germany-OECD.png

        On voit que l’immobilier flambe bien à partir de 2013.

        CQFD

        Au passage l’inflation britannique est à 2.9 % !

        Le Brexit est donc une tentative désespérée d’un pays se croyant encore au XIXème siècle.

          1. Juste, j’ai été vérifié :

            http://ec.europa.eu/eurostat/cache/metadata/en/tipsii_esms.htm#stat_pres1488447430575

            En tout cas votre graphique (qui se lit comme un point centrée par année et non une évolution temporelle continue) m’a induit en erreur.

            Pour 2017, on a les données pour le Q1 :

            http://ec.europa.eu/eurostat/tgm/table.do?tab=table&plugin=1&language=en&pcode=tipsii40

            Et ça baisse un tout petit peu.

            En attendant il y a bien une remontée violente entre 2012 et 2016 avec de – 20 % à + 10% du PIB avant le Brexit.

            Cela dit je pense que vous avez raison sur le fait que les actifs britanniques à l’étranger prennent beaucoup de valeurs tandis que les actifs étrangers en Grande-Bretagne fondent … et ça risque d’être pire si la Bank Of England remonte ses taux.

          2. Je savais bien que quelque chose ne tournait pas net dans cette histoire :

            Theresa May’s and David Davies’s hasty excursion to Brussels comes as the Office of National Statistics issues revisions to the “Blue Book” of national accounts showing the UK is worth £490billion less than previously thought.

            Just two weeks after Boris Johnson boasted at Tory Conference that we would need to build another Channel Tunnel because trade will be so great after Brexit, it sounds instead like it might do better as a quick exit for the money and businesses leaving our shores.

            The fall in estimated net wealth is so great it means Britain has again become a net debtor nation and has destroyed the claims of ministers, such as Liam Fox, that “despite Brexit” foreign investment into the UK is soaring.

            http://www.huffingtonpost.co.uk/eloise-todd/theresa-may-brexit_b_18286070.html

            Les Anglais ont TRAFIQUE leurs chiffres comme de vulgaires Grecs …

  4. Ce que je pointais c’était que les actifs (internes) peuvent monter à cause d’une bulle immobilière et les actifs (externes) à cause d’une dévaluation.

    Ce que je constate c’est que nos amis Britons ont un déficit des comptes courants monumental.

    Et ils ont une inflation à presque 3%.

  5. A mon avis il faudrait y ajouter l’actif net total puis l’actif net par tête et enfin le pourcentage que représente l’endettement par rapport à l’actif net total pour avoir une représentation complète de la richesse de chaque nation.
    Merci beaucoup pour votre travail.

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