Notre ami Olivier Crottaz nous a fait connaitre Olivier Berruyer, un actuaire qui possède une qualité rare : il sait lire, il comprend ce qu’il lit, et quand il ne comprend pas ce qu’il lit (parce que ce n’est pas clair), il cherche à comprendre en posant les bonnes questions à ceux qui peuvent donner les bonnes réponses.
Ça parait simple, mais il n’y a pas beaucoup de monde qui procède comme lui (généralement, les gens sont du genre idiots inutiles qui répètent stupidement ce que d’autres idiots nuisibles ont déjà dit, le plus souvent des stupidités…).
C’est ainsi qu’il a découvert que la rubrique absconse 11 du passif de la BCE Comptes de réévaluation (qui ne fait jamais l’objet de commentaires) correspondait en fait aux bénéfices mis en réserve : 394 milliards d’euros fin décembre !
Le total de deux rubriques 11 et 12 Capital (81 milliards d’euros) constitue donc les capitaux propres de la BCE (comme dans toute entreprise), soit… 475,5 milliards !
Document 1 :
Olivier Berruyer a manifestement découvert là un gigantesque trésor caché ! Bravo !
Il est fort possible que notre histrion ignare ait été informé de l’existence de ce trésor, ce qui expliquerait son insistance pour faire financer les déficits des Etats par la BCE alors que ses dirigeants ne le veulent pas car ils savent très bien que le rôle de la banque centrale est de pouvoir intervenir en dernier ressort pour sauver les big banks too big to bail.
En effet, en appliquant les règles prudentielles d’endettement telles qu’elles ont été définies par ce bon vieux Greenspan et la BRI, il faudrait recapitaliser les seules Gos banques françaises de 385 milliards d’euros pour qu’elles aient un leverage normal de 10.
Dans ces conditions, ce trésor n’en serait pas un véritable car les 475 milliards d’euros de réserve de la BCE seraient à peine suffisants pour faire face à un tsunami bancaire dans la zone (euro).
De plus, la BCE a quand même été obligée de racheter pour 211,5 milliards de junk bonds de ces cochons de pays du Club Med enregistrés à leur valeur comptable alors qu’il est peu crédible que l’Etat grec (entre autres) puisse rembourser la totalité de ses emprunts à leur échéance.
Par ailleurs, les dettes de la BCE envers des non-résidents de la zone (euro) sont manifestement en devises (en dollars, US$) comme par exemple les accords de swap conclus avec la Fed, et elles devraient donc être enregistrées dans cette rubrique 8 (dettes en devises) alors qu’elles sont comptabilisées curieusement dans la rubrique 6 dettes de la BCE envers des non-résidents de la zone en euros pour… 156,9 milliards d’euros !
Dès lors, ce mirifique trésor n’en est plus un.
Le seul trésor qui subsiste est celui des réserves en or, évaluées à 423,5 milliards d’euros.
Document 2 :
A titre de comparaison, le montant des réserves en or de la Fed n’est que de 11 milliards de dollars,
Document 3 :
Les Américains ont raison : l’or ne sert à rien (pour une banque centrale). Pire, un montant élevé en or est considérablement déflationniste comme l’a montré le bombardier furtif qui a expliqué que la crise des années 30 (la grande dépression) a été provoquée en grande partie par la France qui a racheté des quantités considérables d’or.
Une gestion rationnelle de ce trésor de la BCE consisterait à vendre cet or, en particulier pour récupérer des dollars (US$).
Cliquer ici pour accéder au site d’Olivier Berruyer et cliquer ici pour celui d’Olivier Crottaz.
Vendredi 6 janvier 2012 :
Espagne : la Bourse de Madrid baisse de 0,49 %.
Madrid a clôturé en recul de 0,49 % au terme d’une séance calme pour ce jour férié en Espagne. La première banque en zone euro par capitalisation, Santander, a perdu 1,43 % à 5,45 euros et le numéro deux espagnol BBVA a cédé 1,13 % à 6,229 euros.
Italie : la Bourse de Milan chute de 0,82 %.
A Milan, le FTSE Mib a perdu 0,82 %, le marché craignant que Rome ne doive faire appel aux fonds de l’Union Européenne et du FMI comme la Grèce, l’Irlande et le Portugal.
Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec UniCredit en tête des baisses pour le troisième jour consécutif (- 11,12 %). Banco Popolare Milano a perdu 4,39 %, et Intesa Sanpaolo a baissé de 4,37 %.
Merci pour l’article, mais ou la BCE a trouvé 423,5 milliards d’or ça représente environ 10300 tonnes ???
Les réserves d’or national sont prises en compte dans leur calcul
http://www.ecb.int/stats/external/reserves/html/assets_8.812.E.en.html
» le montant des réserves en or de la Fed n’est que de 11 milliards de dollars, »
Je vous signale juste que le stock d’or dans le bilan de la Fed est valorisé à 42,22$ contrairement à l’or de la BCE qui est lui en mark to market.
La valeur de marché du stock d’or de la Fed est de 422 milliards de $
source : http://www.federalreserve.gov/monetarypolicy/bst_table1popup.htm
« The value of the gold stock is recorded on Federal Reserve and Treasury books at $42.22 per troy ounce, the so-called official U.S. government price established by international agreement and confirmed by Congress in 1973. If the Treasury buys or sells gold, however, the purchase or sale is executed at market prices. »
Donc la BCE n a pas 80 mais bien 500 milliards de capitaux propres contrairement a ce que vous aviez indique auparavant?
« L’or ne sert à rien (pour une banque centrale) »
Bien sûr… c’est pour ça qu’elles en achètent des quantités depuis 2 ans.
Mr Chevallier, j’ai une question très particulière :
Dans le cas où le sieur Hollande est élu, quel surnom lui va le mieux ? A comparer avec « histrion ignare » que je suppose, vous réservez à Sarko ?
Quelle est la composition des 394 milliards de la ligne compte de réévaluation ?
Ca c’est une vrai question, les chiffres brut c’est bien mais le détail serait mieux, ça aussi c’est une vrai question !
Est-ce qu’ils comptabilisent les intérêts des obligations des pays du club med ?
De plus une partie de cette somme revient au état membre (article 33 , si je me souviens)
Pour en revenir sur l’or, c’est marrant mais il est comptabilisé au niveau national, au niveau de la BCE, une partie sert de garantie pour le FMI, bref il appartient à tout le monde sauf au peuple 🙂
Que pourrait bien révéler un audit des comptes de la BCE ?
Quand à la rubrique n°1 de l’actif « Avoir et créances en or », pardonnez l’expression, c’est du vent, sauf à connaître la quantité d’or que la banque est supposée pouvoir mobiliser.
La comptabilité à cet avantage qui est de pouvoir présenter les chiffres sous l’angle le plus adéquat.
Et ceux qui souhaiteraient avoir les détails risquent de devoir patienter encore un peu.
On assiste à un jeu où personne n’est dupe hormis ceux qui détiennent du papier monnaie ou du papier « valeur ».
Un signe avant coureur : « Hugo Chavez fait rapatrier l’or Vénézuélien », il semblerait avoir les bonnes infos.
Bonne année…
J’ai du mal à comprendre comment la BCE a pu accumuler 394 milliadrs de bénéfices.
Quequ’un peut-il m’expliquer ?