La Banque de France vient de publier les chiffres de la balance des paiements d’avril 2011…
Contrairement à ce que laissaient anticiper les chiffres publiés par la Douane, le déficit du mois d’avril n’a pas battu le record mais il n’en est pas loin : 7,270 milliards d’euros contre un excédent de 12 milliards pour l’Allemagne,
Graphique 1 :
La reprise de la croissance du PIB se fait beaucoup par endettement financé par des transferts provenant des excédents de l’Allemagne.
La dégradation du solde des échanges vis-à-vis de l’étranger est continue depuis l’adoption de l’euro : le taux de couverture est tombé à 83 %,
Graphique 2 :
Comme la France n’est plus compétitive vis-à-vis de l’étranger, surtout avec un euro fort, les entreprises étrangères désinvestissent de France et les entreprises françaises investissent de préférence à l’étranger : la tendance est très claire sur la longue période et ce problème s’aggrave,
Graphique 3 :
Depuis mi 2004, le cumul des déficits des IDE (Investissements directs étrangers) atteint 280 milliards d’euros, comme le déficit sur les biens seuls,
Graphique 4 :
Depuis l’adoption de l’euro, le cumul des déficits des IDE est de 600 milliards d’euros !
Graphique 5 :
Les déficits des différentes rubriques de la balance des paiements sont obligatoirement compensés par des transferts, provenant des excédents allemands, comptabilisés dans cette rubrique absconse Autres investissements, dont le solde correspondant à la dette nette de la France vis-à-vis de l’étranger qui est de 184 milliards d’euros,
Graphique 6 :
La véritable dette de la France vis-à-vis de l’étranger doit être majorée des capitaux finançant la dette publique : 67,7 % de 1 270 milliards d’euros d’après l’Agence France Trésor, soit une position nette négative de 1 043 milliards d’euros.
Pour les autres de ces cochons de pays du Club Med, c’est pire…
Jean-Pierre CHEVALLIER
Business économiste monétariste, béhavioriste - Analyste financier indépendant, contrarian